Je suis plus Einstein que Picasso [Cassandre - Terminé]

Voilà, Romy avait enfin fini de s’installer. Enfin, elle pouvait remercier sa tante Gemma, son cousin Caleb pour l’aide qu’ils lui avaient apportés. Bon, même si la vaisselle était à présent dans le placard, les livres dans les étagères, et les autres pièces aménagés comme son bureau et etc…, il y avait un petit problème : elle n’avait pas reçu le nouveau sofa qu’elle s’était offert donc le salon faisait un peu vide. Du moins quasi vide, vu qu’il y avait tout de même la télévision, une table base et un halogène.

A chaque fois qu’elle mettait un pied dans cette pièce quelque chose la chagrinait mais elle ne savait pas quoi. Jusqu’à ce que Tess, sa petite cousine lui dise que les murs faisaient triste tout en blanc et lui demande pourquoi elle ne faisait un pas un gros dessin où c’était tout vide.

Oui, elle pourrait le faire l’artiste de la famille Graham c’était Connie, sa sœur ainée. Et apparemment, Tess avait hérité de cette fibre également. Si elle s’aventurait sur ce terrain, autant dire que le mur en question ressemblerait à un gribouillis gigantesque.

Ce pourquoi, elle n’hésita pas à aller casser les pieds à Caleb pour savoir s’il ne connaissait pas un artiste. Au début, elle obtint que des « non » de sa part. Il fallut qu’elle le menace d’aller raconter des histoires qui font peur à Tess, quand il la lui donnerait pour avoir un nom et un numéro. Cela dit, elle le chargea de prendre le rendez-vous pour elle. Après tout, cette personne était une de ses connaissances de longues dates. La petite sœur d’un de ses potes, avait-il dit.

Ce pourquoi, elle était en train d’attendre chez elle. Elle avait descendu son pc portable et travaillait sur la table de cuisine, pour patienter. Romy avait réussi à faire passer un café mais elle ne l’avait pas encore gouté donc soit ça serait du jus de chaussette, soit un quadruple expresso. Elle avait même dégagé le passage jusqu’à mur – tapis, table basse vu qu’elle n’avait toujours pas eu son divan – pour faciliter les choses. A vrai dire, elle ignorait comment on s’y prenait pour entreprendre un tel projet mais elle aurait quelques questions un peu plus tard.

L’attente la rendait chèvre. Elle avait l’impression de perdre son temps, comme la fois où elle avait accompagné Connie faire un soin du visage.

Pour peu, Cassandre allait sûrement commencer y croire, mais n’était-ce pas comme ça que ça commençait ? Par bouche-à-oreille ? C’était une chose que Cass’ ne se voyait pas refuser.

Depuis un mois et demi, la jeune femme avait décidé de quitter la fac où elle étudiait l’art appliqué mais jusqu’à alors, il fallait qu’elle réalise que ça ne lui servait à « rien » puisque ce n’était pas là qu’elle apprenait à dessiner… - chose qu’elle savait déjà très bien faire – de plus, ça ne sera donc pas là qu’elle allait pouvoir l’exploiter. Talent gâché ? Sans doute ! Il avait fallu tout de même qu’elle découvre qu’elle soit enceinte pour arriver à cette conclusion et qu’elle prenne son courage pour se consacrer vraiment pour ce qu’elle savait faire : soit essayer de choper d’autres maisons édition, etc. Pour le moment, elle se débrouillait plutôt bien en fait. Elle avait été mise en contact avec une femme qui s’occupait d’éditer des livres pour enfants. Bref, si ce n’était que cette raison qui l’avait fait quitter la fac, il y avait bien sûr Alex qui était prof… Pas que ça serait mal vu mais ça l’aurait sans doute été. L’air de rien, c’était à cause de simples rumeurs que leur histoire avait pris une tournure, soit qu’ils batifolaient ensemble alors que rien était vrai jusqu’au jour où ils rendaient ça vrai et voilà comment ça finissait…

Tout ça, c’était une drôle d’histoire et pour dire, elle avait pu réaliser la chose récemment. Pour voir que la réalité se concretisait, il n’y avait rien de mieux qu’une échographie pour réaliser qu’ils allaient être parent d’un petit être… La santé allait très bien. Cass’ avait un petit copain, Thomas… Elle avait toujours un toit bien qu’elle était toujours avec ses deux colocataires et qu’elle aimerait partir pour les laisser en couple et non leur imposer son bébé… et l’emploi se trouvait petit à petit. Oui, bon, elle n’était pas forcément stable financièrement mais elle n’était pas plus mal !

Et pour revenir du coup à ce côté professionnel, Cass’ avait rendez-vous à l’appartement d’une jeune femme qui voulait refaire son mur. Bon, c’était étrange cela dit puisque ce n’était pas forcément son domaine puisqu’elle faisait des dessins généralement, c’était tout mais bon, ce n’était pas comme si elle n’avait pas déjà peint un mur assez récemment – bon, cela datait d’avant Noel – et c’était pour son neveu, Fred. Mais c’était autre chose mais s’il y avait moyen de se faire un peu d’argent, Cass’ n’allait pas dire non. Et cela, ca avait été grâce à une connaissance de Chris, un certain Caleb, qui avait une cousine qui cherchait un service…

Sur ce, Cass finit par se retrouver à destination, son bloc de feuille sous la main. Elle sonna attendant à ce qu’on lui ouvre.

