Escapade sauvage [sujet HOT / Terminé]

Couchée sur le ventre, sa robe de la veille encore sur elle, Noëlia cherchait à taton son téléphone qui ne cessait de vibrer. Elle réussit à mettre la main dessus mais toujours dans le coltard, la métisse ne put articuler clairement une phrase.

-Hum..? Jimalotete ... Hum...

Aussi vite, elle raccrocha et resta étendue sur son lit. Lentement elle remit ses idées en place. Hier soir elle avait un peu trop bu. Hier soir c'était dimanche, non, samedi. Aujourd'hui c'était dimanche. Elle avait dit oui à son petit ami pour une randonnée. Petit ami qui venait de l'appeler pour lui dire qu'il était en chemin.

Noëlia se leva donc difficilement et retira sa robe dos nu qu'elle laissa à même le sol. Un peu dans les vappes, l'ainée des Sullivan ouvrit son armoire pour en sortir un bermuda noir ainsi qu'un tee-shirt à manche longues blanches. Sans trop savoir comment, la métisse réussi même à trouver des sous-vêtements et des chaussettes. Elle faillit quitter sa chambre toute nue avant de se rappeler que le peignoir était nécessaire pour aller dans. La salle de bain.

Là, elle s'occupa d'abord de son mal de tête avant de pénétrer sous la douche. Cette dernière lui fit le plus grand bien ou alors les médicaments ? Quoi qu'il en soit, elle était un peu plus fraiche et elle retourna dans sa chambre.
Pour le coup, elle se maudissait d'avoir accepté. Certes elle était sportive mais une randonnée ?! Qu'elle n'entende plus jamais son petit ami dire qu'elle ne faisait rien pour lui sinon il risquait de la voir virer au rouge ! Heureusement pour elle, puisqu'il s'y connaissait, Tyler s'était chargé de tout. Noëlia ne s'occupait donc que d'elle, et de leur repas, repas qu'elle n'avait pas.

Bon. Chaque chose en son temps. D'abord ses vêtements. Son short, puis le tee-shirt et enfin son sweat à capuche. Elle enfila ensuite ses chaussettes et les chaussures qu'elle avait acheté pour l'occasion avec son chéri.
Son mal de crâne latant lui interdisait toute queue de cheval ou autre coiffure. Par conséquent, elle laissa ses cheveux à l'air libre.

Elle sortit de sa chambre, lunette de soleil sur le visage et se dirigea vers la cuisine. Heureusement elle avait l'habitude de faire plein de gateaux, et pour une fois Natéo avait fait le café. Elle remplit donc un thermostat, et un tuperware. Pour les sandwichs, elle n'avait pas la patience. Du coup elle but une première tasse et pris un petit sac à dos pour mettre ses effets personnels, le thermost et les gâteaux. Un éclair de génie lui dit de regarder à l'intérieur du frigo. La jeune femme en sortit du saucisson ainsi que deux salades préparées. C'était parfait.

Quand Tyler lui envoya un sms pour la prévenir de son arrivée, la jeune femme laissa un mot, rappelant qu'elle partait en randonnée, sans préciser le nom de l'accompagnateur. Elle descendit ensuite les escaliers et sortit par la cour de derrière.

-Je serai me montrer très gentille avec toi si tu ne fais pas de commentaire sur ma tête, dit-elle en guise de préambule avant de l'embrasser rapidement.

Elle lui tendit ensuite les clés, pas du tout en état pour conduire et s'installa côté passager.

Derrière ses lunettes de soleil noir, Noëlia jeta un coup d'oeil au barista. Elle avait prévenu son petit ami qu'elle participait au bal des pompiers en tant que patissière et du coup il ne devait pas vraiment comprendre le pourquoi du comment.
D'ailleurs la métisse se demandait s'il ne cauchemardait  pas sur une Noëlia bourrée et debout sur une table à donner de sa personne pour une foule en délire. Cette simple pensée la fit sourire un peu mais elle préféra ne pas éclater de rire, des fois que Tyler soit de ces hommes plus que jaloux.

