Stay Away [Kurtis]

Cela allait faire presque trois semaines que la petite Lucy sortait avec Kurtis Jericho. Enfin, sortir c’était un bien grand mot puisqu’ils étaient ensembles en cachette. Oui, en quelques sortes. Car la célébrité, bien que minime du patron, les empêchait de dévoiler leur relation au grand jour. Bon le fait qu’ils ne sortent pas main dans la main dans la rue, elle s’en foutait un peu à vrai dire. Mais c’était peut être quand ils se croisaient au travail que ça se révélait un peu plus compliqué. En effet, les deux jeunes gens travaillaient ensemble. Enfin Kurtis, le patron et Lucy l’employée. Etrange hein. Et à vrai dire, c’était un peu dur de ne pas se lancer quelques regards lorsqu’ils se voyaient dans l’entreprise. Heureusement que le PDG de la boîte était souvent occupé aux réunions et la jeune femme était très prise par le prochain tournage de la publicité du parfum. Donc à la fin, ils se retrouvaient plutôt à l’appartement le soir. Enfin, chez lui, car la demoiselle logeait encore chez lui. Il lui avait proposé de s’installer suite à des problèmes financiers dont elle avait fait face puis suite à leur début de relation, il avait insisté pour qu’elle reste encore pour voir où ils pouvaient aller. Et à vrai dire, ils n’étaient pas allés bien loin depuis. Enfin bref, tout ça pour dire qu’elle n’aurait jamais cru sortir avec quelqu’un –vu les relations qu’elle entretenait avec ses camarades de classe- et encore moins avec un célèbre patron d’une boîte cinématographique. Parce que, ça ne faisait rien de le dire, mais ils avaient quatorze petites années de différence les deux petiots. C’était peut-être également pour ça que Lucy ne voulait pas trop s’exposer avec lui pour le moment, elle ne savait pas ce que cela pouvait provoquer : on sous-entendait dans les journaux et les magazines à la con, bien sûr. Personne ne pouvait prévoir ce qu’allaient écrire ces torchons de la presse à scandale. Mais pour l’instant, c’était la publicité du parfum et seulement cette publicité, qui tourmentait la demoiselle. Cette dernière étant une perfectionniste, elle ne pouvait pas se permettre de tout gâcher. Surtout qu’on allait voir sa tête partout à présent. Car en effet, les photos furent prises, le spot fut tourné, bref c’était terminé.

Toutes ces semaines à poser, sourire, se faire bichonner. Ouais, c’était bel et bien finito. C’était sympa à vrai dire. Elle avait vu le résultat final et vraiment ça rendait bien. Bon il y avait toujours le fait que ce soit elle et pas une autre qui était dans ces photos, mais il fallait qu’elle s’y fasse. Et puis, elle n’était pas si moche que ça puisque des professionnels l’avaient relookée de la tête au pied, et même jusqu’au bout des ongles. Et pour fêter que tout ceci soit dans la boîte, l’administration ainsi que tous les participants de la publicité organisèrent une soirée. Soirée se déroulant dans l’entreprise JI², évidemment. Elle retrouverait Kurtis là-bas, vu le petit mot qu’il lui avait laissé dans la cuisine. Il avait sûrement beaucoup de travail pour ne pas repasser chez lui avant la fête. Donc soit, elle le verrait ce soir à 19h30. Oui, c’était l’heure à laquelle la soi-disant fête commençait. Et apparemment, il fallait s’habiller classe. Lucy n’avait jamais été dans ce genre de soirée et heureusement, Jimmy son photographe et le dirigeant du spot, avait demandé aux stylistes de lui prêter une robe pour ce soir. Pour soi-disant être la « reine de la soirée ». Enfin, toutes ces idioties quoi. Mais elle aimait bien ce Jimmy, il savait comment s’y prendre avec elle, alors elle n’allait pas lui refuser d’enfiler cette robe. Robe qui, d’ailleurs, était vraiment magnifique et qui selon les stylistes allait avec son teint. Bref, elle ne s’y connaissait à rien dans tout cela, mais elle trouvait tout de même la robe très jolie, même un peu trop pour que ce soit elle qui la porte.

Tout ça pour dire que le soir arriva bien assez vite. Lucy prit la peine de se faire belle pour une fois, elle alla à la douche, puis se mit de la crème partout et se maquilla. Elle laissa ses cheveux se sécher à l’air frais puis enfila sa robe (avec les chaussures qui allaient avec). Elle s’entreprit de se regarder dans le miroir de sa chambre : ce n’était plus la petite Lucy timide qu’elle voyait là. Avec un petit sourire, elle quitta sa chambre puis l’appartement, direction l’entreprise de Kurtis. Bien sûr, elle prit un taxi puisque personne ne pouvait l’accompagner et qu’elle n’allait pas errer dans les rues de New-York habillée de cette façon. Non, bien sûr que non. Le taxi la déposa juste devant l’entreprise. Manquait plus qu’à trouver la salle où allait se dérouler la fête. Heureusement dès qu’elle entra dans le bâtiment, ce fut tout de suite indiqué. Et puis avec la porte qui donnait à la salle, on entendait déjà une petite musique de fond. Lucy poussa donc cette porte qui la séparait de la soirée. La salle était sobrement mais joliment décoré, à croire qu’ils avaient fait des efforts pour une petite fête. Il y avait déjà pas mal de personnes qui étaient présentes, dont les stylistes, les maquilleurs qui ne manquèrent pas de saluer la demoiselle. Elle croisa également Jimmy qui la prit dans ses bras comme à son habitude, en répétant encore et encore à quel point elle était sublime. Malgré tous ces sourires et tous ces compliments, Lucy souhaitait voir quelqu’un d’autre. Kurtis bien sûr. Elle ne l’avait pas vu de la journée, et étant le patron de cette boîte, il se devait d’être présent. Et c’est ainsi qu’elle le trouva, quelques mètres plus loin, entouré d’autres personnes et… le verre à la main. Sacré bonhomme. Involontairement, la jeune femme se remémora de la soirée où il était revenu complètement torché. Avec un petit sourire, elle s’approcha d’eux, puis arrivant à côté de Kurtis, elle lança un petit :

- Bonsoir.

Qui se voulait à l’adresse des deux autres personnes présentes, mais aussi de Kurtis qui se trouvait à côté d’elle à présent. Elle ne manqua pas de lui lancer un petit regard, sachant pertinemment qu’ils ne devaient rien tenter devant un public. A voir s’ils allaient tenir toute une soirée comme ça.

Voilà trois semaines que Kurtis avait arrêté de récupérer des numéros de téléphones des femmes qui les lui donnaient, à qui il l'aurait demandé un peu plus tôt, ou il arrêtait de les regarder avec des arrières pensées. Non, il ne tournait pas gay, c'est simplement que ça faisait trois semaines qu'il sortait avec une femme. Lucy. Son employée pour encore un court instant. De quatorze ans sa cadette. Lui qui disait qu'il ne voulait pas ressembler à ces vieux croûtons qui sortaient avec des petites jeunettes, c'était râpé. En même temps, ce n'était pas du tout à cause de leur âge. Elle aurait pu avoir le même que lui, ça n'aurait rien changé pour Kurtis. Lucy, c'est Lucy, voilà tout. On ne parlait pas d'amour rien du tout. Ils sortaient ensemble depuis trois semaines, vivaient sous le même toit depuis, mais c'est tout. Oui ils vivent sous le même toit, et oui, c'est tout. Le même toit est suite aux soucis de la demoiselle, Kurtis la loge chez lui en attendant. Enfin, en attendant le déluge certainement. Ça lui ferait trop mal de l'avouer qu'il était plus que ravi de la retrouver le soir. Et pour le : c'est tout, c'est par ce qu'ils faisaient chambre à part. Il n'y a rien eu entre eux de concret. A part des baisers, mais ça s'arrêtait la. Si ça suffisait à la demoiselle tant mieux, mais le Kurtis il était bien gentil mais il était clair dans sa tête qu'il la désirait. Bien que, il pouvait dire ce qu'il voulait, c'est que ça durait entre eux depuis un petit moment, et ça dépassait rarement les deux mois ses relations les plus stables. Était elle partie pour battre un nouveau record? Tant pis il prenait son mal en patience. Ah c'est compliqué la vie n'est ce pas? Surtout lorsqu'on reprends le fait qu'elle est son employée. Ça plus ça, faisait qu'ils s'étaient mis d'accord pour ne pas dire à qui que ce soit un mot sur leur relation. Bien que Kurtis n'avait pas la même renommée que d'autres célébrités, il n'empêchait qu'il était connu dans le milieu. Si ils pouvaient éviter des moqueries ou des paroles débiles de certains, alors soit. C'était mieux ainsi. Ce soir d'ailleurs, se donnera une petite fête pour clore leur travail sur la publicité sur laquelle ils travaillaient, Lucy en guest star.

La fête se déroulera donc le soir, une fois que tout le monde dans la boite ait terminé de travailler. Ne laissant pas le temps à Kurtis pour repasser chez lui pour se changer. Tant pis. Laissant un mot dans la cuisine pour Lucy, il était partit le matin même pour aller gagner son pain. Plus la cuisine en marbre. Le programme du jour? Travailler mes amis! Encore et toujours! A gérer les choses moins intéressantes, rencontrer des réalisateurs pour discuter du financement des films, les fournitures et les lieux, l'argent investit, bref, ce qu'on pourrait presque appeler la routine pour lui. Et ce durant toute la journée. Autant dire qu'il était bien occupé. Le soir venu, les membres de l'équipe qui avaient travaillé sur la pub, plus ceux pour qui ils l'ont réalisée s'étaient retrouvés dans ce qu'on pourrait appeler la salle à tout faire de la boîte. Ce soir c'était une salle des fêtes. Avec de quoi boire et des amuse gueule. De la musique également, bref, rien de bien clinquant, ni de trop bourge. N'ayant rien avalé depuis midi, Kurtis eu un peu de mal de se retenir de sauter sur les apéritifs présents. Ça l'aurait fait moyen, le patron affalé au milieu des petits fours. Tant pis, il en prenant un au passage, avec un de ces verres de champagne. Très bon d'ailleurs. Amateur de bons vins et de boissons en général, comptez sur Kurtis pour avoir de bons trucs à boire. Il engagea alors la discussion avec telle ou telle personne et maintenant, parlait avec le réalisateur du parfum. Histoire de s'assurer de produire le prochain spot publicitaire. Même lorsqu'il termine de travailler, il continuait les affaires. C'est comme ça qu'il a réussi me diriez vous.

Alors qu'il parlait de choses et d'autres, une voix se fit à coté de lui. Une voix qu'il reconnaissait maintenant sans même se retourner. Ce qui ne l'empêcha pas de le faire et de lui adresser un sourire, avant de passer son bras à sa taille et de dire à ses interlocuteurs :

Inutile que je vous présente la beauté de la soirée n'est ce pas?

Alors qu'en fait, il aurait vraiment aimé dire : Inutile que je vous présente ma petite amie n'est ce pas? Un truc dans le genre. Il retira son bras ensuite, puisque personne n'était censé savoir quoi que ce soit. C'était ennuyant puisque ce soir, il aurait vraiment aimé la présenter en tant que tel. Elle était radieuse en plus. Pour ne pas changer. Elle faisait partie de ces femmes qui, avec même un sac à patates sur la tête restait belle. C'était plutôt difficile de jouer le jeu dans ces conditions. Puisqu'il se doutait bien que certaines personnes ici de sexe masculin ne seront pas insensibles à ses charmes, qu'il était tentant de les calmer tous en clamant haut et fort qu'ils n'avaient pas intérêt à tenter quoi que ce soit …. Enfin, c'est ainsi. Kurtis jouera le jeu le temps qu'il faudra bien sûr. En attendant, le réalisateur du parfum, ou plutôt le créateur, Edward qu'on appellera Ed, adressa un sourire courtois à Lucy :

Inutile en effet. Lucy je vous dois des félicitations. Pour quelqu'un qui n'avait encore jamais fais cela, c'est un excellent travail.

Le type à coté de lui, un associé, approuva également. C'est vrai que Lucy avait fait un super boulot. Mieux que certaines soit disantes professionnelles. Peut être par ce qu'elle était encore innocente dans ce milieu? Qui sait. En tout cas, encore aujourd'hui et pour d'autres raisons que le parfum, Kurtis se félicitait d'avoir poussé la porte de ce bar.

La soirée allait être dure en effet. Lucy verrait bien si Kurtis allait maintenir ses pulsions au plus profond de lui-même et elle aussi d’ailleurs. Tous les regards se portaient surtout sur elle ce soir, normal étant l’égérie du nouveau parfum. Qui l’aurait cru? Qu’un jour elle soit en train de fêter ce spot publicitaire, dans une des entreprises les plus renommées, petits fours et champagne à volonté? Alors qu’hier encore, elle restait la petite étudiante en droit, pas très sûre d’elle et avec des problèmes financiers. Oui, la vie nous joue bien des tours parfois. Donc maintenant, elle était là, dans cette salle de JI², en compagnie des nombreuses personnes qui avaient travaillé d’arrache-pied pour mettre fin à cette publicité. C’était plutôt à eux de les féliciter, ils avaient presque tout fait, alors que la demoiselle n’avait eu qu’à poser devant Jimmy en faisant son plus grand sourire. Pas très compliqué tout ça et en plus un salaire plus que méritant à la clé. Que demander de plus? Le patron peut-être.

