Stay Away [Kurtis]

Les quelques secondes de silence de Lucy furent un réel supplice pour Kurtis. Peut être qu'elle ne voulait rien de tout ça, peut être qu'elle allait tout bonnement le plaquer, la ici maintenant! Oh vous imaginez le truc ? S'il le pouvait il se rongerait les ongles ! Enfin si il avait la manie de se les ronger quoi … Oh elle parlait, silence dans la salle ! Elle était tentée par la seconde option? Hallelujah ! Mais mais mais quoi donc? Ah oui de ce qu'on pourrait dire d'elle. Oui, bien sûr, sa peur était légitime.

Et moi donc ? Le vieux crouton qui sors avec la petite jeunette, je crois qu'on est à égalité.

Dit-il sur un ton léger. Même si le terme de vieux crouton n'était pas très glorifiant. Après lorsque l'ont voyait la différence d'âge, que Kurtis avait finalement oublié, c'était du pain béni pour les mauvaises langues. Oh il les voyaient venir les ragots, et de loin. Pour elle ce sera des trucs du genre elle a couché pour réussir – les gens se marreraient bien s'ils apprenaient la vérité – comme quoi elle s'en fichait de lui, elle n'attachait que de l'importance à son porte monnaie – tout de même, ce n'était pas ça ! Non? - qu'elle voulait réussir dans la vie et qu'elle s'était dit qu'en se tapant Jericho elle avait tout à gagner …. des choses comme ça. Pour lui ? Et bien comme quoi il profitait de son fric pour se taper des filles de plus en plus jeunes par exemple ! Des choses comme ça, il ne faut pas bien chercher loin. D'autres diraient qu'à la limite elle avait l'âge d'être sa fillle … des trucs bien débiles quoi ! Mais il ne fallait pas y faire gaffe. Et puis, il sera la.

Il ne faudra pas t'attendre à des menaces de mort, mais pas non plus à des roses. Ça dépendra de l'importance de la débilité des gens. Le mieux à faire est de ne pas y prêter attention.

C'était le mieux à faire, et c'est ce qu'il avait toujours fait. Et ça marchait. Non vraiment, il vivait dans un monde ou si tu commence à faire attention à ce que les autres pensent et disent de toi, tu tombes alors dans un cercle vicieux sans fin, à vouloir tout faire bien, à faire attention, à craquer à un moment, puis à vouloir réparer les choses, à faire bien puis de nouveau craquer … Non merci, Kurtis n'avait pas de temps à consacrer à ces conneries. Du coup, sa réputation de coureur de jupons amplement méritée, il s'en fichait. Et voyez comment il vivait bien ! Certes, il n'allait pas non plus se permettre de faire n'importe quoi, déjà pour l'image de sa boîte il ne le pouvait pas. Mais sa vie privée ne regardait que lui, et si certains se mettaient à y fourrer leur nez et si ce qu'ils y trouvaient ne leur plaisaient pas, alors vous savez ce qu'il en pense ! Idem pour le fait qu'il sortait avec Lucy. Au bout du compte ça ne regarde qu'eux. Il voulut d'abord retenir son sourire, mais finalement, pourquoi ? Puisque Lucy venait de lui faire part de son choix, celui de ne plus se cacher. Donc il laissa paraître son sourire, mince représentation du feu d'artifice de joie qui dansait en lui. Peut être que ça se voyait plus qu'il ne le pensait, en tout cas, il avait l'autorisation de mademoiselle pour laisser paraître sa joie. Elle est pas belle la vie soudainement?

Je ne comptais pas à la base révéler quoi que ce soit. Juste vivre normalement et faire ce que je crève d'envie de faire.

Tout simplement, sans se casser la tête. Pourquoi faire compliqué lorsqu'on peut faire simple? Il faut dire que faire simple est un peu étrange comme concept ici.

Mais, si tu souhaite leur annoncer, j'ai ma petite idée :

Soit la prendre par la taille pour l'embrasser avec passion. Ah que c'était divin de pouvoir faire ça! D'embrasser sa petite amie sans se soucier de rien. Il ne faisait pas attention à sa secrétaire qui tirait une drôle de tête, ni à Valentine qui fulminait sur place en préparant son plan de revanche, ni à Tom qui pourrait faire de la concurrence au masque de Sceam en matière de déblocage de mâchoire, ni à quelques autres qui n'y comprenaient rien. Ni à Jimmy qui se doutait d'un tel dénouement. Il ne pensait pas à eux. Juste à Lucy et rien d'autre. Mettant fin à le baiser, il se prit le luxe de ne pas regarder autour d'eux pour voir un peu leur tronche. Les imaginer suffisait pour l'instant.

Je suppose qu'ils auront compris le message. Non?

Lui dit-il avec un clin d'oeil complice. Bien, en tout cas si maintenant il y en avait encore un seul qui venait vers eux, lui, ou elle, pour les emmerder, il se fera une joie des plus grandes de les envoyer bouler ! Et à raison ! C'était on ne peut plus officiel maintenant : Lucy et Kurtis sortaient ensembles. Un grand pas pour l'humanité !

C’était vrai que les deux jeunes gens que ce soit Lucy ou Kurtis, allaient recevoir des remarques bien moqueuses dans les prochains jours s’ils annonçaient à tout le monde qu’ils sortaient ensembles. Mais le terme qu’utilisait Kurtis sur le fait qu’il soit un vieux croûton, limite s’il exagérait. S’il était vraiment comme ça, il y aurait longtemps que la demoiselle serait partie voir ailleurs! Enfin, elle n’aurait pas commencé de relation ni rien. Bref, là n’était pas la question puisque ce n’était pas le cas. Kurtis n’était pas un vieux croûton. Mais par contre le fait qu’il qualifie Lucy de jeunette était bel et bien vrai. Bien sûr, c’était ce qu’elle était et elle ne pouvait pas le nier. Mais était-ce la première fois qu’il sortait avec une jeune femme de son âge? Lucy ne savait rien de ses conquêtes, et elle ne voulait rien en savoir pour l’instant. Et comme elle ne lisait pas ou ne regardait pas les torchons médiatiques… Malgré tout ça, quelque chose lui disait que s’ils officialisaient leur relation, elle ne pourrait pas s’empêcher d’aller voir ce qu’on disait sur eux. Ou sur elle, plus précisément. Qu’est-ce qu’on lui dirait à l’université, si on la reconnaîtrait dans la rue, les réactions des gens… Bien sûr comme disait Kurtis, ça dépendait de la débilité des gens. Bref, jamais Lucy n’avait affronté de telles choses. Elle qui se montrait très discrète partout, la première à ne jamais vouloir trop d’attention, la voilà servit. Et puis, si elle n’essayait pas, elle ne savait pas à quoi s’attendre vraiment. D’un côté elle faisait ça pour Kurtis, il n’y avait qu’à voir son sourire lorsqu’elle accepta la seconde option. Elle-même ça la fit sourire de le voir comme ça. Si elle pouvait le rendre heureux rien qu’en acceptant cela, alors soit.

