You're not alone, because... [Lorely - Terminé]

En ce moment-ci, Cassandre était assise en tailleur dans le canapé, complétement sereine. Habillée d'un débardeur rouge et d'un pantalon noire en toile assez large pour qu'elle soit à l'aise, elle était tout bonnement sur ses dessins, encore et toujours. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait avancé ses recherches pour ses cours mais ceci fait, elle ne perdait pas une minute dès l'occasion pour se mettre sur la planche : non, ce n'était pas comme si c'était chose dont il fallait perdre la main. Et dire quel budget pouvait y passer dedans ! En fait, l'avantage d'être née en août, au milieu de l'année, ça permettait d'espacer les cadeaux et qui avait parfois un merveilleux frère qui pouvait lui donner un coup de main pour ça ? Un certain blondinet !

Repoussant une mèche rebelle, cela lui rappela de lui rattacher ses cheveux correctement pour éviter que ça lui dérange. La jeune demoiselle était en train de travailler sur sa prochaine planche qu'elle présenterait à sa maison d'édition : NY Post. Il fallait qu'elle prenne le temps de s'avancer afin de gérer un peu avec les autres boulots, que ce soit à l'université ou au restaurant. Avec un fond musical sur le poste, l'album "We are not alone" de Breaking Benjamin l'aidait à se concentrer. Une chance que les voisins ne s'en plaignent pas vraiment ? Ou encore que Lorely et Erwan ne soient pas encore là ? Enfin, ce n'était pas forcément le genre de musique qui dérangeaient ses colocataires puisqu'ils aimaient le même genre musical.

Récupérant la tasse de thé sur petite table à côté d'elle, Cassandre lâcha un soupir. A croire que ça se vidait tout seul ou plus vite qu'elle ne le veuille et encore, elle avait la flemme de se lever pour aller se resservir d'une énième tasse avec ses dessins et matoss un peu éparpillés sur elle. Tant pis !

En tout cas, en arrière-fond, elle put entendre les clés tourner dans la porte d'entrée, et ce, cette dernière s'ouvrir... Et sans se douter, la musique aussi s'éteignait ... Non, pas étonnant. Parce que Cassandre savait que c'était Lorely qui entrait et elle savait pertinemment aussi qu'une conversation entre filles se devait. Du moins, elle s'en doutait, car ça devait arriver à un moment donné et elle le voyait venir gros comme un camion. Il y avait plusieurs raisons qui la faisaient penser à ça : premièrement, bon,... parce qu'il le fallait car ça faisait longtemps ! ; deuxièmement, parce que récemment, lorsqu'elle avait effectué son cours de boxe avec Ryan et lorsqu'elle fut entrée, elle avait envoyé chier Erwan, signe qu'il y avait quelque chose de bizarre ; troisièmement, parce que récemment également, elle avait été tête en l'air et se retrouva dans un cours de chimie parce qu'elle ne voulait pas se retrouver seule et cependant, c'était le cours d'Alex... Bref, connaissant cette famille d'amis, aller savoir combien de temps l'information pouvait tourner parce que oui, ça pouvait parler beaucoup ! L'avantage étant que lors des moments d'inquiétudes, il y avait une solidarité, on pouvait se serrer les coudes mais l'inconvénient : c'était parfois bien chiant, n'est-ce pas ? Et au passage, comment savait-elle que ce n'était pas Erwan qui rentrait ?

Erwan est aux courses ! lâcha Cassandre sans lever le nez de son dessin, comme s'il n'y avait pas meilleure salutation de sa part.

Et connaissant Erwan, il en avait pour un moment. Pire qu'une fille ? Non, c'était juste un mec qui allait sûrement passer son temps à essayer les jeux sur playstation dans le magasin approprié au centre commercial avant de passer à la grande surface pour aller acheter de quoi leur mettre sous la dent.

Lorely avait passé sa journée à la fac, à suivre ses cours, à prendre des notes, à faire des exercices de groupe aussi, à ne pas s'endormir pour les cours les plus chiants … Une journée bien remplie oui. Rien qui ne sorte de l'ordinaire, une journée comme une autre. C'est ce qui l'attendait à l'appartement lorsqu'elle sera de retour chez elle qui la préoccupait. Enfin, préoccuper est peut être un bien grand mot. Elle savait qu'en rentrant, elle serait face à son amie Cassandre. Et ce soir, elle se sentait motivée. Il fallait que les deux femmes aient une discussion par rapport à ce qui se passait dans la vie de la brune. Si Erwan était la, ce serait bien aussi. Sinon, tant pis, elle saura lui parler toute seule.

