Demander un service en 10 leçons [Terminé]

Une semaine que Naé maudissait au plus haut point Johanna. Une semaine que cette dernière courait après Connor. Une semaine qu’elle trainait avec elle, Naëlle, alors que cette dernière ne voulait qu’une chose éviter l’Anglais. Pourtant, elle ne pouvait pas lui en vouloir pour la simple et bonne raison, qu’elle avait tu sa dernière visite dans le bureau du proviseur. Elle n’allait pas se vanter de quelque chose, dont elle n’était pas fière et qui lui avait attiré trop d’ennui.

En ce vendredi, Naëlle avait été heureuse d’apprendre de son amie était clouée au lit. La sachant malade, elle lui téléphonerait une fois à la maison pour lui donner les devoirs et lui scanner les leçons. Elle avait été contente parce qu’elle avait pu déjeuner en paix pour une fois. Pas de Connor. D’ailleurs, elle s’était presque mise à danser à cette idée. Cela dit, il fallait admettre que le jeune homme n’était pas aussi désagréable à côtoyer. Grace à la folie de sa copine, - et des excuses qu’elle lui avait présentées – les deux lycéens avaient réussis à apaiser leur ressentiment réciproque et commençaient à apprendre à se connaitre mine de rien.

Naé fut contente d’entendre la sonnerie parce qu’elle était enfin en weekend. Cela dit, elle était beaucoup moins pressée de rentrer chez elle, parce qu’elle était punie pour une durée indéterminée à cause de ses fausses accusations. Pas de baby-sitting, pas de supermarché les samedis matins, pas de sorties avec les copines ni même le droit d’inviter ses amies. Même si elle comprenait les raisons, qu’elle assumait les conséquences de ses actes, Naëlle commençait à tourner en rond dans l’appartement. Bref, elle rangea ses affaires après avoir pris les devoirs. Elle enfila son manteau d’hiver et passa l’anse de son sac à dos sur son épaule.

Après un détour à son casier pour récupérer les affaires dont elle aurait besoin, Naé sortit enfin de l’établissement. Elle balaya l’endroit pour voir si sa frangine était venue la récupérer ou si elle avait envoyé quelqu’un à sa place. Non personne. Enfin, si Connor.

- A voir ta tête, je sens que je vais encore prendre cher ! Balança-t-elle tout de go. Bonsoir Connor, oui merci de t’inquiéter mais je vais bien et toi ?

Toutefois, elle était allée s’installer sur l’un des bancs extérieurs. Autant être bien assise pour éviter de se cogner une nouvelle fois la tête.

- Je te suis ouïe ? C’est quoi cette connerie ?

 
Avec Connor, elle s’attendait à tout et surtout au pire. Même si elle avait commencé à l’apprécier ces derniers jours. Elle ne bavait pas devant lui, comme Johanna dès qu’elle l’apercevait dans les couloirs ou devant le bahut. Heureusement que sa copine était du genre cœur d’artichaut et qu’elle changeait d’avis tous les quatre matins. Quoi que là, elle reconnaissait que le coup de cœur durait un peu trop longtemps.

Bref… Heureusement qu’elle avait eu l’idée de s’asseoir avant qu’il ne prenne la parole. Autrement elle serait tombée le cul par terre.

- De quoi ? fut la seule réponse qu’elle trouva à dire.

S’il s’agissait d’une farce, elle n’était pas drôle. Du plus, le poisson d’avril avait lieu au mois d’avril, pas en novembre. Quoi qu’il en soit, Connor lui explique la situation. Si elle n’était pas aussi sonnée, elle se serait moquée de lui. Mais qu’est-ce qu’il lui était passé par la tête d’aller raconter une telle histoire ? Et qu’est-ce qu’elle aurait dit à Mr Montgomery, s’il avait eu l’idée d’aller à la pâtisserie ? Quoi qu’il était probablement capable d’envoyer sa secrétaire choisir et discuter avec elle, pour qu’elle lui fasse un rapport complet.

- Conner, t’as conscience qu’on ne sera pas crédible une seconde ?