Et oui, maintenant elle se trouvait à côté de lui et n’avait pas manqué de faire remarquer sa présence. Il était accompagné de deux autres personnes, dont le créateur du parfum qu’elle n’avait rencontré qu’une seule fois. Comment c’était son prénom déjà? Ah oui Edward. L’autre interlocuteur devait sûrement être un de ses agents ou un associé, bref, elle ne le connaissait pas. Alors qu’elle venait de placer un petit bonsoir, elle sentit la main de Kurtis entourer sa taille. Qu’il se calme le bonhomme. Mais bon pour l’instant ça allait, ce n’était pas trop déplacé. Lucy baissa un instant les yeux alors que le PDG faisait mine de la présenter. Elle était restée droite et n’avait même pas tenté un quelconque rapprochement avec son petit ami caché. Enfin, elle sentit la main de Kurtis se dégager, et d’un simple mouvement instinctif, elle releva les yeux vers le créateur du parfum qui prenait à présent la parole.

- C’est gentil, je vous remercie. Mais à vrai dire, il faut également féliciter toutes les personnes qui ont travaillé là-dessus.

Dit-elle en accompagnant un franc sourire à ses paroles. Elle jeta un coup d’œil à l’ensemble de la salle : oui, il fallait également remercier Jimmy pour tout le travail qu’il avait fait, mais il avait complètement disparut de son champ de vision. Bon, elle le reverrait plus tard dans la soirée, sans aucun doute.

- Je n’y manquerai pas. Bon je vous laisse jeunes gens, j’ai remarqué un bon petit four qu’il me tarde d’essayer.

Avec un léger rire, Edward les quitta, suivit de près par l’associé, tel un petit chien qui suivait son maître. Ah maintenant le moment propice était arrivé. Ils n’étaient que tous les deux, bien qu’entourés de pleins de personnes. Lucy se retourna, pour se mettre face à lui, tandis qu’un serveur lui proposait une coupe de champagne. La demoiselle l’accepta avec un sourire, puis elle porta la coupe à ses lèvres tout en fixant intensément Kurtis. Une fois avoir bu une petite gorgée, elle annonça :

- Ne pousse pas trop sur la boisson ce soir.

Oui, qu’il ne se bourre pas la gueule comme la dernière fois. Et puis devant tous ses employés, ça la foutrait un peu mal. En parlant d’employé, elle n’était plus son employée maintenant, non? Le spot avait été tourné, la publicité allait bientôt apparaître dans les recoins de New-York… Est-ce que ça changerait quelque chose, du point de vue de leur relation secrète? Au fond d'elle-même, elle espérait un peu. Parce que là, en le voyant devant elle, dur de résister. Même si ça faisait trois semaines qu'ils n'avaient rien tenté, Lucy s'imaginait bien que Kurtis attendait impatiemment ce moment. Hé, c'est un homme.

- A partir de maintenant, je ne suis plus ton employée.

Le contrat était terminé à ce qu’elle sache. Elle devrait peut-être songer à trouver un autre boulot. Reprendre le poste de serveuse? Hum, elle devrait y songer.

Mais qu'il arrête de parler de nourriture, ou l'estomac de Kurtis allait prendre la place de son cerveau et l'y diriger! Trop nul lorsqu'on y pense, d'avoir de quoi nourrir toute la ville et soi même ne pas pouvoir manger à sa faim. Lucy lui donna un précieux conseil, de ne pas abuser de l'alcool ce soir.

Oui madame.

Dit-il bien sagement, avec un sourire. Le verre toujours à la main cela dit. Il savait se tenir en société tout de même. Et il n'était pas non plus en période malheureuse qui justifierait une énième prise de boisson. Être bourré en public tout de même, devant ses employés, ça ne serait pas très bon du tout. Un patron alcoolo, on a vu mieux comme pub. En parlant de publicité, il est vrai que Lucy avait terminé son job la dedans.

Je sais tu ne l'es plus maintenant.

Est ce que ça allait changer quelque chose entre eux? A voir. En mieux il l'espérait cependant. Comment est ce que ça pourrait aller dans le mauvais sens d'ailleurs? En voilà une de bonne question. En mieux, ce sera par ce qu'ils n'auront pas le soucis d'entendre des mauvaises langues. Enfin, lui il s'en fichait légèrement, personne n'avait intérêt à le faire d'ailleurs. Cependant, les travaux de Lucy lui avaient ouvert les voies de la célébrité, c'était indéniable. Et pour cause :

Il est possible qu'Ed ait à te demander de présenter le parfum dans des soirées de temps à autre. Rien de bien compliqué encore.

Mais cette fois ci cela ne relevait plus de son job. Cependant, ce sera toujours une bonne rentrée d'argent pour la demoiselle. Pour une étudiante – ou comment se remmémorer ça flattait l'égo de Kurtis – ça doit être toujours ça de pris non? Surtout que ce n'était pas un salaire de serveuse de fast food. Au fait, maintenant que son boulot était tout de même terminé, elle comptait faire quelque chose? Pour ses études par exemple. Par ce que même si elle avait gagné de quoi se payer largement une autre année d'études, ça n'allait pas faire des petits, son argent.

Que comptes tu faire désormais?

Avait elle une idée en tête? Reprendre son job de serveuse dans ce misérable bar? Oh, ce serait triste. Elle méritait mieux. Par ce qu'il connaissait et avait entendu pas mal de gens dire qu'ils aimeraient beaucoup que Lucy pose pour eux. Même si elle comptait s'arrêter à ça, au moins qu'elle sache que dans les temps à venir elle aura quelques propositions de job :

Si tu ne sais pas trop, sache qu'il y a des marques qui aimeraient t'avoir comme mannequin.

Dans les vêtements ou les cosmétiques en tout genre. C'est Jimmy qui un jour était venu lui en parler. Le gus ayant bien sûr des relations avec d'autres photographes de la ville, il lui avait dit que certaines marques en voyant les clichés de la demoiselle s'étaient dit qu'elle serait parfaite. Certains voyaient en elle une belle carrière de mannequin. Pas celles qui défilent, les espèces de porte manteaux squelletiques. Non celles qui posaient pour des marques de vêtements, de cosmétiques. Les vraies femmes. Celles qui faisaient rêver. Hors, Kurtis était certainement le mieux placé ici pour le savoir! Cependant, il comprendait totalement qu'elle ne veuille pas continuer la dedans et ne la poussera pas. Il savait que son but était de devenir avocate et ne voulait pas l'en détourner pour autant. Simplement, elle avait l'occasion de vivre ce que beaucoup voulaient sans jamais y parvenir. Alors que elle, ça lui était tombé dessus, comme ça. Une petite chanceuse tout de même.

Brave Kurtis, il avait écouté ses conseils. En même temps, heureusement qu’il acceptait ce qu’elle venait de dire, parce que imaginez un instant, le patron d’une des boîtes les plus réputées dans le monde, bourré et faisant n’importe quoi –tels dessiner des smileys sur les vitres ou parler de poissons rouges avec conviction- devant tous ses employés. La catastrophe assurée. Et ça, ça ne manquerait pas de faire la une dans la presse à scandale, ça ne faisait aucun doute. Mais bon, Kurtis était adulte et responsable pas vrai? Pas besoin que Lucy lui fasse un cours de comment bien se tenir lors d’une soirée. Il en avait sûrement fait des centaines par rapport à elle. Mais bon, cet avertissement mis à part, ça ne faisait de mal à personne.

Et puis oui, maintenant elle n’était plus l’employée officielle de notre cher Jericho. A voir si ça allait changer quelque chose. Peut-être que ça le faisait mieux de se dire qu’elle sortait avec lui, mais qu’elle ne travaillait pas pour lui. Ou pas. Il y aurait toujours des idiots qui penseront qu’elle ne sort avec lui que pour son pognon. Ce qui serait tout à fait honorable de penser ce genre de chose. Mais non, Lucy ne sortait pas avec lui pour ça, loin de là. Et hein? Là qu’est-ce qu’il disait? Présenter le parfum? S’expliquer au grand public? Oui, disons que ce n’était pas la tasse de thé de la demoiselle. Que tous les yeux soient posés sur elle et qu’elle doit parler devant tout un public attentif. Mais si de l’argent était à la clé, comment refuser?

- Dès qu’il y a de l’argent en jeu, je suis partante.

N’oublions pas que la pauvre jeune femme avait des problèmes financiers. Même si maintenant avec le tournage publicitaire, elle avait gagné un très beau salaire, elle ne voulait pas perdre de vue tout le reste non plus. Et puis, comme il lui fallait un nouveau travail, voilà que ceci était le bienvenu. Et voilà que Kurtis posait la question. Qu’est-ce qu’elle allait faire maintenant?

- Très bonne question.

Retourner au bar? Tout compte fait… Non. Elle ne voulait pas du tout recroiser ce type qui la suivait partout et encore moins son patron un peu bizarre. Sans parler des clients grognons et pénibles, demandant des choses à tout bout de chant. Tout en réfléchissant à une réponse un peu plus correcte, elle but une nouvelle gorgée de champagne. Chose qu’elle n’aurait visiblement pas dû faire, car la proposition que sortit Kurtis manqua de l’étouffer.

- Comme mannequin?

Encore? Ils l’avaient déjà repérée? Punaise ça allait vite. Cette proposition était bien plus qu’alléchante, mais elle ne savait pas trop quoi y penser. Elle voulait plutôt se concentrer sur ses études, et si elle faisait ça à côté… La célébrité viendrait plus vite que prévu, ça c’était certain. Et il y avait encore et toujours de l’argent en jeu. Il fallait qu’elle réfléchisse.

- Je ne sais pas. Il faut que je…

- Lucy!

N’ayant pas pu terminer sa phrase, la jeune femme tourna les yeux vers la voix qui venait de l’interrompre involontairement. C’était Tom, un jeune styliste qui avait fait partit de la troupe pour la réalisation du parfum, avec qui elle avait eu le temps de sympathiser. Il arriva avec un grand sourire devant les deux jeunes gens, jeta un bref coup d’œil à Kurtis et porta son attention à Lucy :

- Tu vas bien?

Avant que la demoiselle ne puisse placer quoi que ce soit pour répondre à sa question, il ajouta rapidement :

- Ca te dit de danser? Je vous la pique rien qu'un instant Monsieur. Dit-il à l'attention du patron.

Danser? Un trop grand mot pour Lucy. D’ailleurs, elle n’avait même capté qu’il y avait de la musique, tellement elle était dans sa bulle en parlant avec Kurtis. Un peu déconcertée sur le coup, elle jeta un vague regard au PDG, essayant de voir sa réaction. Mais rapidement, elle reposa son regard sur le jeune Tom qui avait l’air d’attendre impatiemment sa réponse :

- Euh… oui d’accord.

Pourquoi refuser? Il avait été tellement gentil avec elle, et puis c’était une fête. Donc de ne pas danser avec des personnes, ce n’était pas normal. Et comme refuser, ce n’était pas dans la nature de la petite Lucy, alors c’était oui. Et puis, ce n’était que de la danse, hein? Elle n’allait pas demander l’autorisation à Kurtis tout de même? Mais comme elle avait toujours la coupe de champagne à la main, il fallait bien qu’elle la pose quelque part pour danser. Et comme le PDG était à sa disposition, tiens petit Jericho, cadeau! Jetant un dernier regard à ce dernier, elle prit la main que lui offrait Tom et s’en alla en sa compagnie sur la piste de danse. A voir quelle danse, ils danseront.

Kurtis eu un sourire franc à ses paroles. Qui ne serait pas partant à sourire pour un peu d'argent? Il faut dire ce qui est, c'est un job beaucoup plus facile à faire que d'autres. Elle n'était obligée en rien de faire quoi que ce soit. C'est sûr qu'il y avait pas mal d'argent à la clé, mais après, c'est elle qui décidait et personne d'autre non plus.

Après tu fais ce que tu veux.

Il la prévenait juste. Ils furent alors interrompus par un petit gringalet, venu parler à Lucy. L'inviter à danser. Pas besoin d'en dire plus. Kurtis fut alors tenté pendant un instant de prendre note de virer ce type dès qu'il fera un pet de travers. Par ce qu'il venait d'inviter SA copine à danser. La réaction de Kurtis? Oh et bien il n'avait fait qu'adresser un sourire à ce type et prendre gentiment la coupe de Lucy, tout en pensant qu'il allait le bouffer le petiot. Et pourtant, il ne pouvait même pas faire sa crise de jalousie si il le voulait. Non tout ce qu'il pouvait faire, c'était les regarder danser. Que la vie est pourrie des fois. Enfin, il n'eut pas le temps de se lamenter bien longtemps qu'on vint lui tenir compagnie :

Voilà une image très rare, tu permets que je prenne une photo? Kurtis qui ne discute avec personne, c'est tout de même inhabituel.

Ledit Kurtis tourna la tête vers la voix féminine. Valentine, l'une des employées de la boîte du parfum, la vice présidente à vrai dire. Une superbe blonde dans une robe rouge. Qui lui tournait autour depuis. Le genre de femmes qui aurait terminé dans son lit si ses pensées n'étaient pas occupées par une jeune femme en train de danser avec un autre. Quelle merde. Dire qu'il n'était pas tenté à aller reprendre sa belle d'une manière théâtrale serait un mensonge. Mais faisons bonne figure. Il adressa un sourire courtois à la jeune femme :

Valentine, que puis je pour toi?

Beaucoup. Mais je vois que l'ambiance est à la fête et que certains ont eu la bonne idée de danser. Qu'en dis tu?

Qu'ils ont eu une bonne idée. Que dis tu de les plagier ?

Elle acquiesça en souriant. Kurtis posa les coupes de champagnes sur la première table à sa portée avant de laisser Valentine prendre sa main pour se diriger vers les autres danseurs. Voilà une des raisons pour lesquelles elle lui tournait encore autour, il ne faisait pas d'efforts pour la repousser. Sans lui donner de faux espoirs. Il était hors de question pour Kurtis de rester sur la touche alors que Lucy s'amusait. Et puis, pour le grand monde, ils n'étaient pas ensembles, maintenons l'illusion. C'est justement le job de Kurtis. Ça tombe bien. Donnons d'ailleurs à Valentine l'illusion qu'il s'intéressait vraiment à elle. Enfin, elle le précéda :

Alors, toujours personne dans ta vie? Aucune femme qui n'a su retenir ton attention plus qu'une autre?