Pendant que Kurtis exposait tout ce qu’il avait à exposer, Lucy maintenait le silence tout en le regardant. Elle n’avait pas à l’interrompre, puisque c’était lui qui savait plus de choses qu’elle sur ce domaine là. Elle hochait juste vaguement la tête. Evidemment jusqu’à qu’il expose ce grand sourire qu’elle ne put s’empêcher d’imiter. Comment révéler à tout le monde qu’ils étaient ensemble? Ah très simple selon son ex patron. Car la demoiselle n’eut même pas le temps de répliquer ou quoi que ce soit, qu’il la prit par la taille et l’embrassa. Et pas à moitié. Lucy s’attendait qu’il fasse un truc dans le genre, mais là il y allait le petiot. Et là bien sûr, devant tout le monde. Bon la demoiselle ne voyait pas encore leurs têtes, mais il y avait de quoi s’imaginer. Elle se laissa donc faire, jusqu’à qu’il mette un terme au baiser. Oh oui, ils devaient bien avoir compris le message. Contrairement à Kurtis, Lucy ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil autour d’elle. Ceux qui étaient à proximité les regardaient sans rien comprendre, limite ils avaient arrêté leur conversation. Elle croisa également le regard de Valentine qui n’était pas bien gentil, puis celui de Tom qui avait l’air d’être tombé de bien haut. Euh… ils avaient compris?

- Vu leurs têtes, oui je pense.

Dit-elle en baissant la voix. Ca y’est, ils s’étaient attirés les foudres des invités! En fait ils devaient bien se demander pourquoi ils s’embrassaient maintenant, de cette manière là, devant toute l’assemblée. C’est vrai qu’il y avait de quoi se poser des questions. Lucy se détacha ensuite légèrement de Kurtis, restant tout de même près de lui, de façon à lui prendre le bras. Tom avait disparut de sa vision, mais Valentine demeurait toujours à la même place qu’avant les fixant toujours. Qu’est-ce qu’elle mijotait? Hum, ça ne sentait pas bon tout ça.

- Elle n’a pas l’air contente ta copine.

Il devait s’en douter de qui elle parlait, vu que les yeux de la blondasse lançaient presque des éclairs. Elle était vraiment sur Kurtis ou quoi? Ou alors c’est le fait qu’une jeune femme –bien plus jeune qu’elle- lui ait prit la place? En tout cas, elle n’était pas la seule étonnée puisqu’une voix se fit entendre du côté de Kurtis. La voix de sa secrétaire, qui était plutôt basse, comme si elle ne voulait pas que Lucy l’entende :

- Kurtis? Etait-ce la meilleure solution de vous exposer ainsi devant tout le monde?

Mais Lucy l’entendit parfaitement. Quoi, ça faisait mauvaise image devant toutes ces personnes? Il y avait des journalistes dans la salle? Elle ne savait pas trop pourquoi sa secrétaire lui faisait cette remarque. Il était quand même assez grand pour savoir les conséquences? Et puis vu la façon qu’elle avait de lui parler, à voix basse. Lucy commença à se détacher de son petit ami, s’ils voulaient parler en privé ils n’avaient qu’à le lui faire savoir.

Heureusement qu'ils avaient compris tiens, si en plus de ça il leur avait fallu un discours, c'est qu'ils avaient des neurones en moins. Mis à part Jimmy, la majorité des personnes ayant vu leur baiser allaient certainement penser qu'ils venaient à peine de se mettre en couple. Qui dirait : oh tiens, eux, ça fait presque trois semaines qu'ils sont ensembles ! Qui ? Personne. Sauf ceux qui auraient pu avoir des doutes. Sa copine ? De qui … ah oui bien sûr, décidément, il avait du mal à comprendre à chaque fois que c'était d'elle dont elle causait. Il jeta un bref coup d'œil en sa direction. Si les yeux de la jeune femme étaient des fusils, ils seraient déjà devenus des passoires.

Effectivement, ça n'a pas l'air d'être la joie.

En tout cas, si on lui donnait un super pouvoir maintenant, Kurtis choisirait celui de pouvoir lire dans les pensées. Vu la tête que faisait Valentine ce ne serait pas du luxe. Elle tirait la tronche typique de la fille vexée dans son amour propre. Elle avait vu la petite jeunette mettre le grappin sur celui qu'elle convoitait, nul doute que ça ne lui plaisait pas du tout à la dame ! Elle préparait certainement sa vengeance dans son coin. Et bien qu'elle la prépare qu'on se marre tiens ! De tout de façon, que pourrait elle faire de bien méchant à part dire des débilités? Non, c'est une femme. Ce sera plus subtil que ça. Il avait hâte d'y être c'est fou ça … Il déconnait. Sincèrement il s'en fichait. Mais par ce que Lucy ne connaissait rien à ce coté de la célébrité, il allait devoir y faire attention pour pouvoir la préserver au maximum. Lui, à la limite on pouvait lui en mettre plein les dents ça lui serait égal. Mais sa petite amie, enfin officielle, non. Il était hors de question de ne rien faire pour la préserver de ça. Il allait faire de son mieux pour que les commérages ne tuent pas leur couple, ce qu'il voulait éviter. Il y en aura. Puis il entendit sa secrétaire lui poser une de ces questions … Était ce une bonne idée de s'afficher ainsi? La question à dix dollars. Ne serait ce que pour voir les tronches que chacun tiraient, c'était sûrement la meilleure idée du monde! Après, il appréciait sa secrétaire, elle était très sympa, bosseuse et avait souvent de bons conseils. Et puis était bien courageuse pour le supporter tous les jours. Sans vouloir laisser Lucy s'envoler, il répondit à la secrétaire sans prendre la peine de murmurer à voix basse afin que personne ne puisse entendre – de tout de façon tout le monde entends tout.

J'ai l'impression que tu penses que je ne sais pas ce que je fais.

Disons que pour la discrétion, on repassera.

Forcément, merci ça il l'avait remarqué ! Enfin elle causait de discrétion, ce n'est pas elle qui avait vécu en couple pendant trois semaines sans que personne ne s'en rende compte. Tout de même, laissons leur ce petit exploit. Ils l'avaient bien mérité. Après, il n'y avait que des collègues et autres dans la salle. Pas de journaliste, pas de photographes, pas de paparazzis non plus aux fenêtres. Au pire, il n'y avait qu'à faire quelque chose qui détache l'attention d'eux, pour que les gens se concentrent sur autre chose. Même si ça allait les occuper pendant un moment. Après, ils n'allaient pas non plus dire que ça faisait autant de temps qu'ils vivaient ensembles, ce serait un peu suicidaire.

Ce n'était pas le but recherché voyons. Comme ça tout le monde sait, plus besoin de leur expliquer, que des fois, un homme et une femme ne font pas qu'être amis.

Pas besoin de me faire un dessin, je pense avoir compris!

Lui souriant brièvement, Kurtis détacha son attention d'elle. Pour la reporter sur Lucy. Il ignorait comment les gens allaient réagir, la de suite. Mais a un moment ou un autre il y en aura qui feront leurs petits malins :

N'hésite surtout pas à me prévenir si jamais quelques uns t'ennuient.

Il était inutile de faire les masochistes. A moins que Lucy sache parfaitement faire face à la situation il valait mieux qu'elle prenne congé des emmerdeurs et laisse ça à Kurtis ou à d'autres. Oh, tiens, puisqu'on est dans une euphorie soudaine, autant en profiter! Et puisque le p'tit Kurtis n'avait pu le lui dire directement sans que ça n'attire les curieux, il allait pouvoir le lui dire enfin :

Tu sais que tu es sublime ?

Avec un sourire sincère s'il vous plait. Non sérieusement il était très fier en fait de pouvoir la tenir par la taille, de tout simplement se comporter comme un couple normal, comme un homme normal fier de sa douce. Oui c'est mignon n'est ce pas?