Et cette folle n’avait pas eu l’idée de lui dire « non » dès qu’il lui avait posé la question. Elle avait parlé d’être crédible. Elle devait avoir un sérieux problème avec son cerveau, il faudrait qu’elle demande à Noëlia de lui prendre un rendez-vous avec un spécialiste. Peut-être qu’il lui faudrait une opération ou un truc comme ça. Peut-être que c’était les premiers signes de la schizophrénie, elle avait entendu que la maladie survenait à cet âge.

- Connor ne change pas de sujet, je te prie, commença-t-elle par répondre. Autrement, pour répondre à ta question Johanna est malade. Je l’appellerai en rentrant pour prendre de nouvelles et lui donner les devoirs.

C’était bien beau de dire à Connor de ne pas changer de sujet, mais elle venait de faire exactement la même chose. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire de savoir ce qu’elle ferait une fois qu’elle serait rentrée chez elle.

- Juste pour savoir, on est censé avoir été jusqu’où ? Elle avait encore parlé trop vite, elle venait de se rendre compte de la stupidité de sa question. Laisse tomber, et je lui dis quoi à ton père s’il me met à me parler de nos nuits de folies ?

Bah oui, c’était vrai quoi ? Elle dirait quoi pour ne pas passer pour une idiote, ni sans rougir. Il ne fallait pas oublier que Naé n’était pas aussi expérimentée qu’il le pensait.

- Tu sais que ce que tu me demandes de faire, c’est un coup à perdre une de mes meilleures amies.

Même lui fut choqué par sa réaction. Effectivement, quelque chose n’allait pas chez Naëlle. La logique aurait voulu qu’elle lui dise non, une bonne fois pour toute. Elle n’avait pas à jouer une mascarade aussi tordue, parce que comme elle l’avait soulignée : ils ne seraient absolument pas crédible à jouer les amoureux. Apparemment, il n’y avait qu’elle pour voir que ça ne fonctionnerait pas. Ce n’était pas parce qu’ils s’étaient plus ou moins rapprochés durant la semaine, que ça voulait dire qu’ils étaient proches.

Bref, elle ne répondit pas à l’intervention de Connor. Déjà parce que c’était effectivement la seule chose, qu’elle avait vu. Et qu’est-ce qu’elle aurait pu ajouter d’autres ? Absolument rien. D’ailleurs, elle aurait dû s’en tenir là parce qu’elle débita des débilités par la suite. En même temps, ayant perdue son père à neuf ans, elle n’avait pas eu le modèle du père à la maison. Ensuite, il était certain qu’il ne fallait pas se fier à son frangin parce qu’il n’avait en rien la figure paternelle.

- Attends tu lui sors que tu viens me retrouver quand tu découches, je vais passer pour quoi ? Une fille facile, qui met le type qu'elle a accusé de viol dans son lit au bout de quinze jours. Tu avoueras que c'est tordue comme histoire. Et oui, il avait fallu qu’elle ouvre sa bouche. C’est vrai que j’oubliais que c’était normal pour un mec mais pour une femme ça veut dire que c'est une salope. Tu m’excuseras d’imaginer au fait que ton père nous voie en train de forniquer, plutôt que de jouer à la belote… C’est un homme après tout.

Peut-être qu’elle pensait mal. Peut-être qu’il y avait une raison cachée pour cette rencontre. Il était clair que pour elle, le père de Connor ne l’invitait pas pour faire bonne mesure. Elle avait réussi en si peu de temps à se faire un film, genre qu’il avait embauché un détective pour enquêter sur la famille Sullivan, d’autant plus que cette dernière avait accusé son rejeton de viol. Il avait certainement l’intention de la tester et de la mettre à l’épreuve pour voir ses réactions dans un milieu qui n’était pas le sien.

- Je sais bien Connor, se contenta de lui répondre Naé. Ce que je veux dire, c’est que j’ai peur de commettre une erreur ou avoir une réaction disproportionnée.