C'est fort possible.

Lui dit il en souriant. Vous pariez combien qu'elle pensait qu'il parlait d'elle? Alors qu'en fait, il pensait à la jolie demoiselle qui dansait avec un styliste non loin d'eux? La femme à laquelle il se faisait violence pour ne pas lui jeter des coups d'oils de temps à autre? C'était difficile d'ailleurs. Non pas qu'il ne lui faisait pas confiance ou qu'il était jaloux, c'est seulement pour savoir si il devait penser à saquer ce type. Le pauvre, il n'a rien demandé en plus. Même si pour le moment – seulement – il était sage et ne faisait que lancer la discussion :

Tu pense mettre un terme à ta carrière prometteuse de mannequin ou tu va continuer à nous faire rêver?

Heureusement que Kurtis ne pouvait rien entendre …

Danser, ce n’était pas vraiment la tasse de thé de la demoiselle. Avec en plus, ses talons hauts, on va dire qu’elle n’avait pas trop l’habitude. Mais elle n’allait pas refuser la danse au jeune Tom tout de même, ce n’était pas dans ses principes. Alors elle laissa Kurtis seul, pour prendre la main du jeune styliste. A vrai dire, elle aurait largement préféré danser avec le PDG, mais comme il ne fallait pas éveiller les soupçons… Arrivés sur la piste de danse, Tom ne fit pas prier pour prendre Lucy par la taille et commencer à bouger au rythme de la musique. La jeune femme ne broncha pas et suivit tranquillement ses pas. Bon pour l’instant, elle ne se débrouillait pas si mal que ça. Sauf que son attention n’était pas portée au pauvre Tom qui se trouvait tout près d’elle. Non, c’était plutôt au Kurtis qu’elle avait laissé seul. Enfin… Pas si seul que ça maintenant. Non, il était accompagné d’une très belle blonde. Blonde qui avait l’air plutôt intéressée vu le sourire qu’elle lui jetait. Jalouse, Lucy? Non bien sûr que non, c’était juste que cette blonde était élégante et plutôt l’âge de Kurtis. La femme parfaite pour lui? Et voilà qu’il lui prenait la main et les rejoignait sur la piste de danse. Génial, pour le bonheur de tous. Ils avaient l’air assez proches quand même eux deux…

Trêve de plaisanteries. Tom était en train de lui parler. Il avait dû remarquer qu’elle ne s’intéressait pas trop à lui pour l’instant, le pauvre. Espérons juste qu’il ne se soit pas aperçu que la source de cette inattention était Kurtis Jericho. Si elle allait mettre un terme à tout ça? Tout le monde voulait qu’elle continue dans ce domaine ou quoi? Continuant de tournoyer autour de la piste, elle répondit en haussant les épaules :

- Je ne sais pas, je ne me suis pas encore décidée. Et puis, vous faire rêver c’est un peu fort comme expression!

Dit-elle avec un sourire, en posant son regard sur lui. C’est vrai, déjà qu’elle manquait d’assurance, l’expression faire rêver c’était un peu trop non? Mais vu la tête que lui faisait Tom, il n’avait pas exagéré du tout :

- Oh non, loin de là.

Lucy ne sut pas si c’était un effet de son imagination, mais l’étreinte de Tom se resserra autour d’elle. Lucy lui octroya un petit sourire timide, puis se remit à chercher des yeux Kurtis. Ah il était là, toujours en train de danser avec la belle blonde. Lucy non plus n’entendait rien à ce qu’ils disaient, mais ils avaient l’air de plutôt bien s’amuser. Et puis oh, quand allait se terminer cette musique que Tom puisse la lâcher? Ah bah non, il avait décidé de ne pas la laisser partir parce qu’il se rapprochait un peu plus d’elle à présent.

- Tu es très douée, c’est rare les jeunes femmes comme toi.

Oh oh oh, minute jeune homme! Il continuait à s’approcher là. Oui le pauvre n’était pas censée savoir qu’elle était avec quelqu’un et encore moins avec son patron. Il fallait qu’elle agisse là, il s’était sûrement fait de mauvaises idées, elle se montrait tellement gentille la petite Lucy. Mais là, elle fallait qu’elle y mette un point final. Elle lâcha les mains de son compagnon de danse puis dit d’un ton un peu embarrassé :

- Euh, je vais aller me rafraîchir un peu.

Premier truc qui lui était venu à la tête. Pas comme ces autres femmes qui auraient sortit je vais me repoudrer le nez. Non, ça ne lui ressemblait pas. Elle quitta donc la piste de danse, laissant Tom en plan au milieu. Elle passa à côté de Kurtis, et elle ne manqua pas de lui jeter un coup d’œil ainsi qu’à la blonde qui ne se dérangeait pas pour lui faire les yeux doux. Sans rien dire, elle se dirigea vers la table où elle avait vu Kurtis poser les coupes de champagne. Elle en attrapa une, ne sachant pas su c’était celle de Kurtis ou la sienne, et la bu d’un trait. Cette idée de relation cachée se révélait assez compliquée à vrai dire. Et Tom qui revenait à l’assaut… Il n’allait pas lâcher l’affaire celui-là!

La discussion pencha plus vers la drague qu'autre chose. Enfin le plan drague. N'importe qui à la place de Kurtis aurait bien compris qu'elle lui faisait des avances. C'est nul la vie de temps à autre. Il pouvait avoir ce qu'il voulait, mais danser avec sa petite amie cachée, non. Quelle joie!

Il faudrait qu'on aille boire un verre un de ces quatres.

Kurtis se contenta de lui sourire. Il n'allait pas lui dire oui, ni non. Et le miracle eu lieu. Pour une raison inconnue, sûrement par ce qu'elle en avait marre de danser avec lui. En tout cas Lucy mit fin à la danse et quitta la piste. Il n'en fallait pas plus à Kurtis pour se décider d'en faire de même. Elle est bien sympa, mais la Valentine, il s'en fiche royalement. Il déssera son étreinte de Valentine et, tout de même, lui fit un baise main.

Ma chère ce fut un plaisir.

Déjà?

Vous n'êtes pas la seule femme de la soirée.

Il était tenté de dire : vous n'êtez pas la femme de la soirée, mais ce serait trop en dire. Sur ce il la laissa en plan sur la piste de danse tandis qu'il cherchait Lucy du regard. Elle était la ou il avait posé les coupes de champagne. Bien, allons -y ! Alors qu'il s'approchait d'elle, il vit le petit Tom en faire de même d'un pas décidé. Non, mais il avait fumé quoi le petit? Il avait craqué son slip la! Il le voyait bien venir avec ses gros sabots! Il voulait tout simplement, peut être pas une autre danse, mais passer du tems avec elle. C'était sans compter sur lui. Vous vous doutez bien que, lorsque Kurtis veut quelque chose, il l'a. Même si dans un sens, il l'a déjà. Donc, le petit Tom, il est gentil, mais la, il va se faire foutre. Raison pour laquelle Kurtis lui barra le passage en lui passant sous le nez :

Pardon je passe.

Lui dit-il d'un air indifférent. Genre : je suis plus important alors casse toi. Après lui avoir passé sous le nez il se dirigea vers Lucy. Passant dans son dos, il s'offrit même le luxe de passer sa main discrètement dans le dos.

Une si jolie demoiselle ne devrait pas rester seule.

Comme si il ne n'avait jamais vue, comme si il ne la connaissait pas. Comme si il la draguait. Comme s'ils n'étaient pas ensembles. Il se déplaca à coté d'elle et lui adressa un sourire :

Vous dansez?

Il n'y a pas de raison pour qu'ils ne dansent pas d'ailleurs. Ce ne serait pas la première fois qu'il invite une employée à danser. Puisque Kurtis normalement ne sortait pas avec ses employées. Mais Lucy, elle ne l'était plus maintenant de tout de façon. Non?

A moins que tu ne préfère vider toutes les coupes de champagne.

A chacun son tour de rentrer bourré à la maison! Enfin, à la maison, chez Kurtis. Bien que Lucy y vivait. Enfin, ne nous embrouillons pas plus que ça! Donc au choix : elle dansait avec lui, ou bien elle restait la à boire avec Tom qui n'attendais qu'une chose : que le patron aille voir ailleurs si il y étais. La, il rêvait le petit. Un type comme Kurtis qui est un homme à femme ne laissera jamais sa petite amie se faire harceler par qui que ce soit. Ou draguer. Et ça lui évitera de devoir remballer toutes les femmes de la soirée qu'il aurait dragué lui normalement. Bref, même si ils jouaient les célibataires, ça ne l'empêchait pas de l'inviter à danser.

Peut-être que la relation cachée n’était pas une si bonne idée en fait. Parce qui si les deux faisaient comme s’ils étaient célibataires, il y avait des personnes qui allaient sûrement sauter sur l’occasion. Comme la blondasse ou le jeune styliste. Oui, c’était à ça qu’elle pensait pendant qu’elle vidait la coupe de champagne d’un trait. Et surtout avant que quelqu’un ne lui passe la main dans le dos. Sous l’effet, Lucy eut un frisson. Non ce n’était tout de même pas Tom qui revenait à l’attaque? Et en plus, il osait un truc de ce genre? Non, s’en était trop. Avant que la demoiselle ne puisse se retourner et riposter (gentiment, cela va de soi), elle entendit la voix. Cette voix qui n’était pas celle du jeune Tom mais celle de Kurtis. Ah, il avait abandonné sa cavalière lui aussi? Elle se retourna et lui fit face. Encore danser? Bon, c’était bien parce que c’était lui hein. Et avec ce sourire aimable, comment refuser?

- Bien sûr.

Dit-elle en lui rendant son sourire. Si elle allait continuer à boire des verres? Mais elle n’était pas comme lui quand même. Elle n’allait pas rentrer bourrée comme lui avait si bien fait la dernière fois.

- Non, je préfère danser avec mon ex-patron.

Pour illustrer ses propos, elle prit elle-même la main de Kurtis et l’entraîna à nouveau sur la piste de danse. Tout cela sous les yeux étonnés du pauvre Tom qui avait visiblement l’air de ne rien comprendre à ce qu’il se passait. Ils passèrent également à côté de la belle et grande blonde qui, à présent, jetait des coups d’œil douteux à la petite Lucy. Et alors, ils avaient bien le droit de danser non? Et puis comme l’avait dit Lucy, ils ne travaillaient plus ensemble. Alors pourquoi se priver? Du moment qu’ils ne se mettaient pas à s’embrasser en plein milieu de la salle de fête. Tout se passerait bien. Arrivés en fin au centre de la piste, Lucy se laissa guidée par son cavalier.

- Alors, elle te plaisait la blonde?

Oui parce qu’elle était belle, grande, élégante. Et surtout, elle avait son âge à Kurtis. Ce n’était pas une jeunette comme elle, une pauvre étudiante. Cette femme blonde convenait mieux au PDG. Enfin, ceci étant le point de vu de la demoiselle bien sûr.

- Parce que elle, elle avait l’air de bien t’apprécier.

Oh oui, et vas-y que je te fais des sourires et vas-y que je te fais les yeux doux. Elle voulait à tout prix se retrouver dans son lit ou quoi? Ou c’était pour son fric? Choses que Lucy n’avait jamais voulues pour l’instant : ni le fric, ni le lit. Enfin le lit… Bon ce n’était pas le sujet puisqu’ils étaient en train de tournoyer sur la piste. Et pendant qu’ils faisaient le tour, Lucy croisa le regard de Jimmy qui était un peu plus loin et qui lui faisait un énorme sourire en lui levant les pouces. Qu’est-ce qu’il était drôle celui-là. En tout cas, il était moins chiant que le pauvre Tom et la blonde qui à présent s’étaient mis à parler ensemble tout en les observant. Mais elle s’en foutait. Elle s’en foutait parce qu’elle était là, maintenant avec Kurtis. Ce qui la désolait un peu, c’est qu’elle ne puisse rien faire. Aucune marque d’affection, rien. Et pourtant ils étaient près l’un de l’autre.

- Ca va, tu tiens le coup?

Dit-elle avec un petit sourire en coin. Elle parlait bien sûr de ses hormones qui devaient bouillir non? Non, elle blaguait. Elle espérait juste que personne ne soit en train de les écouter, car ça pouvait se révéler étrange. Et puis s’il ne tenait pas le coup, ils pourraient s’éclipser quelques instants… Limite on pourrait se croire dans un film d’amour interdit. Non ce n’était pas Roméo et Juliette, mais Kurtis et Lucy.

Kurtis lui adressa un sourire qu'il s'efforça de ne pas rendre trop éblouissant de bonheur lorsqu'elle accepta son invitation à danser. Il ne se fit pas prier pour aller sur la piste de danse avec elle et commencer à danser, en tout bien tout honneur. C'est sûr que danser était mieux que de picoler. Et c'est lui qui disait ça ! Si elle lui plaisait? La blonde? Quelle blonde? Ah Valentine! Il se contenta d'hausser évasivement les épaules. Il ne savait pas trop en fait. Elle faisait partie de celles qu'il aurait sûrement charmé et ramené dans son lit le soir. Oh par contre, il avait bien remarqué son petit manège.

Oui j'ai vu ça. On ne pouvait pas dire qu'elle était particulièrement discrète.

Le manque de tact est parfois exaspérant. Mais ce n'était pas son soucis, elle faisait ce qu'elle voulait il s'en fichait. Savoir qu'elle avait des vues sur lui – ou son portemonnaie – lui était bien égal. Elle ne l'intéressait tout bonnement pas. La seule qui l'intéressait était celle avec qui il était en train de danser. Oui c'est mignon. C'est aussi par ce que Lucy a le chic pour se faire désirer, et ce en beauté. Sans lui dire quand, elle réussisait à le maintenir en haleine et mentalement, c'était lui qui était à ses pieds. Qu'est ce qu'on ne ferait pas sérieux ! S'il tenait le coup? Elle en avait de bonnes la Lucy!