Ainsi, elle effectua le trajet du retour en métro. Il faisait trop froid pour sortir la moto, ce ne serait pas agréable. C'est aussi ça les inconvénients avec ce genre d'engins, en hiver, c'était pas du tout adapté. Tant pis, les transports en commun étaient bien la pour quelque chose. Aussitôt rentrée, la voix de Cassandre s'éleva dans l'appartement. Erwan est aux courses ? Et lancé sans même relever le nez de ses dessins tiens ! Même quand elle avait ses règles, Cassandre était tout de même plus aimable. Elle retira son manteau qu'elle accrocha dans la petite entrée, avant de se diriger vers le salon :

Salut ma puce, moi aussi je suis contente de te voir.

Fit-elle d'un ton gai. Elle ne lui en voulait pas de se montrer si peu … ouverte ? Elle prit place sur le canapé à coté de son amie, et jeta un coup d'oeil au joyeux bordel qui s'étalait sur le sofa ou s'était installée Cassandre. C'était déjà une chance qu'elle ait pu trouver un coin ou poser ses fesses ! Ah les artistes vraiment, il y a des fois ou il ne fallait pas chercher à comprendre ce qui pouvait bien leur passer par la tête. Peut être que le foutoir que faisait Cassandre était la merveilleuse représentation de son état mental. Elle prit une feuille gribouillée au hasard afin de l'observer. Elle aurait été incapable de savoir si c'était pour ses cours ou bien pour le journal ou elle était publiée depuis peu. Alors elle préféra demander :

C'est tes dessins pour le journal ?

C'était aussi un moyen de commencer à discuter avec Cassandre. Y aller en douceur. Parce que si elle pensait qu'Erwan et elle n'avaient rien remarqué, elle se foutait le doigt dans l'oeil ! Pas besoin d'être étudiante en psychologie pour avoir remarqué que depuis un moment il y avait quelque chose qui clochait. Impossible de dire quoi cependant ! Il était inutile de chercher pourquoi, parce que même s'ils tombaient juste, ils n'avaient pas moyen de vérifier. Alors il fallait à un moment ou un autre crever l'abcès ! Donc, ils lui avaient fichu la paix pendant un moment, mais la, ça suffisait. Hors de question de la laisser se morfondre encore longtemps. Les amis c'était la aussi pour ça non ?

Tu as fais ça toute la journée ?

Oh non ! Cassandre ne se voulut pas désagréable! Bien au contraire! Et ce n'était pas parce que c'était Lorely qu'elle pouvait bien sûr se retenir. Désormais, elles se connaissaient plutôt bien! Cass' s'était sûrement bien imaginée qu'elle allait répondre à une question sans qu'elle ne soit posée tout simplement, si sa colocataire se demandait où était le troisième. Mais là, ce n'était pas la question car la brunette, elle, elle était là et en ce moment, il fallait peut-être se penser un peu dessus, car oui, malgré ce comportement là, même si elle ne voulait pas le montrer, c'était marqué sur son front que quelque chose clochait. Cassandre n'avait jamais su faire autrement et ne pas le montrer, ce n'était pas sa tasse de thé.

Et dire que bien souvent, elle venait à se confier ou encore dire les choses mais en réalité, quand ça la concernait, parfois, c'était un peu difficile et délicat ou tout simplement parce que ce n'était tout simplement pas le moment. En tout cas, ce dernier semblait être arrivé et heureusement que Lorely la connaissait et était compréhensive : ce n'était pas son amie pour rien!

Sur ce, Lorely réussit tout de même à se trouver une place à côté d'elle, avec ce foutoir. D'ailleurs, elle y jeta un oeil. Si c'était pour le journal et si elle avait fait ça toute la journée?

J'y suis dessus depuis le début d'après-midi!

Heureusement qu'elle n'avait pas cours hein ? Ca, c'était le plaisir de la fac parfois ! Elle avait profité de la matinée pour ses cours, et là, pour le boulot.

Pour le journal, c'est ce que je suis en train de faire là... Après le reste, ce n'est que des ébauches et des essais !

Qui avait dit qu'un artiste pouvait être maso ? ou quoi encore ! Ca, il ne fallait pas le dire à Cassandre qui pour elle .... toutes ses choses artistisques représentaient beaucoup de choses pour elle comme jouer au piano et chanter mais de se dire qu'elle pouvait être une artiste, elle pouvait se le dire mais la chose en plus qui pourrait le confirmer serait qu'elle soit reconnue, sinon à quoi bon d'être une artiste?
Bref, je vais faire une pause...