Pendant que Kurtis et sa secrétaire discutaient, Lucy demeura à côté ayant compris que son petit ami ne voulait pas qu’elle aille voir ailleurs. Et à ce qu’elle entendait, ce dernier ne voulait pas cacher la conversation vu la façon dont il parlait. Mais comme Lucy ne voulait pas se mêler –même si elle savait qu’il était question d’elle dans l’histoire-, elle se mit à regarder autour d’elle encore une fois. Moins de personnes la regardaient, mais quelques uns avaient toujours une tronche de trois mètres. Quoi, ils n’avaient jamais vus un homme et une femme s’embrasser? Fallait pas exagérer. En passant, elle croisa encore le regard de Valentine qui visiblement n’avait rien d’autre à faire et qui semblait encore sur ses fesses. Et toujours aucune trace de Tom. La demoiselle ne put s’empêcher de se demander où il était passé et s’il allait bien. Mais ces pensées s’en allèrent lorsque Kurtis s’adressa à elle, alors qu’il avait terminé de parler à sa secrétaire. Si quelqu’un l’ennuyait? Oh oui, pas de problèmes. Lucy savait qu’elle serait nulle en la matière pour s’occuper de ce genre de choses.

- Compte sur moi.

Et elle était prête à parier qu’il y en aurait des petits idiots qui viendront tôt ou tard l’embêter sur ce sujet là. Quel était le prix à payer pour sortir avec un grand patron? Très cher apparemment. Mais ça valait le coup –pas dans tous les sens du terme pour l’instant- et Lucy voulait vraiment essayer. Et comment ne pas vouloir avec ledit petit ami qui lui faisait des compliments?

- Tu dois être la dixième personne à me le dire, mais merci.

Dit-elle avec un sourire puis en déposant un petit bisou sur sa joue. Oui car entre Jimmy, quelques personnes qu’elle avait croisé et Tom, ça devait bien faire une petite dizaine. Et si tous ces compliments étaient sincères et qu’elle remerciait les interlocuteurs à chaque fois, celui de Kurtis était de loin celui qui lui avait fait le plus plaisir. Logique quoi, sinon quelque chose clocherait.

La soirée continua donc. Les deux jeunes gens faisant comme si tout était normal. D’ailleurs tout était normal, il n’y avait pas mort d’homme, ils formaient juste un couple c’est tout. Certes un couple peut-être pas aussi ordinaire que ça mais quand même. Tout ça du point de vue des personnes. Lucy recroisa Tom à un instant de la soirée, mais celui-ci ne lui adressa pas la parole. Au contraire, Jimmy vint les voir, plutôt souriant mais déconcerté, tout était mélangé dans sa tête. Valentine avait carrément lâché physiquement, mais par contre pour ce qui est du regard il y avait encore du boulot. Enfin, la soirée se termina, sans incident apparents. Lucy se mit à saluer tout le monde, le plus délicat fut le cas de Tom. Sans rien dire, il lui fit un bisou sur la joue et Lucy ne put s’empêcher de lui faire un petit sourire. Ayant fait le tour –elle prit le soin de ne pas aller vers Valentine-, elle se dirigea à nouveau vers son petit ami, puis lui prenant la main elle lui chuchota à l’oreille :

- On rentre?

Effectivement, comme ils vivaient ensemble, il n’y avait pas d’autres moyens de faire. La demoiselle étant venue en taxi, il était normal qu’elle rentre avec la superbe R8 de Kurtis puis qu’ils aillent dans le superbe appartement… Enfin, tout est superbe quoi. Même peut-être ce qu’il se passera une fois là-bas.

Il se doutait qu'il n'était pas le premier à le lui dire mais l'important est qu'il le lui avait dit à son tour. Mais bon la soirée continuait. Et si il y en avait un seul qui allait lui sortir un truc du genre : oh alors tu sors avec Lucy ? Ou bien quelque chose en rapport, pas sûr qu'il ne finisse la soirée entier. Même si il était d'excellente humeur, que personne ne l'emmerde avec. Si en plus il leur fallait un dessin pour comprendre les choses, ils n'étaient pas dans la merde. Mais finalement, les gens présents devaient avoir compris le message. Puisque personne ne lui en parla et c'était tant mieux. La soirée se déroulait alors le plus normalement possible, c'est tout ce qu'il demandait. Les minutes passaient et la nuit s'avançait de plus en plus lorsque Lucy s'approcha de lui et lui demande de rentrer. Rentrer ? Quelle bonne idée ! Pas que la soirée était chiante ou quelque chose dans le genre, c'était juste normal quoi. De tout de façon elle touchait à sa fin et les invités n'allaient plus rester bien longtemps alors autant faire sa diva et partir parmi les premiers, même si d'autres l'avaient déjà quittée avant eux. Donc, allons nous en ! Il avait légèrement mieux à faire. Quoi de précis ? Rien en fait. Et puis ce n'était pas comme si Lucy vivait chez elle et Kurtis chez lui. Non ils vivaient carrément ensembles. Si un jour ils avaient voulu savoir s'ils seraient capables de vivre ensembles, pour le moment la réponse était oui c'était déjà ça de gagné vous me direz ! Il y a plein de couples qui étaient incapables de vivre ensembles. Ce qui était d'ailleurs un peu étrange selon Kurtis, mais ce n'était pas son problème. Donc, nous disions, rentrer à la maison.

Ça marche, rentrons.

Laissons lui juste le temps à son tour de saluer quelques personnes, du moins les plus importantes selon lui. Quelques poignées de main, des à bientôt, des content de vous avoir vu, ou des à la prochaine … Bref, il eu vite fait le tour n'aimant pas les salutations qui duraient des années. Quand on dit qu'on y va c'est qu'on y va non? Bon. Ceci fait, il retourna vers Lucy

Tu es venue en taxi je suppose ?

Sûrement, sinon par quel autre moyen ? De tout de façon pour le retour le soucis ne se posait pas, puisque Kurtis allait la rammener, c'est logique. S'ils vivaient ensembles, tant qu'à faire hein? Bon, en tout cas les voilà en route pour la maison. Chez Kurtis. Chez Kurtis et Lucy? Chez eux ? Voilà une bonne question que voilà … S'il demandait à Lucy il savait qu'elle allait répondre un truc du genre que c'était chez lui et qu'elle n'était qu'une invitée quelque chose dans le genre. Elle était tellement humble et surtout elle ne se prenait pas la grosse tête ! Il y en aurait plus d'une qui dans son cas auraient eu des envies de grandeurs. Voilà une des raisons pour lesquelles il l'appréciait énormément. C'était la question existentielle qu'il se posait lorsqu'ils prenaient place dans la R8. Une fois le couple en place, Kurtis pu démarrer et sortir du parking de la boîte et rejoindre les routes de la ville. C'est dans ces moments la que New York lui apparaissait superbe. Illuminée de partout dans la nuit, le paysage qui s'offrait à lui était juste superbe. On en aurait fait une photographie si on était de ces touristes. Mais ils ne l'étaient pas et Kurtis n'était pas seul. Il était avec sa dorénavant petite amie officielle. La classe hein ? D'ailleurs tapons nous la discussion tant qu'on y est !

Finalement on aura tenu trois semaines, c'est pas mal non ?