Ais je vraiment le choix ?

Lui dit il en lui rendant son sourire en coin. Non bien sûr que non, il n'avait pas le choix. C'était mademoiselle qui décidait ou, quand et comment. Bien que pour le comment … Bref, non, il n'avait pas son mot à dire. Il devait prendre son mal en patience. Tant pour l'embrasser, de suite que pour d'autres choses en fait.

Mais tu n'as pas trop à t'en faire pour moi. Je suis un grand garçon après tout. Non?

Bien oui, Kurtis n'était plus un adolescent qui découvre ces choses la. Qu'est ce que c'était que d'embrasser la fille avec laquelle on sortait et plus si affinités. Même si elle faisait sans aucun doute référence au fait qu'ils n'avait rien fait de concret depuis. Il était un grand garçon raisonnable au possible qui savait se maintenir mine de rien. Ceci dit, il n'empêche qu'il la désirait toujours. Il faudrait être tout bonnement dingue ou complétement gay pour ne pas avoir envie d'elle. En plus d'être magnifique, elle était une vraie crème. Une crème avec son caractère il n'empêche. Il savait qu'elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds derrière ses airs de petite fille timide. Peut être était ce cela qui la rendait si attirante? Le tout? Après on ne pouvait pas dire que ça ne marchait pas sa technique de retarder ce moment, à quand elle le voudra. Puisqu'ils étaient toujours ensemble. Enfin, aucun soucis à avoir pour lui.

Je saurais ….

Il resserra doucement son étreinte autour de la taille de la jeune femme, la rapprochant de lui, se penchant très légèrement vers elle, résistant à l'envie de l'embrasser. C'était très tentant. Ne dit on pas que la femme est la tentatrice par excellence? En regardant ses lèvres rouges, faites pour recevoir des baisers, il se dit que c'était terriblement vrai. Qu'il aurait aimé l'embrasser, la, maintenant! Mais, ils s'étaient mis d'accord. Personne ne doit rien savoir de ça. Histoire de préserver la jeune femme de commérages inutiles et blessants. Et qu'on leur foute la paix. Il ne l'embrassa pas. Il se contenta d'ajouter à voix basse :

Etre très patient.

Avec un clin d'œil complice. Puis il reprit la danse comme si de rien n'était. Personne ne devait se douter de quoi que ce soit. Après ce n'était pas compliqué, ce n'est pas comme si Kurtis avait été un timide n'osant parler à aucune femme. Pour une fois ça lui facilitait les choses, ce sous un autre angle.

Et toi il te plaisait le petit Tom? Par ce que lui, il avait l'air de bien t'apprécier.

Oui il venait de plagier les paroles de Lucy. Non pas sans raison, par ce que Tom avait visiblement des intentions moins anodines qu'une simple danse avec elle. Qu'il se rassure le petit Tom. Ses tentatives ne pourrons êtres vouées à un échec étant donné que Kurtis ne le laissera pas faire. Tout simplement.

Ca on pouvait le dire que la blonde ne s’était pas montrée discrète. Avec tous ses sourires au possible, tous ses yeux doux et même si Lucy n’avait pas entendu un mot de leur conversation, elle se doutait bien que la blonde ne s’était pas faite priée pour glisser quelques sous-entendus par-ci, par-là. Histoire que Kurtis tombe sous son charme quoi. Mais malgré que cette femme soit belle et use de tous ces charmes, le patron avait gardé la tête froide et s’était même débarrassé d’elle avec brio. Tout ça pour se retrouver avec la petite Lucy. Si ce n’est pas beau tout ça. Surtout que si on proposait à un homme de choisir entre cette grande et blonde sexy à souhait et la petite Lucy qui manque de confiance en elle, le choix était vite réglé. Mais elle ne plaignait en aucun cas la décision de Kurtis, elle n’était pas folle. Car maintenant, elle se trouvait là sur la piste de danse, avec lui. Et tout ça sans pouvoir montrer nulle marque d’affection entre les deux jeunes gens. Et c’est ce qui tracassait la jeune femme. Enfin, elle se posait plutôt la question vis-à-vis de son compagnon. C’était un homme, et ces hommes ont des besoins. Et puis, s’il avait le choix? Pas trop non. En fait, c’était plutôt Lucy qui avait imposé le fait qu’ils restent discrets sur cette relation. Sur le coup, elle n’avait pas trop tenu compte de l’opinion de Kurtis qui, certes, avait accepté sans broncher. Ca c’était une chose. Mais le fait qu’elle le maintienne un peu éloigné d’elle du point de vue physique, ça devait peut-être être dur pour lui. A sa remarque, elle soupira :

- Oui, je sais. Mais j’ai l’impression de… te priver de quelque chose.

Quelque chose qui, avant qu’elle débarque dans sa vie, devait se passer tous les soirs dans l’appartement Jericho. Non sérieusement, c’est la vie, c’est comme ça. Et après le fait que Lucy rejette toujours la faute sur elle, c’était bien dans son caractère. Parce que, ne pensez pas à mal mais, la jeune femme aussi désirait le PDG. Sauf que son manque de confiance en elle la gagnait plus vite que prévu. Pleins de questions tournaient dans sa tête : comment passer après de nombreuses femmes, et surtout avec son âge si jeune… Enfin bref, ça la tracassait plus qu’autre chose. Et tellement ça la tracassait, elle n’avait même pas capté qu’ils –ou plutôt Kurtis- avaient momentanément arrêté de danser et que Kurtis s’approchait d’elle. Euh, avait-elle raté un épisode? Mais juste le fait qu’il resserre son étreinte autour d’elle et qu’il soit légèrement plus près, son souffle se retint. Elle le fixait juste, attendant ce qu’il allait bien pouvoir faire. Mais en fait, rien du tout, il dit juste qu’il fallait qu’il se montre patient et il s’éloigna d’elle pour reprendre la danse de plus belle alors qu’elle ne lui répondit juste par un petit sourire. Il faisait tout pour qu’elle cède ou quoi? Lui aussi jouait avec ses pouvoirs de séducteur là. Bon et puis, ils verront bien quand ça arrivera. Et voilà que maintenant Kurtis lui reposait la question à l’envers. La même question qu’elle avait posée avec la blonde sauf que c’était le tour du jeune Tom d’en faire les frais.

- Oh il est gentil…

Mais non, pas plus que ça. C’est vrai qu’il était jeune, tout comme elle, ils avaient bien sympathisés et tout. Mais juste le fait qu’il s’approche un peu trop de la petite Lucy, ça avait suffit à ce qu’elle se montre plus distante envers lui. Et ça avait marché pour l’instant, vu qu’il n’avait pas refait surface. Etait-ce parce Kurtis l’avait devancé? Sûrement. En tout cas, elle ne voulait pas avoir Tom, mais Kurtis.

- Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas réciproque.

Inutile de lui dire qu’il avait failli l’embrasser non? Lucy ne savait pas encore à quel point Kurtis pouvait aller s’il était jaloux, mais si elle en connaissait bien les hommes, ça virait vite aux poings et au pétage de câbles ces histoires là. Entre temps, la musique sur laquelle ils dansaient venait de se terminer, mais une autre enchaînait. A moins qu’ils ne veuillent danser jusqu’à la fin de la soirée, Lucy ne voyait pas l’utilité de rester sur la piste même si c’était agréable de danser avec son copain. Elle lâcha donc Kurtis puis lui dit d’une petite voix :

- Je vais aller prendre l’air.

Parce que mine de rien, il faisait chaud par ici. Et puis, s’ils restaient toute la soirée collés ensemble, ça éveillerait quelques soupçons non? Autant jouer le jeu jusqu’au bout alors. Adressant un dernier sourire au PDG, Lucy quitta la piste de danse pour se diriger vers la seule sortie possible. Oui, elle irait prendre l’air en dehors de l’entreprise, ça lui ferait du bien. Sauf qu’elle n’avait pas remarqué que Tom aussi l’avait vue quitté Kurtis. Et que résultat, maintenant il la suivait. Vraiment collant le type.

Le priver de quelque chose hein? On se demandait bien quoi ! Oh allez, après, c'est sûr que d'un coté c'était déstabilisant pour lui qui toutes les semaines voyait quelqu'un d'autre ou plus encore, que de soudainement se faire ceinture! Il devait y avoir une partie de son corps qui ne comprenait plus trop le délire. D'un autre coté, il était humain, et savait se retenir. Il n'était pas un animal non plus. Et n'était pas un obsédé non plus. Oh Tom était gentil alors? Ce n'était pas lui qui dirait le contraire. Et ce n'était pas réciproque?

Mais je ne m'inquiète pas voyons.

Lui dit il calmement. Celui qui devait craindre même si il l'ignorait, c'était le petit Tom ! Non il n'allait pas le virer par ce qu'il tournait autour d'elle. Ce serait stupide, par ce qu'en plus le pauvre ne savait pas pour eux. S'il le savait ce serait autre chose. Et puis, il faisait tout de même confiance à Lucy pour ça. Il l'hébergeait depuis un bon moment maintenant et étaient ensemble également. C'était le moins qu'il puisse faire, lui faire confiance. Non? Toutes les chansons ont une fin et toutes les danses également, comme celle de Lucy et Kurtis. Bien, qu'elle aille donc prendre l'air si elle le souhaite. Il se contenta d'hocher la tête. Kurtis ne pouvait pas non plus passer la soirée entière avec elle, le fait est qu'ils sont censés ne pas être ensemble. Quelle vie... Et par ce qu'on vint lui parler à ce moment, il ne remarqua pas Tom qui se dirigeait gaiement vers Lucy, afin de la rejoindre à l'extérieur. Et faire genre ils se croisaient la par hasard :

Tiens, les grands esprits se rencontrent à ce que je vois !

Genre il était sortit par ce qu'il en avait envie et non pas pour suivre Lucy. Cela dit, il lui adressait son plus beau sourire. Il avait beau être du genre pot de colle, il n'empêche qu'il était du genre super gentil. Il avait eu tout simplement eu un coup de cœur pour elle.

J'ai cru que je n'aurais pas pu venir vers toi de la soirée, j'avais peur que le patron n'ait jeté son dévolu sur toi.

Dit-il avec un sourire un peu timide. Il n'imaginait pas qu'il venait de parler d'un sujet un peu spécial pour les deux amants … enfin, pour le couple secret du moment. De son coté, Kurtis passait de personnes en personnes, de sujets en sujets, et tentait de se rapprocher du buffet comme il le pouvait. C'était son but ultime pour le moment. Remplir un peu son estomac pour le calmer. Par ce que ce ne sont pas les coupes de champagnes qui allaient faire ça! Donc après avoir terminé une discussion il faisait deux pas vers le buffet, échangeait deux mots avec quelqu'un, et ainsi de suite jusqu'à arriver à son but ultime. Ah petits fours et amuses gueule venez donc voir papa ! Pour le coup, Kurtis se sentait comme un gamin qui entrait dans un magasin de bonbons. Sauf que la, c'était son estomac qui le rappelait réellement à l'ordre. Aller, maintenant qu'on y est, ne nous faisons pas prier. A peine eut il mis en bouche l'un des amuse gueule, et à peine eut il eu la satisfaction de pouvoir manger quelque chose qu'il entendit une femme lui dire :

Kurtis, mon cher ami, tu sais que ça fait grossir ce genre de choses?

Retenez le ou il allait tuer quelqu'un ! Et ce quelqu'un, c'était Valentine. Ça fait grossir, sûrement, mais lorsqu'on a l'estomac qui vous dit d'en manger, c'est autre chose. Ce n'était pas question de gourmandise mais de survie, nuance. Avalant son toast il se tourna vers Valentine, l'air décontracté comme toujours, tandis qu'elle regardait autour d'eux, avant de le regarder lui :

Alors, elle n'est plus la ta petite amie?

Laquelle?

Celle avec qui tu dansais tout à l'heure, Lucy.

Elle n'est pas ma petite amie.

Il lui arrivait de mentir, mais cette fois ci plus que d'autre, ça lui fit de la peine d'avoir à le faire. Par ce qu'il aurait préféré lui dire que oui, elle l'était. Il aurait bien aimé lui clouer le bec. Il aurait bien aimé qu'elle arrête ses œillades et ses sous entendus. Il aurait bien aimé pouvoir embrasser sa petite amie tout à l'heure sur la piste. Il aurait aussi bien aimé manger un truc plus consistant que ces petits fours, cependant très bons.

Pourtant, tu m'a bien laissée en plan pour aller tournoyer avec elle.

Il ignorait si elle avait quelconque soupçons, mais, ne voulant pas décevoir Lucy, il préféra écarter tout risque possible. Alors il fit la première chose qu'il aurait fait si il n'était pas avec elle, soit, lui adresser l'un de ses plus beau sourires et de s'approcher d'elle, tout en la déshabillant du regard. Des fois il se disait qu'il aurait dû être comédien. Il passa alors sa main à la taille de la demoiselle et lui demanda :

Serait ce de la jalousie que je vois la?

Le fait de faire de l'œil à la demoiselle était le meilleur moyen qu'il ait sous la main pour qu'elle lui foute la paix avec ses questions sur Lucy. Au moins ça semblait marcher, puisqu'elle lui adressa un sourire tandis que ses joues se teintaient légèrement. Il pariait que son pouls était plus rapide également et qu'elle s'imaginait déjà …. bref.

Ce n’est qu’arrivée à l’extérieur du bâtiment que Lucy se rendit compte qu’elle avait été suivie par quelqu’un. Tom, plus précisément. Le pauvre, il espérait toujours quelque chose d’elle ou quoi? Parce que la façon dont il l’aborda, genre on se retrouve par hasard, c’était un peu du déjà vu. Mais bon, puisqu’il voulait discuter le petiot, faisons lui plaisir. Elle n’aimait pas décevoir les personnes, alors soit, elle allait parler avec Tom. Mais rien de plus. Ce n’était pas parce qu’elle était dehors toute seule avec lui, et que Kurtis n’était pas là, qu’elle allait tenter quelque chose. En plus comment refuser de lui parler avec son sourire là.