Si ce n'était pas une bonne idée, hein ! Parce que oui, c'était bien de dessiner et ça pouvait être bien de la regarder faire mais bon, ce n'était pas comme si les deux filles avaient leurs moments à elles bien souvent. Cassandre essaya de rassembler ses croquis pour en faire un tas et les posa sur la table basse, avant de se lever du canapé où elle fit :

Tu veux un truc à boire?

Genre elle pouvait tout simplement refaire du thé... ou tout simplement elle ne recherchait qu'à repousser LE moment le plus loin possible. Encore. Elle remit de l'eau à chauffer - du moins pour elle si Lorely ne voulait pas -, et ce fut en ouvrant le meuble au-dessus du plan de travail qu'une tasse atterrit en morceau à moitié dans l'évier et le plan de travail. Et ce n'était même pas en essayant de récupérer un morceau qu'elle se coupa.

Put**n !

Quelle idée de toucher!

Un truc à boire ? Pourquoi pas. Lorely regarda son amie se lever tout en pensant que, de tout de façon, elle n'échappera pas à la discussion qu'elles se devaient d'avoir. Sans rire si elle pensait l'éviter, elle se mettait un doigt dans l'oeil. Elle connaissait pourtant la blonde maintenant, elle devait savoir qu'elle n'abandonnait pas si facilement ! Le temps que son amie ne prépare un truc à boire, elle regarda les dessins éparpillés autour d'elle. Ses cours en psychologie portaient également sur l'étude des dessins. Certes, les dessins d'enfants. Lorsqu'on demandaient aux enfants de faire un dessin, on en apprenait beaucoup plus qu'en parlant. Bon, Cassandre était loin d'être une enfant, et ses dessins étaient dans un but précis, soit d'être publiés. Mais sait-on jamais … Le bruit de quelque chose qui se brise suivit de près d'un juron attirèrent son attention sur ce qui se passait dans la cuisine. Alors la blonde se leva pour aller voir quel était le soucis. Visiblement, une tasse s'était brisée et Cassandre s'était coupée. Elle se rapprocha pour voir si il fallait amputer ou si un pansement suffira.

Je vais chercher des pansements.

Dit-elle, voyant que la blessure n'était pas bien méchante. Du désinfectant, des pansements et hop ! Ni vu ni connu !
Elle se dirigea vers le placard ou les trois amis avaient entreposé ce qui ressemblait à une trousse de secours afin d'y chercher ce dont elle avait besoin. Elle trouva sans peine ce qu'elle cherchait puis retourna vers son amie.

Donne moi ta main, je veux bien jouer ton infirmière personnelle.

Dit-elle d'un ton léger. Déjà que Cassandre ne semblait pas être de très bonne humeur autant faire des efforts pour être gentille. Elle se doutait que pour être de si mauvais poil elle devait en avoir gros sur la patate, ce n'était pas du genre de Cassandre que de faire subir ses humeurs à ses amis. Elle désinfecta d'abord la coupure, puis prit la boite de pansements pour le mettre sur sa main. Une fois ce dernier appliqué sur la jolie coupure de son amie, Lorely releva les yeux vers elle et lui dit :

Aller, va t'asseoir je m'occupe de faire du thé.

Cassandre lui semblait tellement nerveuse, qu'un seul accident pour aujourd'hui suffisait ! Elle encouragea Cassandre à retourner se poser au salon pendant qu'elle préparait les boissons chaudes. Lorsqu'elle retournerait au salon, elle allait engager la conversation sur LE sujet que Cassandre ne veut pas aborder. Et quelque chose lui disait qu'elle devrait être patiente avec elle. Ça ne la dérangeait pas. Elle était son amie après tout, et les amis, c'est la pour se soutenir dans les moments difficiles. Comment voulez-vous qu'elle l'aide si elle ne connait pas la source de son malheur ? En tout cas elle savait une chose, c'était qu'un de ces quatre, elle organiserait une pyjama party entre filles, histoire de lui changer les idées. Une fois l'eau chaude, elle la versa dans des tasses et y ajouta le petit sachet. Puis elle retourna auprès de Cassandre, les tasses fumantes en main, qu'elle posa ensuite sur la table basse.

Quelle boulette elle faisait ! Et ce n’était pas comme si ces temps-ci elle n’en faisait pas suffisamment ! C’était certain : elle allait finir par commettre un meurtre sur l’origine de ses tourments ! Et dire qu’à côté d’elle, son amie était un amour. Certes, Lorely pouvait être très peste si on la cherchait ou n’aimait pas quelqu’un – et Cassandre était mieux placée pour le savoir ! – mais quand on avait son amitié, c’était sacré ! Qui n’était pas un peu pareil ? N’ayant très peu d’amis, Cassandre s’en contentait de peu.