-J'ai oublié de manger dans ma journée et j'ai bu quelques verres du coup, ça ne m'a pas beaucoup réussi.

A un feu rouge, la jeune femme profita du moment pour ouvrir le thermost et se servir une petite tasse.

-Mais ne t'en fais pas, je n'ai rien fais de...répréhensible ou d'interdit dans le code d'honneur de la parfaite petite amie.

Elle espérait que Tyler comprendrait l'allusion. Bien sur il était possible qu'elle se fasse des idées, après tout, jamais il ne lui avait fait de remarque sur sa colocation avec Hazel. Aux yeux de la métisse, cette colocation avec un homme qui  oubliait souvent son tee-shirt était un sujet plus explosif que quelques verres en compagnie de pompiers. Alors bon, il n'y avait pas de soucis, n'est ce pas ?

Remarque, si elle se mettait à sa place à lui et qu'il était sorti dans un lieu rempli de fille toutes plus jolies les unes que les autres, qu'aurait-elle pensé.

-T'aurais été jalouse, ma vielle, se dit-elle à elle même et tu ne l'aurais même pas cru s'il t'avait dit n'avoir rien fait.

Oui, bon ok...Mais qu'est ce qu'elle pouvait dire pour lui faire comprendre qu'elle n'avait vraiment rien fait.
Bon. Peut être qu'elle se montait le bourrichon pour rien et qu'effectivement, il la croyait.
A nouveau, elle jeta un coup d'oeil à son ami avant de finir d'une traite sa tasse.

-Tu sais... commença-t-elle peu sur d'elle.

Comment pouvait-elle continuer sa phrase ? Je te jure, croix de bois croix de fer que je n'ai rien fait ?

-J'avais pensé que pour Thankskiving, je pourrai parler à Naë, je veux dire, il est temps qu'on arrête de se cacher non ?

Retournement de situation n'est ce pas ? Les pensées d'une fille étaient déjà bien compliquées à suivre alors un lendemain de cuite, c'était presque impossible. Pour autant voici le cheminement de la jeune femme. Peut être que son petit ami était jaloux et qu'il ne la croyait pas quand elle disait n'avoir rien fait. Et s'il ne la croyait pas c'était parce que leur histoire était secret. Il devait penser que la jeune femme ne prenait pas ça au sérieux.

Oui, elle avait retourné tout ça dans sa tête en quelques secondes et elle en était arrivée à cette conclusion.

-Enfin..Je veux dire... Je veux pas que tu crois que je prends pas tout ça au sérieux.

Et par "tout ça", elle entendait leur histoire.

Tyler semblait vraiment content de la décision de la jeune femme ce qui lui arracha plus qu’un sourire. Bien sûr, elle se demandait comment réagirait sa soeur mais elle espérait que cette dernière saurait agir en adulte. En tout cas pour le moment, elle ne voulait pas penser à ça et elle mis dans un coin de sa tête ses pensées. Noëlia sortit donc de la voiture, toute ankylosée , même si elle se doutait que c’était plus l’alcool de la veille que son voyage d’une heure assise.
La jeune femme récupéra donc les clefs de la voiture, baya un grand coup avant de s’étirer elle aussi de tout son long.

Alors prête ?

Noëlia répondit par l’affirmatif et se tourna tandis que son petit ami s’approchait d’elle pour le mettre son sac sur le dos.

-Qu’est ce que je ferais pas pour tes beaux yeux franchement, dit-elle une fois le sac en place.

C’était une question rhétorique. La métisse avait un peu le sentiment que si Tyler lui disait d’aller visiter une contrée lointaine à vélo, elle dirait oui, juste pour être avec lui.
Et il semblait tout content en plus. Il enfila lui même son sac et après avoir vérifié que la voiture était bien fermée, ils partirent côte à côte. Du coin de l’oeil, la jeune femme observa le garçon évolué avec sa carte et une aisance naturelle. A croire qu’elle sortait avec Tarzan..D’ailleurs Tarzan avait un côté plutôt …Intéressant. En fait Tyler en Tarzan, c’était carrément…Orgasmique.