Romy finit par ouvrir sa boite mail avant de parcourir ceux-ci. Elle mit à la corbeille les publicités mais avant de s’occuper du reste de son courriel, elle clique sur celui portant le nom de Connie Graham. Ca faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas eus de ses nouvelles, et elle s’était promis de lui téléphoner dans les deux jours à venir si rien ne venait d’elle. Heureusement que c’était Caleb qui vivait en face, comme ça, il avait pu faire les démarches pour qu’elle puisse avoir l’électricité, sa ligne de téléphone et sa connexion internet avant qu’elle ne débarque à New-York.

Avant d’entamer sa lecture, elle décida d’aller se prendre une tasse de café. Elle était en train de chercher dans les placards un mug. Le comble, elle était chez elle mais elle ignorait où se trouvait sa vaisselle. A vrai dire, sa tante était repassée derrière elle et avait arrangé à sa manière ce qui signifiait qu’elle allait devoir tout ré-agencer pour s’y retrouver.

Elle venait de poser sa tasse sur le plan de travail, que la sonnette retentit. Elle laissa tout en plan pour aller ouvrir.

- Bonjour, vous devez être Cassandre ! Dit-elle en s’effaçant pour la laisser entrer d’un signe de la main.

Romy ferma la porte et se dirigea vers la cuisine pour en s’adressant à sa visiteuse :

- J’étais sur le point de me servir un café, vous en voulez un ?

Oui, elle n’allait pas boire toute seule dans son coin. Comme elle n’était pas une maitresse de maison du tonnerre, elle ne passa pas à lui proposer du thé ou une tisane si elle ne désirait pas la boisson proposée.

Sur ce, Cassandre n’avait pas à attendre longtemps pour que la porte s’ouvre et effectivement, elle avait sonné à la bonne porte. Presque, elle aurait sonné à la porte d’en face ! Fort heureusement, Cass’ avait un certain sens d’orientation… Encore heureux ! Cela dit, cela lui fit un peu bizarre qu’on l’appelle « Cassandre ». En fait non, que les inconnues l’appellent ainsi, pas vraiment ! Elle aurait plus trouvé ça bizarre venant de ses proches à elle. Enfin quelle importance !

Bonjour ! salua-t-elle poliment à son tour, sourire aux lèvres.

Son interlocutrice la laissa alors entrer, chaleureusement.

Vous, Romy, c’est ça ?

Au moins, c’était à peu près l’idée de ce qu’elle avait pu voir au téléphone, du moins pour s’appeler par les prénoms… et au fait que Romy semble aussi avoir à peu près le même âge qu’elle… Quoique, légèrement un peu plus âgé. Cass n’avait que 22 ans après tout.

En tout cas, Cassandre ne se fit pas prier pour entrer à l’intérieur et ne put s’empêcher de jeter quelques coups d’œil autour d’elle mais redonna son attention à Romy rapidement.

Volontiers !

La brune n’allait pas refuser un café, tout de même ! Bon, certes, ce n’était pas forcément bon pour la grossesse. En fait, c’était surtout l’excès qu’il fallait éviter. Et dire que Cass’ aimait beaucoup le café et le thé… la jeune femme devait limiter sa consommation quotidienne pour que sa grossesse se passe bien. Et pour le moment, la brunette n’avait pas eu encore l’occasion d’en boire, ça tombait un peu bien ! D’autant plus que Romy ne pouvait pas deviner son état. Même si Cass était seulement habillée d’un jean et d’un chemisier, et une veste en tailleur noire, ce n’était pas pour autant que ça se voyait puisque son ventre n’était pas encore tout à fait bien arrondi. Debout, Cass’ attendit à ce que Romy lui serve une tasse.

Et bien, y’a de la surface, commenta-t-elle.

Bon, en fait, ce n’était pas forcément pour lui déplaire hein ! Mais bon, c’était un peu la première fois qu’on lui demandait ce genre de service. Enfin à part son beau-frère pour le petit Fred mais là, pour une inconnue, c’est autre chose.

C'est la première fois que vous faites appel à quelqu'un pour ce genre de chose ?

Histoire de parler et d'échanger... Du moins, peut-etre cerner sa personnalité et si elle pouvait la conseiller au passage... A moins qu'elle savait déjà ce qu'elle voulait.

- Tout à fait, confirma-t-elle à son interlocutrice.

Après avoir refermée la porte d’entrée, elle voulut savoir si sa visiteuse désirait un café. Elle allait s’en servir un, alors un de plus ou de moins. Elle sortit une seconde tasse en attendant la réponse de la brunette. Romy ne savait pas grand-chose sur cette dernière, sauf qu’elle était la petite sœur d’un des meilleurs amis de son cousin. L’étudiante avait posé des questions à sa filleule, quelques jours auparavant pour essayer d’avoir d’autres informations. Autant dire qu’elle en avait obtenu mais pas celles qu’elle avait espéré. Apparemment, Tess avait un amoureux, un dénommé Fred, beau-fils du pote à son père. Enfin, elle n’en avait qu’un c’était déjà ça, normal à 5 ans on en avait 4 ou 5. Il n’empêche qu’elle ne pouvait pas faire autrement qu’imaginer Caleb s’arracher les cheveux dans quelques années. Elle donnerait tout pour être présente lors de la première rencontre avec celui qui allait le détrôner dans le cœur de son petit Trésor.

Une fois les deux cafés servis, Romy les posa sur la table de la cuisine et en profita pour fermer son pc avant d’aller chercher le sucre et le lait.

- Oui c’est la première fois, répondit-elle pour commencer. En fait, c’est ma filleule Tess qui m’en a donné l’idée, expliqua-t-elle. Asseyez-vous, Cassandre ! dit-elle pour l’inviter à la rejoindre.

