You're my best friend [Virgile - Terminé]

Cela faisait bien quelques jours qu’Evelyn était dans cette maison de repos, à être suivi par le psychologue du coin, à s’occuper ici et là en papotant avec les autres « patients » de la maison. Bref, rien de trop passionnant. Elle était là à se reposer et entourée de gens.

Durant ce séjour, Evelyn avait eu la visite de Tony, ou celui-ci lui avait fait plaisir en lui offrant un paquet de clopes. Franchement, pour peu, il savait faire plaisir celui-là ! Alors qu’un peu plus tôt dans la journée, Evelyn était sortie pour en acheter. Au moins, pas de  risques, elle avait un bon stock d’avance.

Et en ce jour, c’était Virgile qui passa la voir. Elle et lui trainèrent dans le jardin, prenant un bain de soleil. En fait, à la base, Evelyn trainait déjà là, allongée dans l’herbe tout étant en train de lire « Inferno » quand son ami s’incrusta.

Hey, Virgile !

Ni une ni deux, Evelyn l’entraina par terre. Déjà, d’une pour le saluer à sa manière, étant toujours été tactile l’un envers l’autre mais c’était avant tout pour qu’elle s’en serve de coussin humain, soit calé sa tête sur ses jambes. Elle n’avait qu’à lever les yeux pour le regarder.

Tu ne bouges plus !

Ca lui faisait du bien de le voir, surtout pour lui faire oublier un peu sa dernière visite où … ça avait été assez dur… Enfin, ce n’était pas comme si elle lisait le livre que son cousin lui avait offert. Cousin qu’elle reverrait sans doute plus jamais…Que détail. Elle déposa son livre ouvert sur son ventre.

Par cette belle journée, Virgile n'allait pas rester enfermé chez lui. Avec certains éléments nouveaux à son boulot dont nous parlerons peut être plus tard, il n'en n'avait pas envie. Quoi faire ? C'était tout trouvé ! Aujourd'hui il allait rendre visite à Evelyn, en maison de repos depuis sa tentative de suicide. Une nouvelle tentative de ce qu'il savait … Bref. Le personnel lui indiqua ou la trouver, et se rendit dehors. Il la repéra la bas, dans l'herbe, allongée à lire. Il la salua d'un sourire lorsque la jeune femme l'entraîna par terre. Et bien dites donc quel entrain ! En fait tout ça n'était qu'un plan pour se servir de ses jambes en guise de coussin. Fichtre.

Virgile, l'homme objet !

Soupira t-il avec un léger sourire. Ça ne le dérangeait pas. Et non non, il ne bougeait plus ! Il avait posé ses mains dans l'herbe afin de se soutenir légèrement. Et bien, ça faisait une éternité que Virgile ne s'était pas retrouvé comme ça ! Dans un semblant de nature ! Les seules herbes qu'il cotoyait étaient celles qu'il fumait. Ça change … Le gazon, ça se fume ? A méditer.... Mais il préférait ne pas y penser pour l'instant. Juste profiter un peu de la présence d'Evelyn, se changer les idées, à elle et à lu.

Alors, tu t'instruis ?

Demanda Virgile en voyant le livre de son amie.

Ça va ton séjour se passe bien sinon ?

Séjour forcé, mais tant qu'à faire autant que cela se passe au mieux non ?

Pour raconter des bêtises, Virgile était là. Oui, c’était un homme objet, un homme à tout faire. Oh, ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre. Si, mais pas avec elle. Elle avait tous les droits, voilà !

Le mien !

Oh jamais elle le prendrait ainsi, tout de même ! Il ne manquerait plus que ça ! Et puis, ils n’étaient pas bien là ? A prendre ce bain de soleil dans la tranquillité ? Bain de soleil vite fait vu qu’ils étaient au frais, au pied de l’arbre.

Virgile s’intéressa à son livre, enfin « s’intéresser » vraiment était autre chose, car Evelyn savait que la lecture était loin d’être sa tasse de thé pour son ami. Cela n’empêcha pas parfois à Evelyn de lui faire un résumé vite fait de ce qu’elle lisait parfois sous la main, histoire de… Enfin, ce n’était pas toute suite que ces deux-là allaient participer à une émission « questions pour un champion » ou une émission dans le genre. Evelyn ferma son bouquin et montra la couverture à son ami.