Bref, elle le suivit donc docilement. Vraiment, c’était ça, elle le faisait pour ses beaux yeux à lui. Si Natéo ou Naëlle étaient venue lui dire qu’ils voulaient faire une randonnée, elle les aurait regardé de la tête au pied avant de rire à gorge déployée. Quoi qu’il en soit, elle marcha d’un bon rythme, avec son compagnon, écoutant chaque conseil qu’il lui donnait sur la survie.
Mais bien vite cependant la fatigue commença à se faire sentir.
Ça faisait combien de temps qu’ils marchaient comme ça ? A dire vrai elle n’osait même regarder sa montre. Quand il lui avait parlé de la randonnée, Tyler avait dit qu’il marcherait un bon bout de temps avant de rejoindre l’air de repos pour le déjeuner.

-Dis …

Dans le genre petite amie empotée, elle ne pouvait pas faire mieux, entre la chute de leur première rencontre et cette rando…La prochaine fois elle l’entrainerait dans une piscine. Au moins elle était sur qu’elle ne ressemblerait pas à une petite chose fragile.

-On peut s’arrêter un peu ? Ou ralentir le rythme ?

Pour le coup, elle était dans ces moments étranges où on promet de ne plus jamais boire une goutte de sa vie.

Alors madame, votre château vous convient il ?

-On pourrait presque s’y installer, répondit-elle le sourire aux lèvres.

Franchement, elle pourrait remercier milles fois le collègue de son petit ami pour leur avoir offert ce moment hors de l’espace et du temps. La métisse posa ses lèvres sur celles du garçon à nouveau avant qu’il ne lui propose d’allumer un feu. Elle hocha la tête enthousiaste et s’occupa donc du repas. Le matin même, la pâtissière était tellement dans le coltar, qu’elle ignorait comment elle avait pu préparer un petit sac à dos. En tout cas, tout y était : couverts, deux salades complètes, l’une de pâtes et l’autre de riz et du saucisson. Retrouvant les habitudes qu’elle aurait pu avoir dans sa propre cuisine, elle ouvrit les deux boites en plastiques et commença à assaisonner les salades avec la vinaigrette en tube qu’on pouvait trouver dans le « coffret » salade. Par dessus, la jeune femme s’évertua à découper des rondelles de saucissons. OUI c’était peu mais en même temps, même si le lieu était magnifique, en randonnée il était rare de se trimballer avec sa bouteille de sauternes et son foie gras. Et puis de toute façon, elle n’avait pas pu faire mieux. Au moins, elle se rattraperait sur les desserts.

Et d’ailleurs, Noëlia sortit son tupperware remplis de fondants au chocolat, de muffins au caramel. Elle avait même pris des sablés. De toute façon, elle était pâtissière non ? Et pas cuisinière. Elle apporta dans un premier temps les salades qu’elle déposa devant la cheminée avant de retourner prendre les desserts et les bouteilles d’eau. Elle s’installa ensuite aux côtés de Tyler qui en avait profité pour allumer le feu et s’asseoir sur une sorte de peau de bête plutôt douce au touché.

-Bon, tu te doutes qu’au vue de ma soirée d’hier, niveau repas, j’ai pris du tout fait. J’ai juste rajouté du saucisson. Mais, dit-elle en s’emparant d’un bout de moelleux, j’ai fais ça. Elle porta le gâteau aux lèvres de son petit ami.  Avoue que c’est plutôt bon.

Ce n'était pas dans le style de la métisse de se vanter mais pour le coup, sa fournée avait été délicieuse, on n'avait cessé de le lui dire la veille. Noëlia laissa donc Tyler juger par lui même avant de lécher ses doigts.