Autant boire leur café tranquillement, elles auraient tout le temps après pour aller au salon pour parler peinture et déco.

- Elle m’a demandé pourquoi je ne faisais pas un gros dessin avec plein de couleur, continua-t-elle au sujet de la peinture murale. Je l’aurais bien fait moi-même mais le résultat aurait été catastrophique. Je n’ai pas la fibre artistique.

Romy parlait, parlait, pour ne rien dire d’intéressant. Elle ne savait pas trop comment se conduire en société, même si elle essayait de faire les choses aussi bien qu’elle le pouvait. Elle était plus habituée au silence, parce qu’elle avait contact avec des personnes mortes récemment ou depuis des siècles.

- Enfin je ne sais pas si c’est réalisable, si non, j’y collerai un sticker.

Oui, un sticker ferait l’affaire. Enfin, ça risquait d’être plus que moche à regarder parce qu’elle l’aurait mal collé, qu’il y aurait de cloque ici et là.

- Autrement je ne suis pas contrariante, vous avez carte blanche !

Au premier abord, Romy lui paraissait sympathique. Cassandre se laissa guider dans la cuisine pour un café. Bon, il fallait sûrement bien qu’elles puissent discuter si Cassandre voulait savoir ce que Romy voulait véritablement en faire de ses murs. Cass’ ne se voyait pas faire ce qu’elle voulait si ça ne plaisait absolument pas à sa « cliente » - cela faisait bizarre de dire ça comme ça ! En tout cas, ça lui permettrait un peu de cerner sa personnalité pour voir un peu ses goûts et voir si Cass’ allait effectuer un gigantesque changement ou pas. Gigantesque était un grand mot car parfois il en fallait peu pour que tout semble avoir changé.

Les cafés en main, assise à  la table de la cuisine, Cass’ alors la engagea conversation. C’était marrant que ce soit les enfants qui incitaient ce genre de chose – comme Fred l’avait voulu – et voilà que ça inspirait la jeune femme de faire de même pour son chez elle. Pourquoi pas après tout ! A savoir si Cass’ ne ferait pas un truc également pour son bébé mais pour le moment, elle ne savait encore où se loger puisque vivant toujours chez ses deux colocataires, Erwan et Lorely, qui sont encore étudiant, Cass’ avait l’attention de partir pour ne pas trop leur imposer sa nouvelle vie donc pour le moment, rien était sûr et ça ne sera pas pour toute suite.

En tout cas, ça la fit un peu rire lorsque les gens lui sortent qu’ils n’avaient pas la fibre artistique. Cass’ en avait l’habitude d’entendre ça comme si c’était magique de posséder un tel don mais il ne fallait pas oublier que chacun avait sa propre spécialité.

Oui je vois !

A voir si tout était réalisable… Rien n’était impossible !

Quand on sait comment s’y prendre, rien ne peut arrêter ! fit-elle en souriant.

Cependant, elle avait carte blanche… Ca ne l’aidait pas trop.

J’ai pu apercevoir un ton violet, je peux rester dans la même ambiance pour pas que vous alliez jusqu’à changer le mobilier.

Café à la main, Cass’ se leva pour aller dans le salon, ça serait quand même là où elle pourrait avoir une quelconque idée si elle voulait modifier quoique ce soit.

Sauf si vous voulez que je reste dans le noir et blanc mais je ne pense pas que c’est ce que vous souhaitez…

La jeune femme le voyait ainsi, qu’il y ait quelque chose de vif, qu’il y ait quand même de la couleur. Cass’ finit par tremper ses lèvres dans le café et fit alors une petite grimace.

Il a un drôle de goût votre café.

Cass’ regarda Romy et « oups… », Bon, la brunette n’avait pas à s’excuser... En fait... si ? Cass avait toujours tendance à être spontané et ça y était, elle venait de perdre sa première cliente.

Romy n’était vraiment pas difficile comme elle venait de le lui dire. Elle se fiait aux talents d’artiste de Cassandre. Et elle ne mentait pas quand elle disait ne pas avoir la fibre artistique, même Tess 5 ans, la dépassait en la matière. Enfin elle s’en foutait un peu puisque ça ne la pénalisait pas pour ses études, c’était l’essentiel.

Bien sûr, elle aurait pu faire appel à sa frangine pour ça mais elle ne préférait pas. Déjà, elle squatterait chez elle et se laisserait vivre. Autant qu’elle continue son périple et fasse sa peinture dans les endroits où elle se posait. Elle adorait Connie mais parfois, c’était pesant. Quoi qu’elle aurait pu l’envoyer à Caleb quand elle aurait eu besoin de paix et de tranquillité.

Elle écouta attentivement la brunette quand elle commença à parler travaux de peintures. Du violet. C’était une couleur qui parlait à Romy, au niveau de la déco.

- De la couleur pour égayer ! Répondit la jeune blonde. Le blanc ça me fait penser aux hôpitaux, au bout d’un moment ça devient déprimant.

De la couleur oui, mais pas trop tout de même. Elle ne voulait pas que ça devienne fatiguant pour les yeux. C’était aussi une façon de ne pas avoir à faire des trous au mur pour accrocher des tableaux. Elle ne voulait pas faire comme tout le monde, de la nouveauté. Surtout de l’originalité parce que ça serait quelque chose d’unique, même si l’artiste était engagée pour d’autres travaux du même style ici et là, par tout le gratin New-Yorkais. Elle venait d’apporter un élément de réponse à son interlocutrice.

- Ah ! Fit-elle en portant sa tasse à ses lèvres pour gouter ledit café à son tour. Liquide qu’elle recracha quasi instantanément : vous êtes gentille, j’aurais dit « franchement dégueulasse » !