Ils auraient peut être pu faire mieux mais dans le monde dans lequel ils vivaient c'était un réel exploit !

Ce n’était pas qu’elle s’ennuyait ici, mais c’était toujours bon de retrouver un chez soi après une soirée. Enfin un chez soi, c’était vite dit car elle vivait chez Kurtis. Il serait même peut-être temps qu’elle lui demande si elle pouvait participer en donnant de l’argent ou se charger des courses, même si elle savait déjà que son petit ami le lui refuserait. Au pire, pas besoin de lui demander! Il avait déjà trop fait pour elle, que Lucy se sentait mal par rapport à ça. Il l’hébergeait, lui avait trouvé un travail. Et tout ça en passant la porte de son bar, si ce n’est pas la classe ça? Avant tout ça, elle qui ne se croyait pas chanceuse du tout, là maintenant elle était servie. Elle attendait donc patiemment Kurtis qui était allé saluer le petit monde qui restait encore dans la salle. Jusqu’à qu’il retourne vers elle, où elle ne put s’empêcher d’étirer un sourire. Ah tiens, il supposait bien Kurtis :

- Oui, venir à pied me semblait compliqué.

Et oui, vu qu’elle était en robe et en talons. Elle ne porte pas ça tous les jours, faute d’habitude! Et puis, l’entreprise ce n’est pas la porte à côté non plus. Donc en enlevant tout ça et ajoutant le fait qu’elle ne possédait pas de voiture, oui, elle était venue en taxi. Donc obligé, elle devait rentrer en voiture avec Kurtis. Elle le suivit donc jusqu’au parking, où était garée sa précieuse R8. Ils s’engouffrèrent à l’intérieur, Lucy du côté passager puis démarrant la voiture, ils sortirent du parking découvrant une très belle ville de New York bien illuminée. La ville toujours aussi vivante à n’importe quelle heure de la journée, des personnes se promenaient encore alors que l’heure s’approchait de minuit. C’est ça que Lucy appréciait dans les grandes villes, que ce soit Paris ou la Big Apple, il y avait toujours du mouvement. Et puis il n’y avait qu’à voir, c’était une ville magnifique dont les touristes raffolaient. Et Lucy également. Etrangement, elle la voyait plus belle qu’avant. Peut-être était-ce juste le fait qu’elle était avec Kurtis dorénavant et qu’ils ne se cachaient plus. D’ailleurs c’est sur cette discussion que se lança son petit ami :

- Oui, c’est pas mal. Mais à vrai dire, j’aurai préféré qu’on tienne plus longtemps.

L’appréhension se faisait sentir chez Lucy. Car oui, d’un côté c’était cool qu’ils puissent étaler leur relation au grand jour. Mais là, ils l’avaient fait devant un petit comité, qui ne se voulait pas méchant loin de là. Mais que sera-t-il lorsqu’ils s’exposeront à l’extérieur, dans la ville? Ca serait totalement différent.

- On verra bien comment se déroulera tout ça.

Comment on la verrait à l’université ou si on la reconnaitrait dans rue… Lucy savait que Kurtis n’était pas une célébrité comme on en voit si souvent à Hollywood, mais le seul fait qu’il sorte avec une jeune fille de quatorze ans sa cadette, ça réveillerait les mauvaises langues c’est sûr. Elle regarda un instant Kurtis puis fixa de nouveau la ville par la fenêtre. Tout cela commençait à se révéler familier, ils n’allaient pas trop tarder à arriver. N’empêche, Kurtis allait vite. Et il n’y avait pas trop de monde sur la route, donc le trajet se faisait plus court.

- En tout cas, j’ai hâte d’enlever ces talons de malheur.

La plante de ses pieds chauffait à un point pas possible. Comment faisaient les stars ou les mannequins pour tenir des heures perchées comme ça? L’habitude ouais. Sauf que Lucy, elle, ce n’était pas trop son truc. Elle qui était plutôt du genre, basket ou ballerines. Mais bon, ils commençaient à arriver à destination, donc plus que quelques minutes pour hotter ses foutues chaussures. Et heureusement qu’il y avait un ascenseur, car 35 étages dans cet état, c’est carrément mission impossible.

Comme disait la dame : on verra bien ! De tout de façon il était inutile de se prendre la tête à se demander comment les gens le prendrons, quand est ce qu'ils entendrons des commentaires, qu'est ce qu'ils diront … Ils verront bien. Voir et oublier. Prêter attention à ce que d'illustres inconnus peuvent bien dire sur soi n'apporte rien. Leur jugement n'est pas utile. Que connaissent ils à leurs vies ? Rien du tout. Alors qu'ils se permettent de les juger ça le dépasse le Kurtis. Il ne le faisait pas, alors qu'on lui foute la paix. Et même si il ne l'avait pas et bien tant pis il fera comme si il l'avait. Ce n'est pas l'avi d'autrui qui le fera changer. Surtout pas celle des journalistes, ou encore des idiots. S'il devait y faire attention … et bien sûrement qu'il devrait se comporter comme un saint, avoir une femme et deux enfants, ainsi qu'un chien. Et bien non. Il n'était pas marié, avait une petite amie de quatorze ans sa cadette et n'avait même pas un poisson rouge ! Finalement c'est peut être Kurtis qui fait une fixation sur les poissons …. Bref. Les talons ? La phrase de Lucy le fit sourire.

Courage on y est presque.

Si elle voulait elle pouvait déjà les retirer. Il était inutile de souffrir ainsi pour rien. Enfin il paraît qu'il faut souffrir pour être belle. Ce qui n'est pas faux hélas, les femmes ont un coté masochiste certain. Déjà par ce qu'elles s'épilent et que ça fait hyper mal – c'est un truc de dingue ça ! Comment font elles ? - et la, exemple sous la main, porter des talons qui les font souffrir. Après, aucun type ne va s'en plaindre, faudrait être fou. Au contraire c'est apprécié à leur juste valeur. Et encore heureux tiens. Les voilà arrivés à destination. De retour au bercail comme on dit. Il garra la voiture à son emplacement et coupa le moteur.

Tu arrivera à marcher jusqu'à l'ascenseur au moins ?

Il disait ça il se doutait que oui. Et d'ailleurs heureusement qu'il était la ce brave ascenseur ! S'il n'était pas la bonjour les 35 étages à pied ! Et s'il était en panne ? Et bien il y en avait un deuxième de l'autre coté. Pas bête. Vous croyez que quelqu'un serait assez fou pour se taper 35 étages par jour ? Même le plus grand des sportifs serait vite gavé. Et comme Kurtis n'était pas un sportif et que Lucy avait mal avec ses talons, remercions l'inventeur de l'ascenseur. Celui ci n'étant pas en panne, ils pouvaient ainsi grimper les étages sans aucun mal. C'est beau la technologie quand on y pense. Il suffit d'appuyer sur un bouton et hop ! Les voilà arrivés à destination. Ils n'eurent qu'à traverser le couloir pour arriver à la porte de l'appartement ouverte rapidement. Et voilà ! Lucy pouvait retirer ses talons si douloureux. Finalement, il s'en est passé des choses à cette soirée qui aurait dû être calme. Normale quoi. Et non, le couple qu'ils formaient avait dû faire son petit show et se dévoiler au monde entier. Certes c'était un peu exagéré. Mais au moins maintenant que tout le monde savait pour eux, et bien plus la peine de se cacher. Ils allaient réellement vivre comme un couple normal. C'est beau l'espoir. Mais il paraît que ça fait vivre.