- Et bien oui apparemment, on se croise beaucoup ce soir!

Trop à son goût, mais n’allons pas dire ça au pauvre Tom. Et puis voilà qu’il faisait son timide. Elle le voyait bien parce qu’elle aussi quand elle faisait sa grande timide, elle adoptait ce genre de sourire. Il avait vraiment craqué pour elle ou quoi? Et voilà qu’il se mettait à parler de Kurtis. Hum, espérons qu’il n’ait rien remarqué. En ravalant sa salive d’un coup, elle répondit :

- Oh non, ne t’inquiète pas. N’oublie pas que c’est lui qui m’a déniché, donc nous avons un certain…lien.

Dit-elle en terminant la phrase avec un grand sourire, essayant de cacher au mieux son demi-mensonge. Espérons juste que rien ne trahisse ce qu’elle venait de dire. Elle n’était pas trop douée pour mentir, et ce n’était pas aujourd’hui que tout allait changer. Et voici Tom qui attaque une nouvelle fois en s’approchant d’elle. Non, il n’allait pas lui refaire le coup quand même?

- Oui et heureusement qu’il t’a trouvée sinon je n’aurai jamais pu te rencontrer.

- Exactement.

- Tu sais Lucy…

Oh non, il hésitait. Ca c’était mauvais signe. Ca voulait dire qu’il s’apprêtait à dire quelque chose d’important mais qu’il ne savait pas comment le formuler. Peut-être qu’il était temps qu’elle remonte à la fête, elle avait assez prit l’air non? Et bah non, Tom finissait déjà sa phrase :

- Voilà, tu me plais beaucoup. Et je voulais m’excuser pour tout à l’heure, si je me suis montré trop direct…

Et voilà, bingo. Tout ce qu’elle redoutait. Comment lui dire maintenant qu’en fait-elle ne pouvait pas être avec lui car elle avait déjà quelqu’un d’autre. Ah mais non mince, il n’était pas censé savoir! Lucy se mordit la joue inférieure, essayant de trouver une réponse possible pendant que Tom attendait patiemment devant elle :

- Ecoute Tom, je suis désolée mais… je ne peux pas te donner une réponse dans l’immédiat.

- Tu dois réfléchir, je comprends.

Dans quel truc, elle s’était embarquée sérieusement. Maintenant, elle lui donnait encore plus de faux espoirs. Le pauvre, il était à plaindre. Elle hocha rapidement la tête, puis d’un petit sourire elle lui fit signe qu’elle devait remonter à la fête. Ô grand heureusement, Tom resta un peu plus longtemps à l’extérieur. Maintenant qu’il avait presque eu ce qu’il voulait, il la laisserait sûrement un peu plus tranquille. Pendant qu’elle montait les escaliers, Lucy se demandait si elle devait en parler à Kurtis. Peut-être pour lui dire que leur relation secrète devenait de plus en plus compliquée. Enfin bref, elle verrait bien dès qu’elle le verra. Arrivée à destination, elle poussa la porte de la salle et y entra, cherchant son ex patron des yeux. Dès qu’elle le trouva, son ventre se contracta. Il était en train d’enlacer –et pas à moitié- la blonde de tout à l’heure. Son souffle se fit saccadé, et elle restait complètement paralysée devant ce qu’elle était en train de voir. Alors dès qu’elle avait le dos tourné, il se permettait de prendre une femme dans les bras hein? Elle sentit une boule monter dans sa gorge. Non, pas ici, pas devant toutes ces personnes. Elle devait aller aux toilettes, sauf que les seules toilettes ouvertes dans l’entreprise à cette heure-ci étaient celles qui se trouvaient à l’autre bout de la salle. Autant dire qu’elle devait toute la traverser et donc passer devant Kurtis et l’autre blondasse. Maintenant qu’elle y pensait, c’était un sacré beau parleur celui-là. Sentant ses yeux piquer, elle n’hésita pas et traversa la salle à grand pas. Quand elle arriva à leur hauteur, elle ne manqua pas de jeter un regard discret à la blonde qui avait l’air toute chose. Sans blague. Elle continua sa trajectoire, heureusement que personne ne lui adressa la parole, car elle arriva bien assez tôt dans les toilettes –qui étaient mixtes-. Encore plus de chance, il n’y avait personne. Fort heureusement, car Lucy sentait déjà des larmes tomber. Franchement, elle s’était bien faite avoir.

En fait c'était bidon de faire croire quelque chose à une femme qui vous voudrait pour elle. Un beau sourire et de belles paroles, et c'était dans la poche. Tu m'étonne qu'après il y ait des abrutis qui en profitent. Même si Kurtis avait l'impression d'en faire partie... Bref, Valentine était donc aux anges. Et pour cause, Kurtis lui adressait son plus beau sourire colgate! On la comprendra.

Alors plus question de me laisser en plan?

Il se rapprocha d'elle et lui glissa à l'oreille :

Si. Toute la soirée, et à partir de maintenant.

Sans même prendre la peine de voir la tronche qu'elle tirait, il la relâcha et alla voir ailleurs si il y était. Et voilà, un bon vent c'est bien mieux ainsi! Comme ça, elle arrêtera de lui tourner autour et il n'aura pas besoin de chercher des excuses bidons toute la soirée. Et il aura la conscience un peu tranquille. Great. Ainsi donc, il pu aller discuter avec quelqu'un d'autre sans pour autant penser que cette personne aurait des arrières pensées. A moins que le type en face de lui soit gay et que sa femme ne soit qu'un leurre. Ce dont il doutait fort. Enfin bon! Mais dites moi, c'est qu'il ne voyait pas Lucy dans les parages ! Et ce depuis un moment en fait … Cinq minutes mais tout de même! Il scruta la pièce du regard pour pouvoir la trouver. Il vit Tom un peu plus loin, mais pas collé à ses basks. Il voyait tous les invités mais aucune trace d'elle! Nom de nom! Ou était elle passée ? C'était à s'en arracher les cheveux ! Quoique non, il n'avait pas de problèmes capillaires il n'allait pas commencer maintenant. Non, il ne la voyait nulle part, et ne voulant pas non plus ressembler à un chien cherchant son maître avec désespoir, il préféra demander. Il s'approcha de quelqu'un au hasard, un responsable de communication et autre trucs chiants, pour le lui demander :

Excusez moi, vous n'auriez pas vu Lucy par hasard ?

Lucy ? Oh oui elle se dirigeait par la il y a un moment.

Dit-il en lui indiquant le chemin. Kurtis le remercia et suivit ses indications. Connaissant les locaux par cœur, il visualisa mentalement le plan des lieux. Qu'y avait il la bas pour que Lucy aille depuis un moment ? Les toilettes. Elle n'était pas malade au moins ? Mangé ou bu un truc qu'elle n'aurait pas supporté? Pourtant, Kurtis avait fait le tour des petits fours et des boissons et il pétait la forme ! Façon de parler bien sûr. Il se tenait devant la porte qui menait aux toilettes, et la poussa en découvrant quelqu'un derrière celle ci :

Lucy ?

Oui c'était elle, aucun doute la dessus. Elle était de dos, mais c'était elle. Les courbes de ce corps qu'il aimerait enlacer, ces cheveux dans lesquels il aimerait y perdre ses doigts … bref passons, et ne nous échauffons pas. Même si ils étaient seuls, il suffisait que quelqu'un ait envie de venir ici pour les trouver dans une bien fâcheuse posture, cela bousillerait immédiatement leurs efforts pour rester discrets. Nous disions donc !

Est ce que ça va?

Il ne l'avait pas vue depuis qu'elle était sortie tout à l'heure prendre l'air, alors forcément il se demandait ce qui se passait. Rien de grave il espérait. Elle était peut être effectivement malade? Ce serait bien dommage ça.

Comment avait-elle pu se montrer aussi naïve franchement? En plus tout le monde le savait, Kurtis Jericho ou l’homme à femmes. Sérieusement, elle se trouvait complètement idiote maintenant. Elle l’avait surpris enlaçant la blondasse de tout à l’heure. Et comment dire? Cette dernière s’était montrée plutôt assez contente de l’attention que lui portait le patron. Et ça se comprenait presque. Et puis qui n’aurait pas résisté à l’appel d’une belle blonde, grande, sexy à souhait et moulée dans un robe rouge. N’importe quel homme aurait craqué. Et dans ce cas là, c’était notre ami Kurtis. Et il avait craqué en plein public, comme s’il n’en avait rien à faire. Comme s’il avait oublié qu’il était avec quelqu’un. Oui, il avait approché cette femme dans la salle où se déroulait la soirée. En public. Donc Lucy l’avait surpris en bonne position. Et résultat, elle était là dans les toilettes à lâcher quelques larmes. Bon ce n’était pas une rafale de larmes non plus, mais juste deux ou trois qui compensaient ce qu’elle ressentait en ce moment même. Heureusement qu’il n’y avait personne là où elle se trouvait. Si quelqu’un surprenait la reine de la soirée à pleurer dans les toilettes de l’entreprise, ça irait vite du bouche à oreille.

Mais ce moment de tranquillité se termina plus vite que prévu. En effet, une voix se fit entendre, une voix qui provenait de la porte qui venait de s’entrouvrir. C’était Kurtis. C’était lui qui l’appelait. Et mince, il ne manquait plus que ça. Et le voilà qu’il demandait comment elle allait. Il était sérieux là? Il ne s’était donc rendu compte de rien? En même temps, elle était dos à lui donc il ne pouvait pas apercevoir son visage. D’un bref coup de main, elle essuya rapidement ses larmes et se retourna vers son ex patron. Mais bon, elle ne pouvait pas encore faire grand-chose avec ses yeux qui brillaient toujours.

- Oh mais ça va à merveille.

Dit-elle en le fixant. Maintenant, il virait bien qu’elle n’allait pas bien du tout. Non, elle n’était pas jalouse de ce qu’elle avait vu –enfin presque- mais plutôt blessée. Très blessée. La confiance, elle était où dans tout ça?

- Tu n’es plus accroché à ta nouvelle petite amie?

Oh il comprendra bien vite de qui Lucy voulait parler. Oui, la blondasse. La blonde qui lui correspondait mieux. Celle qui avait l’âge de Kurtis, qui était plus sexy, plus directe, enfin plus tout. Mieux que Lucy quoi. Ce qui était bien avec la demoiselle, c’est qu’on ne sentait pas du tout de l’énervement dans sa voix. Elle tremblotait juste un peu sous l’effet de l’émotion. Alors que n’importe quelle autre fille dans cette même situation aurait réagi d’une manière plus exagérée. Et c’était tout à fait compréhensible.

- Mais ne reste pas avec moi, elle doit impatiemment t’attendre dehors j’en suis sûre.

C’était sûr qu’entre rester avec une fille comme Lucy qui était sur le point de lâcher encore des larmes dans des toilettes, et une autre blondasse chaude comme la braise qui attendait dehors. Le choix devait être vite fixé.

Non, ça se voyait, Lucy n'allait pas bien. Elle ne pétait pas la forme. Malade? Non, elle ne l'était pas, c'était déjà ça. Mais qu'est ce qui clochait? Et surtout de quoi elle parlait la? Kurtis affichait une incompréhension totale à ses mots. Il nageait totalement, il avait dû rater un épisode important. Ou avoir fait un saut dans le temps sans le remarquer? Non redescendons sur terre, il ne comprenait pas trop ...

Pardon? Ma nouvelle petite amie mais de quoi tu ….

Illumination, il vit de quoi elle voulait parler soudainement. Valentine ? Pourquoi elle parlait d'elle en fait ? Oh, se pourrait ce qu'elle les aient vus lorsqu'il l'avait enlacée? Ah la meeeeeeerde ! Il eu soudainement une nette envie de se prendre la tête et de se la cogner contre un mur. Il ne pensait pas que son petit tour à l'extérieur allait être si court, au point de voir ça! Mais quel imbécile quand même, il en avait de ces idées ! Mais bon, ce qui était fait était fait et il n'avait pas d'autre choix que d'assumer !

Ah mais non c'est un malentendu !

Dit il en faisant non des mains. Et en plus elle ne devait certainement pas l'attendre. Puisque le fait de lui faire croire à fond qu'elle avait toutes ses chances consistait en son mini plan pour lui planter un râteau. Il n'était pas sûr que Lucy comprenne.

Je me fiche pas mal d'elle. Si tu veux tu peux aller lui demander confirmation, je ne pense pas qu'elle oubliera son vent de si tôt.

Ça c'est sûr. A moins que quelqu'un ne lui en fiche un autre, plus corsé, elle l'aura dans la gorge encore un petit moment. C'est sûr que de grimper si haut pour retomber si bas, ça fait mal, forcément. Mais ô grand jamais, cela ne voulait dire quoi que ce soit de plus. Hors, Lucy n'était pas devin – pas à ce qu'il sache – et ne pouvait deviner cela. Il se rapprocha de Lucy et leva les mains lentement pour les poser sur ses joues et de faire un constat bien triste :

J'ai l'impression que tu ne me crois pas sincère lorsque je te dis qu'il n'y a que toi qui compte.

Certes il ne le lui a jamais dit – c'est chose faite – mais il n'en pensait pas moins. Il était un homme à femmes c'est un fait, mais il savait ce qu'était la fidélité! Non mais. Ce n'est pas par ce que personne n'était censé être au courant qu'il allait en profiter, le bougre ! Il en aurait eu des occasions pourtant, ça elle devait s'en douter. Alors, imaginons un instant que le mot fidélité soit bannie de son vocabulaire, la connerie ne l'était pas, du moins pas trop. Ceci dit, il n'aurait pas prit le risque inutile de draguer une nana alors que Lucy était dans le coin! Ce serait ridicule. Tant qu'à faire, autant le faire lorsqu'il serait sûr qu'elle ne puisse rien en savoir et pas juste sous son nez. Kurtis lui adressa alors un sourire sincère. Il replaça une mèche de cheveux de sa petite amie et ajouta :

Si tu ne me crois pas je retourne vers eux et leur fait savoir à toutes qu'aucune n'a la moindre chance avec moi.