-Tu sais quoi ? J'ai lu dans un article qu'avant de passer une nuit torride, Casanova buvait des litres de chocolat. Tu crois vraiment que le chocolat est aphrodisiaque toi ? demanda-t-elle de manière tout à fait innocente.  

Apparemment, Tyler voulait bien vérifié l’hypothèse du chocolat aphrodisiaque. Il reprit donc un bout de gâteau avant de donner son jugement. Il fit mine de réfléchir, ce qui arracha un sourire à la métisse. Elle savait qu’à ce moment précis, ils avaient envie de la même chose l’un et l’autre.

Oh mais oui je crois que ça marche !

-Les magazines avaient donc raison, dit-elle dans un murmure tandis que la chaleur se faisait petit à petit sentir.

Elle lui aurait bien demandé s’il n’avait plus faim mais au vu de la réaction de son corps, Tyler avait faim d’autre chose. Peu importe, la métisse était dans le même état. Et puis bon, essayé de parler nourriture à votre petit ami alors que celui ci vient de glisser sa main sous votre tee-shirt.
Avec une lenteur quasi insupportable, Tyler libéra ses seins, les caressants au passage.

-Si j’avais su que le mot magique était chocolat…

Leurs baisers se faisaient plus passionnés et, couché à côté d’elle, Tyler laissa sa main parcourir son corps avant de s’attaquer au bouton de son short. Les doigts du garçon commencèrent par des caresses à travers le tissus léger de son tanga, avant d’enfin entrer en contact avec son intimité. Humide de plaisir, Noëlia avait bien du mal à garder les idées claires. D’ailleurs, elle avait complètement oublié l’endroit où ils se trouvaient.

-Hum…Ty… murmura-t-elle entre deux baisers.

Ses doigts se firent plus entreprenant et en quelques instants, elle sentit le plaisir monter. Comme pour lui dire qu’elle en voulait plus, Noë commença à onduler du bassin. De ce côté là, elle n'avait pas à se plaindre. Comprenant parfaitement ce qu'elle demandait, Tyler laissa un deuxième doigt rejoindre le premier.  

Après s’être occupée d’elle pendant un petit moment, Tyler l’installa sur lui à califourchon, laissant à Noëlia la possibilité de découvrir la taille de son envie. A moitié nue, elle même ne pouvait rien cacher, ses tétons pointant douloureusement. Pour le moment en tout cas, il fallait qu’elle prenne soin de son petit ami. Ni son regard ni son attitude ne pouvait laisser de doutes. Se faisant, la jeune femme commença par l’embrasser sur les lèvres, descendant dans son cou, avant de remonter jusqu’à son oreille.

-Alors quand je t’ai dis que je serai me montrer gentille tu m’as prise au pied de la lettre, dit-elle malicieusement.

Elle n’avait pas vraiment besoin de réponse mais elle comptait faire durer l’attente. Elle commença donc par embrasser la moindre parcelle de son torse, ses yeux jouant parfois avec les siens. Arrivée à la braguette de Tyler, la métisse se releva pour la faire descendre lentement. Sa main se glissa dans le boxer de son petit ami, caressant son sexe sans l’avoir quitté du regard.

-Relèves-toi un peu, dit-elle dans un souffle

Elle attendit qu’il s’exécute avant de faire descendre dans un seul mouvement son pantalon et son boxer. Noëlia prenait bien garde à ne pas rompre le contact visuel, elle voulait voir l’envie monter dans les yeux de Ty.  Dans un premier temps, elle déposa un baiser sur sa verge bien dressée. Elle en déposa un deuxième un peu plus bas avant d’atteindre le gland. Elle jeta un dernier regard à Tyler avant de le goûter réellement pour la première fois depuis le début de leur relation.