Tiens, j'ai l'impression que c'est soudainement .... très calme ...

Passer du brouhaha de la soirée au ronrronement de la voiture au calme de l'appartement ... C'est plaisant. Enfin, les voila seuls. A la maison.

Mis à part le manège infernal du début de soirée, ça a été pour toi?

Vu qu'à la base c'était un peu en son honneur que la petite reception a été organisée.

Ils arrivaient au parking de l’appartement où vivait Kurtis. Oh oui, bientôt elle pourra enlever ces foutues chaussures qui la faisaient souffrir depuis un petit moment. Pour l’instant, elle était assise donc on pouvait dire que ça allait. Ses pieds se reposaient un peu. Cool. Mais dès qu’elle se relèverait, catastrophe. Oh elle allait tout de même réussir à marcher jusqu’à l’ascenseur, elle n’était pas désespérée à ce point là. Elle avait tenu toute une soirée perchée, alors quelques mètres ne lui feraient rien du tout. Elle étira juste une petite grimace en sortant de la voiture, posant ses pieds au sol. Ouais, la plante des pieds chauffait toujours autant. Néanmoins, elle réussit à marcher jusqu’à l’ascenseur –qui heureusement n’était pas tombé en panne-, puis jusqu’à l’appartement de son petit ami. Dès que ce dernier ouvra la porte, Lucy s’y précipita à l’intérieur et s’entreprit d’enlever ses talons sans prendre la peine d’aller dans sa chambre. Un soupire de soulagement se fit entendre, n’empêche ça faisait du bien. Elle étira ses jambes tandis que Kurtis faisait une remarque qui se révélait très vraie. C’était tranquille ici. Et on ne va pas se mentir, ça fait du bien.

- Oui et tant mieux.

On ne va pas se plaindre hein! Lucy se rappelait que lorsqu’elle habitait dans son petit appartement tout pourri, elle avait un voisin qui mettait de la musique jour et nuit et pas doucement, oh non sinon ça ne serait pas drôle, mais de façon à ce que tout l’immeuble puisse danser. Alors quand la pauvre demoiselle tentait d’étudier ou quoique ce soit, bonjour l’enfer. Donc elle appréciait amplement ce calme. Un calme qu’elle n’avait pas trop ressentit en début de soirée c’est vrai. Quelle angoisse de cacher une relation, c’est sûr plus jamais elle ne ferait ça :

- Oui ça a été. Et là je me dis que c’est terminé, ça fait bizarre. J’aimais bien, l’équipe et tout.

Elle haussa les épaules. Et oui, tout bonne chose à une fin. Il faudra peut-être qu’elle songe à trouver un autre travail, car même si son salaire était conséquent, il fallait à tout prix qu’elle se trouve autre chose. A moins que certaines personnes la contactent pour encore faire des photos et poser pour des publicités. Enfin bref, elle verra bien. Elle se baissa pour attraper ses chaussures puis se tourna vers son ex patron :

- Bon je vais me changer. Cette robe est jolie mais pas très confortable.

Dit-elle en déposant un rapide baiser sur les lèvres de Kurtis avant de s’en aller direction sa chambre. Et oui, faute d’habitude aussi. Elle ne sortait pas tous les jours sur son 31. Et puis, ce n’était pas trop son truc. Cette robe collait bien contre elle, donc autant l’enlever au plus vite. Arrivée dans la chambre, elle déposa ses chaussures dans un coin, puis se dirigea vers la salle de bain. Une bonne douche s’imposait. Une fois dehors, elle se démaquilla puis sortit de la salle de bain pour voir ce qu’elle pouvait mettre. Elle n’allait tout de même pas se mettre en jean ou quelque chose dans le genre, il était presque minuit passé. Elle n’avait pas trop envie de dormir et peut-être que Kurtis non plus. Elle ne savait pas trop quoi mettre du coup, elle attrapa sa belle nuisette que la femme de ménage avait dû laver. Comme ça elle sera prête pour aller au lit. Et tant pis pour Kurtis hein! Elle se rappelait bien de l’effet que cette nuisette avait eu sur lui lorsqu’il était rentré bourrer. Ils étaient ensemble maintenant, non? Et bah alors. Elle enfila donc cette fameuse nuisette puis noua ses cheveux en une queue de cheval. C’est bon elle était parée! Elle sortit de sa chambre, puis alla voir dans le salon où Kurtis s’y trouvait. Enfin, elle se dirigea plutôt vers la cuisine pour prendre un verre d’eau mais s’adressa en même temps à ce dernier :

- Tu comptes faire quoi? Aller dormir?

Ou regarder la télé, jouer aux échecs… Hé, il y a pleins de choses à faire dans cet appartement! Et Lucy disait ça en toute innocence bien sûr.

Effectivement, c'était terminé. Maintenant ils n'étaient plus dans cette situation de : le patron sors avec l'employée. Et si pour Lucy elle pensait que c'était totalement terminé, et bien ça ne dépendait que d'elle. Si elle voulait continuer à se faire de l'argent juste en souriant, elle n'avait qu'à le dire. Jolie mais pas confortable ? Hé les filles! Le confort vestimentaire est possible ! Si si! Il fallait que quelqu'un leur dise nom d'un p'tit bonhomme. Allez, laissons donc Lucy se mettre à l'aise. Tandis que Kurtis desserrait légèrement sa cravate et ouvrait les deux premiers boutons de sa chemise, il alla au salon de la paperasse sous le bras et se posa sur le canapé et fit ce qu'il aimait bien faire comme un gosse, soit étaler le tout sur la table basse. C'était plus pratique pour lire ces trucs inutiles. Même au bureau il avait rajouté un écran à son ordinateur, un seul n'était pas assez pour lui, car vraiment pas pratique. Il aimait bien avoir tout sous ses yeux pour pouvoir tout voir tout ce qu'il voulait. C'était plus rapide aussi même si ça l'était moins pour ranger le tout. Tant pis ! Alors qu'avons nous la? Des contrats à revoir, des recommandés, des chiffres et encore des chiffres … Le boulot quoi. Il entendit ensuite Lucy sortir de la salle de bains, de sa chambre pour revenir vers la cuisine. Puis elle lui posa une question intéressante, du moins a peu près. Voyons s'il comptait faire quelque chose ? Il tourna alors la tête vers elle et …. et paf le Kurtis ! Pourquoi lui avait on appris que par politesse on regarde son interlocuteur ? Pourquoi avait il donc tourné la tête vers elle à ce moment ? Et pourquoi elle portait cette satanée nuisette ?! A ce moment la, Kurtis pu lui fournir la réponse la plus complexe et la plus élaborée qu'il n'ait jamais faite :

Euh je ….

On lui voulait quelque chose? A qui ? Lui ? On lui posait une question ? Pourquoi il y avait quoi ? Il avait prévu quelque chose en fait ? Bonne question, et vous ça va la vie? Lui ? Aucune idée tout ce qu'il savait c'est que la vision de Lucy en nuisette l'a passablement fait planter. Oh écoutez ne faites donc pas les choqués, cela fait maintenant trois semaines que Kurtis se faisait ceinture et soudainement il y avait la femme qu'il désirait presque désespérément qui se baladait sous son nez ainsi pu vêtue... de quoi réveiller ses instincts les plus primaires et les moins avouables.