Lorely prit le temps de faire son infirmière personnelle et même, sa serveuse ! Comme si elle ne servait pas déjà suffisamment les gens au boulot mais ça, c’était le genre de comble qu’en on passe le bas de la porte de chez soi ! Cassandre ne chercha donc pas à contredire Lorely et après la blessure désinfectée, elle partit s’engouffrer au fin fond du canapé, là, où elle était si bien pour ne pas dire qu’elle avait cet endroit comme refuge toute la journée. Quand sa colocataire avec les tasses fumantes, Cassandre remercia sur le coup :

Merci !

En plus, de sentir la chaleur que dégageait la tasse était un bien-être, et rien que de sentir l’odeur également : les fruits rouges. Amatrice du thé, c’était ses préférés et c’était loin d’être un secret.

Alors comment ça va ? lâcha-t-elle.

Maintenant qu’elles étaient posées, elles allaient pouvoir papoter comme deux filles le font en général. Et non, Cass ne faisait pas tout une pirouette encore et la question qu’elle allait poser par la suite allait bien le prouver. Il ne suffisait même pas d’être psychologue pour son apercevoir, ou même son amie. A sa façon d’être, Cass était incapable de le cacher.

Dis-moi, au fait, tu ne m’as pas raconté ton weekend avec Erwan ?

A vrai dire, comme tous n’avaient pas vraiment trop le temps de se poser… ou plutôt si ce n’était que Cassandre n’avait pas vraiment osé poser la question car la question posée, cela s’en serait suivi à raconter le sien, soit le weekend où elle était censée passer avec ce très cher Dunstan, ayant prévu d’aller à l’écurie qu’il entretenait pour faire une balade à cheval et comme rien ne s’était passé finalement… Sa mauvaise humeur était bien depuis ce weekend-là justement.

Cassandre finit par regarder Lorely. A cet échange de regard…pouvaient-elles se comprendre ? La brunette, la tasse de thé au creux de ses mains, finit par lâcher avec un petit sourire malicieux et complice :

Je n’arriverai rien à cacher hein ?

Oh non ! Il ne fallait pas prendre Lorely pour une pauvre blonde, quand même ! Même si à la base, c’était une fausse blonde pour information. La véritable blonde de nature, c’était elle. Rien de plus passionnant qu’une histoire capillaire ! Sur ce, Lorely n’allait pas la laisser s’échapper comme ça, elle devait tenir ça de son cousin, tiens !

Ainsi Cassandre préférait commencer la discussion sur le week end qu'elle avait passé avec Erwan. Soit, mais qu'elle ne se fasse pas de fausse idée, elle n'y échappera pas. D'avoir quelqu'un qui tire la tronche dans l'appart, ça plombait l'ambiance mine de rien. Tout en touillant légèrement sa boisson chaude, Lorely se contenta d'un simple :

Oh il s'est bien passé.

Dit-elle simplement. Pas la peine d'en ajouter plus, parce que ce n'était pas le sujet principal sur lequel elles allaient parler. Ça c'était sûr. Lorsque Cassandre remarqua qu'elle s'était mise toute seule sur le sujet qui la taraudait, Lorely ne pu que sourire. Elle allait devoir se montrer patiente avec son amie, parce qu'elle avait l'impression que le sujet qu'elles allaient aborder sera délicat.
Elle la regarda dans les yeux et lui adressa un léger sourire.

Sérieusement Cass, tu pensais qu'on allait rien remarquer ?

Elle prenait ses potes pour des aveugles ? C'est pas comme s'ils étaient de simples colocataires, ils étaient tous les trois de très bons amis. Certes, a un moment les deux filles se détestaient cordialement, mais maintenant tout allait bien. Cassandre avait à sa disposition une fille de son âge, une amie avec laquelle parler alors elle pouvait y aller. Qu'elle dise tout ce qu'elle avait à dire, la blonde aura tout le temps qu'il faut pour que la brune aille mieux.
Lorely s'installa un peu mieux dans le canapé pour mieux regarder son amie. Puis, elle lui dit d'une voix douce :

C'est Dunstan c'est ça ?