En dernier recours. Il savait que ce n'est pas ce que Lucy voulait, préférant la discrétion et il le respectait quoi qu'il en dise. Mais si elle voulait qu'il clame au monde entier leur non pas amour, mais liaison, pas de soucis. Comme ça on lui foutra peut être la paix ? Non par ce que durant ces derniers jours il n'avait jamais foutu autant de vent, tellement de râteaux que durant toute sa vie entière, et ce n'est pas peut dire. Par ce qu'il n'a pas non plus prit dans son lit la première qui venait vers lui, tant qu'à faire, faisons en sorte qu'elle soit bien foutue. Ou agréable, bref, qu'elle ait au moins un truc de bien. Et la, même les femmes à qui il n'aurait en temps normal jamais dit non, et bien il s'était retrouvé à les remballer sans aucun soucis.

Non, apparemment Kurtis ne comprenait pas pourquoi elle avait sortit ces trucs là. Vu la tête qu’il faisait et les premières paroles qui sortaient de sa bouche. Lucy le regardait fixement, pour voir si elle devait encore user d’indices à la Sherlock Holmes pour qu’il trouve ce dont elle parlait ou s’il allait tout trouver tout seul comme un grand. Ce n’était pas bien compliqué quand même. Si? Ah non, c’est bon, il avait l’air de refaire surface. Un malentendu? Ah elle était bien bonne celle là. C’est sûr que de l’avoir vu collé serré à une blondasse, c’était un vrai malentendu. Ses yeux lui jouaient-ils des tours? Non, elle avait bien vu ce qu’elle avait vu : Kurtis + cette certaine Valentine. Il ne fallait pas non plus la prendre pour une idiote. Mais elle allait tout de même le laisser s’expliquer, juste pour voir comment il allait se défendre le petiot. Elle continua donc à le fixer, sans dire un mot pendant que son ex patron essayait de s’expliquer tant bien que mal. De quel vent il parlait? Ouais, ça elle ne l’avait pas vu. Fallait-il le croire? Après tout ce qu’il disait? Deux avis partageaient la demoiselle : de un, elle ne demandait qu’à le croire et de deux, son autre raison lui disait de se montrer méfiante. Lorsqu’il s’approcha d’elle et posa ses mains sur ses joues, Lucy leva les yeux vers lui. C’est bon, ils ne brillaient plus mais elle scrutait avec attention les traits de Kurtis. Si elle croyait sincère? A voir.

- Tout le monde sait que tu es un séducteur et davantage, mais là…

Elle ne savait plus trop quoi dire. Parce que là, il s’agissait d’elle et rien qu’elle. C’était elle qui sortait avec cet homme à femmes. Que devait-elle en penser? C’est sûr qu’il aurait pu la tromper un million de fois –et ça elle ne le saura jamais si c’était le cas ou pas- mais là, elle l’avait vu faire. C’était différent. Et malgré toutes ses paroles réconfortantes, elle ne pouvait s’empêcher de penser le contraire. Quand à sa proposition, elle était bien plus que tentante pour que ces femmes arrêtent une bonne fois pour toutes de tourner autour de lui. Mais et la discrétion alors?

- Non, ça ira.

Dit-elle dans un souffle. Peut-être qu’il disait ça aussi dans l’espoir qu’elle dise non, puisqu’il savait pertinemment qu’elle ne voulait pas être exposée à ce genre de choses. Enfin bref, elle s’embrouillait plus qu’autre chose avec toutes ces questions qui tournoyaient autour de sa tête. Maintenant, elle n’était plus sûre de rien. Elle attrapa les mains de Kurtis puis les enleva de ses joues, les laissant retomber à leur place initiale.

- Je t’avoue que je ne sais pas quoi en penser Kurtis. Cette femme que… que tu as enlacé tout à l’heure, il faut être complètement idiot pour renoncer à ses avances. Je veux dire…, elle te correspond tellement mieux que moi.

Qu’est-ce qu’elle avait plus qu’elle? Rien. Lucy n’était qu’une pauvre petite étudiante, trop jeune pour lui, qui manquait de confiance en elle-même alors que de l’autre côté on avait une bombe blonde, de l’âge de Kurtis et qui en plus avait un poste mieux placé : tout concordait dans les cordes avec Kurtis! Enfin bref, les questions des femmes quoi. Elle le regarda un instant puis ajouta :

- Je devrais retourner à la soirée, ils vont se demander où je suis passée…

Oui, si la reine de la soirée était absente depuis un petit moment, il y en a qui se demanderaient où elle serait bien passée. Et puis si quelqu’un entrait dans les toilettes en les trouvant les deux ici, à parler comme ça, il se poserait des questions. Ce n’était pas trop un lieu pour parler les toilettes, si?

Ça oui il était d'accord, elle lui correspondait d'avantage. Le même âge que lui, financièrement parlant, aucun soucis, et elle était aussi dragueuse que lui. Tu parles d'un couple explosif s'ils devaient en former un. Mais comme dit, il s'en fichait un peu. Et s'il voulait aller vers elle si avec Lucy ça ne donnait rien, ça risquait d'être compliqué maintenant. Advienne que pourra. En tout cas, ils étaient d'accord sur un point, et ça c'est plutôt bien : que Kurtis est un idiot. Ce n'est pas nouveau vous allez me dire.

S'il faut être complètement idiot pour avoir refusé les avances des plus belles femmes que New York n'ait jamais vu défiler en un temps record, alors je suis le roi des imbéciles.

Lui dit-il tranquillement. Sérieux, elles sortaient d'où celles la? Elles venaient direct de l'enfer, pures tentatrices de débauches et de luxure, qui s'étaient dit : tiens, Kurtis tente de construire une relation allons lui chatouiller ses hormones ! Un truc dans le genre. Non mais le truc que personne ne semble avoir compris ici, c'est que lorsqu'il a un objectif en vue, il ne le lâche pas ! Et non, le but final n'était pas de s'envoyer en l'air avec elle puis l'envoyer balader. Non. Pour une fois qu'il lui semblait qu'il était possible d'avoir une relation stable, on ne va pas lui gâcher sa joie? Que cherchait il à prouver? Comme dit à l'instant, qu'il était capable lui aussi d'avoir une relation qui dure plus de deux jours. Par ce que oui, c'est possible ! L'important est d'y croire dit on. Oui, ce serait mieux qu'elle retrouve tout ce beau monde et tout. Comme ça ils n'auront pas à se demander pourquoi elle n'était pas la, pourquoi Kurtis n'était pas dans le coin non plus, que se passait il, bref, des questions dans ce genre. Ce serait mieux. Enfin, pas de l'avis de Kurtis qui préféra passer ses mains aux hanches de la demoiselle avant d'ajouter avec le plus grand sérieux :

Je crois qu'ils devront attendre un moment.

Avant de la plaquer au mur le plus proche sans autre forme de discours. Et de l'embrasser plus doucement. Tant qu'à faire. Hé c'est qu'il se rattrapait juste, du baiser qu'il avait voulu lui donner tout à l'heure lorsqu'ils dansaient. Il ignorait si cela allait suffire à lui faire comprendre qu'il est sincère – les miracles peuvent exister soudainement – mais ce dont il était sûr, c'est que maintenant, ils étaient trois à partager ce secret si bien gardé jusqu'ici :

Kurtis je te cherchais partout et …..

Rompant le baiser et remontant les yeux vers la personne qui était entrée, il découvrit un Jimmy, visiblement très surpris. Même très surpris ! Les yeux grand ouverts d'étonnement, le rouge lui monta aux joues une seconde plus tard et bafouilla quelques excuses avant de se cacher les yeux et de faire demi tour, cherchant la porte de sortie à tâtons :

Je n'ai rien vu je n'ai rien vu je ne suis même pas la ! Oh une porte !

Il ressortit des toilettes, laissant le couple, plus si secret que ça. Restant dans le couloir à se demander pourquoi il ne l'avait pas deviné. Depuis combien de temps ça dure. Si ce n'était pas la d'ailleurs leur premier baiser qu'il avait malencontreusement surpris. Tant de questions! Kurtis de son coté avait relâché la jeune femme, la libérant de son étreinte, et eu la bonne idée d'emmettre l'idée de parler à son ami :

Je crois que c'est le moment ou je vais le voir et je le menace de s'en prendre à son poisson rouge s'il ne garde pas le silence.

Non, ce n'était pas Kurtis le traumatisé des poissons rouges mais bel et bien Jimmy, il en était fou. Il savait que c'était le point sensible si jamais il voulait le faire chanter. Enfin, il n'aura peut être pas besoin d'aller jusque la. Espérons le. Jimmy est un type chouette et parmi les invités, c'était certainement la meilleure personne qui ait pu voir ça. Si ça avait été quelqu'un d'autre, il n'en n'aurait pas été aussi sûr.

Si un jour elle avait su qu’elle sortirait avec un grand patron d’entreprise, elle se serait préparée à l’avance. Pas que ce genre d’homme soit vraiment différent des autres qui se promenaient dans la rue, mais quand même. D’accord, ne le nions pas, les hommes sont tous capables d’aller voir ailleurs un jour ou un autre : tous les hommes. Mais si à cet homme précis, on ajoutait qu’il avait de l’argent et du pouvoir, ça augmentait vite les chances de se trouver une autre femme dans la minute qui suivait. Mine de rien, ça change beaucoup de choses tout ça. Et cette situation était à peu près égale à celle qu’était en train de vivre Lucy. Sortir avec Kurtis Jericho, un des hommes les plus puissants avec son entreprise, qui est –ajoutons-le aussi- un séducteur de première et qui plus est, essayaient de se montrer discret dans leur relation ce n’était pas gagné! C’est vrai que niveau complication, y’a pas mieux c’est sûr. Mais pour l’instant ça avait duré, enfin jusqu’à maintenant. Jusqu’à cette soirée qui fêtait la fin du spot publicitaire où Lucy avait fait ses premiers pas devant la caméra. Oui, cette soirée où Lucy avait surpris son petit ami enlaçant une belle femme et où maintenant ils se trouvaient dans une des toilettes de l’entreprise, à essayer de s’expliquer. Enfin Kurtis, plutôt qu’elle. Elle n’avait rien à se reprocher non?

Donc le voilà, le couple présent dans les toilettes. Sympathique endroit, c’est certain. Et durant cette discussion, Lucy ne savait pas trop quoi en penser. Bien sûr, elle ne demandait qu’à le croire. Surtout quand il disait qu’il était le roi des imbéciles. Non sérieusement, elle ne savait pas quoi faire. Alors la meilleure solution –et la plus lâche aussi- était de retourner à la soirée qui avait lieu un peu en son honneur. L’invitée principale absente? Ca le faisait moyen, surtout que le patron aussi manquait à l’appel. Bref, elle était sur le point de partir quand Kurtis la plaqua contre un des murs un peu froid de la salle d’eau et l’embrassa. Oui, c’est sûr que ça il savait faire. Comme si ça pouvait changer quelque chose à ce qu’elle avait vu tout à l’heure, ou à ses pensées qui commençaient à lui dire de plus en plus qu’elle ne correspondait pas à son petit ami. Mais bon, d’un côté ça serait mentir si elle disait ne rien vouloir du baiser. Mais comme jamais quelque chose ne se passe comme prévu, quelqu’un vint les interrompre. Pas la meilleure cachette pour s’embrasser. Non, car en entendant la voix familière de Jimmy, le couple se sépara. Lucy tourna son regard vers le malheureux qui essayait de retrouver la porte pour sortir d’ici. En temps normal, cette action l’aurait fait rire. Mais sur le coup, ça ne la fit pas rire du tout. Même si elle appréciait le photographe, le fait qu’il les ait vus ensemble… Lucy hocha juste la tête avec approbation lorsque Kurtis lui proposa son plan. Oui, qu’il y aille. Elle, elle resterait encore un peu de temps ici.

Car pendant ce temps, Jimmy, un peu beaucoup sonné par ce qu’il venait de voir, attendait patiemment dans le couloir. Lorsqu’il vit enfin son patron sortir de ces toilettes, il se rua sur lui, essayant de s’excuser en agitant ses mains :

- Je suis vraiment désolé Kurtis, je ne savais pas que Lucy et toi…

Qui l’aurait cru? Même si on savait que Kurtis était un homme à femmes, Lucy au contraire n’avait peut-être pas l’air de vouloir sortir avec ce genre de personnes. Et puis, il y avait l’âge aussi. Enfin bref, tout ce qui passe par la tête des personnes curieuses de tout quoi. Et même si Jimmy savait à présent pour eux, rien ne lui disait d’aller faire ses commérages à toute l’assemblée, il n’était pas censé savoir que cela devait être secret. Et comme les gens peuvent laisser échapper certaines choses sans le vouloir…

En tout cas, Lucy demeurait toujours aux toilettes, ne sachant pas si elle devait sortir voir ce qu’il se passait dehors ou encore rester un peu à l’intérieur. Même si ça faisait déjà un petit bout de temps qu’elle était déjà là. Elle se regardait dans le grand miroir de la salle. Elle ne pleurait plus, ses yeux ne brillaient plus non plus, mais elle affichait une mine étrange. Allez savoir, comme maintenant elle n’était plus sûre de rien et que le secret de son couple n’était déjà plus vraiment un secret. Oh et puis zut, il fallait bien qu’elle retourne à la soirée. Mais alors qu’elle s’apprêtait à se déplacer de son miroir pour sortir, quelqu’un poussa la porte. Etait-ce Kurtis? Ah non, à moins qu’il se soit travesti en une grande femme blonde. Non, c’était cette femme blonde. Valentine. Un peu étonnée, cette dernière s’avança vers Lucy, de sa démarche sûre et distinguée. Apparemment, elle était venue ici pour se repoudrer le nez :

- Ah tiens, Lucy. Je ne sais pas pourquoi, mais j’aurai parié que tu sois dans les alentours de ce cher Kurtis. Il est en grande conversation avec Jimmy dans le couloir, et j’ai cru avoir entendu ton nom.

