Girl On Fire [Lorely]

La soirée s'annonçait plus que glorieuse. Enfin, c'était vite dit. Ses deux acolytes - soit Carter et Sullivan - avaient décidé de sortir dans un bar et voilà, allez savoir pourquoi Will se fit entraîner dans leur mascarade, encore une fois! Oui, bon, ce n'était pas comme s'il allait se plaindre depuis toutes ces années qu'il bossait avec eux : c'était deux amours, deux cons qui exprimaient la joie de vivre et foutaient la bonne humeur au sein de la caserne! Avec tout ce qu'ils pouvaient voir parfois lors des interventions, ce n'était pas toujours la joie, encore moins lorsqu'ils perdaient l'un des leurs alors deux énergumènes comme eux faisaient bien au moral.

Fraîchement arrivés, voilà que Carter regardait déjà tout autour de lui pour faire ainsi quelques repérages féminins. Quant à Sullivan, il avait déjà repéré la table où ils allaient s'asseoir, soit dans un coin ... Bon, c'était à bibi de prendre les commandes ? Sur ce, Carter et Sullivan se dirigèrent à la table, et où Carter d'ailleurs pris la meilleure place pour avoir la meilleure vue sur la salle. Comme vous le comprenez, il comptait "pecho" dans la soirée.

Will s'approcha alors du bar pour prendre commande. Il savait largement ce que ses deux collègues et amis allaient prendre.

Trois pressions, s'il vous plait! commanda-t-il avant de préciser en pointant la table : pour là-bas. Merci!

Sur ce, il rejoignit la compagnie et en s'installant, la réaction de Carter ne le surprit pas. Enfin réaction : il avait les yeux sur la serveuse que Will venait tout juste d'abord, il ne manquerait plus qu'elle contourne le comptoir et il ne serait même pas étonné de voir Carter de la dévisager de la tête au pied.

Depuis que Lorely avait prit son indépendance, elle s'était retrouvé à faire le boulot de serveuse pour remplir son assiette. C'était un truc nouveau pour elle qui n'avait jamais manqué de rien. Ayant décidé de ne plus vivre sous le même toit que son père, elle avait aussi refusé une quelconque aide financière. Question d'amour propre, quelque chose comme ça. Donc ce soir, elle se retrouvait dans les vestiaires du personnel du bar dans lequel elle bossait. Coiffée d'un chignon négligé, laissant quelques longues mèches blondes s'échapper, elle était vêtue d'une jupe noire au dessus des genoux dévoilant ses longues jambes, de bottines noires et d'un haut noir également. Par dessus, elle avait le tablier du bar noué autour de la taille. Et voilà, elle était prête pour son service ! Elle sortit des vestiaires pour aller commencer son job.

La soirée avait bien commencé, plutôt calmement. Elle faisait ce pourquoi elle était payée, servait des boissons aux clients, les faisaient payer une fois les verres vides. Rien de bien fou pour le moment. Et tant mieux, elle préférait quand c'était calme. Du coin de l'oeil elle vit alors débarquer dans le bar trois clients. Trois hommes. Elle était occupée à nettoyer les verres lorsque l'un des hommes qui venaient d'entrer vint vers le bar. Lorely releva alors les yeux et adressa un fin sourire poli à ce client. La trentaine passée, plutôt viril. Plutôt pas mal. Donc, ce monsieur souhaitait des pressions, pour lui et ses potes. Elle hocha la tête une fois la commande passée.

Entendu.

Fit-elle. Et trois pression pour le beau mec et ses potes ! Pensa t-elle. Elle versa alors tout cela dans des chopes prévues à cet effet, une à une. Les trois chopes sur un plateau, Lorely le prit sur sa main, et sortit de derrière du bar. Elle se dirigea alors vers la table qui avait commandé ces boissons, et les déposa tour à tour sur la table devant chacun des hommes.

Et les pressions pour ces messieurs.

Le sujet de conversation n’étonnait même plus Will. Après toutes ces années à traîner avec eux, allez savoir comment Will pouvait être épargné de leur débilité si … soudaine. Carter et les filles, c’était quelque chose ! Mais il n’avait pas une tort sur une chose : au fait qu’il risquait sa vie tous les jours, il fallait profiter de la vie et ce, pour lui, c’était sa façon de profiter de la vie.