Ça faisait combien de temps qu'elle n'était pas allée si loin avec un garçon ? Bien sur elle ne parlait pas de l'acte en lui même même si de ce point là, elle n'avait vraiment pas à se plaindre. Mais depuis quand ne s'était pas senti aussi bien à ce point ? Elle aimait être dans ses bras, elle aimait lui faire plaisir et au vue des bruits de Tyler, il prenait plaisir à ce qu’elle faisait ce qui l’incita à en faire plus. Sa langue ne cessait de le caresser jouant sur son sexe. Dire qu’elle le dévorait était un euphémisme.

Tyler avait repris les choses en main. Sans doute se sentait-il au bord du précipice, en tout cas, en un mouvement, la métisse se retrouva nue sous lui. A peine quelques secondes, il se frotta à elle avant de la posséder entièrement lui arrachant un petit de cris de plaisir. Les coups de butoirs du garçon se faisaient précis, rapide ne laissant nullement le temps à Noëlia de reprendre son souffle. A croire que l’endroit faisaient ressortir leur envies sauvages à tout les deux. Entre la chaleur dégagée par la cheminée et leurs deux corps…

-Je t’aime s’entendit-elle dire dans un souffle tandis que le barista lui dévorait le cou.

C’était venue comme ça, sur le moment mais déjà sa tête se mit à réfléchir à cents à l’heure avant que Tyler ne vienne l'interrompre dans ses pensées en l'embrassant.

Est-ce qu'il avait entendu ? Est-ce que c'était ce qu'elle avait voulu dire dans le sens premier du terme ? Ou alors peut être que c’était juste une façon de lui dire qu’elle tenait à lui. Autant de question qu'elle n'était pas forcément prête à aborder. Et puis, l'ainée des Sullivan ne s'était jamais laissée entrainer aussi loin dans ses sentiments. Pas question pour elle d'aborder le sujet.

Pour le moment en tout cas, la jeune femme profitait du moment présent, de l'acte en lui même. Au vue de leur excitation, elle lâcha prise rapidement, rejointe presque aussitôt par son amant. Ils reprirent alors leurs respirations avant que Tyler ne se couche à ses côtés. Noëlia s’installa dans les bras du jeune homme, silencieuse et incapable de se comprendre elle même.

Couchée sur la peau de bête, dans les bras de Tyler, la métisse caressait distraitement le torse de son petit ami. Son cerveau carburait à mille à l’heure, se demandant si oui ou non   Tyler avait entendu sa déclaration. Il mit fin à son questionnement interne en lui demandant si elle pensait ce qu’elle avait dit.

-Je…dit-elle en se relevant à moitié.

Comme toujours quand elle devait parler sentiment, Noëlia ne savait pas vraiment quoi dire, quoi faire. Sa mère disait toujours que Naëlle avait le coeur en bandoulière, que Natéo était toujours passionné par ce qu’il faisait et que Noëlia était incapable de réellement dévoiler ses sentiments. La plupart du temps, elle gardait tout ça pour son jardin secret. Du temps de leur famille heureuse, Natéo avait dit qu’elle était une handicapée des émotions. C’était elle tout craché, mais il fallait l’avouer, c’était une définition qui lui faisait un peu mal. Elle aussi elle aurait voulu voir le monde d’un autre oeil mais  elle n’y arrivait pas. Elle n’avait jamais réussi. Et puis quand son père était mort et que sa mère avait sombré, Noëlia était devenue une femme active beaucoup Gênée elle se mordit les lèvres avant de se passer la main dans les cheveux. Elle releva son regard vers le jeune homme.

-Oui…

C’était simple, clair, net et précis mais elle baissa à nouveau les yeux par peur. Peur de quoi ? Et bien que Tyler prenne peur, qu’elle ne soit qu’un amusement pour le garçon. Il y avait plein de raison d’avoir peur. C’était bien pour ça qu’elle n’était pas du genre à parler sentiments. De prime abord, on la trouvait froide et sèche mais c’était une carapace. Une carapace que Tyler semblait avoir brisé en peu de temps.