Erwan et elle pensaient ça. Pour que Cassandre soit ainsi de mauvaise humeur, qu'il y ait des choses qui ne vont pas comme d'hab, il en fallait beaucoup. Alors du coup, ils étaient arrivés à la conclusion du copain. Parce qu'en plus, ça faisait un petit moment qu'ils n'avaient plus de nouvelles de ce mec, depuis le week end ou ils étaient partis tous les deux, la laissant avec lui. Alors, ils avaient conclus qu'il s'était passé quelque chose. Ils se faisaient la tête ? Ils s'étaient embrouillés ? Ou bien Lorely faisait-elle tout simplement fausse route ? Mais sincèrement, elle ne pensait pas.

Non. Vraiment ! Cassandre n’allait pas prendre ses deux colocataires pour deux imbéciles. Bien évidemment ! Erwan la connaissait depuis qu’elle portait une couche-culotte et Lorely .. ben elle avait le sixième sens féminin, vous connaissez ? Ils la connaissaient plus que bien pour ignorer qu’il y avait véritablement quelque chose qui clochait véritablement. Autant presque en rire de la situation, n’est-ce pas ?

Ca serait un tort de penser que vous ne me connaissiez pas par cœur !

Oh oui ! Ca serait un grand tort et ils n’allaient pas lui en vouloir de ne pas en avoir parler plus tôt, n’est-ce pas ? Une chose était certaine, c’était que Cassandre ne voulait pas les inquiéter mais bon, ils n’étaient plus en primaire, et tout ça pour jouer ce cinéma. Au moins, elle était un peu désolée d'avoir pris autant de temps pour ça ! Il fallait juste le temps qu’elle puisse digérer le coup et c’était bon. Rien qu’à regarder son pansement sur sa main : ça, ce n’était absolument rien comparé à ce qu’elle pouvait ressentir. En tout cas, Lorely mit le doigt sur le sujet, et pour dire, à y réfléchir, il n’y avait que cette possibilité pour ainsi dire la foutre dans une telle rage folle ! A ce prénom, Cass ne put hocher que la tête pour affirmer et dire, rien que l’entendre, son cœur en ratait presque un battement tellement ça lui faisait mal.

Juste avant le weekend où on était censé le passer ensemble, je l’ai retrouvé avec l’autre c*nne !

A ces dires, elle en deviendrait presque amère…

The fille dont il n’arrivait pas à se séparer mais dont il n’arrive toujours pas aujourd’hui…

Et oui, Cassandre avait été prise pour une conne. C’était vraiment génial…

D’autant plus qu’il a trouvé le moyen de se pointer à mon boulot avec ses excuses à deux balles avec ces "elle ne m'a pas laissé le choix et blabla", je ne sais quoi, comme si j'avais besoin de ses explications.

Elle exagérait peut-être mais c’était ce qu’elle ressentait ! Elle avait cette haine qui la rongeait à son égard… mais voilà que Cassandre lâchait son histoire.

Comme si déjà me prendre pour une conne avec son double-jeu n’était pas suffisamment humiliant ! Elle ne s'est pas déshabillée devant lui toute seule non plus !

Lorely ne pu qu'ouvrir de grands yeux en entendant le récit de son amie. Non sérieusement, il l'avait trompée ? Elle écouta son amie lui raconter qu'elle l'avait surpris, pris la main dans le sac ! Elle n'avait jamais été trompée, mais Lorely s'imaginait bien que ça devait être la pire des façons de l'apprendre...

Ma fille, ce mec ne te mérite pas.

Fit-elle clairement. Quel enfoiré de première ! Elle n'arrivait pas à en croire ses oreilles ! Si elle pensait qu'il s'était passé bel et bien quelque chose avec lui, elle était à cent lieues d'imaginer un tel scénario. Comment les gens pouvaient ils donc faire ça ? Jouer à un double jeu et oser tromper la confiance de l'autre ?

Et en plus il a eu le culot de revenir te voir ?

Demanda Lorely outrée. Non content de l'avoir ainsi bafouée, il se permettait d'aller la voir avec des excuses aussi vaseuses que ça ? Il n'avait pas eu le choix ? Mais bien sûr ! Elle se contenta d'abord de secouer la tête, réalisant non sans peine à quel point ce type ne vallait pas grand chose.

S'il revient, envoie-le bouler de toutes tes forces en te remémorant ce qu'il t'a fait.

En tout cas, elle était sûre d'une chose. Si elle même le voyait un jour, elle allait lui coller un coup de poing. Certes elle n'était pas bien forte, qu'elle n'était pas une adepte de la violence, mais ça défoulerait pas mal ! Et puis une bonne baffe de temps en temps ça remet les idées en place. Même si ce con aurait besoin de toute une série. Oh ou bien, elle pouvait peut être lui pourrir la vie ? Oui, intérieurement, Lorely se dit qu'elle allait venger son amie. Elle trouvait plein d'idées lorsqu'il fallait emmerder quelqu'un, elle avait des fois une imagination débordante c'est dingue !