Romy se leva, puis récupéra les mugs avant d’aller les vider dans l’évier. Autant éviter d’empoisonner les gens, et elle-même.

- Je suis vraiment désolée de vous avoir proposée une horreur pareil, je ne comprends pas ce que j’ai pu faire de travers ! Poursuivit-elle. Si vous voulez un autre café, je peux aller en chercher chez mon cousin !

Ok, va pour la couleur ! Cassandre semblait assez bien cerné la chose et avait bien compris qu’il fallait que ce soit gay, un besoin radical de changement. Après tout, pourquoi lui demander ses services alors ? Humour quand tu nous tenais ! Enfin bref, du comment Romy pouvait sembler être - la première impression déjà qu’elle avait eu au téléphone et même ici – vive et dynamique. Alors les choses tristounettes, c’était à jeter ! Surtout si c’était pour rappeler les murs d’hôpitaux : c’était sûr, ce n’était pas les murs qu’on enviait. Cassandre se demandait si elle était malade, d’où ce côté joyeux ? Ouais bon, les pensées de Cass’ déraillèrent : elle n’allait pas imaginer la vie de sa cliente. Et même, rien ne la regardait !

Au moins, si Cassandre se débrouillait bien et arrivait à faire quelque chose dans ce genre de ton-là par exemple, ce ton violet… Romy n’aurait pas à changer tous ses meubles. Elle semblait jeune, à peu près son âge à quelque chose près et n’avait pas forcément les moyens de faire un tour chez Ikéa !

En tout cas, l’agitation que procurait le café, Cassandre avait presque envie d’en rire. Elle lui tendit la tasse pour jeter ce café ignoble.

Oh ne vous en faites pas pour si peu ! Si vous avez autre chose à boire comme un jus de fruit ou de l’eau … quelque chose dans le genre !

La mistinguette semblait être une catastrophe ambulante. Ce n’était pas forcément un défaut mais c’était une chose qui rendait la personne plutôt attachante. Cassandre se demandait qu’est-ce que ça devait être pour son entourage. Elle devait les amuser.

Je pense que vous avez raison, il faut que ce soit moi qui m’occupe de repeindre tout ça !

Cass’ lui sourit. Oh, elle taquinait un peu, tant qu’elle ne le prenait pas mal, ça irait bien ! Puis elle se rassit de nouveau sur une chaise de la table de la cuisine.

Vous savez, c’est un peu nouveau la peinture murale. Je suis plus dessins classique….

Et dire qu’elle publiait une petite BD dans un journal hebdomadaire.

La seule fois que j’ai pu faire un dessin mural, c’était pour faire un cadeau à mon neveu. Et pour dire, il a adoré. Attendez, je vais vous le montrer…

Cassandre chercha son téléphone afin de lui montrer un peu le résultat.

Je sais que vous me laissez carte blanche mais à voir si j’arrive à cerner un peu plus vos goûts pour vraiment faire ce que vous aimez…

Après à savoir ce qu’on pouvait faire en violet, genre quelque chose de floral, des orchidées ? Etc… Tout dépendra de son inspiration. Cassandre trouva la photo sur son portable et le tendit à Romy :

Voilà !

Fred qui aimait le bleu et le rouge, là, Ryan et elle avait craqué pour du « bleu » pour le côté océan – non Chris n’influençait pas – et pour dire, Cassandre s’était « éclatée » pour dessiner des palmiers.

Et voilà, que les boulettes à la Romy commençaient : son café était imbuvable. Pourtant, elle avait tout fait comme sa Tante Gemma lui avait montré mais elle s’était plantée quelque part. Du moins, elle avait choisi le mauvais pot parmi les trois qui était près de la cafetière. Il lui faudrait coller des étiquettes ou écrire au marqueur indélébile : café, chocolat et thé. Bah oui, quand on ouvrait chacun des pots, ça se ressemblait et elle n’avait pas été cherchée plus loin que le bout de son nez.

Après s’être excusée, elle jeta la mixture dans l’évier autant de pas se faire avoir une fois qu’elle serait seule. Romy était du genre à oublier que quelque chose n’allait pas une fois qu’elle était plongée dans son travail. Elle alla jusqu’à lui proposer d’aller chercher de cette boisson chez Caleb, elle savait qu’il y en aurait mais l’artiste lui dit que du jus de fruit et de l’eau feraient aussi bien l’affaire.

- Euh… Oui, je dois avoir ! Répondit-elle à la jeune brune.

Elle sortit un verre avant de se diriger vers le frigidaire pour voir ce qu’il y avait dedans. Elle se maudissait de ne pas avoir été faire ses courses dans l’appart d’en face. Il y avait toujours de tout et en plus, c’était gratuit. Enfin, elle aurait pu crier « bingo » parce qu’elle débusqua une bouteille de jus de pomme.

- Et voilà, Annonça-t-elle en déposant le verre rempli devant Cassandre.

Elle avait failli lui présenter une nouvelle fois ses plus plates excuses à sa visiteuse mais elle estima que ça serait de trop. Du plus, ça lui ferait perdre du temps alors qu’elles avaient encore beaucoup de chose à voir pour cette fresque murale. Tout comme la jeune brune avait probablement autre chose de prévue après cette visite.

- Oui, se contenta de dire Romy avant de prendre place sur le siège à coté de Cassandre.

Elle patienta tranquillement qu’elle trouve ce qu’elle cherchait dans son téléphone portable. La jolie blonde fut légèrement dépassée, elle ignorait qu’on pouvait faire des photographies sur un mobile. Enfin l’étudiante n’avait pas fouillé dans toutes les applications, l’essentiel pour elle était qu’elle pouvait téléphoner et envoyer des messages.