-Ecoutes, je veux pas te faire peur, t’es pas obligé de dire quoi que ce soit, je veux dire, tu n’es pas obligé de ressentir ce que je ressens, commença-t-elle à déblatérer aussi vite que possible. Enfin je veux dire, toi et moi c’est récent…

Noëlia aurait pu continuer pendant de longues minutes si Tyler n’était pas intervenu pour la faire taire. Les lèvres du garçon se posèrent sur les siennes, et elle lui rendit son baiser, laissant sa langue jouer avec la sienne. Au bout de quelques secondes ils se séparèrent sans pour autant que l’ainée des Sullivan n’ait de vrai réponse.  

Je n’ai pas peur… lui dit-il en l’embrassant à nouveau.

La métisse se rapprocha un peu plus du corps de son ami, profitant de ce moment jusqu’à … :

Et je t’aime aussi.

Face à ses mots, la jeune femme ne put que sourire et surtout, elle était un peu plus détendue. Ses sentiments étaient partagés, que pouvait-elle demander de plus ? Ah oui, que Naëlle ne lui en veuille pas. Tout ça n’avait pas été prémédité et elle espérait réellement que sa petite soeur comprendrait tout ça. Mais bon, à l’heure actuelle, ce n’était pas elle le soucis mais plutôt Tyler qui voulait lui avouer quelque chose. Noëlia se fit une multitude de scénario : il avait un enfant caché, il ne voulait pas vraiment d’histoires sérieuses, il voyait d’autres files en même temps qu’elle, il avait une ex femme ou pire une femme et que elle, Noëlia, était la maitresse. Alors c’était pour ça que le côté secret ne l’avait jamais dérangé ?
En tout cas elle était préparée ! Pas question qu’elle accepte une vie de deuxième femme ni une relation du style ouverte.

Tu as une rondelle de saucisson collé sur la fesse.

-Tu..Quoi ?

Son petit ami éclata de rire ce qui débloqua le cerveau Noëlia.

-T’es vraiment nul dit-elle en le frappant. J’ai cru que t’allais m’annoncer un truc …Arrêtes de rire !

Tyler riait à gorge déployé, fière de sa blague alors que la métisse jetait un regard à la pièce. A part le tupperware de dessert, il ne restait pas grand chose à manger.

-En plus c’est de ta faute ! dit-elle en se retournant pour retirer la fameuse rondelle de saucisson. Je t’ai parlé d’un article et toi t’y as vu une invitation ! Du coup on a rien à mangé et non ! Chut !

Elle venait de mettre son doigt sur la bouche de son petit ami, certaine qu’il lui sortirait une blague du genre « oh mais si, moi j’ai un truc à manger »

Et que j’allais t’annoncer quoi ?

-J’en sais rien ! Que t’as trois enfants et une femme par exemple

Il était vraiment fière de sa connerie ce qui arracha un sourire à la jeune femme. Fière et insatiable. C’étaient les deux mots pour décrire aujourd’hui son petit ami. Il venait de l’installer sur lui et Noëlia ne s’était pas faite prier, répondant avec ferveur à ses baisers.

-Hey… que dirais tu d’aller prendre une douche… ?

C’était une proposition qui n’en était pas vraiment une. Capturant ses lèvres, Tyler l’empêcha de répondre préférant agir. Il l’entraina donc pour se relever avant de la prendre  comme souvent en mode princesse. Pour autant il ne cessa de l’embrasser et de la caresser jusqu’à l’arrivée à la salle de bain.  Là il la déposa au sol et cette fois, ce fut la métisse qui eut bien du mal à se séparer de lui. Dans un même mouvement, ils reculèrent jusqu’à la cabine plutôt spacieuse. Sans vraiment faire attention à ses gestes, Noëlia ouvrit la cabine et attira Tyler à elle. A contre coeur, elle se tourna quelques secondes pour allumer l’eau. Pendant ce temps, son petit ami ne cessa de découvrir son corps pour la seconde fois dans la journée. Ses lèvres se posèrent dans son cou et ses mains  caressèrent son ventre, ses hanches, sa poitrine. Il insista sur cette derrière, faisant rouler ses tétons, les tirant presque douloureusement.