« Inferno ». Tu vas rire mais le fameux professeur Robert Langdon doit enquêter sur l'une des œuvres les plus mystérieuses de l'Histoire de la littérature : "L'Enfer" de Dante…

L’Enfer ? L’ironie du sort, n’est-ce pas ? Et surtout, c’était Piers qui le lui avait offert… Mais ça, qu’il soit passé, Virgile pouvait le deviner, puisqu’apparemment, c’était lui qui avait donné le feu vert.

Ca se passe bien ! Le psy va me descendre un jour !

Ce n’était pas forcément agréable que ce soit obligatoire mais bon, pas trop le choix, non plus…

J’ai rencontré de gens sympas. Ca occupe !

Bien qu’il y avait un peu de tout, des gens passaient ici pour X raisons de leur vie.

Isis ne te fait pas trop de misère ?

Alors non, Inferno et son professeur Jambon ne lui disaient rien du tout, mais il y avait un truc que Virgile avait cependant saisi dans son explication.

Aaaaah mais je connais l'Enfer de Dante ! Dans ce bouquin, son guide aux Enfers s'appelle Virgile !

Petit sourire en penchant son visage vers Evelyn l'air de dire : et ouais tavu un peu la chose? Et ouais, paye ta culture G ! Mais par contre il avait beau connaître ça, il ne l'avait pas lu. C'était pas son délire la lecture, surtout quand il avait vu le pavé que c'était …. Pas pour lui ! Il écouta le petit résumé de la vie d'Evelyn quand à sa vie ici dans cette maison de repos.

Au moins c'est bien, tu es entourée.

Et il y avait des gens pour veiller sur elle, comment elle allait, son bien être. Parce que toute seule chez elle, Evy risquait de faire une connerie. Une fois de plus … Et Isis dans tout ça ?

Bah … pour un chat, ça va. Elle vit sa vie, me casse pas trop les pieds …

Rien à signaler. Enfin bon, le soir ou il était revenu de la fois ou Théodore avait légèrement dérapé ( on va dire ça ) Isis était directement venue vers lui. Et s'était posée sur ses genoux alors qu'il voulait se fumer un joint. Et bah non, la bestiole s'était fermement accrochée à son pantalon et s'était mise à ronronner comme une andouille …. Il avait tenté de la dégager mais sans succès. Ces bestioles … Du coup, il s'était retrouvé à mater un truc à la con à la télévision, l'animal sur les genoux. Soupirant légèrement, il ferma les yeux, sentant le soleil lui réchauffer la peau.

En tout cas tu nous manque au Bloody ! Même si Campbell a engagé des serveurs pour donner un coup de main.

Du coup, il se sentait un peu seul la bas. Surtout après ce qui s'était passé il y a deux jours …. Chose à laquelle Virgile faisait tout pour ne pas penser ….. Il ne pu s'empêcher de frissonner quand même!

Evelyn écarquilla les yeux lorsque Virgile lui disait qu’il connaissait l’œuvre, et que le guide des Enfers justement s’appelait comme lui. Bon l’avait-il réellement lu ? Allez savoir, la jeune femme serait peut-être surprise ! Si elle croyait tout connaître de Virgile, elle ne savait pas tout.

Et bien, tu m’épates !

Non, Evelyn ne se foutait pas de lui ! Oh, elle ne doutait pas qu’il avait des connaissances, loin de là et tout ça, mais ils n’avaient pas forcément des intérêts communs (heureusement, il fallait bien !).

Quant au fait qu’elle était entourée, Evelyn ne pouvait pas qu’hocher la tête. Evidement, ça la changeait, elle n’était pas seule… Seule avec elle-même. Pour parler d’Isis, ça ne sera pas demain la veille que Virgile lui dira qu’il avait adopté la petite princesse.

Elle ne voudra plus revenir quand je viendrai la récupérer ! fit Evelyn.