La serveuse est canon ! lâcha Carter après un sourire débile et niais. T’as vu Sully ? Qu’est-ce que t’en penses ? C'est un feu que j'éteindrais avec plaisir !

Ouais, il demandait toujours l’avis de son acolyte. Will regarda attentivement justement cette fille derrière le comptoir en train de remplir leurs pressions. Des cheveux blonds blonds attachés, un haut noir qui lui allait plutôt bien. Ceci dit, elle était bien trop jeune. Du moins, pour lui ! C’était sûrement une étudiante qui travaillait là en parallèle de ces études ou qui savait !

Tu les prends sur les bancs de l’école, maintenant, Cart’ ?

Hey, te fous pas de ma gueule, toi !

Puis Carter se tourna vers le troisième qui n’avait pas encore dire un seul mot :

Will, aides-moi !

Depuis quand t’as besoin d’aide ?

Oh, Carter n’avait absolument pas besoin de lui pour se défendre, draguer et autre chose alors ce n’était pas maintenant que Will allait se la ramener. En tout cas, sa réplique avait engendré pour le coup un rire de Sullivan.
Sur ce, en parlant de la jolie demoiselle, elle s’approcha de leur table pour leur servir leur commande en personne. Et pour dire, Carter ne se gênait pas pour se rincer l’œil parce que une jeune femme avec une telle dégaine ne lui était absolument pas indifférente.

Merci, Poupée !

Ca y était, Carter n’en ratait pas une et il ne fallait pas croire que ce surnom qu’il venait de lancer était du genre malvenu de sa part. Il lui fit un clin d’œil par la suite. En tout cas, c’était certain qu’il n’allait pas la lâcher.  Will savait qu’un peu plus tard dans la soirée, il ne se gênerait absolument pas pour la rejoindre un bar pour lui demander son numéro mais pas toute suite pour ne pas paraître un peu « bourrin ». Il fallait bien qu’il fasse patienter et qu’il fasse ressortir son côté italien. Enfin ceci dit, comme il était, Will n’arrivait absolument pas à voir ce côté-là. Dès qu'elle aurait le dos tourné, ça sera sans surprise que Carter regarderait son postérieur. La soirée semblait prometteuse s'il avait déjà sa proie.

Si l'homme qui avait prit la commande semblait être un type correct, l'un de ses potes semblait être … un gros con en fait. Il n'y avait qu'à voir comment il la regardait. Un type qui venait juste pour draguer, se croyant irrésistible … peut être avait-il des qualités, mais ça, Lorely s'en foutait pas mal. Pour elle, il était un gros lourd.

Poupée hein ? Oh, ça ne dérangeait pas Lorely. Elle n'était pas avare de compliments pour être franche. Elle n'était pas folle, elle avait consciente qu'elle était jolie. Il n'y avait qu'à voir comment les hommes se retournaient sur son passage, et non, ce n'était pas à cause des jupes. Donc, les compliments, c'était avec plaisir qu'elle les acceptait. Cependant, les gros nazes qui la draguaient comme ça au boulot, ça la gavait pas mal. Les poupée, ma jolie et compagnie, c'est bon, c'était pas sa came. Alors, elle resta polie, voulant tout de même son salaire. Mais ses yeux bleus clair soulignés de noir lancèrent un regard glacial à ce goujat.

A votre service.

Gros naze, pensa t-elle. Mais elle voulait être payée à la fin du mois donc, elle restera polie.

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas.

Elle prit alors congé des trois hommes, faisant demi-tour et retournant au bar dans un déhanché plutôt suggestif. Ne lui en voulez pas, elle n'était pas mauvaise, elle était juste faite ainsi. Lorely retourna alors auprès du bar avant d'aller vers une table ou une cliente l'appelait pour commander d'autres boissons. Tout en notant ce qu'elle et ses amies souhaitaient, elle préféra ignorer le regard posé sur elle. La blonde était consciente que ce type la matait. Tant qu'il ne tentait pas plus …

Carter, quand à lui, se tourna vers ses collègues et afficha une mine confiante :

Elle fait sa prude, mais vous verrez les gars, laissez le charme opérer et dans peu de temps, j'aurais son numéro !

