La Belle et le Clochard [Evy - Terminé]

Quand Evelyn entra dans le hall afin de retrouver son hôte, elle n’attendit pas trop longtemps son hôte. Pour le moment, elle pensa deux secondes à la soirée dont elle venait de passer et pour résumé le tout : elle se sentait bien ! Elle avait ce bien-être et ce sourire aux lèvres… La jeune femme devrait penser à passer ce genre de soirée un peu plus souvent, genre elle pensait même à inviter sa collègue de boulot, Phoebe, un de ces quatre ! Cette Phoebe lui avait fait déjà rendu pas mal de service comme lui faire découvrir la ville ou meme, l’avait invité à une soirée, histoire de s’intégrer, de faire des rencontres. Mais déjà, elle avait également à revoir Caleb pour le remercier de son hospitalité… Cela dit, le revoilà dans le hall pour un « au revoir ».

Oh, surtout, merci de m’avoir invitée. Enfin, c’est surtout grâce à Tess ! répondit-elle dans un sourire.

Il n’avait pas à la remercier, c’était à elle de le faire ! Bon, c’était sûr que l’invitation venait de la part de Tess et que la jeune femme aurait pu refuser poliment et tracer son chemin ! Cela dit, ce n’était pas trop son genre, quoique … Evelyn voulait établir de bon lien avec son voisin et qu’est-ce qu’il y avait de mieux pour faire plus amples connaissances ? Et là, Evelyn avait peut-être pensé trop vite parce qu’il y avait bien une chose qu’elle ne s’attendait pas, c’était bien sûr ce baiser ! Elle ne savait trop comment cela avait pu arriver, elle n’avait rien vu venir ! Pas que ce ne soit pas forcément désagréable mais c’était surprenant sur le coup et … déplacé, non ? Après quelques instants, Evelyn reprit ses esprits et eut un geste de recul, le regardant un peu perplexe.

Euh… Bonne soirée, Caleb !

Son sang n’avait fait qu’un tour et allez voir ce qui lui avait pris mais Evelyn ne put s’empêcher de prendre ses jambes à son cou. C’était bien sûr son premier geste spontané. Elle pourrait se stopper et lui demander ce qui lui avait pris, ou même le gifler mais là, c’était avec surprise qu’elle le regarda… et elle fuit. Fuir lui semblait plus simple. Par peur, sans doute ! Et encore ! Elle ouvrit la porte et la ferma derrière avant de se sauver à l’étage d’en dessous pour être dans son chez elle. Enfin à l’intérieur, elle se plaqua contre sa porte, repensant à ce qu’il venait de se dérouler. C’était incroyable ! Mais perturbant qu’elle se posa plein de questions. Des questions stupides. Qu’est-ce qu’il lui avait pris ? S’interessait-il à elle ? Et Evelyn pouvait dire que sa propre réaction était aussi stupide. Elle ferma un instant les yeux et il y avait bien une chose dont elle avait envie avec l’alcool ingurgitée était de dormir.

Oui, il n’y avait pas à dire. L’invitation venait effectivement de Tess, Caleb n’avait fait qu’approuver même s’il avait été pris au dépourvu dans un premier temps. Vite remis de sa surprise, il avait fini par se dire que finalement, il y en aurait assez pour eux trois. La preuve, il lui en restait encore pour le lendemain soir. Même si ça ne serait pas aussi bon en le réchauffant soit au micro-onde, soit à four. Ou alors il se ferait inviter par Romy.

Et voilà, qu’il l’embrassa. Ce n’était pas du tout prémédité de sa part. Il n’y avait pas même pensé à vrai dire. Pourtant, Evelyn était vraiment charmante, avait de l’allure, de l’esprit et intelligente. Autant dire, qu’il prenait plaisir à discuter avec elle. Il n’avait pas à se faire attention à ce qu’il disait, notamment au sujet de sa fille, pour ne pas la faire fuir. Il pouvait même parler avec Evy de la sorcière vivant en face de chez elle.

- Bonne nuit, dit-il à la porte que se refermait derrière elle.

Tant pis, il ne pourrait pas mettre sa résolution en application. Le jeune homme resta planté dans l’entrée, à regarder la porte dans le vide. Il essayait de comprendre ce qu’il venait de se passer. Pourquoi ce baiser ? Pourquoi Evelyn ? Parce qu’elle lui plaisait mais ce n’était pas une raison. Qu’est-ce qu’elle pouvait penser de lui et du fait qu’il soit père célibataire ? Est-ce qu’il lui avait fait peur ? Ça serait bête parce qu’il aimait discuter avec elle, même quand il disait des âneries aussi grosse que lui, raconter des histoires débiles. Et il aimait entendre son rire, c’était chose rare. La première fois, qu’il l’avait entendu rire c’était avec sa fille quand elle était venue lui emprunter sa caisse à outils.

Quand il reprit ses esprits, une certaine assurance, Caleb alluma la lumière de la chambre de la fillette. Il ouvrit le lit avant d’installer la veilleuse. Le père de famille prit Tess dans ses bras avec précaution afin de ne pas la réveiller. Il la déposa délicatement dans son lit, la borda et l’embrassa sur le front :

- Dors bien mon petit Ange !

Il quitta la pièce, laissant la porte entrouverte. Caleb vaqua à ses occupations, prenant son temps, fredonnant une berceuse mais sans savoir pourquoi. Quand il eut tout fini et rangé, il alla lui aussi se coucher. Enfin avant, il avait eu l’idée de prendre la boite d’aspirine et une bouteille d’eau avec lui.