Elle n’avait pas envie de lui dire, qu’elle n’était pas certaine d’être bonne comédienne. Il aurait plus à perdre dans cette histoire, notamment sa liberté. Est-ce qu’il avait conscience que pour jouer les amoureux, qu’ils allaient devoir parler de leur vie pour donner le change. Qu’ils devraient se donner la main à un moment, et même s’embrasser.

Mais ce n’était pas le seul problème, et elle aurait mieux de la fermer encore une fois. Naëlle était sur le point de livrer un secret.

- Connor, tu plais à Johanna et pas qu’un peu. Ca fait une semaine que j’ai le droit à Connor par ci et des Connor par là. Comment va-t-elle prendre le fait que tu me fasses passer pour ta copine auprès de ton père ? Elle va croire que je l’ai trahie et que je lui ai piqué le garçon sur lequel, elle avait des vues. D’ailleurs, il était coutume de dire qu’une meilleure amie de tenter rien sur le type que sa meilleure amie avait des vues. Je n’ai déjà pas beaucoup d’amis dans cette école…

Elle s’en remettrait difficilement mais elle assumerait son choix. La lycéenne aurait dû dire « non » et s’y tenir.

- Bon, c’est pas tout mais je crois qu’on a une histoire à inventer pour ton père, et tu as aussi quelque chose à m’enseigner genre comment embrasser ! dit-elle en rougissant.

Naëlle s’inquiétait peut être pour rien. C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle se pose des questions sur tout et rien, même si elle n’obtenait aucunes réponses. Pour le coup, il fallait admettre que c’était légitime vu les évènements passés, d’autant plus qu’elle ne savait pas ce qu’il avait raconté à son géniteur. Naëlle avait quant à elle narré la version longue de l’histoire à Noëlia, autant dire qu’il y avait de forte chance qu’elle ne l’accueille pas à bras ouvert. Mais bon là, il ne s’agissait pas de sa sœur mais du père de Connor.

- Ah… Ok… D’accord ! Enfin, si tu pouvais éviter ce sujet ça serait sympa, dit-elle à la fois mi-figue, mi-raisin.

En effet avec Connor, il fallait s’attendre à tout. Au mauvais, comme à la surprise. Disons, qu’elle commençait à l’apprécier de plus en plus et que ça serait con de retourner au point de départ. Il n’était pas facile pour elle, de lui parler de certaines choses parce qu’elle ignorait ce qu’on pouvait dire ou non à un mec. Et elle avait oublié de le demander à sa sœur, après tout elle avait de l’expérience et elle aurait pu lui donner quelques tuyaux. Ça lui aurait peut-être permise de ne pas se foutre un peu plus dans la merde.

- Donc en gros, je suis ta petite amie mais dès que j’ai le tourné tu vas voir ailleurs ? Demanda-t-elle, parce que c’était ce qu’elle avait compris avec son histoire de plan cul régulier. Non, je t’en prie ne réponds pas ! Je viens de comprendre ce que tu sous-entendais par là.

En même temps, il n’était pas évident de suivre quand on avait aucune expérience. Enfin si on pouvait, à force d’entendre les histoires de ses copines. Amies qui commençaient à se foutre de sa gueule, sauf Johanna. C’était la seule qui ne lui faisait aucune remarque, elle trouvait au contraire que Naé avait raison, parce que tout le monde n’était pas prêt au même moment. Jo n’arrêtait pas de lui dire qu’elle avait tout son temps et qu’il ne fallait pas comme les autres. En gros, elle ne devait pas faire comme elle afin de se faire remarquer.

Cela dit, la lycéenne ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était un compliment ou pas. Comment, aurait-elle faire comme tout le monde quand on savait que les garçons ne lui tournait pas autour parce qu’elle était fille de pâtissier ? Toutefois, la seule qui était importante pour elle, c’était qu’elle ne changeait pas de mecs tous les lundis matins et qu’elle ne finissait pas sur la banquette arrière le mercredi pour se faire larguer le jeudi.

- J’ai juste besoin d’être rassuré, Connor ! lui dit-elle quand il lui dit se prendre trop la tête.