Oh ! Oui ! C’était le cas ! Comme si de demander un mec plutôt fidèle serait trop demandé ! Et même de tomber amoureuse d’un mec fidèle serait trop le luxe ! A choisir entre l’autre nana et elle, il n’y avait pas photo normalement ? Mais ceci était la triste vérité et Cass n’avait que sa colère et ses yeux pour pleurer : sentiments qui l’avaient même fait écrouler dans les bras de Ryan lorsqu’ils avaient fait un cours de boxe ensemble, si Lorely savait… Et oui, il avait eu le culot de revenir la voir, et ce, à son boulot !

Jake était même dans les parages. Heureusement que c’est un patron cool !

Oui, elle avait de la chance d’avoir un patron avec qui elle s’entendait bien. Ils passaient leur temps à se charrier. C’était un déconneur ce mec ! Mais il fallait savoir être sérieux ! Oui, c’était un patron cool mais tant que le boulot était fait et bien fait, c’était donnant-donnant… tout coulait de source et tout allait de soi !

Je peux te jurer que ce moment-là, je l’ai haï et que j’l’ai envoyé chier même si …

Même si elle avait envie de craquer mais ce qui l’avait aidé à tenir était les paroles qui l’avaient bien plus que choqué et surtout, le fait qu’il y avait aussi Jake pas loin avait dû aussi jouer. Elle continua son discours tout en regardant le vide devant elle :

Combien de fois il a pu se moquer de moi quand on s’est occupé des chevaux à son écurie ou encore à tous ces moments ?

Cassandre tourna la tête pour regarder son ami :

Il avait tellement semblé sincère jusque là. Rien que ses sentiments … C’est vrai … Si tu voyais son regard sur moi … je retrouvais le regard d'Erwan qu'il avait déjà eu sur toi ! compara-t-elle.

C’était vrai et c’était réel. Leur relation avait été si fusionnelle que l’idée qu’il la trompe était quasiment impossible mais c’était le cas. Et ce, de l’apprendre ainsi, Cassandre en était si … dégoûtée.

Intérieurement, Lorely remercia le patron de son amie pour avoir été la. Même s'il ne connaissait peut être pas tous les détails de l'affaire, au moins il avait fait barrière entre Cassandre et Mr Trouduc en chef. D'un coté elle avait eu de la chance de tomber sur ce job et ce patron, au moins il avait bien réagit. Bon elle était fière d'elle, de savoir qu'elle l'a envoyé chier. Il ne manquerait plus qu'elle lui pardonne !

Tu as bien fait. Ce genre de mec, si tu lui pardonne, il recommencera.

On ne change pas la nature profonde des gens. Et même, comment pouvait on encore regarder un mec qui vous a trompé ? C'était humiliant, dégoûtant et affreux. Ce petit merdeux ne payait rien pour attendre, elle allait déjà trouver quelque chose pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Peut être que ça ne fera pas si mal que la douleur qu'a subit Cassandre, mais elle ne pouvait ne rien faire. Ce con avait blessé son amie, il allait en chier à son tour. En tout cas maintenant, elles avaient une nette idée de ce qu'il faisait à son écurie ! S'occuper des chevaux ? Non, mais chevaucher autre chose oui !
Elle releva sa main pour remettre en place une mèche des longes cheveux d'ébène de son amie et lui dit :

Je suis sincèrement désolée pour toi, tu ne méritais pas de subir ça.

C'était vraiment dég. Puis elle lui demanda :

Pourquoi avoir gardé le silence tout ce temps ? Tu sais qu'Erwan et moi sommes la pour toi.

Avec une voix douce. Elle ne lui en voulait pas de ne leur avoir rien dit, elle respectait sa décision. Si c'était sa manière à elle d'affronter la chose pourquoi pas après tout.

Oh que oui, ça allait être difficile de lui pardonner ça ! Ca serait une erreur fatale ! Déjà qu’elle lui avait laissé une chance quand elle avait appris qu’il continuait à la fréquenter la première fois, elle avait craqué parce qu’elle l’aimait et que tout le monde avait le droit à l’erreur. Elle l’avait cru sur le fait que ça pouvait être un quiproquo et qu’il pouvait se rattraper mais en fait, Cassandre avait déjà eu tout faux sur toute la ligne. Voilà qu’elle le retrouve en train de tripoter l’autre, rien que de se remémorer cette image, ça lui donnait envie de vomir.