J'aurais pu te fournir une vraie réponse il y a quelques minutes mais la …

Impossible. Il lui aurait dit qu'il allait terminer de regarder tout le foutoir qu'il avait fait sur la table normalement. Normalement. La, il n'était plus en totale possession de ses moyens. Il la regarda de haut en bas. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça changeait de la femme tirée à quatre épingles de tout à l'heure, dans sa robe peut être trop compliquée à porter pour elle mais qui lui allait à merveille, et dans ses talons douloureux mais qui lui faisaient des jambes superbes, sans maquillage, sans coiffure compliquée. Bref au naturel. Tu m'étonnes que les mauvaises langues allaient se faire un plaisir de les saquer … regardez la elle et regardez le lui. Elle encore toute jeune, encore sur les bancs de l'école, l'avenir devant elle. Lui trente cinq ans. Ça parle tout seul. Pourtant son âge lui était bien égal à lui, elle aurait pu avoir 14 ans de plus que lui, ça n'aurait rien changé. Après allez expliquer au monde entier qu'il n'y avait rien de tordu dans leur relation! Rien de plus qu'une attirance mutuelle et c'est tout. Qu'aurait du t-il faire ? Ignorer qu'il la désirait ? Bien sûr ! Mais bon que voulez vous, on ne peut rien faire contre le désir sinon d'y céder … Kurtis, arrête de loucher sur ses jambes tu te fais mal inutilement … Il se rapprocha d'elle et une fois arrivé à sa hauteur il se pencha vers elle pour l'embrasser. Même si l'accès à son lit lui était toujours interdit, Kurtis se traita mentalement de petit salopard bien chanceux. Y'a de quoi.

Avoue que tu l'as fait un peu exprès.

Comme si elle ignorait l'effet que lui faisait ce genre de vêtements ! Comme si une femme pouvait ignorer que ce genre de vêtement font comme effet sur un mec ! Allez soyons sérieux, pour deux vu que Kurtis ne l'était plus trop. Certes maintenant les choses étaient différentes, mais comme dit, il n'y avait pour le moment rien eu de concert entre eux. Si vous voyez le truc ...

Rien qu’en se servant de l’eau dans son verre, Lucy mit du temps à comprendre que Kurtis avait complètement arrêté ce qu’il était en train de faire et qu’il la regardait. Sans s’en soucier qu’il avait légèrement buggué au moment de répondre à sa question. Pourtant c’était une question toute simple, il n’y avait pas trop à réfléchir. La demoiselle but donc tranquillement son verre d’eau jusqu’à le terminer et se tourner vers Kurtis qui… la regardait effectivement. Pourtant elle avait bien l’impression d’être plus jolie avant dans sa robe de haute couture et ses talons qui lui avaient tellement fait souffrir. Alors que là, il n’y avait rien d’extravagant. Elle avait ses cheveux remontés en une queue de cheval, elle n’était même pas maquillée et elle portait… ah oui, la nuisette. C’était donc ça la cause de son bug. Et bien oui, quoi d’autre sinon? Et vu ce qu’il lui disait, ça ne faisait que confirmer. Ok, elle aurait pu mettre tout à fait autre chose mais elle ne l’avait pas voulu. De un, il faut bien qu’elle la mette cette nuisette, elle n’allait pas la laisser au fond du placard et de plus, c’était sa mère qui le lui avait offerte avant de mourir. C’était quand même quelque chose pour elle. Ensuite, tout simplement, ils étaient ensemble! Alors si elle ne pouvait pas mettre ce qu’elle voulait sans que son petit lui louche dessus. Quoi, c’était normal. C’est un homme après tout. Et en plus elle avait déjà vu les effets que cette nuisette avait eu sur lui, lorsqu’il était bourré. Alors là, qu’il était sobre. Ca changeait pas grand-chose en fait, il restait quand même planté sur ses jambes. Au lieu d’être gênée ou quoi que ce soit, Lucy se mit à sourire. Oui, ça la faisait sourire tout ça carrément. Surtout qu’il vienne vers elle et l’embrasse. Comme quoi avec une petite tenue on peut tout faire avec un homme. Hé, les filles ont de la chance de ce côté-là, limite s’ils sont à leurs pieds!

- Qu’est-ce que j’ai fait un peu exprès?

Et ce, en levant un sourcil interrogateur et innocent. Oh bien sûr, elle savait de quoi il parlait. Sacrée nuisette. Lucy se demandait également pourquoi sa mère lui avait fait ce genre de cadeau. Mais bon bref passons, ce n’était pas le sujet à ce moment là. Elle pouvait aller se changer si elle le voulait, pour ne pas trop gaspiller les yeux de ce cher Kurtis. Mais non, elle restait là. Peut-être était-ce le moment propice? Lucy savait que c’était un peu dur pour lui, parce que c’est vrai qu’elle l’avait fait mariner ce pauvre bonhomme. Mais ne l’avait-il pas en quelques sortes « mérité »? Il était patient, dès qu’il rentrait du boulot c’était presque une joie de le revoir, il n’avait jamais dépassé les limites avant que la jeune femme n’ai donné son accord… Peut-être que l’incident avec Valentine l’avait un peu réveillée, mais elle voulait lui faire confiance. Sinon les couples partent en cacahuète. Alors elle ne demandait que ça. Et s’ils étaient un couple, un vrai, il fallait peut-être faire quelque chose… Elle passa donc ses mains sur torse de Kurtis –enfin sa chemise- puis les remonta jusqu’où ce dernier avait déjà déboutonné un peu et avait légèrement desserré sa cravate. Elle en profita pour détacher complètement sa cravate et la lui enlever. Elle noua ensuite ses mains autour de sa nuque et s’approcha pour l’embrasser. Bon le baiser voulait dire ce qu’il voulait dire hein. Elle y mit un terme, puis le regarda en souriant. Mais instinctivement ses yeux se posèrent vers l’endroit où se trouvait Kurtis quelques minutes auparavant. Elle n’avait pas vraiment vu ce qu’il faisait mais maintenant elle comprenait. La table basse était remplie de feuilles. Sûrement du boulot. Elle fronça les sourcils puis se sépara de lui :

- Ah mais tu as du boulot.

Elle n’allait pas le déranger voyons, il avait donc quelque chose à faire. C’était son truc le boulot, non? Et bah alors, elle n'allait pas le lui en priver. En haussant les épaules, Lucy passa une main affectueuse sur sa joue avant d’ajouter :

- Tu devrais retourner à tes occupations.

Soit regarder des feuilles avec des chiffres, tout ce genre de trucs qu’il faisait quoi. Elle lui fit un sourire puis se dirigea vers le couloir qui menait aux chambres. C’était dur de sortir avec un PDG!

Oui bon la, elle savait de quoi il parlait, heureusement. Ça se voyait qu'elle faisait exprès de jouer les ingénues même si au final il ne savait pas si elle l'avait fait exprès ou non. S'il devait y voir un message caché ou pas. Bonne question. Mais savait elle au moins dans l'état ou il était ? Sûrement ! Si elle connaissait un petit peu sa réputation, et si elle avait deviné que tout était à peu près vrai, elle devait savoir à quel point il devait se sentir frustré ! Et encore elle n'était pas dans sa tête – heureusement – donc elle ne pouvait pas savoir l'étendue de sa frustration. Ce n'était pas le fait qu'il n'avait rien fait en trois semaines, ça n'était pas important, il n'était pas une bête non plus. C'est le fait qu'il avait l'objet de ses désirs sous les yeux depuis un moment et qu'il n'avait encore rien fait ! Quoi ? Du boulot ? Il jetta un vague coup d'oeil aux papiers sur la table. Oui, il avait de quoi s'occuper une partie de la nuit en fait.