Elle avait conscience que ça ne serait pas évident de se faire passer pour ce qu’elle n’était pas. Amoureuse de Connor. Il ne fallait pas oublier qu’elle l’était de Tyler depuis quelques temps déjà. Même si elle l’oubliait un peu trop facilement dès qu’elle était en présence de l’Anglais.

Ils passèrent au sujet délicat de Johanna. Naëlle ignorait qu’il y avait plus entre les deux autres. Heureusement, parce qu’elle aurait eu l’impression d’avoir tenu la chandelle à la cantine. Et de ne pas avoir compris plutôt ce qu’il se tramait entre sa meilleure amie et le nouveau venu.

- Ca ne se fait pas entre copines. J’aimerai qu’on passe sous silence cette histoire mais je ne me vois pas faire autrement que de lui en parler. Je me dois d’être honnête envers elle, pour avoir ma conscience tranquille.

Elle regarda Connor, avec un petit sourire.

- Oui, je sais : je me prends trop la tête pour rien !

Il aurait raison une fois de plus, un problème après l’autre. Pour l’instant Johanna n’était pas là, elle verrait plus tard comment faire avec elle. Puis, elle pourrait laisser cette lourde tache à Connor, après tout c’était lui qui avait besoin de ce service.

Et bien sûr, il eut besoin de faire une remarque au sujet de son inexpérience. Déjà, ce n’était pas facile d’en parler et le seul à savoir, c’était Tyler. Si en plus, Connor se moquait d’elle pour ça, autant prendre ses affaires et le laisser gérer son père tout seul.

- Bon puisque c’est comme ça, débrouille toi pour trouver une excuse à ton père sur le fait que je ne vienne pas à ce diner, dit-elle en prenant ses affaires.

Elle savait qu’elle avait encore agi sottement. Pourtant, cela avait été plus fort qu’elle. Surtout que tout au fond elle, Naé avait conscience que ce n’était que de la surprise de la part de Connor. Rien de plus.

Elle savait que c’était totalement ridicule comme comportement. Il fallait qu’elle prenne la mouche sur un sujet aussi sensible. Elle avait réussi à se mettre en tête qu’elle n’était pas normale et quelque chose clochait. Comme elle était parvenue à se dire qu’elle n’était pas mignonne. Peut-être qu’elle allait devoir envisager d’arrêter de lire les magazines, la télévision et encore bien d’autre chose.

Bref, elle aurait mieux fait de réfléchir avant d’agir… Quoi que peut être pas à bien réfléchir. Parce qu’elle n’aurait peut-être pas eu son premier baiser. Comme toutes les adolescentes, Naé s’était son film depuis bien longtemps dans sa tête, tout en sachant que celui ne se produirait jamais comme tel. Cela dit, elle n’aurait jamais pensé que ça se produirait au lycée et devant témoins. Avec des gens super intelligent qui auront l’intelligence de prendre leur téléphone pour prendre des clichés et les publier sur les réseaux sociaux avec un titre du style « La Cendrillon du Lycée St James a trouvé son prince, mais ils ne vivront pas heureux jusqu’à la fin des temps ».

Toutefois, elle n’eut pas vraiment le temps d’y songer. Elle se retrouva dans les bras de Connor. Certes c’était la seconde fois, en quelques jours. Peut-être même la troisième fois, si elle décidait de prendre en compte l’épisode de la cuisine. Cette fois, les lèvres du jeune homme allèrent trouver celles de la jeune femme. Naëlle garda les yeux ouverts quelques instants à cause de la surprise. Ce fut Connor qui mit fin à leur baiser, tout en la gardant tout contre lui pour lui faire une remarque.

Naëlle sentit ses joues rougir instantanément. Elle n’était pas habituée à se retrouver sous les projecteurs, à se faire remarquer.

- Si tu le dis, répliqua-t-elle.

Elle n’en était pas aussi certaine que lui. Pour l’instant, elle n’avait pas idée des rumeurs les plus folles qui risqueraient de circuler d’ici lundi.