-Avoues-le, c’est une cabane de débauche ici. Toi et ton pote vous emmenez toutes vos conquêtes ici pour les faire fondre

L’eau chaude les arrosa alors tout les deux et pendant quelques secondes, après s’être retournée face à Tyler, Noëlia regarda l’eau couler sur ce corps qu’elle aimait tant. Puis, elle passa son bras autours du cou du garçon pour le rapprocher de ses lèvres.
Ses mains glissèrent sur le corps de son petit ami avant de se poser quelques secondes sur son aine et de descendre un peu plus au sud. Elle cessa alors de l’embrasser. Comme tout à l’heure, elle voulait voir le désir naitre dans ses yeux à mesure qu’elle s’occuperait de lui.

-On pourrait rester ici, dit-elle dans un souffle. Toute la vie…

Il n’y avait rien à dire, Tyler avait le chic pour créer une bulle de bonheur dont elle refusait de s’échapper. Ici, ils étaient tout les deux et elle oubliait tout. Juste leur plaisir respectif comptait et là tout de suite, Tyler semblait grandement apprécier le mouvement de ses mains.

Une heure plus tard, les deux amoureux avaient rejoint le lit de la cabane. Noëlia avait enfilé le pull de Tyler tandis que celui avait enfilé son boxer. Installés, elle assise et lui couchée sur le côté, ils discutaient tout les deux, Noëlia racontant un souvenir d’enfance à Hawaï.

-Mon père a cru j’étais allée me baigner alors qu’en fait, j’avais suivis la dame aux bracelets. Je crois que je l’ai jamais vu aussi rouge ! dit-elle en explosant de rire avant de se perdre dans ses souvenirs.

Un peu plus chaque jour, elle ressentait ce manque, tout comme le manque de sa mère. Elle aurait aimé lui parlé de Tyler, le lui présenter, lui dire qu’il avait su lui redonner un peu de sourire mais à l’heure actuelle, sa mère était dans sa bulle. Un grain égoïste, pensa la métisse. Ces derniers temps, elle avait marre de son rôle d’ainée. Ces derniers temps, elle aussi était égoïste. Elle voulait vivre sa vie, arrêter de s’en faire pour Naëlle ou Natéo. D’ailleurs ce dernier, elle ne le voyait qu’en coup de vent dorénavant. Elle aurait aimé l’aider mais elle en était incapable maintenant, elle ne pouvait que le laisser faire sa vie, c’était perdu pour lui.

Quant à Naëlle…Et bien elle ne l’a reconnaissait pas. Ou peut être ne le voulait-elle pas ? En même temps, la métisse était très stressée à l’idée d’annoncer à sa cadette qu’elle était en couple avec l’homme qu’elle aimait. Bien sûr, Naë avait 16 ans et par conséquent, Noëlia se doutait que ce fameux amour n’était pas éternelle mais elle ne pouvait que se mettre à sa place et deviner que ça lui ferait mal. Pourtant, elle avait beau retourner le sujet dans tout les sens, elle ne voyait pas de solution. Ce n’était pas juste pour Ty, ce n’était pas juste non plus pour elle. Noëlia avait le droit à son bonheur et pour la première fois que ça lui arrivait, pourquoi ne pouvait-elle pas partager son bonheur.

Oui, Tyler lui redonnait un vrai sourire et elle était persuadée que ses parents l'auraient apprécié. En même temps, si sa vie avait été normale, elle aurait sans doute continué à sourire, comme avant. Mais il avait fallut qu'un homme passe par là pour détruire une famille, sa famille. Elle espérait qu'il avait du mal à dormir la nuit, que le visage de son père hantait ses cauchemars. Distraite, elle engloutit un bout de moelleux au chocolat, seul vestige avec les autres gâteux de leur petit moment câlin.