Ca faisait du bien de pouvoir vider son sac à son amie. Parce que bon, ce n’était pas comme si elle avait gardé le silence jusque là et que ça ne finirait pas par plomber la bonne ambiance de cette colocation. De toutes les manières, elle aurait fini par le dire, ça aurait fini par se savoir. Tout finissait par se savoir ! Et Cassandre ne se serait pas retenue de le dire. En remarquant que Dunstan ne serait plus de la circulation, il y avait de quoi se poser des questions. C’était ses deux meilleurs amis. Les seuls.

Et sur ce, pourquoi avoir gardé autant de temps ce silence ? Une boule commençait à se former dans la gorge de la jeune femme.  Après un léger petit silence, Cassandre finit alors par répondre :

Je crois que … j’pensais que j’aurais fini par me réveiller… Que tout ça n’était qu’un simple rêve et que tout ça n’était pas possible ! Que je le retrouverai à mes côtés …

A ses dires, les larmes voulaient presque monter mais elle les retenait. Dire que la fois où elle avait tout déballé à Ryan, la situation avait été encore trop fraîche, qu’elle le disait tout naturellement et tranquillement… A force d’avoir pleurer, elle n’avait plus rien à verser et c’était comme si tout ça avait euthanasier la douleur … Et les jours se sont écoulés et il fallait apprendre à ne plus envoyer un quelconque message à Dunstan… Il fallait juste apprendre à s’en passer. Pour le moment, comme ça la blessait encore, ça ne sera pas encore pour aujourd’hui.

Pt*n, la prochaine fois, je lui arrache les dents ! Ca ne me ressemble pas là ! râla-t-elle pour ne pas dire que ça l’enrageait dans un sens.

Autant prendre ça avec un peu d’humour si ce n’était pas l’un des meilleurs remèdes pour atténuer la douleur.

Juste un rêve ? En tout cas, malgré la douleur, l'amour ne s'en va pas si vite. Il lui sembla alors évident qu'elle l'aimait encore. Il lui faudra du temps pour passer à autre chose, pour l'oublier. Ou bien un amour kleenex. Si vous savez, ces amours qui ne durent pas longtemps mais qui vous permettent d'oublier une rupture récente. Bref, qu'elle sorte une fois, qu'elle s'amuse et qu'elle oublie ce mec. En attendant, Lorely se dit qu'elle devrait organiser une pyjama party. Avec qui ? Eh bien … Pas Erwan, c'est pas une fille. Des copines la blonde en avait, mais la brune … Oui, elle trouvera dejà, au pire toutes les deux ce sera très bien !

Crois-moi, personne ne t'en voudra si tu lui pète une ou deux dents.

Fit Lorely en riant légèrement. Il ne l'aura pas volée celle-la ! Ça plus ce que Lorely lui réservait, il sera servi ! Elle pensait commencer par répandre des rumeurs sur lui. Ensuite, trouver qui est la fille avec laquelle il avait osé tromper son amie, et s'arranger pour, soit lui pourrir la vie à elle aussi, soit pour les séparer. Puis elle fera en sorte qu'il ait des soucis au boulot par exemple … Oh ne vous en faites pas pour elle, la blonde était pleine de ressources, nul doute qu'elle arriverait à ses fins. Et puis ce type n'était pas très fut-fut, il s'en passera du temps avant qu'il ne puisse deviner que Lorely était derrière tout ça, les preuves elle fera en sorte de ne pas en laisser. Lui faciliter la tâche ? Mais bien sûr.

En tout cas, elle était étonnée de voir qu'elle ne versait pas une seule larme. Soit, elle était plus forte qu'elle ne le pensait, soit, elle avait deja trop pleuré. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle pencherait plutot pour la deuxième solution. La brune n'était pas sans coeur non plus, elle l'aimait vraiment cet abruti. De voir celui qu'on aime batifoler avec une autre sous ses yeux, ça a de quoi vous briser le coeur.

Bon sang, ma chérie je suis vraiment, vraiment désolée …

A ces mots, Lorely se rapprocha de Cassandre et ouvrit grand ses bras pour l'enlacer. Si seulement elle pouvait faire quelque chose, la, tout de suite pour soulager un peu sa peine ! Mais à part lui faire du thé elle ne voyait pas trop. Bon, elle et Erwan s'occuperont de faire un bon petit plat ce soir ! S'il était parti faire des courses il devrait y avoir de quoi faire.