Euh, qu’est-ce qu’elle lui faisait là? La demoiselle en question se contenta de maintenir le silence, maintenant qu’elle était un peu coincée ici avec l’autre blondasse. Et la voilà qui repartait à l’assaut, tout en continuant à se maquiller :

- Il était question d’une histoire secrète, ou quelque chose dans le style. Elle marqua une courte pause, se retournant vers Lucy en s’appuyant sur le meuble. Mais dis moi, tu n’es pas avec lui hein? Parce que si c’est le cas, et que je ne le sais pas… il y aurait des chances qu’il te trompe ce soir. Tu connais Kurtis.

A sa phrase, elle lui adressa un grand sourire. Grand sourire qui en disait long. Elle n’avait pas l’air de vouloir abandonner de si tôt sa conquête de Kurtis. Et tout ça mettait la demoiselle en doute, savait-elle pour eux? Avait-elle entendu plus de choses qu’elle ne l’aurait voulu? Si c’était le cas, Lucy ne pouvait pas prévoir que leur relation demeure secrète. Car entre elle et Jimmy, il y avait une certaine différence. Et à ce stade, elle ne savait plus trop quoi répondre non plus.

Il ne s'était pas trompé quand au fait que Jimmy ferait partie des gens qui ne diraient rien. Jimmy était trop gentil pour vouloir foutre la merde. Même si, s'il le voulait, et bien il avait de quoi le faire chanter! Une arme de premier choix en fait. Même s'il n'avait pas intérêt à dire quoi que ce soit, il le savait.

Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit Jimmy.

Je sais, mais …. enfin, voilà !

Il est vrai qu'à l'inverse de sa secrétaire qui savait parfaitement quel homme était son patron, Jimmy lui, était tout bonnement un petit innocent sur le sujet. C'est vrai que de voir son patron dans une situation compromettante il y avait de quoi être surpris. Surtout lorsqu'on voyait avec qui il était ! A la limite, si il l'avait surpris avec la Valentine qui venait de passer à l'instant, il aurait été moins surpris. Même âge, faits l'un pour l'autre à peu près… mais non, il était avec la toute jeune Lucy! Il voulait bien comprendre son trouble. Kurtis adressa un sourire compatissant à son employé et posa sa main sur son épaule.

Jimmy, tu es de ceux que je qualifierait comme une personne de confiance. Je sais que je peux compter sur toi pour ne rien dire à personne de ce que tu as vu.

Notons la qu'il ne s'agissait pas d'une demande. Il n'allait pas non plus se mettre à genoux pour qu'il ne dise rien à personne. Manquerait plus que ça. Heureusement, il était plutôt compatissant et compréhensif :

Oui, oui bien sûr! Motus et bouche cousue! Je serais muet comme une tombe !

Il fit ce fameux mime qui consiste à verouiller sa bouche et jeter la clé au loin. Kurtis hocha la tête en guise de remerciement. Jimmy savait qu'il avait intérêt à la fermer. Et Kurtis savait qu'il pensait ce que toute personne penserait en ce moment, qu'il n'aura pas à garder le secret longtemps, par ce que soit ils allaient bientôt rompre, soit ils allaient arrêter de se cacher un moment ou l'autre. L'avenir nous dira bien quelle option sera la bonne. En tout cas, il le laissa pour aller cinq secondes dans les toilettes. Il avait vu Valentine y entrer, du coin de l'oeil tout à l'heure, et il voulait s'assurer qu'elle n'allait pas ennuyer Lucy. Lorsqu'il eu poussé la porte il fut content qu'il n'y ait pas de mort à déclarer. Ayant décidé de snober Valentine, il s'adressa uniquement à sa petite amie :

Lucy? Il y a Jimmy qui souhaite te parler au sujet de certains contacts à lui.

Avec un clin d'oeil à qui voudra, il ressortit ensuite pour dépasser Jimmy et retourner dans la salle. Bien sûr Jimmy n'avait pas dit ça, enfin, pas à l'instant. Il avait profitédu fait qu'il se soit rappelé qu'hier il le lui avait dit pour le ressortir. Bon sang, ça avair réussi à lui donner mal à la tête cette affaire la! Entre Lucy qui croyait qu'il lui faisait des infidélités, Jimmy qui a découvert le pot au roses et Valentine qui était revenue à la charge … Il avait besoin de boire quelque chose la. Cependant, il ne pouvait pas en vouloir à Lucy. Si effectivement elle l'avait vu en train d'enlacer Valentine, il y avait de quoi douter de sa sincérité! En se mettant à sa place, si il l'avait vue enlacer Tom avec le même sourire qu'il avait lui même décroché, lui aussi lui aurait touché deux mots. Après, ce qu'il faisait, c'était qu'il faisait tout pour avoir confiance en elle plus qu'autre chose. Mais le voilà à nouveau dans la salle de fêtes ! Ah, voilà le retour avec le quotidien! Le boulot plutôt. Avec toutes ces personnes des fois inutiles, des fois utiles, souvent chieuses, des fois agréables … et ces verres de champagnes ! C'est ce dont il avait bien besoin en fait. Il ne se fit pas prier pour en intercepter un d'ailleurs. Il espérait que Valentine et Lucy n'en viennent pas aux mains ... Ah, ces femmes !

Mauvais plan de cacher une relation. Ca embrouillait tout le monde plus qu’autre chose. Mais le fait que Lucy veuille cacher sa relation avec Kurtis était tout à fait légitime. Grand patron + jeune ex employée. Ca en ferait du potin pour les magazines à la noix. Et c’était tout ce que craignait la demoiselle : qu’on l’embête sur ce sujet là, de la critiquer ou des trucs dans le genre. Sauf que cette stratégie se révélait pour le moins embêtante à ce moment là. Elle avait surpris son petit ami avec une autre, enfin elle ne savait pas trop quoi déduire de ça, Jimmy avait malencontreusement découvert leur secret et voilà qu’elle était aux toilettes en plein chantage avec la dénommée Valentine. Oui chantage, parce que qu’est-ce qu’elle lui faisait là? Elle voulait rapporter à tout le monde leur relation et si Lucy n’affirmait pas cette dite chose, la blondasse irait voir du côté de Kurtis encore une fois. Génial. Heureusement que ce dernier arriva en lui balançant quelque chose pour la faire sortir. Lucy attrapa la perche tendue puis se dirigea vers la sortie, avant que la blondasse lui pose une main sur l’épaule en ajoutant mielleusement :

- Je t’aurais avertie.

Lucy ne répondit même pas puis sortit une bonne fois pour toutes de ces foutues toilettes en soupirant. Quelle soirée. Au passage, elle croisa Jimmy qui était toujours dans les couloirs. Espérons qu’il ne soit pas toujours sur le choc de ce qu’il venait de voir. Il lui fit un petit sourire, que Lucy lui rendit gentiment. Elle lui faisait confiance, et elle pensait bien que Kurtis lui ai tout dit sur la manière de se la fermer. Alors que la demoiselle se dirigeait vers la salle où continuait de se dérouler la soirée, Jimmy se mit à la suivre :

- J’aurai jamais cru pour vous deux. Mais ne t’inquiète pas, votre secret est bien gardé.

Elle lui fit un petit signe de tête en guise d’approbation. Elle ne demandait qu’à le croire! Et puis, à voir jusqu’à quand tiendrait le secret, parce que là sur le coup, c’était mal partit. Ah c’est bon, elle entra enfin dans la salle des fêtes. Toujours autant de monde, à boire, à manger, à parler et à danser. Jimmy la quitta en la saluant, allant voir ailleurs. Quand à Lucy, elle cherchait quelqu’un de précis. Tiens, le voilà. Kurtis de dos avec un verre de champagne… pourquoi ça ne l’étonnait pas. D’un pas décidé, la demoiselle se dirigea vers lui de façon à ce qu’il ne la voit pas, dans son dos :

- Ta copine commence à avoir des doutes.

Elle parlait bien sûr de Valentine sur la relation entre Kurtis et elle. Et elle n’était pas la seule à avoir des doutes. Lucy continuait à en avoir là sur le coup, après tout ce qu’elle lui avait sortit. Elle se tourna de façon à se mettre face à Kurtis puis ajouta :

- Et puis, elle ne t’a pas oublié de si tôt comme tu m’avais dit. Bien au contraire.

Ca sous-entendait, ce que ça sous-entendait. Le regardant une dernière fois avec un regard qui devait bien faire passer le message, Lucy s’en alla pour se diriger vers le buffet. Non elle n’avait pas spécialement faim, c’était juste pour fuir un peu tout ça. Tous ces doutes, toutes ces questions. Sérieusement, elle ne savait plus où donner la tête. Cette soirée qui avait commencée d’apparence normale et festive, se finissait en véritable casse tête. Casse tête que Lucy avait hâte qu’il se termine une bonne fois pour toutes.

Il eu un léger sursaut de surprise en entendant la voix de Lucy dans son dos, ne l'ayant pas vu ou entendue arriver, ce qui était impossible avec tout ce monde et n'ayant pas des yeux derrière la tête … Ce qu'elle lui dit le contraigna beaucoup! Décidément, elle était pire que du scotch double face cette nana-la! Tout ce qu'il fit fut de laisser un murmure passer ses lèvres, passablement ennuyé par la situation en la regardant Lucy dans les yeux lorsque celle ci se tint devant lui :

C'est pas vrai...

Il fallait quoi pour qu'elle comprenne qu'il n'était pas intéressé ? Et en plus maintenant, Lucy avait toutes les raisons du monde de croire qu'il se foutait d'elle. La vie c'est des fois un peu de la merde vous ne trouvez pas ? Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué ? Ce ne serait pas aussi marrant certainement. Peut importe, il la regarda s'approcher du buffet et s'éloigner de lui, se demandant combien de temps il pourra supporter cette situation plus que pesante. L'envie de voir si il était possible de tuer quelqu'un en l'assommant avec un verre de champagne vint à lui lorsque la voix trop mielleuse pour être sincère de Valentine vint à ses oreilles :

Kurtis, mon cher, ne t'ennuie – tu pas trop, tout seul?

Dis-moi, en quelle langue il faudra que je te dise que je ne suis pas intéressé?

Oh mais ça, ça peut s'arranger.

Lui dit-elle avec un sourire et un clin d'œil en prime. Il aurait beau lui dire non en toutes les langues du monde jamais elle ne lâchera l'affaire. Pire que de la mauvaise herbe, par ce qu'elle ne lâchera pas et qu'elle comptait bien tenir bon. Bon sang! Vraiment, elle serait venue il y a plus d'un mois, la question ne se poserait même pas ! Alors que la, non. Il ne voulait rien savoir d'elle point barre. Sauf que maintenant, si elle avait des doutes, ça compliquait tout.

Que t'arrive t-il, Kurtis? Je ne te reconnais plus … toi qui d'habitude, ne sait résister aux charmes d'une femme, pourquoi tu montres-tu si cruel avec moi?

Il se dit alors que la meilleure des choses à faire était de faire comme si elle n'était pas la. Soit, faire demi tour et vivre sa vie, tranquille. Ce serait bien si elle se décidait d'en faire de même. Sauf qu'elle ne lâche pas l'affaire ainsi, la petite :

C'est Lucy, c'est ça?

Ce serait bien d'avoir un truc pour l'assommer, la de suite! Encore une fois, Kurtis préféra se taire. Ou aurait préféré, par ce qu'un silence serait sûrement mal perçu, raison pour laquelle il lui lança un regard très ennuyé et lui lança sur un ton blasé :

C'est tout ce que tu as trouvé pour expliquer le fait qu'on te dise : non ?

L'espace d'un instant il fut content d'avoir un jour suivit des cours de théâtre, de comédie. Oui ça servait bien, surtout dans son métier ou il y était quasiment obligé, genre à sourire lorsqu'il ne le voulait pas, à être gentil avec des cons, à remballer une femme sublime … Enfin … Bien sûr que c'est Lucy ! Qui d'autre? Quoi d'autre? Comme si il pouvait y avoir une autre solution, mais en tout cas, il savait qu'il devra improviser si jamais elle continuait à l'emmerder si copieusement. Elle ne pouvait juste pas faire comme les autres et aller danser, discuter du boulot terminé, de son chat qui a griffé son canapé ? Non? Fallait qu'elle le poursuive! L'espace d'un instant, Kurtis se demanda tout de même pourquoi il s'attachait autant, pourquoi il s'acharnait autant. Non pas que l'idée de plaquer Lucy pour cette blonde qui n'arrêtait pas de minauder lui était venue, ça non, il n'en n'était pas question et la n'était pas le problème. Bon. Alors pourquoi? En reposant son verre vide sur le plateau d'un serveur, il se dit que l'amour n'était pas la question. Il le savait et il le sentait, ce n'était pas ça. Après, comment le savoir si il ne l'a jamais été réellement ? Et bien, paraît il qu'on le sait lorsqu'on aime quelqu'un non? Donc, ce n'était pas ça. Alors quoi? En fait, sans le vouloir, il avait commencé à s'attacher à elle. Oui c'est mignon n'est ce pas? Non ça ne l'est pas ! Par ce qu'il ne s'attachait pas à elle comme on s'attache à un ami, un enfant ou un chat, ou autre ! Non il s'attachait à elle comme on s'attache à une femme tout simplement. Était seulement par ce qu'il tenait un peu à elle? Peut être par ce qu'il voulait confirmation absolue qu'elle n'était pas comme les autres? En tout cas, elle était très bien partie par ce que jusqu'ici, personne ne l'avait autant fait mariner pour une première fois. Vous voyez de quoi il parlait. Par ce qu'il appréciait sa compagnie ? C'est un fait il adore l'idée de la retrouver le soir que ce soit elle qui soit avant lui ou lorsque ce fut une ou deux fois le cas, que ce soit lui qui soit la avant elle. Jamais il ne lui demandera cependant de rentrer toujours avant lui et de lui préparer de bons petits plats en tenue sexy. Sincèrement, la retrouver le soir lui suffisait. Elle était comme une bouffée d'air frais dans sa vie. Sa jeunesse n'était pas en cause, ou si peu. Ou tout simplement, était ce tout ça à la fois? Sûrement, plus autre chose qu'il ne pouvait expliquer, sur laquelle il ne pouvait apposer de mots. Ou comment se faire mal au crâne en 10 leçon. Tout de même c'est dingue ça … il y a certains hommes sur terre qui tueraient pour pouvoir aborder une fille, alors que lui … pauvre Kurtis on va le plaindre. En tout cas, tout ça commençait très sérieusement à le gaver. Et il a horreur qu'on lui casse les joyeuses. Dans son coin, Tom dansait sur ses pieds, incapable de se décider quoi faire par rapport à Lucy. Si il devait aller lui parler, lui proposer un verre, ou lui sortir la bonne blague qu'on venait de lui raconter … Pourquoi pas après tout? Pourquoi n'aurait il pas ses chances avec elle? Ah mais une vie bien difficile on vous dit !