Ah mais j'en ai toujours ne t'en fais pas pour ça. J'en ai à revendre.

Ce n'est pas une nouveauté du tout. Mais ce genre de boulot la n'était pas ce qu'il préférait. Les chiffres et compagnie c'était chiant, il laissait ça à ceux qu'il employait pour. Certes il y avait des choses que lui seul faisait, qu'il pourrait filer à d'autre mais il ne le faisait pas. Il préférait avoir le contrôle d'un maximun de choses. Dans la limite du possible bien sûr, il n'est pas un surhomme et il y a des choses qui le gonflent plus qu'autre chose. Mais, cette fois ci Kurtis en était sûr : elle le faisait exprès ! Non mais genre il allait préférer son boulot à … Et de la voir s'en aller comme ça, comme une reine … Ô frustration pourquoi venait elle vers lui alors que ça faisait des années qu'il n'avait plus ressenti ça ? Il la regarda s'éloigner, puis ferma brièvement les yeux pour, paradoxalement, y voir plus clair. Alors maintenant il avait un peu un choix qui s'imposait à lui. Soit il retournait à ses papiers chiants comme la pluie et gardait sa frustration pour lui. Ce qui n'était pas très attirant c'est sûr. A moins d'être un peu masochiste dans l'âme, mais vu que Kurtis ne l'était pas, alors cela ne lui disait pas grand chose. Soit, il allait faire comprendre à Lucy qu'il en avait légèrement marre de ravaler son envie d'elle depuis trois semaines. Gentlement, certes, mais humain d'abord. Hors de voir celle dont on a envie passer devant soi depuis un moment sans pouvoir rien faire, c'est frustrant ! Hé Kurtis n'était pas non plus si vieux il n'était pas impuissant non plus ! Il était toujours en pleine forme. De ce coté pas de soucis … Vaguement, il se demanda si en fait, sous ses airs de petite ingénue, Lucy ne cachait pas un visage diabolique. Toujours très vaguement, il se demanda si elle ne faisait pas ça juste pour son fric, tout en jouant à celle qui s'en fout … vaguement, il se demanda si il ne la repoussait pas. Aussitôt il chassa ces idées de son esprits et prit la meilleure décision à prendre pour lui à ce moment : soit être fixé une bonne fois pour toutes ! Il verra bien la réaction de Lucy et cela ne trompera pas. Raison pour laquelle il abandonna son boulot et rattrapa Lucy qui allait entrer dans sa chambre. Une fois a sa hauteur il l'empêcha d'entrer, posant sa main sur la porte.

Désolé, mais ça attendra.

Le boulot, l'envie de dormir peut être de Lucy … Il retira sa main et retourna la jeune femme, les mains à sa taille gracille. Relevant l'une à son menton pour lui faire relever son visage, il lui adressa un sourire avant de l'embrasser de nouveau. Ceci dit il n'allait pas la forcer si elle refusait. Tout de même. La maintenant, tout ce qu'il voulait à part elle, c'était voir sa réaction. Si cependant, elle semblait motivée à aller plus loin, alors elle ne sera pas déçue la petite dame ! Hé! C'était leur première soirée en tant que couple officiel, donc il fallait bien fêter ça dignement, en tant qu'adultes ! … euh … Très brièvement, une hypothèse à laquelle Kurtis n'avait pas pensé et qui aurait pu largement tout expliquer : est ce que Lucy ne serait pas tout bonnement vierge ? La dans ce cas la, il pourrait comprendre qu'elle prenne tout son temps ! Sans rire, il n'y avait pas pensé à ça, si c'était le cas ou non … Très, très, très bonne question que voilà. Il ne savait rien de ses expériences passées.

Oui ça c’est sûr, il avait plein de boulot et ce n’était pas ça qui allait lui manquer. Combien de fois Lucy l’avait attendu le soir, alors qu’il rentrait tard du travail? Bon ce n’était pas tous les soirs, mais la jeune femme voyait bien à quel point il travaillait. Toujours quelque chose à régler, à appeler ses employés, envoyer des mails, consulter des papiers et encore des papiers. C’est sûr que ça n’avait pas l’air d’être super facile comme métier PDG d’une grande entreprise. Il méritait donc gagner son argent qui était très conséquent et de se faire plaisir en achetant des belles choses. Même si elle se demandait si son petit ami avait le temps de s’amuser avec tout ce qu’il avait en sa possession. Comme par exemple son appartement, avait-il le temps de faire tout ce qui se proposait à lui? Jacuzzi et tout le tralala? Enfin tout ça pour dire, qu’elle voyait vraiment qu’il tenait à son travail. Alors quand elle avait vu ce tas de feuilles sur la table basse, elle n’avait pas réfléchis deux secondes. Mais d’un autre côté, c’était une sorte de test pour elle. Juste pour voir s’il allait choisir le boulot au lieu d’elle. Bon, on ne va pas se mentir, Lucy avait déjà une petite idée là-dessus. Elle l’avait tant fait mariner le pauvre. Et ce n’était pas à cause de lui, elle voulait juste être sûre de ce qu’elle faisait. Elle se doutait que Kurtis avait eu beaucoup de relations basées sur ça, et Lucy voulait juste voir sa réaction par rapport à ce qu’elle lui offrait : c'est-à-dire, rien pendant trois semaines. Et bien, il avait tenu le petiot. Et heureusement pour lui. Mais ce n’était pas qu’à cause de lui en fait. En effet, Lucy ne savait pas comment faire pour passer après de nombreuses femmes : sûrement toutes plus âgées qu’elle et ce qui supposait avec plus d’expérience. Ne croyez pas que Lucy était encore toute innocente, elle avait déjà franchit un cap avec un garçon du lycée. En gros, elle n’était pas vierge. Mais là, c’était différent pour elle. Elle était, peut-être ce qu’on pourrait appeler, impressionnée. Et si Kurtis la voyait différemment après ça? Enfin, tous pleins de questions de genre là qu’elle était en train de se poser en même temps qu’elle se dirigeait dans sa chambre.

C’est même ledit Kurtis qui la tira de ses pensées en lui barrant la route. De quoi? Qu’est-ce qui attendra? Ah oui, le boulot. Ah tiens, il avait l’air décidé celui-là. Peut-être que c’était aujourd’hui. Peut-être que c’était maintenant le bon moment. Lucy ne pourrait pas le retarder indéfiniment. Et puis ça serait mentir si elle disait qu’elle ne le désirait pas. Bien sûr qu’elle le désirait elle aussi! Sinon pourquoi elle serait avec lui? Oh et puis mince avec toutes ces questions, elle se torturait trop. Alors il fallait mieux arrêter et profiter du moment, sinon Kurtis allait se mettre à se poser des questions lui aussi si ça n’était pas déjà fait. Tout ce qu’elle cru bon faire, c’était de répondre à son baiser d’une façon plus enjouée. Et au fur et à mesure qu’elle l’embrassait, elle le poussa doucement dans la chambre. Oui bon, c’était sa chambre mais ils n’allaient pas faire un détour pour aller dans la chambre de Kurtis non plus. Imaginez le délire s’ils se cognent contre les murs. Enfin là, la seule chose avec laquelle ils se heurtèrent fut le lit. Et ce fut aussi le moment où Lucy se sépara légèrement de Kurtis, avant de le regarder dans les yeux :

- Tu es sûr?