Sacré Carter ! Il fallait totalement se le farcir et ce, parti comme il était, plus rien allait l'arrêter ! De plus le connaissant, il était aussi parti pour avoir un coup dans le nez avec l'alcool tout au long de cette soirée ! Il faudrait peut-être y aller un peu fort pour se bourrer avec la bière mais en tout cas, même sans, il pouvait être un peu lourd, ça allait s'empirer. En fait, c'était peut-être pour ça que Will venait enfin de compte : au cas où s'il devait sortir son ami du pétrin.

En tout cas, cette serveuse avait l'air d'avoir un peu plus de jugeote ou .. de patience? Au moins, du professionnalisme pour rester polie. Même si elle ne devrait absolument pas dire ce genre car avec la pensée de Carter, ça pouvait très vite partir dans un autre état d'esprit. Cependant, elle ne semblait point le genre de filles à se laisser marcher sur les pieds alors quand Carter mériterait un renvoi sur les roses, Will ne se faisait pas encore de soucis pour ça!

Buvant une gorgée de sa pression, au moins pour profiter le goût ... Carter ne la fermait pas lui !

Je suis sûr que c'est moi qu'elle a repéré en premier !

Et en plus, il fallait que Sullivan en ajoute une couche ? Sérieusement, tous les deux, il n'y avait pas un pour rattraper l'autre ce soir.

Hey, je croyais que tu ne prenais pas les filles sur les bancs de l'école, Sully ? répliqua Carter.

Un point pour Carter sur ce coup ! Will qui espérait pouvoir s'éclater du moins sur une conversation un peu plus intelligente que ça, ben au final, c'était peut-être un peu trop pour espérer.

Non mais les gars, laissez tomber ! - Puis Will ajouta à l'attention de Carter - Avec le regard qu'elle t'a lancé, ça m'étonnerait amplement que tu l'ais emballée !

Attends, quel regard ? Tu parles de son regard de braise ? Tu sais bien qu'aucune femme ne me résiste !

Et ce, Carter y croyait dur comme fer même s'il n'avait pas tort. Et non, Will n'avait pas vu un regard de braise mais plutôt un regard glacé et ça, Carter, quoiqu'il se passe, il n'admettrait jamais quoique ce soit quand il s'agissait des femmes.

T'oublies peut-être du coup de la mère Theresa ou tu veux que je te rafraichisse la mémoire ?

Et ouais, là, Will avait bien l'air de jouer le rabat-joie ! En tout cas, ça avait l'air de marcher vu à la réaction de Carter là qui faillit recracher sa bière. Oui, ça avait l'air de lui parler. Au moins, il n'ignorait pas la chose et ne faisait absolument pas l'innocent du genre "ah bon ? Qu'est-ce qu'il s'était passé?" parce que oui, cette histoire de Theresa, il se trouvait que ce qu'il y avait en dessous de ces vêtements, ce n'était pas exactement ce que l'apparence parassait être si vous voyez tout à fait ce que ça voulait dire. Pour dire qu'aucune femme lui résistait ... c'était peut-être vrai mais pas seulement. Sullivan, lui, était complétement mort de rire.

Là, franchement, Will, tu me tues ! lâcha Sully mort de rire.

Bon ... arrêtez vos conneries ! ajouta Carter un peu plus que sérieux et il rejeta un oeil vers la demoiselle qui avait pris commande à une autre table avant de passer derrière son comptoir afin de pouvoir faire son boulot.

Oui, Carter ne la lâchait pas du regard et ne comptait pas abandonner. Il semblait déterminer. Ce qui faisait totalement rire Will, c'était eux qui disaient les conneries et Carter, c'était quoi ? Un sacré phénomène.

Bon, Carter, raboules ! Ta copine ne va pas s'envoler alors tâchons à nous remettre à notre premier but ? Soit profiter de la soirée ?

Mais je profite de la soirée !!! râla Carter et remarquant le regard de Will, il se calma et céda alors. Il savait que bon, la jeune fille n'avait pas forcément fini son service pour l'heure alors ... !

Au moins, à ce jeu, Will avait gagné mais pour combien de temps ? Et même s'il y avait une conversation, Carter jetait encore des regards. Il était à moitié présent, c'était certain... et vu comme les pressions déscendaient, la tranquillité n'allait pas perdurer super longtemps! Carter se mit alors à siffler pour se faire repérer et fit alors signe pour avoir de nouveau des pressions. Will ne savait pas pourquoi mais il sentait que Carter allait faire une nouvelle tentation.