Cela dit, elle eut un petit sourire aux lèvres lorsque son ami lui disait qu’elle manquait au Bloody Hell ? Vraiment ? Plutôt, elle manquait à Virgile plus qu’autre chose, sans aucun doute, même si Evelyn s’entendait bien avec Chloé et Kayleen, mais tout de même. Ce n’était pas forcément la même chose. Evelyn eut tout de même un air pensif… Ca faisait une bonne semaine qu’elle n’avait pas mis les pieds dans ce bar et pourtant, elle avait l’impression que c’était une autre vie, qu’elle n’avait pas mis les pieds là-bas depuis une éternité. Au bout d’un moment, elle savait qu’elle devait reprendre son train-train quotidien… Elle allait faire face à la réalité… Et aussi la réalité qu’elle ne verrait plus Piers ? Bref… tout allait bien.

Ils sont comment ? demanda-t-elle après un léger moment d’absence.

Oui, Evelyn s’intéressait à comment ils étaient. Bon, elle ne demandait pas s’ils étaient des beaux gosses ou quoi… Tant que ce n’était pas des répliques de Sonya caractérement, c’était ce qui comptait…

Petit air paniqué de la part de Virgile lorsqu'Evy lui sorti comme quoi Isis ne voudra plus qu'elle la récupère.

Euh … si si crois moi elle va le vouloir !

Non mais c'était pas l'hôtel non plus quoi ! D'ou Virgile recueillait les chats comme ça, pour le fun ? Certes pour rendre service à son amie, mais lui et les bestioles …. Bien qu'au final il n'avait jamais eu le moindre soucis avec le moindre animal. Les chats allaient tous vers lui comme s'il était une pâtée, les chiens lui tournaient après comme s'il était un os géant … Quelle allait être la prochaine étape ? Un macaque qui s'amourache de lui et le kidnappe jusqu'en haut de l'Empire Stat Building ? Comment ça c'est déjà une histoire qui existe, une blonde capturée par un gorille géant ? Comme quoi toutes ses bonnes idées sont prises. Concernant les nouveaux serveurs, Virgile ne pouvait pas se plaindre.

Sympa vraiment ! Ça me fait plaisir de bosser un peu avec eux. Ils font l'affaire.

Ce n'était pas des Sonya en puissance quoi. Ils faisaient leur boulot comme on le leur demandait, ils ne faisaient pas chier le monde et fin de l'histoire. Il y avait aussi peut être le fait que Virgile avait de suite été présenté comme leur supérieur. Certes, pas le boss du quartier, mais que c'était lui qui gérait les choses, qui secondait le patron. Patron auquel il ne voulait pas penser. Peut être qu'il devrait parler à Evelyn de ce qui s'était passé ? Il hésitait un peu. Pas qu'il soit gêné d'en parler. Mais la scène lui avait semblé être si surréaliste qu'aujourd'hui encore il avait du mal à croire qu'elle se soit bel et bien déroulée. Petit soupir, avant de finalement passer aux questions qui fâchent. Au un miment ou un autre, ils allaient y arriver.

Alors … Comment ça s'est passé avec Piers ?

Virgile savait qu'il était passé puisque c'est lui qui lui avait donné le feu vert. Comme un grand frère ouais ! Ou un ami qui se souciait de son bien être. Parce que bon, le coco il avait fait plus de mal qu'autre chose en arrivant dans la vie d'Evelyn, comme un grand prince ! Et vazy que je déboule avec mes biscotos pour te sortir de tes ennuis ! Il était drôle en fait le gars … Con con, mais drôle.

C'est de lui le bouquin ?

Tenta t-il.

Comment faire paniquer Virgile en rien de deux ? Lui demander garder Isis pour toujours ? Non, ça serait trop demandé quand même. Déjà qu’il lui rendait gentiment ce service en s’occupant du chat, et Evelyn ne se voyait pas encore se séparer d’Isis, aimant énormément les animaux… et malgré le fait qu’elle ait tenté de s’ôter la vie, Isis lui faisait tout de même une présence.