-Je parle beaucoup mais toi, tu te contentes de m'écouter sans parler de ta vie d'avant...

C'était un reproche plutôt maladroit parce qu'elle savait que Tyler n'avait jamais connu son père et qu'il avait flirté très souvent avec la délinquance mais elle voulait quand même en savoir plus sur lui, qu'il n'y ait pas de secret entre eux. Après tout, il avait changé depuis son adolescence et ce qui comptait, c'était qui il était maintenant.
Elle se doutait que ce n'était pas forcément des souvenirs joyeux qu'il aimait raconter. Du coup, pour s'excuser de sa maladresse, lentement, elle se rapprocha de Tyler, déposant un léger baiser sur ses lèvres.

-Dis…On pourrait pas rester ici ? dit-elle subitement Je veux dire cette nuit…

Elle ne voulait pas déjà éclater leur petite bulle. Bien sûr il y avait la pâtisserie mais elle pouvait très bien appeler Méli pour qu’elle ouvre en son absence.

-J’aimerai bien une nuit où tu n’es pas obligé de partir comme un voleur.

C’était vrai. Depuis qu’ils étaient ensembles, Tyler et Noëlia n’avaient jamais passé une vrai nuit complète, un réveil à deux. A chaque fois, l’ainée des Sullivan mettait son téléphone à sonner pour qu’il puisse partir en cachette.

-Mais si ça te manque, tu pourras toujours passer par la fenêtre de ma chambre hein. dit-elle entre deux baisers.

Pour toute réponse, le garçon l’attira sur lui et elle se retrouva couchée sur lui, profitant de ses baisers. Après un minute ou deux, la métisse se retrouva aux côtés du garçon, couchée, le pull de ce dernier remontant légèrement sur ses cuisses, sa jambe relevée. Il recommença instinctivement à lui caresser la cuisse tandis que Noëlia, les deux mains sous sa joue, le regardait.

-Bon, alors…Ce que j’aimerai savoir…T’as déjà été amoureux ?

Autant commencé gros et tout de suite. Pour sa part, c’était la première fois. Bien sûr il y avait les amours de jeunesse mais ce n’était pas vraiment comparable. Jusqu’à tard le soir, ils discutèrent de leur vie respective non sans oublier de se câliner, souvenir d'enfance mais aussi clients fous, tout y passa. Finalement, rappeler à l’ordre par leur ventre, les deux tourtereaux quittèrent leur ilot pour partir en quête de leur repas. Ils réussirent à mettre la main sur une boite Kraft de macaronis aux fromages. Le collègue de Tyler avait vraiment pensé à tout puisqu’il y avait également un micro-onde dans la cuisine. Bon un paquet pour deux c’était peu mais d’une part Noë n’était pas une grande mangeuse et d’autre part, mine de rien, le chocolat ça remplissait pas mal.

La métisse vint donc s’asseoir, non pas à côté mais sur son petit ami qui, après avoir rangé un minimum les dégâts causés par leur libido et alimenté le feu, s’était installé sur la fameuse peau de bête, avec le bas du canapé pour dossier.

-Puisque nous sommes sans repas digne de ce nom, je te propose de partager. Mais comme j’ai peur que tu ne manges plus que moi, je vais nous donner à manger.

Tout en disant cela, la jeune femme porta une première bouchée à ses lèvres avant d’en donner une à Tyler. Le repas se déroula dans un silence remplis de malice. A chaque bouchée elle passait  ostensiblement sa langue sur ses lèvres et quand s’était au tour de Tyler elle s’arrangeait toujours pour en mettre à côté, histoire qu’ils en profitent tout les deux. Soit en passant ses doigts sur la « tâche » et de lui donner directement , soit en le léchant.

-Arrêtes de me regarder comme si t’allais me bouffer, eut-elle le culot de dire. C’est très difficile de manger si tu ne restes pas tranquille.

Ba oui après tout, elle le chauffait, c’était la moindre des choses qu’il reste sans bouger ou même la regarde sans envie