En tout cas, il fallait dire que la journée était plutôt calme pour Lorely. C'était chouette quand c'était comme ça. Ainsi elle pouvait plus facilement discuter avec les gens lorsqu'ils commençaient à lui taper la discut'. Comme cette femme assise au bar, qui avait commandé un cappuccino qui se demandait quel chien adopter. Généralement, ils parlaient de tout et de rien, n'ayant pas forcément envie de parler à Lorely, mais juste à quelqu'un. Et pour une future psy, cet exercice n'était pas pour lui déplaire. Elle pouvait paraître tout ce que vous voulez, mais dans le fond, elle aimait bien le contact des gens. Elle avait des fois des échanges vraiment étonnants avec les clients. Cela faisait sa journée. C'était vraiment agréable. D'accord, il y avait aussi dans le lot des gros lourds, mais bon, elle faisait avec, préférant les ignorer. C'était mieux.

Son regard balayait la pièce lorsque ses yeux se posèrent sur les clients de tout à l'heure qui avaient commandé des pressions. Elle les regarda tous les trois, surtout celui qui avait passé une première commande. Un type un peu trop vieux pour elle, mais qui lui inspirait confiance. Pourquoi ? Aucune idée ! Il ne semblait pas louche, il semblait propre sur lui, poli. Et il avait un truc en lui qui lui faisait penser que c'était un mec bien. Elle avait souvent les mêmes pensées lorsqu'elle regardait son cousin flic. Un type à qui on peut faire confiance. Peut être exerçait-il un métier dans le même genre ?

Mais si son regard avait dérivé vers les trois bonshommes, c'était parce qu'ils semblaient vouloir de nouveau quelque chose. Encore des pressions ? Et bien il fallait croire que ces gars la avaient une sacrée descente ! Alors Lorely retourna derrière le bar afin de préparer de nouvelles boissons. Une fois les pressions de prêtes, elle les posa de nouveau sur son plateau et se redirigea vers la table des trois hommes.

Voici les pressions.

Dit-elle en leur donnant leur commande. Le tout, en évitant parfaitement un quelconque contact visuel avec le mec qui avait commencé à la draguer un peu plus tôt. Non pas qu'elle en avait peur, mais elle préférait ne pas donner à cet inconnu de faux espoirs. Et puis, c'est pas comme si physiquement, c'était son genre. Oh arrêtez, le physique a toujours de l'importance, surtout au premier coup d'oeil. Vous arrivez à juger si elle est belle de l'intérieur au premier regard ? Elle non, donc elle se baisait sur l'apparence, comme tout le monde, pour se faire un premier avis. Et puis les quelques mots qu'il lui avait adressée et le regard insistant sur son déhanché ne l'encourageait pas à faire un quelconque effort envers lui. Une fois son plateau vide, elle y posa les chopes vidées un peu plus tôt par les clients.

Bon, après avoir fini de fermer le clapet de Carter pendant cinq bonnes minutes pour changer un peu de sujet parce qu’ils n’allaient pas débattre pour savoir si Carter profite réellement de la soirée, dans le sens qu’il profite de la soirée avec ses potes et non à reluquer la demoiselle : chose que Will le laissera faire un peu plus tard, sauf s’il perd patience et lâche la laisse de son cou.

Fort heureusement lorsque la serveuse s’aperçut que le trio voulait une autre tournée, Sullivan eut alors la bonne idée de trouver LE sujet : Thanksgiving. Car évidemment, c’était le lendemain. Cela se passait toujours le dernier jeudi du mois de Novembre. Sullivan racontait qu’il allait passer ce moment en famille. Il avait de la chance d’avoir un peu de monde autour de lui : frères & sœurs, oncles & tantes, neveux & nièces et même les grands-mères ! ce qui fit plutôt sourire Will.

Et toi Will ? Tu n’as pas encore dégoté une nana pour passer la Thanksgiving ? lâcha Carter.

Toi non plus !

Lui, il avait le cerveau à l’envers, enfin si ce n’était pas ses hormones qui parlaient le plus ce soir. Et pour ne pas débattre un peu plus sur les nanas, pour ne pas entendre que Carter en avait une en vue là ou encore qu'il parle des nanas qu'il cherchait à foutre dans les pattes de Will... fort heureusement, Sullivan sauvait la mise :

Toujours au foyer ? demanda Sullivan.