- C’est magnifique, déclara-t-elle en regardant la photographie. Vous avez un bon coup de pinceau et beaucoup d’imagination, reconnut-elle.

La peinture était magnifique, les couleurs s’accordaient parfaitement les unes avec les autres. C’était un paysage qui faisait voyager, qui donnait envie de partir combattre les pirates pour délivrer la princesse ou faire une chasse aux trésors.

Romy fouilla dans sa mémoire pour savoir ce qu’elle pouvait dévoiler à la peintre, histoire qu’elle se fasse une idée de sa personne. Et ce n’était pas chose facile, peut-être qu’elle aurait dû demander à Caleb de lui dresser un portrait. C’était toujours les proches qui en savaient le plus sur nous, mais il fallait admettre que les inconnus voyaient également des facettes que les autres n’avaient pas su entrevoir.

- Qu’avez-vous besoin de savoir sur moi pour vous faire votre idée ? Se risqua-t-elle de demander, après tout ça serait plus facile de répondre à des questions que de lui faire une biographie de sa vie.

Franchement, que ce bout de femme ne s’en fasse pas ! Ce n’était pas Cassandre qui allait la bouffer bien qu’elle boufferait un ogre volontiers sur le champs mais quand même, ce n’était pas elle qui ferait du mal à une mouche. Malgré son apparence – ancienne gothique – son rentre dedans, on pouvait la craindre mais elle était douce comme un agneau. Suffisait-il de le voir ! Alors Cassandre espérait ne pas trop déboussoler la jeune femme, surtout quand elle lui suggéra du jus de fruit ou de l’eau. Qu’elle fasse autoritaire, il ne manquerait plus que ça ! Mais cela ne sembla pas être le cas. Cependant, à la chasse de la boisson, Romy finit par trouver du jus de pomme, chose qui convenait très bien à la brunette.

Super ! Merci !

Toutes les deux n’allaient pas mourir de soif. Enfin… ce n’était pas le but ! Cela dit, Cassandre lui raconta un peu son expérience, que les peintures murales, ce n’était pas son truc mais ce n’était pas comme si ce n’était pas quelque chose qu’elle n’avait pas tenté. Elle l’avait expérimenté. Hey, les artistes reculaient devant rien ! C’était des génies ! Enfin pour Cass’, c’était le cas quand elle pensait à Leonard de Vinci ou encore Michelangelo ! C’était sûr, la brunette n’aurait pas leur talent mais elle se démerdait et avait son style. Sur ce, avec son téléphone, Cass’ put alors lui montrer en exemple ce qu’elle avait déjà pu faire. D’ailleurs, sa réaction ne l’étonnait véritablement guère. Après tout, sous l’œil de quelqu’un qui n’était pas très dessin ou quoique ce soit, était souvent époustouflé.

Merci !

Cassandre n’allait pas se montrer ingrate, et comment ! Ce n’était pas son genre ! En tout cas, cette peinture murale pour son neveu, si Romy avait pu voir la tête de Fred, c’était d’Enfer. Il en fallait peu pour égayer un gosse de six ans.

Hum, qu’est-ce qu’elle pouvait bien vouloir savoir pour que Romy aide à l’orienter. Sur ce, ce n’était pas forcément évident et ça, Cassandre pouvait le concevoir. Cela dit, elle allait devoir un peu aiguiller tout ça pour qu’elle puisse trouver une inspiration.

Je sais que vous voulez quelque chose de joyeux, après que ce soit dans les tons violets... Vous préférez quelque chose de sobre ou vraiment quelque chose de fantaisiste ? Vous avez une passion pour quelque chose ? Quelque chose qui vous tienne à cœur par exemple que je pourrais faire ressortir, comme la musique, un instrument quelconque … ou même un lieu paradisiaque qui vous fait envie !

C’était assez vaste. Bon, c’était sûr qu’elle n’allait pas faire une plage avec du ton violet, ça ferait un peu bizarre mais imaginons si Cassandre partait sur des buildings, ça pourrait tout à fait le faire et ça serait classe ! Ou encore, sur quelque chose de fantaisiste en supplément comme elle le disait. Elle pouvait très imaginer ajouter des papillons par-ci, par-là… et faire une façon à la Seigneur des Anneaux, et encore. Ca pouvait partir loin. Très très loin.

Après avoir rattrapé le coup du café, les deux jeunes femmes étaient assises à la table de la cuisine pour travailler. Enfin, si on pouvait appeler ça « bosser » du moins du point de vue de Romy. Pour elle, c’était plus intellectuel, ou alors dans le fait de prendre des ossements en main pour les examiner pour savoir le sexe, l’âge, la date de la mort et s’il s’agissait du maladie, de la vieillesse ou encore une guerre. Même s’il fallait l’avouer que parfois ça restait approximatif. Caleb lui avait fait promettre de ne pas faire de commentaires sur ce sujet, parce que tout le monde n’était pas aussi indulgent que lui et que ça pouvait être mal interprétée si on ne savait que sa sœur était aussi peintre. D’ailleurs, il le lui avait posé la question à ce sujet pour comprendre le pourquoi du comment de sa réaction, elle lui avait simplement répondu « quand je vois Connie peindre, j’ai toujours l’impression que c’est un jeu, un amusement pour elle ! ». Elle ignorait – ou faisait semblant d’ignorer – que ça pouvait être stressant : trouver l’inspiration, choisir la bonne lumière, obtenir la bonne teinture et aussi rester des heures debout pour avoir les résultats souhaité. Et ce, parfois durant plusieurs jours d’affilés.