De choisir elle au lieu du travail? Ha, Lucy savait pertinemment que la question ne se posait pas. Mais elle la posait quand même, comme pour être sûre. C’était aussi une façon de se réconforter elle-même. Etait-elle sûre? Pas très en confiance, il fallait le dire, mais c’était toujours dans la nature de la jeune femme. Tant que son petit ami ne le remarque pas. Mais il fallait tout de même le dire, elle était contente que Kurtis soit avec elle. Elle espérait juste que ce ne soit pas uniquement pour assouvir ses besoins. Parce qu’elle commençait à tenir à cet homme tout de même, même si quatorze années les séparaient.

Finalement, il y a bien un Dieu quelque part ! Lucy ne reculait pas et ne le repoussait pas. Limite s'il ne s'attendait pas à un retournement de situation que ceci n'était qu'un faux espoir ou il ne savait quoi. Hé après avoir rongé son frein pendant presque trois semaines de frustration extrême c'était un peu possible. Hélas. Mais ne parlons pas de malheur, car c'était apparement inutile! Puisque Lucy avait décidé de prendre un peu les choses en main à son tour en le poussant dans la chambre qu'elle occupait. C'est que ça s'annonçait plutôt très bien tout ça dites donc ! Tiens, mis à part pour y faire installer les meubles, il n'était jamais entré dans cette chambre. Peut être deux trois fois l'année mais c'est tout. Alors y faire ce genre de choses dites donc ! Cétait même une première pour lui. Au moment ou ils heurtèrent le lit, Lucy lui posa une bien drôle de question, comme si ce contact lui avait soudainement fait prendre conscience de ce qui allait se passer. Non ma p'tite dame on ne va pas faire une partie de Scrabble ! Et … Hein quoi ? Mais bien sûr qu'il était sûr de ça ! Cela faisait un bail qu'il l'était même ! C'était une évidence voyons. D'ailleurs c'était bien la première fois qu'on lui posait cette question la. Enfin, peut être pas, mais ça n'avais pas dû le marquer plus que ça. Disons que pour un type qui attendait ça depuis des lustres, oui, il était sûr. C'était l'homme le plus sûr du monde, ça il n'y avait aucun doute la dessus. Toute tentative pour le détourner de son but serait vaine. Il la voulait et point barre. Il n'y avait rien de bien compliqué la dedans. Elle voulait vraiment qu'il lui fasse un exposé sur le pourquoi du comment, de savoir à quel point il a pu être frustré ces derniers temps hein ? De voir passer sous ses yeux une délicieuse créature, origine de tous les fantasmes possibles et imagineables et ne pouvoir rien faire? Non, y'a aucun doute, il était sûr. Et elle ? Si elle posait cette question c'est qu'elle ne l'était pas totalement hein ? Il ne pouvait peut être pas trop lui en vouloir, dans un sens. Hésiter, c'est normal pour tout. Même pour ça hélas, et le fait qu'elle ait attendu pendant tout ce temps la, qu'elle ne sois pas sûre à 200% il comprenait. A peu près. Laissez lui juste un moment pour faire en sorte qu'elle soit certaine de son choix. En attendant, la demoiselle hésitait, selon lui :

Ce serait plutôt à toi qu'il faudrait poser la question.

Ce n'était pas lui qui avait voulu retarder au maximum cet instant. Bien qu'il y a quelques minutes à peine il se serait encore dit frustré, soudainement il ne lui en voulait plus du tout. Non limite il comprenait maintenant, il ne lui en voulait plus du tout, c'était oublié, passé, c'était pas grave du tout ! Par contre sa frustration remonterait en flèche si elle refusait finalement. Elle allait nous le tuer ce Kurtis ! Elle n'imaginait même pas comment ! Ces femmes... Ceci dit, cela ne l'empêcha pas de l'embrasser de nouveau avant de lui poser à son tour sa question. Ah et aussi de la prendre par la taille pour la rapprocher de lui :

Alors … sûre ?

Inutile de pouvoir lire dans les pensées pour savoir que Kurtis espérait que la réponse était positive. Sinon ? Et bien … sinon il était juste bon pour se flinguer tiens !

C’était vrai que l’assurance et elle, ça faisait bien deux. Pourtant, il n’y avait rien de grave sur ce qui allait se passer maintenant, ce n’était comme si elle était condamnée à mort et qu’elle était sur le chemin de la potence tout de même. En plus, elle le voulait. Bien sûr qu’elle le voulait Kurtis. Là n’était pas la question, mais c’était ce manque de confiance en elle qui la rattrapait. Son petit ami eut raison de lui dire que c’était plutôt à elle qu’il fallait poser cette question. Lui, c’était obligé qu’il était sûr. Il n’y avait qu’à voir comment il était et Lucy se doutait un peu que ça faisait un petit moment qu’il attendait ça. Et elle ne voulait en aucun cas lui faire de faux espoirs ou encore le décevoir. Car la demoiselle était consciente qu’il y en avait plusieurs qui étaient passées avant elle. Des femmes plus âgées qu’elle et bon, qui savaient mieux s’y prendre, inutile de vous faire un dessin non plus! C’était idiot il fallait le dire, mais c’était ce qui tracassait Lucy.

Alors si elle était sûre de ça? Oui, la question était plutôt pour elle. Elle resta un moment s’en rien dire, elle ne regardait même pas Kurtis. En fait, elle regardait plutôt sa chemise, c’était la seule chose qui était devant ses yeux. Oh et puis mince, si elle ne le faisait pas maintenant quand est-ce qu’elle le ferait? Et elle se mettrait à dos Kurtis peut-être. Et puis pourquoi elle avait peur? C’était sensé être plaisant ce genre de choses, pas une partie de torture. Elle ferma un instant les yeux puis les rouvrit, levant la tête vers son copain :

- Oui, je suis sûre.

Dit-elle en essayant de se montrer déterminée. En fait, elle essayait aussi de se convaincre à elle-même en partie. Elle posa ses mains sur la dite chemise, puis s’entreprit de la déboutonner tranquillement. Il ne fallait pas se précipiter hein? Mieux valait y aller doucement et sûrement. Une fois la chemise complètement déboutonnée et ouverte, elle le lui enleva puis la jeta dans un coin de la chambre. Elle sentait son cœur battre à fond contre sa poitrine. Etait-ce le stress ou l’excitation? Elle n’en avait vraiment aucune idée. C’était peut-être les deux à la fois. Elle posa ensuite ses mains à plat sur le torse de Kurtis puis leva sa tête vers lui pour l’embrasser. Pour essayer de faire taire toutes ces voix qui résonnaient dans sa tête, elle continua de l’embrasser de plus en plus fort. Elle ne savait pas pourquoi, mais le problème de la différence d’âge lui faisait plus peur maintenant qu’ils en étaient là. Avant, elle s’en contre foutait, ce n’était pas un problème pour elle. Mais là, qu’ils arrivaient à un stade assez important, le problème revenait dans sa tête. C’était comme quelque chose de récurrent. Mais elle ne voulait pas y penser, elle luttait un peu contre sa conscience car tout simplement elle voulait Kurtis. Alors où était le mal?