Pour ne pas changer les habitudes !

De quoi Sullivan parlait ? Seulement du foyer pour jeunes de l’église du quartier de Bronx, là où Will vivait, et pouvoir donner un coup de main était l’un des plus naturels chez lui. Pour de gens se donnait la peine de pouvoir faire quelque chose, comme Rose Bennett, une femme adorable ou même que son fils, Tyler, un bon jeunot qui se remet bien sur les rails. Will n’avait pas énormément une grande famille. Il n’avait que sa mère sinon, rien. Son père étant décédé 16 ans plus tôt. Pas de femme. Mais cependant, il avait une fille de 16 ans : Jordan. Il passera sûrement la soirée avec elle et Jennifer, celle avec qui il avait engendré sa fille. Ca allait être joyeux puisque Jennifer était fiancé avec un gars dont il ne savait le nom et il n’en avait que faire en fait, tant qu’il traitait bien Jordan, c’était un peu ce qu’il importait.

Je verrais ma fille également demain soir !

Sur ce, voici que la serveuse leur apporta leurs pressions. Evidement, Carter avait ses yeux qui se baladaient sur le physique avantageux de la jolie blonde pour ne pas dire qu’il la dévorait du regard. Il ne se demandait même pas s’il y avait possibilité qu’elle ait déjà un copain et un copain de son âge tout de même. Bien qu’elle avait l’air un peu plus âgée que sa propre fille, elle faisait penser à Will sa fille même si elles ne se ressemblaient absolument pas. Depuis le début de la soirée, n’était-ce pas son instinct paternel qui parlait ? Carter pouvait faire ce qu’il voulait de son corps avec n’importe quelle nana mais pour dire que parfois Will et Carter n’étaient pas sur la même planète. La preuve étant qu’au bal des pompiers, Carter avait réussi à lui dégoter une jolie femme mais sans véritablement un intérêt intellectuel quelconque. Will avait ses quelques principes et ses règles morales. Cela dit, cela ne voulait pas dire que Carter n’était pas quelqu’un de bien.

Merci ma belle ! répondit Carter à l’attention de la demoiselle.

Si Carter ne remarquait pas qu’elle ne lui accordait aucune attention, il devait être aveugle… ou il était tout simplement déterminé.

Vous êtes bien aimable, continua-t-il. J’espère que vous ne finissez pas trop tard ce soir ?

Pour ainsi, une parfaite question pour lui demander à quelle heure finissait son service. Enfin ce n’était pas une chose qui le dérangeait ! S’il n’était pas patient, il serait capable d’aller l’inviter dans les W.C.

Si vous avez 5 minutes pour vous joindre nous ? Avec trois super pompiers ? rajouta-t-il dans un clin d'oeil.

Alors ils étaient pompiers ? C'est donc ça … Elle se disait bien que le mec qui avait commandé en premier dégageait quelque chose de rassurant. Enfin, il n'y avait bien que lui, parce que son pote le lourdeau, mise à part une nette envie de lui en foutre une, il ne lui inspirait pas grand chose. Elle l'entendit reprendre donc sa petite séance de drague à deux balles, lui demandant carrément de se joindre à eux.

Je n'ai pas le droit de quitter mon service pour bavarder avec des clients.

Fit Lorely d'un ton plus sec qu'elle ne l'aurait voulu. Qu'elle converse un peu avec les clients c'est normal, mais de la à ce qu'elle se foute en pose pour se taper la discut' avec eux, il y avait une sacrée marge ! Et puis, comme si elle allait partir en pose juste pour eux … Puis elle se contenta tout simplement d'ignorer ce malpoli et regarda les deux autres hommes, enfin, les deux pompiers apparement, et leur dit :

N'hésitez pas si vous souhaitez autre chose. La maison fait également de bons amuses-bouches si vous souhaitez accompagner vos pressions.