Pendant que Lucy était du côté du buffet, elle ne savait pas trop ce qui se passait du côté de Kurtis. Non, elle n’avait pas vue qu’elle avait été vite remplacée par l’arrivée de cette sacrée Valentine. Parce que Lucy était plutôt concentrée sur les aliments qui étaient disposés un peu partout sur cette petite table. Elle y était concentrée mais pourtant elle ne se servait pas. Elle se contentait d’observer, un peu dans le vague, en pensant à autre chose. Et cette autre chose se révélait être sa relation avec Kurtis. Elle n’aurait jamais cru que ça allait se révéler compliqué à gérer dans une soirée pareille. Cette blondasse ne le laissait pas tranquille et elle s’offrait même le loisir de la faire chanter. Etait-elle vraiment au courant de ce qui se passait entre eux? Ou elle n’avait qu’une mince idée sur le sujet? Juste dans l’espoir d’effrayer la petite Lucy pour conquérir Kurtis. Un vrai jeu de gamins quoi. Enfin bref, en gros, elle ne savait pas trop quoi faire donc elle laissait ses yeux fixer les pauvres petits fours, sans trop savoir ce qui se passait autour d’elle. Non, elle n’avait pas vue non plus que Valentine venait de quitter Kurtis –juste un instant, hein, elle allait retourner à l’attaque après- pour passer devant un Tom qui observait Lucy de loin et qui venait de se décider d’aller la voir. Il était peut-être pot de colle, mais à la différence de Valentine, il ne se voulait pas méchant. Elle ne le vit pas jusqu’à que ce supposé Tom passe une main dans son dos. Comme Kurtis avait l’habitude de faire. Lucy se retourna, dans l’idée de retrouver ce dernier, mais non… c’était bel et bien Tom qui se trouvait avec elle :

- Ca va comme tu veux cette soirée?

- Oh euh… oui oui, bien sûr.

Dit-elle en lui adressant un petit sourire. Bon sur le coup, elle mentait un peu et ça devait se voir sur son visage. Mais elle n’allait quand même raconter tout ce qui se passait au jeune styliste. Qui d’ailleurs, ce dernier, ne se laissait pas prier pour garder la main dans le dos de la demoiselle. Lucy ne savait pas trop ce qu’il faisait, et ne voulant pas se montrer impolie –oui, Lucy est comme ça, fallait pas chercher-, elle décida de ne rien dire.

- On ne dirait pas. Que dis-tu d’aller boire un verre à la fin de cette soirée? Je connais un bon bar, pas très loin d’ici.

- Euh…

- Ne te force pas à dire oui. C’est juste que j’aimerai apprendre à mieux te connaître, et l’idéal c’est qu’on soit tous les deux seuls et pas au milieu de toute cette foule. Tu comprends?

Une fille n’aurait pas pu décliner cette offre. Il n’y avait qu’à le voir, avec son petit sourire… Et si elle disait oui? Après tout, il ne se passerait rien, il voulait juste faire plus ample connaissance. Non, il ne fallait pas être aussi naïve, après un verre ou deux, on pouvait s’attendre à ce qui se passe quelque chose. Mais au moins, cela n’éveillerait pas les soupçons du fait qu’elle ait quelqu’un, et que ce quelqu’un était Kurtis. D’ailleurs où était-il celui là? Lucy leva les yeux vers la salle et le vit presque instantanément. En fait, leurs regards se croisèrent puisqu’il était en train de la regarder. Et la demoiselle remarqua que Tom avait toujours la main posée sur elle et qu’elle ne l’avait même pas retirée. Voyant que le jeune styliste attendait une réponse et que son petit ami l’avait vue ainsi, Lucy se dépêcha de trouver une solution :

- Tu m’excuses deux minutes?

Dit-elle à l’attention de Tom avant de le laisser et de se diriger vers Kurtis. Ca va, il n’y avait pas Valentine aux alentours, à moins qu’elle débarque comme elle seule sait le faire. Arrivée devant son ex patron, elle planta sérieusement ses yeux dans les siens puis dit :

- Je n’en peux plus de cette situation.

Ca l’énervait plus que tout, et elle ne profitait même plus de la soirée. Elle laissant Tom en plan, surveillait toujours cette blondasse pour voir si elle s’approchait de Kurtis ou vice versa. De quoi donner un mal de crâne atroce! Lorsqu’ils étaient en public, cette relation cachée devenait un vrai casse tête. Solution? Voir ce qu’en pensait Kurtis.

C'était un miracle ! Valentine lui avait foutu la paix, il pouvait vivre librement ! Liiibre ! Bon il devait se calmer. Mais il y avait de quoi être content non? Comme ça il pouvait enfin discuter avec d'autres personnes et faire des trucs plus intéressants que de se cacher. Alors apprendre que le mari de sa secrétaire avait remporté un championnat de sudoku était soudainement très intéressant. Ensuite, réflexe de base, savoir ou sa petite amie se trouvait. Elle était la bas. Avec Tom. Elle le regardait. Puis, détail qui tue et qu'il ne pu ne pas relever, c'était la main de Tom posée sur elle.

On vous passe le reste, c'est dans le même registre. Il reprit une expression normale lorsqu'il la vit se détacher de lui. C'est tout de même étrange, cette manie qu'avaient ses lèvres à vouloir s'étirer en sourire lorsqu'il la voyait. Encore plus lorsqu'elle s'approchait de lui. Essayez de vous imaginer à quel point il est difficile pour lui de le cacher. Hé, quand ça vient du cœur, difficile de le dissimuler, si du moins c'était possible. Donc, écoutons une fois voir ce que Lucy lui voulait. Elle n'en pouvait plus de cette situation? Il aurait pu être un de ces types parano et se serait imaginé qu'elle voulait rompre. Son égo ne lui permettait pas de telles pensées. Il se dit à juste titre alors, qu'elle en avait marre de faire semblant. Il y a de quoi, c'est fatiguant à la longue. Et encore, elle ne devait pas avoir tous les jours des gens qui lui faisaient des œillades prononcées au boulot, enfin à la fac pour elle. Bien que dans un sens, Kurtis savait que quoi qu'il fasse il y aura toujours droit, il était également blasé de devoir encore et toujours remballer des gens en inventant des motifs à la con. Ces derniers jours plus que jamais il su montrer une imagination plus que débordante. Donc. Elle n'était pas la juste pour le lui dire et puis salut je vais boire un verre. Kurtis avait bien son avis sur la question qu'il ne tardera pas de lui donner, mais ne voulant pas non plus l'ennuyer, il préféra lui demander son avis. C'est la moindre des choses, lorsqu'on est en couple c'est à deux que se font les décisions, non?

Puisque je suis un supposé gentlemen, je te laisse le choix.

Supposé hein … Aux gens de se faire leur idée, ici, Lucy. Donc, il lui présenta ses options. A elle de dire si ça lui convenait ou non, si elle préférait autre chose … bref.

Soit on quitte cette petite soirée chacun à notre tour et on continue à faire comme si de rien n'était encore un moment, et nos prétendants respectifs continueront à nous tourner autour.

Pendant combien de temps? Aucune idée! Mais le fait de partir de la fiesta n'allait pas réellement arranger leur problème, au contraire il allait le rallonger. Même si à ce qu'il savait il n'y avait pas d'autre fête de prévue. Pas cette semaine. L'autre choix :

Soit, on ne se cache plus. Avec toutes les emmerdes qui hélas vont avec, mais on s'en fiche de ça, c'est pas très important en fait.

Ou comment dire que lui, si il choisissait seul, il prendrait la dernière solution. Par ce qu'il respectait Lucy et leur drôle de couple, il avait envie de la protéger, de les protéger. C'était possible. Enfin ils avaient déjà parlé de tout ça, des risques de leur couple, les idiots qui allaient se mettre à parler d'eux … Forcément à son université, il y aura des gens qui se cultivent bêtement avec des magasines débiles, donc il y a aussi le risque que quelqu'un la reconnaisse. Forcément lorsqu'ils sont seuls, c'est facile d'avoir une relation cachée. Mais au grand jour c'était autre chose. Mais après si on ne voit que les mauvais cotés, on est mal. Voyons le bon coté des choses, par ce que oui, il y en a, et plus que les mauvais.

Comme ça je pourrais t'inviter à danser sans me tirer les cheveux sur le fait que certains pourraient se poser des questions … qu'ils se les posent leurs questions !

Au diable les autres ! On ne vit pas pour ce que pensent les inconnus. Si elle se posait aussi des questions par rapport à ce que ça pourrait faire à Kurtis, par rapport aux ragots, qu'elle se rassure. A son contraire, il savait ce que c'était, comment gérer, comment encaisser. Ok, pour le moment il n'avait pas non plus eu des sales coups au point de ne plus dormir la nuit, mais il saura y faire face. Au pire, il engage quelqu'un pour faire taire tout ça. Tout est faisable.

Et puis j'aimerais bien pouvoir te sourire librement.

Et c'était selon lui, le plus important. Par ce que ça sous entendait d'autres choses. Comme le fait de pouvoir agir librement, s'ils le voulaient, quand ils le voulaient. Comme un couple normal. Oui c'était possible, malgré tout. Kurtis n'était pas une star méga planétaire dont les torchons people sont friands, non. Il pouvait s'offrir le luxe de vivre un peu comme il voulait.

Relation cachée, relation cachée… Ou comment se prendre la tête au cours d’une soirée. Oui, c’était bien la phrase qui collait à ce que ressentait Lucy : se prendre la tête. Même plus elle pouvait parler tranquillement aux personnes, manger des petits fours sans que ses pensées se tournent vers sa relation avec Kurtis et ses conséquences. Normal, qu’elle veuille y mettre un terme alors. Elle exposa donc sa vision des choses à son petit ami. Elle ne pouvait effectivement plus continuer dans ce sens là. C’est vrai que quand ils étaient seuls, il n’y avait aucun problème mais c’est quand il y avait du monde que tout cela se révélait compliqué. Alors quoi de mieux que de demander l’avis de Kurtis? Car ce dernier lui proposa plusieurs solutions. Lucy l’écouta attentivement, en silence, sans l’interrompre. En gros, c’était soit ils continuaient à se cacher, soit ils révélaient tout au grand jour. La première solution ne ferait qu’augmenter leur casse tête et cela continuerait d’embêter la demoiselle. Alors que la seconde option… Certes, elle était tentante. Pour enfin montrer à tout le monde, qu’il n’y avait plus aucune raison de s’approcher de Kurtis ou d’elle-même puisqu’ils étaient ensemble. Mais après comme disait son petit ami, les problèmes et les emmerdes suivent. Et c’était ce que redoutait le plus la petite Lucy. Jamais elle ne s’est confrontée à ce genre de choses. Peut-être que ça ne la touchera pas, ou peut-être le contraire. Au moins, il y aurait toujours Kurtis près d’elle. En entendant toutes ses propositions, la demoiselle soupira, jetant un regard au sol. Bon ce n’était pas une question de vie ou de mort quand même. La dernière réplique de Kurtis la fit sourire et elle reposa ses yeux sur lui. Bon, il lui fallait une réponse, allons y :

- Je serai plus tentée pour la seconde option, mais…

Oui, parce qu’il y a toujours un mais. C’était comme si elle allait franchir une nouvelle limite. Elle allait exposer sa relation avec le patron de JI² à tout le monde. Ce n’était pas n’importe quoi quand même.

- Mais je ne sais pas à quoi m’attendre. Comment les personnes me regarderont après…

En gros, une jeune qui sort avec un vieux. Ca ne fait pas trop une bonne image. Mais comme disait Kurtis, on s’en foutait. C’était sûr que c’était plus facile à dire qu’à faire, mais elle voulait le croire. Elle voulait bien tenter, essayer.

- Soit. Ne nous cachons plus alors.

C’est bon, elle ne pouvait plus retourner en arrière. Qui vivra verra comme on dit. C’était juste que maintenant, à travers cette foule, comment annoncer en plein milieu de la soirée qu’en fait le patron et l’ex employée sortent ensemble?

- Et comment comptes-tu révéler notre relation à tout le monde?

Hé, question légitime que se pose Lucy. Et quand elle parlait de tout le monde, elle pensait principalement à cette blondasse de Valentine qui devait se trouver quelque part par là et aussi à ce pauvre Tom qu'elle avait laissé en plan pour aller voir Kurtis. Ils prendraient tous une bonne gifle!