Mais pour une fois, elle était intriguée ce qui faisait la différence. L’étudiante connaissait le mode de fonctionnement de sa frangine, elle allait découvrir celui d’une autre personne. D’autant plus que la peinture serait murale et non sur toile.

Après avoir étudiée la photo qui faisait office de book pour la peintre, Romy était enchantée d’avoir fait appel à elle. Au moins, elle aurait quelque chose d’originale et qui lui ressemblerait un tant soit peu. Par exemple, si elle avait demandé à Connie de lui réaliser une peinture murale et bien, ce n’est pas qu’elle aurait eu un truc de laid, juste que ça aurait été au gout de sa frangine.

- De la fantaisie, de jeune enfin de notre âge ! Commença-t-elle par répondre. Euh… Je crois qu’on va laisser de côté ma passion, autrement vous allez vous retrouver à peintre un squelette ou deux, reconnut-elle volontiers, il fallait aussi penser au fait que Caleb lui donnerait un jour ou l’autre à garder pour la soirée ou une nuit. Alors autant éviter de donner des cauchemars à sa filleule. Peut être quelque chose de florale vu que les plantes ne vivent pas plus de deux mois avec moi, j’oublie de les arroser. Pourtant ce n’était pas faute d’essayer. C’est un miracle que mes poissons rouges soient encore vie, si vous voyez ce que je veux dire !

Cassandre n’aurait probablement aucun mal à avoir un aperçu de ce qu’elle sous-entendait. Elle avait eu droit au café, un peu plus tôt. Heureusement qu’il existait les restaurants spécialisés dans la livraison à domicile, même si parfois ça prenait un peu trop de temps.

- Et pourquoi pas un petit clin d’œil à ma filleule avec une fée dans le dessin ?

Même si sa jeune cliente ne savait pas réellement ce qu’elle voulait au départ, au final, Cass’ réussit à creuser, du moins, à s’aiguiller pour savoir dans quelle direction où aller ! Ca avançait et c’était le plus important. Pas que Cass’ aimait tourner en rond, elle aurait été patiente mais au bout d’un moment, elle aimerait bien avancer.

Des squelettes ?

Non, pas que Cass’ trouvait ça bizarre ! Avoir une passion pour les squelettes ? Pourquoi pas ! Ce n’était pas une « ancienne » gothique qui allait critiquer ça ! Et encore, étant fan à la fois – et l’était toujours – du rock, heavy metal en tout genre, certains groupes s’engageaient dans un sacré look. Alors faire des squelettes par-ci, par-là, ça devrait être rigolo mais Romy et elle étaient bien d’accord que ce n’était pas forcément une chose la plus glorieuse à faire sur un mur. Cassandre prit alors note : quelque chose de fantaisiste, florale + fée. Parfait, hein ! En tout cas, elle avait bien cerné le personnage, une jolie gaffeuse mais ça rendait tellement attachant. Ce côté fantaisiste lui allait plutôt bien. Enfin, ça allait être Cass qui allait faire le plus important du boulot pour que le côté fantaisiste lui corresponde le plus absolument possible.

Ca devrait le faire ! C’est noté !

Du moins, Cassandre pensa qu’elle avait assez d’éléments pour travailler quelque chose.

Je pourrais déjà faire des croquis, mais il faudra aussi que je fasse quelques recherches pour que j’ai des exemples de certaines fleurs ou fées même.

Parce que bon, oui, Cass’ pouvait être magicienne mais elle ne pouvait pas non plus toujours réaliser ses dessins comme ça. Elle laissait libre court à son imagination mais parfois, ça nécessitait d’exemples ou de recherche pour avoir des modèles. Il y avait certains codes, on apprenait à faire quelques croquis dans les livres, et pour certaines choses, Cass’ en apprenait encore. En tout cas, faire une fée serait géant mais ça allait être à la fois folklorique. La jeune femme n’en faisait pas tous les jours alors en plus d’en faire une sur un mur : oui, ça allait être folklorique. Ca avait déjà été le cas quand elle avait essayé de faire deux palmiers identiques sur le mur de son neveu alors imaginer faire une fée ?

Tout ce qu’elle pouvait faire pour le moment, c’était tout de même faire un croquis où elle pourrait faire les choses, mais aussi, prendre les mesures du mur, qu’elle n’imagine pas faire quelque chose de gigantesque.

Ca sera intéressant de faire la peinture sur le mur face aux fenêtres ! lâcha Cass’. Pour profiter de la luminosité afin de mettre en valeur la peinture murale.

Après, si elle voulait faire les quatre murs, c’était son choix mais ça allait être du boulot et coûter en peinture. Sur ce, Cass’ but une gorgée de son jus de pomme puis redonna son attention au calepin afin de faire quelque chose de général :

J’imagine quelque chose d’ainsi !

Pour le moment, elle dessina quelques guirlandes de végétal sur un côté, puis de l’autre.

Et pourquoi pas un champignon au milieu avec la fée au-dessus.

Bon, là, c’était parti en délire mais ça faisait un truc enchanté. Il ne manquerait plus qu'elle foute des fougères au milieu et ça serait un désastre!

La question de la brunette était légitime, ce pourquoi elle répondit pour lui expliquer sa réponse :

- Je suis étudiante en anthropologie, je suis dans la branche des squelettes afin de découvrir de quelle époque ils viennent, s’il s’agissait d’une femme ou d’un homme, déterminer son âge et l’origine de sa mort. Non, elle n’irait pas lui chercher Bones pour faire les présentations. J’aurais pu choisir l’un des nombreux domaines mais c’est celui-là qui m’attire.