Les deux autres ne l'avaient pas embêter alors elle pouvait bien rester polie et serviable envers eux. Elle prit ensuite congé des trois pompiers pour retourner à ses autres clients. Sur le passage, elle débarassa une autre table, prit la commande d'une autre, puis prépara des expresso pour une dernière table. Elle préférait ignorer ce goujat pour le moment, c'est pas comme s'il méritait son attention. Client ou pas, elle ne voulait pas lui accorder de l'importance. L'un des collègues de Lorely semblait avoir remarqué le petit manège du type qui ne cessait de la dévorer des yeux depuis qu'il était entré dans le bar. C'est pour ça qu'une fois qu'il prépara des boissons pendant que la blonde lavait des verres, il lui dit :

Est-ce que ça va ? Le client ne t'embête pas trop ?

Oh …. j'ai vu pire tu sais.

Ouais, mais s'il continue je peux m'occuper de leur table à ta place.

Merci, mais ne t'en fais pas, ça ira.

Lui assura Lorely avec un petit sourire. Elle n'allait pas non plus se laisser faire comme ça !

Carter ne calma pas ses ardeurs. Non, il n’était pas tout simplement lourd ! Pas du tout ! Heureusement que pour le moment, Will était un peu patient et que dans un autre sens, qu’il soit son collègue et qu’il le connaissait un minimum, car tout autrement, Will aurait bien aplati sa tête contre la table. Comme il l’avait pressenti – et comment ne pas le voir – la serveuse avait totalement rien à faire de Carter, restant étonnement professionnelle, mais ce très cher pompier dragueur semblait trop aveugle de la situation, trop préoccupé par son libido.

Oh, c’est dommage ! répliqua Carter, déçu. Cependant …

Avant qu’il reprenne la parole parce qu’elle n’avait pas répondu sur le fait de la fin de son service, mais avant qu’il ne rajoute quoique ce soit, Will lui avait foutu un coup de pied sous la table. Carter fit une petite grimace, essayant d’être discret. Quand la serveuse repartit à ses propres occupations, Carter ne put s’empêcher de l’ouvrir tout en mettant ses mains sur son mollet. Tout en sachant que Carter aurait préféré que la maison lui offre un amuse-gueule blondinet, Will ne put s’empêcher de lui foutre une tarte derrière la tête, ce qui ferait presque cogner sa tête contre la table. Non, Carter ne se sentait absolument pas secouer.

La prochaine fois, tu ne vas pas la sentir arriver… prévint Will.

Mais ptin Will…

Will leva sa main et son regard en disait déjà long que Carter stoppa ses conneries, tel un gamin face à son père. Fort heureusement que son sermon se fit passer inaperçu du moins au milieu de l’animation qui se passait dans le coin, car soudainement, comme s’il y avait une bonne nouvelle mais un groupe se mettait à huer à siffler avant chanter la fameuse chanson d’anniversaire. Ceci dit, Carter avait compris qu’il devait arrêter d’être chiant.

L’animation à côté continua quelques temps pendant que les trois pompiers pouvaient continuer à discuter et à parlementer sur différents sujets du moment, que ce soit leur boulot ou encore Thanksgiving. Une bonne petite heure plus tard, à qui savait combien de temps l’heure tournait, c’était parti pour une petite dernière, au lieu d’appeler la serveuse, Will prit l’initiative d’aller chercher lui-même les boissons pour éviter une énième complication entre la serveuse et Carter.

Au comptoir, Will attendit à ce que la serveuse le repère et vienne vers lui. Surtout, elle devait bien être chargée avec le fameux anniversaire. Au moins, ça faisait bien tournée le bar.

C'est que ça tourne ! commenta-t-il pour lui même.

Puis, quand il eut alors l'attention de la serveuse, Will lui demanda trois autres pressions tout en ajoutant au passage :

Excusez mon collègue… Vous savez, il n’est pas bien méchant. Il manque juste un peu d’être cadré.

Le nombre de fois que Will avait pu le sortir de n’importe quelle situation et éviter de nombreux dégâts, vis-à-vis de la caserne, du supérieur ou encore même envers lui-même. Il faisait correctement son boulot ceci dit, mais c’était certain, son plus gros défaut et le genre de chose qui lui manquait : être cadré.

Le temps passa alors rapidement pour Lorely. Entre les gens venus fêter un anniversaire ou les autres serveurs étaient venus servir un truc spécial sur leur demande, d'autres clients, une courte pause histoire de boire et d'aller aux toilettes, ça passe vite le temps quand on s'amuse ! L'heure tournait, et le temps passait. Puis elle vit le pompier de tout à l'heure arriver près du bar. Non, pas le pompier relou à la draguer, mais celui qui semblait sympa. C'est que pour un peu elle aurait presque oublié leur présence. Ils étaient juste la à discuter autour de leurs pressions qui se vidaient doucement, entre potes. Et ouais, ça tournait !