- Je crois que tu vas devoir me faire plusieurs démonstrations pour que se soit parfait, lâcha-t-elle. Surtout qu’on a une histoire à monter pour ne pas répondre à côté de la plaque. Je sais, tu ne penses pas qu’il va nous questionner mais sait-on jamais.

A moins que ça ne soit, un moyen pour la demoiselle de rester un peu plus longtemps avec lui, comme de profiter un peu de la situation.

Naé ne savait pas vraiment quelle attitude prendre. Elle avait peur de passer pour une débile si elle faisait encore une chose contre nature. Comme elle était effrayée d’en faire beaucoup trop, voire pas assez. Cependant, elle ne put empêcher un sourire se dessiner sur ses lèvres. C’était impossible. Elle avait eu son premier baiser. Heureusement qu’il la tenait tout contre lui parce qu’elle avait les jambes en cotons. Soit elle s’envolait, soit elle s’écroulait par terre. Et autant ne pas le découvrir, c’était le simple.

Toutefois, il fallait admettre que quelques jours auparavant Naëlle n’aurait pas eu ce genre de réaction. Elle se serait dégagée derechef, lui mettant sa main sur une joue. Là, elle redemandait à ce qu’il réitère l’expérience. Après tout, elle avait probablement rêvé ce premier baiser alors pourquoi pas un second, pour en être certaine. Elle pourrait se pincer mais elle ne désirait pas faire de grimace en le faisant.

Ensuite, elle enchaina à nouveau sur l’histoire à monter de toute pièce. Du moins, les grandes lignes. Il fallait que ce soit un minimum réaliste. Après, elle suivrait les délires de Connor durant le diner. Néanmoins, une partie de ses délires parce qu’il n’était pas questions qu’elle le suive sur des trucs totalement délurés.

- Ailleurs, autant rester un minimum discret ! Dit-elle en réponse à sa question.

S’ils devaient faire semblant de former un couple, le temps d’un diner autant que ce détail reste discret. Les uns penseraient que Connor voulait juste faire enrager son père en lui présentant une fille, qui était au plus bas de l’échelle. Les autres penseraient qu’elle se payait pour rendre se servir, histoire d’arrondir ces fins de mois. Et les regards qu’on lançait encore dans leur direction, n’y étaient pas étrangers. Elle se sentait mal à l’aise parce qu’elle avait plus ou moins peur des répercussions. Et notamment de la réaction de Johanna. Mais pas besoin de l’enquiquiner une nouvelle fois à ce sujet.

- Ok, fit-elle quand il lui dit qu’ils allaient dans sa voiture. Connor, qu’est-ce que tu fais ? Ne put-elle s’empêcher de demander, avant de se mordre la lèvre inférieure.

Pourtant, elle se laissa entrainer par Connor vers le parking. Elle avait laissé sa main dans la sienne. Ce n’était pas nouveau parce qu’il l’avait déjà fait le vendredi d’avant, à la plage. Il ne la lâcha qu’une fois arrivée devant son véhicule.

- La ferme Connor !

Cette fois-ci, elle ne prendrait pas le temps d’entrer dans son jeu. Puis, ce n’était pas comme si elle ignorait ce qu’on pouvait faire sur la banquette. Peut-être qu’elle vivrait l’expérience un jour mais celui-ci était encore bien lointain. Autant dire, qu’elle aurait mieux fait de réfléchir aux points qu’ils devaient mettre au point.

- J’en sais rien, il ne faut pas que tu oublies que j’ai aucune expérience en la matière, annonça-t-elle.

Elle se tut quelques instants pour réfléchir à la question. Pour se faire, elle tritura l’ourlet de sa jupe. Peut-être qu’elle pensait que ça l’aiderait à avoir une certaine contenance. Ou alors c’était tout simplement pour suivre le fil de sa pensée.

- On s’est rencontré comment ? Dans quelle circonstance ? Et pas question qu’on parle de cette histoire, se répéta-t-elle. Et après, je ne sais pas ! J’arrive plus à réfléchir.