Oui, il y avait aussi l’étude des insectes, des plantes et tout un autre panel dans l’anthropologie. Romy, elle s’était les ossements. Peut-être qu’un jour, elle serait envoyée sur un site archéologique pour déterrement des corps afin d’y faire une étymologie pour comprendre ce qui avait décimé un village ou juste quelques personnes. Enfin bref, pour le moment il n’était pas question de cela mais de la peinture murale qui allait ornementer son mur.

- Faites donc tout ce que vous avez besoin de faire, ça prendra le temps que ça prendra ! répondit- elle à l’artiste pour la tranquilliser.

Romy n’était pas pressée à la minute non plus. Et puis, si c’était pour avoir un truc bâclé et pas réussi, ce n’était pas la peine de faire appel à une spécialiste, autant qu’elle fasse ses gribouillis. Elle avait également conscience que ses recherches étaient également pour lui donner des idées supplémentaires mais également à réussir à faire un croquis parce que certaines choses n’étaient pas facile à croquer et qu’il fallait plusieurs essais pour y parvenir. De toute façon, elle faisait entièrement confiance à Cassandre sur le sujet donc il n’y avait aucun souci.

- Aucun problème de mon côté, dit-elle au sujet de l’emplacement de la peinture.

Il était clair que ça serait plus joli et que la lumière naturelle donnerait un rendu magnifique. Comme ça pas besoin d’éclairage artificiel pour mettre en valeur. Et comme l’aménagement de son salon n’était pas définitif, il n’y avait aucun problème à ce qu’il soit réalisé à cet endroit.

- On dirait un trompe l’œil, les guirlandes font penser à des rideaux qu’on aurait tiré de chaque côté pour voir à l’extérieur !

Enfin ce n’était que l’interprétation de Romy. Les rideaux ouverts donneraient sur un pays féerique, enchanté. Il ne manquait plus que les licornes et les lutins. Elle pouvait lourdement se tromper mais après tout ça faisait partie de son personnage.

- J’aime beaucoup l’idée, renchérit-elle, pensant qu’elle n’avait pas donné la bonne réponse la première fois.

Surtout qu’il n’y avait ni bonne ni mauvaise réponse la dedans.

- Ca ne risque pas de faire trop d’y mettre un champignon ? se risqua-t-elle de demander.

Elle était en train de se dire qu’elle avait oublié de parler d’un sujet mais n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Ça lui reviendrait peut être à un moment donné, à moins que ce soit Cassandre qui évoque la rémunération la première.

Cassandre comprenait désormais mieux cette histoire de squelette : Romy était étudiante dans ce domaine. La brunette était à la fois impressionnée parce que bon, c’était quand même un sujet intéressant, il fallait l’avouer, mais c’était quand même quelque chose qui lui paraissait si … inaccessible ! Si… complexe ! Il fallait des années d’études et pour elle, les études, ce n’était pas forcément pour elle.

Oh ! Intéressant ! Il en faut aujourd’hui ! En quelle année ? Vous êtes plus intéressée par l’archéologie, quelque chose comme ça ou une autre filière, voie judiciaire ?

Oups ! Cass’ était peut-être trop curieuse, trop précise et peut-être trop spontanée. Enfin c’était dans sa nature, et ce n’était pas comme si c’était malvenu ou impolie. Si ?

Laissez ! En fait, j’ai mon beau-frère dans la police scientifique ! Du coup,…

Bon, c’était étendu tout ça, certes ! Mais en même temps, Romy lui paraissait tellement sympathique et tout ça que c’était un peu un plaisir de lui parler, de converser avec elle. C’était agréable !

En tout cas, dans ce qu’elle pouvait faire, ça semblait inspirer Romy et lui plaire. Enfin… Ce n’était pas déplaisant ! Absolument pas ! C’était un peu ce que recherchait Cass’ dans le fond avec ses BDs  qu’elle faisait publier chaque semaine dans le journal, que ses dessins puissent parler aux gens ou leur faire ressentir quelque chose. C’était peut-être bête mais parfois un rien, comme un dessin, ça donnait le sourire ou un peu d’espoir pour un instant. C’était une question d’instant.

Va alors !

Si le champignon qu’elle faisait ? Ne faisait pas trop ?

Enfin, tout dépend comment il est fait ! Et puis… Je ferais plusieurs tests pour voir ce que ça donne … Je ne sais pas ! Je pense que d’ici là, j’aurais peut-être plusieurs choses à vous proposer. D'autant plus que sur papier, c'est une chose mais sur le mur, c'est tout autre, avoua-t-elle.

Oui, elle lui devait une réponse pour avoir évoquée les squelettes. Elle n’en avait pas honte parce que c’était quelque chose qu’elle aimait et qui la passionnait, même si cela pouvait passer pour une chose effrayante pour les autres. Il y avait beaucoup de personne qui tombait dans les pommes dès qu’elles voyaient un peu de sang s’écouler d’une plaie. Alors elle n’osait pas imaginer ce qu’elles encouraient en tombant nez à nez avec un squelette humain : probablement une crise cardiaque, voire pire, finir fou allié.

Apparemment sa visiteuse n’était pas écœurée, au contraire elle avait plutôt l’air de s’y connaitre. Et pas qu’un peu. Romy apprit la raison quelques minutes après.

- Je peux vous répondre, je suis en 5e année, celle de la spécialisation en fait ! Lui annonça-t-elle. J’aimerai bien dans la voie judiciaire mais je doute que je puisse y accéder. Enfin ce n’est pas grave, j’apprécie aussi l’archéologie ou encore bosser dans un musée.