Ça va, c'est encore calme pour l'instant.

Répondit-elle. Ce type la semblait cool alors elle ne voyait pas pourquoi elle devrait lui réserver le même traitement qu'à son pote le relou. Le relou, oui c'était le petit nom qu'elle donnait aux type de ce genre la. Il voulait d'autres pressions ? Oh, il pouvait tout aussi bien l'appeler et elle serait venue prendre sa commande direct à la table, elle était payée pour ça. Mais semblait-il qu'il voulait aussi un peu parler seul à seul avec elle, sans que ses potes ne l'entendent. Puisqu'il parlait de celui qui voulait à tout prix son numéro ou plus encore. Il s'excusa même à sa place ! Poli en plus. Elle se contenta de hausser les épaules avec un sourire disant : bah c'est la vie !

Ne vous en faites pas pour moi, j'en ai vu d'autres. Mais je vous remercie tout de même.

De sa politesse, de rester courtois aussi. Tout en préparant les pressions pour ces messieurs, Lorely engagea un peu la conversation avec le type bien.

Alors vous êtes pompiers c'est ça ? Je me demandais justement si vous ne faisiez pas un métier dans ce genre la. Le genre de métier ou les gens vous font confiance.

Elle s'était vraiment demandé ça tout à l'heure. Surtout chez cet homme en particulier. Elle connaissait ça avec son cousin flic. Lui et certains de ses collègues qu'elle avait pu des fois croiser dégageaient cette aura rassurante. Pas tout hélas. Mais la plupart. Un truc qui faisait qu'on leur faisait confiance rapidement, qu'on ne pouvait pas penser que ces hommes étaient des types mauvais. Des hommes, avec leurs défauts certes, mais des types bien.

Il semblerait que Carter avait oublié son bon sens ou le sens du dialogue pour la soirée pour oublier la manière dont on parlait aux femmes. C’était assez paradoxal puisqu’il en ramenait tout un tas dans son propre lit et d’ailleurs par la même occasion, il s’amusait parfois à jouer à Meetic avec ses potes… Etre pompier pouvait très bien aider sur le côté fantasmatique du métier. Bref cela dit, tant mieux si ça pouvait marcher ! Il faisait bien ce qu’il voulait tant qu’il n’aille pas trop loin et en cette soirée, Carter ne semblait absolument pas voir les choses comme elles étaient.

En tout cas, vis-à-vis de lui, la jeune blonde n’était pas fermée à la conversation. Ce qu’elle disait, ce que certaines personnes pouvaient dégager, c’était tout à fait vrai. Et c’était sûrement une bonne qualité dans son métier ou un autre métier où on risquait également sa vie pour les autres, comme policier par exemple. C’était bien des métiers qui aspiraient la confiance. Mais quant aux personnes même, c’était sûrement une autre histoire.

Vous devez en voir des gens pour arriver à les cerner !

Après qui savait qu’elle faisait ce métier pour payer ses études et même des études de psychologie. Mais cela dit, il existait bel et bien des gens plus réceptifs que d’autres et sentaient ce genre de chose et pour lui, c’était ça. Elle avait sûrement un sacré bon sixième sens.

Vous n’aspiriez pas à un autre métier que serveuse ?

C’était bien sûr une question tout à fait au hasard pour s’intéresser également à ce qu’elle pouvait bien faire. Après tout, il y en avait qui aimait être dans la restauration, seulement pour être au contact des gens même s’il y avait aussi d’autres métiers où on était tout aussi en contact avec la population, mais qui savait si elle ne voulait pas travailler dans la petite enfance par exemple.

Vous me rappelez un peu ma fille, en fait.

Certes, sa fille Jordan était un peu plus jeune, soit 16 ans. La serveuse en avait sûrement bien la vingtaine. Et pour son jeune âge, Jordan dégageait une sacrée bonne maturité, quelque chose qui faisait que … Bref, si ce n’était pas l’instinct paternel de Will qui ressortait : c’était sûrement bien le cas. Une chose était certaine : Will regrettait de ne pas pouvoir être un peu plus présent dans la vie de sa fille.