Cassandre allait devenir complètement folle si ce n’était pas déjà fait. Pourtant, elle s’était toujours dite qu’elle ne se laisserait pas complètement berner comme ça par un mec. Ce n’était pas possible d’avoir aussi mal. Le pire étant de toujours ressentir des choses envers l’auteur de sa souffrance actuelle mais n’était-ce pas une chose complétement normale ? Elle n’était pas tombée amoureuse de lui du jour au lendemain donc fallait-il laisser le temps que le processus s’inverse, n’est-ce pas ? Ce n’était plus possible de faire marche arrière et d’imaginer qu’un jour ils puissent redémarrer une nouvelle histoire. C’était fini. Foutu. Tout était brisé comme du verre.

Au final, Cassandre se laissa engloutir dans les bras de Lorely. Qu’est-ce qu’elle l’adorait !? La brunette s’en voudrait presque de n’être pas venue plus tôt mais elle n’avait jamais vécu un mal-être pareil après une relation amoureuse. En tout cas, il était sûrement possible qu’elle – en plus d’Erwan – ne manquerait pas d’imagination pour lui changer totalement les idées.

D’autant plus qu’en parlant d’Erwan, celui-ci fit son apparition. Apparemment, il ne s’était donc pas perdu au milieu des jeux vidéos et avait été plus fort que ses envies de jouer, excepté s’il avait oublié la moitié des trucs, ceci dit. Bref, au moins, il avait un magnifique spectacle devant lui à son arrivée. Rien que de voir ses deux amies se câliner. Au moins, s’il n’avait déjà pas compris qu’enfin Cass avait dévoilée son souci. Après que la porte soit fermée derrière lui, et surpris à la fois de ce qu’il venait de voir, il posa les sacs de courses au sol, puis… sans véritablement réfléchir, il s’invita à la fête. Il alla se jeter sur elles pour aussi avoir son câlin, Cassandre se retrouverait presque écrasée entre les deux gus que c’était presque difficile de se dégager.

Erwan! Tu m'étouffes !!

Et aller comprendre comment elle se retrouva cogner par un coussin mais il semblerait que ce soit le début de la guerre de la bataille de coussins. Heureusement que Cassandre avait déjà posé sa tasse de thé sur la table basse sinon, si c’était engendré une bonne catastrophe, c’était foutu. La brunette récupéra un coussin et l’utilisa comme arme contre Erwan. La belle bataille commença et il n’y avait rien de mieux pour se défouler, même si sans rien comprendre, Cassandre finit par se retrouver par terre, sur le dos, et complétement morte de rire… Et ce, rire semblait être une chose qu’elle n’avait pas vraiment connue ces derniers jours.

Si par les mots il était difficile de réconforter Cassandre, du moins dans l'immédiat, au moins par les gestes elle pouvait faire quelque chose. Et puis, Cassandre pouvait dire ce qu'elle voulait, elle pouvait être aussi forte qu'elle le souhaitait, elle ne pouvait nier qu'un câlin de temps en temps ça ne fait pas de mal ! Ça réconforte et ça fait du bien. C'est prouvé ! C'est à ce moment la qu'Erwan arriva. Lorely préféra ne pas imaginer ce que son ex et maintenant ami pouvait bien imaginer en voyant ça. Mais elle réalisa qu'il avait compris qu'elles avaient parlé de ce qui tracassait Cassandre. L'abcès était enfin crevé ! Pardonnez pour cette image si peu appétissante. Parce que bien vite, il vint se mêler à elle dans un câlin collectif. Au moins, si la brune avait été trahie par son mec, les amis, au moins, ça c'est du solide. Y'a que ça de vrai. Lorely l'avait souvent vu, que les vrais potes ça reste à vie, mais les amours …

Erwan !

Ce dernier l'avait sortie de ses pensées commençant une bataille d'oreillers générale. Bien vite c'est Cassandre qui se retrouva les quatre fers en l'air, et Lorely eu une belle surprise, celle de voir son amie rire. Tout en continuant leur bataille digne de vrais gosses, elle se dit qu'elles avaient bien fait de parler, qu'elle avait pu un peu lâcher tout ce qu'elle avait sur le coeur. Son amie mettra du temps avant de se remettre complètement d'un tel affront, mais pendant ce temps la, elle pourra compter sur ses amis. Ils étaient aussi la pour ça, pour se soutenir dans les moments difficiles. Et elle savait qu'elle sera la pour soutenir Cassandre, autant de temps qu'il le faudra pour que son coeur guérisse. Ou bien qu'un homme ne l'aide à avancer.