En effet, elle avait toujours rêvé de poursuivre ses études dans le domaine judiciaire mais aujourd’hui, cet avenir était compromis. A cause de son frère, Kendall, le jeune homme attendait son procès pour conduite en état d’ivresse, violence sur agent de police. Enfin, elle verrait bien quoi faire à ce moment-là, pour l’instant il faisait comme si elle pouvait y accéder. Elle aurait peut-être du devenir serveuse, au moins, elle n’aurait pas actuellement une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Romy fut une élève attentive face à Cassandre. En effet, c’était l’impression qu’elle avait quand la jolie brune prenait le temps de lui expliquer comment elle allait procéder. Pas à dire, elle était très méthodique et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer son art. Cass’ ne se reposait pas sur ses acquis, elle voulait se perfectionner pour devenir meilleure. Il fallait dire que beaucoup le devenaient une fois dans l’école de la vie, dans le monde du travail, plus que sur les bancs d’un amphithéâtre.

- Dans ce cas, je vous laisserai me contacter quand vous aurez des propositions à me montrer, annonça l’étudiante. Prenez tout le temps dont vous aurez besoin, ce n’est pas pressé, la dit-elle à nouveau.

Romy voulait lui faire comprendre qu’elle avait tout le temps qu’elle voulait, puis elle pensait aussi qu’elle avait des travaux en cours donc autant qu’elle les finisse avant d’attaquer un nouveau chantier. Cassandre se leva pour prendre les mesures du mur pour se faire une idée de la quantité de peinture à acheter, mais pas seulement il y avait aussi les pinceaux et le plastique pour recouvrir le sol et les meubles. Ensuite, les deux jeunes femmes parlèrent des honoraires et Romy lui fit un chèque d’acompte : pour qu’elle ait de quoi acheter les fournitures. La jeune blonde lui dit qu’elle ne devait pas hésiter à lui donner les factures si jamais elle ne lui avait pas donné assez. Quant à Cassandre, elle lui annoncerait le prix pour le travail accompli à la fin des travaux.

- En tout cas, je vous remercie beaucoup Cassandre ! dit-elle. Vous allez faire deux heureuses !

Bien. Romy savait ce qu’elle voulait faire. Déjà arrivée en 5e année était quelque chose et déterminant. Cass’ ne doutait pas qu’elle puisse arriver dans ce qu’elle souhaitait vraiment faire. Du moins, la jeune femme ne pouvait que lui souhaiter du meilleur ! Après tout, Cassandre n’était là que pour le boulot : pas pour devenir copines. Bien que l’idée pouvait être sympa, Cass’ connaissait les limites. Elle pouvait être la cousine d’un de ses amis, ou du moins il était un peu plus l’ami de son frère, parce que bon, on ne pouvait pas connaître le frère sans la sœur ou vice-versa, ça s’en arrêtait un peu là. Et puis il fallait dire que, pas qu’elle ne s’entendait pas avec la gente féminine, Cass’ n’en était pas très entourée. La majorité de ses amis étaient des mecs. L’habitude ou si ce n’était que dans son caractère… il y avait une époque où sa franchise dérangeait. Bref.

En tout cas, Cass’ pouvait reconnaître que Romy était sympa : patiente, gentille bien que maladroite qui la rendait attachante. Sur ce, elle comprenait bien le fait que Cass’ avait un peu besoin de temps pour perfectionner certaines choses et avoir des idées aussi au passage. Bien qu’elle avait le coup de crayon, elle ne savait pas tout faire, il y avait bien des choses dont elle n’avait jamais eu l’occasion de dessiner alors d’aller fouiner quelques idées dans les livres ou en regardant des images sur le net, elle pouvait toujours trouver le moyen de recalquer. Et ça, elle pouvait faire ce travail tranquillement chez elle pendant des heures.

Sur ce, Cass’ prit les dernières informations, les mesures et puis le matériel : à savoir, Cass’ pouvait en récupérer personnellement, mais bon, il y avait bien des choses qui lui manquaient, notamment les couleurs, mais ça, si elle savait à peu près ce qu’elle allait utiliser en majorité… Bon, à calculer, Cass’ saurait approximativement dire le coût, se souvenant à peu près le prix qu’elle avait pu acheter pour le pot de peinture bleu qu’elle avait acheté avec Ryan pour le mur de Fred. Et si on comptait ses honoraires, la jeune femme n’aurait jamais pensé se tourner vers ce genre de boulot mais au moins, si elle pouvait commencer par une somme minimum légal ? Normal ! Surtout que bon, Romy était étudiante et ne roulait pas sur l’Or. Et ça, Cass’ était aussi bien placée pour le comprendre : d’autant plus qu’elle n’était plus étudiante aujourd’hui, ayant abandonnée.

Je vous en prie ! répondit Cassandre quand Romy la remercia.

A vrai dire, c’était un vrai plaisir ! L’échange s’était bien placée, tout ça. Cass’ sentait le bon boulot venir et allez savoir si elle n’allait pas non plus exploiter Erwan, son meilleur ami, pour l’aider à apporter les pots de peinture et peindre un peu. Certes, Erwan n’était pas très art mais il avait un bon coup de pinceau ! Et il sera sous les ordres de la jeune femme, ça ne peut qu’aller bien ! En plus, c’était un peu plaisant de jouer la chef envers son bestfriend : y’avait moyen de se taper de bons délires. Sur ce, Cass’ s’en alla énergétiquement avec toutes les mesures et informations besoin pour son boulot.