En ce qui concernait les serveurs, ça allait s’ils faisaient l’affaire… Après tout, ce n’était pas comme si Théodore ne flairait pas les bonnes personnes ou non… Quoique, on pourrait en douter vu qu’en ce moment, Evelyn passait son temps à prendre des congés et ce n’était pas comme si Théodore n’était pas au courant que maintenant Virgile se droguait… C’était intriguant, cette histoire ! Il y avait anguille sous roche ! Evelyn n’avait peut-être pas assez cerné son patron comme elle le pensait… Elle ne le connaissait pas après tout. Peut-être que dans sa famille, Théodore avait quelqu’un qui se droguait… Par exemple, elle ne savait pas que celui-ci avait un frère qui passait son temps à picoler…

Après être restée un moment silencieux, Virgile lança un sujet de conversation : Piers. Il voulait des nouvelles ? Pour savoir du comment ça s’était passé ? Effectivement, Virgile avait visé juste en disant que ce livre venait de Piers… Evelyn fut quelques secondes silencieuse avant de dire :

Oui, c’est bien de lui…

Elle respira un bon coup avant de reprendre :

Je l’ai complétement rejeté… C'est plus fort que moi, Virg'.

Elle ferma un instant ses yeux.

Je crois que c'est fini...

Et pour de bon...

Virgile resta incrédule quand aux mots d'Evelyn. Enfin, sans véritablement l'être. Elle l'avait rejeté. Ejecté de sa vie.

Evy, tu l'a fait sortir de ta vie une première fois, il est revenu à toi. Tu crois que de le faire sortir une nouvelle fois changera quelque chose ?

Ou bien cette fois le gars avait compris le message ? Non, pas le message qui disait que sa cousine en pinçait grave pour lui, mais celui qui disait qu'elle ne voulait plus de lui dans sa vie. C'est que à un moment il faut savoir lâcher prise, accepter que non, on ne peut pas toujours sauver les gens juste en se ramenant.

Mais … Peut être n'est ce pas plus mal comme ça.

Que de l'avoir rejeté. Avec tout le mal que ça lui faisait, pourquoi continuer ? Ça va, ils avaient assez de soucis dans leurs vies respectives, si elle pouvait se décharger d'un poids, pourquoi se priver. Bien qu'il se doutait qu'elle ne voyait pas Piers comme un fardeau, mais craignait de l'être pour lui. Le blond ferma les yeux et posa sa tête contre l'arbre duquel il était adossé.

J'imagine qu'on ne peut pas toujours garder ceux qu'on aime près de soi.

Lui même avait fini par rejeter Elisabeth, sachant bien qu'il ne lui apportera rien de bon dans sa vie. Même si la jeune femme avait eu du mal, le blond avait réussi à la repousser, malgré tout l'amour qu'il éprouvait pour elle. Comme quoi, Evy et Virgile se ressemblaient plus qu'ils ne le croyaient.

Mais ... ça te va comme situation?

Que de l'envoyer paître une nouvelle fois?

Virgile n’avait peut-être pas tort en disant ses mots. Evelyn l’avait éjecté une fois, qu’est-ce qui pourrait l’empêcher de revenir ? Cette fois-ci, c’était différent. Ca avait été plus clair, parce que ce n’était pas plus un silence qu’elle avait laissé planer, elle avait posé des mots, des mots qui avaient été difficile à sortir et qui lui avaient arraché le cœur… A force de mettre de distance entre eux, de creuser un fossé… Là, Evelyn sentait qu’elle était sans doute arrivée à bout.

Parce que là, je le sais…

C’était vrai que le nombre de fois où Evelyn avait pu lui parler de ces retrouvailles et encore… Il n’empêche que d’imaginer qu’elle l’avait éloigné d’elle lui faisait mal. Aussi mal que de le garder près d’elle tout en sachant les sentiments qu’elle lui portait ? L’amour était à double tranchant… Tu parles d’un amour… Elle ferma un instant les yeux en se remémorant ce baiser partagé avec lui au Kentucky, sous cette pluie. Il n’empêche qu’elle se demandait bien pourquoi il l’avait embrassé ce soir-là… Un moment magique. Un doux rêve. Un doux souvenir qu’elle garderait en mémoire… quelque part en elle.

Comme pour ta sœur… ?!

Si ça lui allait comme situation ? Evelyn ne le savait réellement.

Si tu savais… J’avais eu une envie de lui crier ce que je ressentais mais… je n’ai pas pu…

En même temps, elle ne s’était pas spécialement attendue à ce qu’il vienne. Bon, si elle aurait pu s’en douter. Et le lui dire dans ces circonstances ? Ici ? Vraiment… Lui dire ça alors qu’à peine avant, elle avait essayé de se tuer ? Et en plus s'il savait ses sentiments, ça ferait quoi? Evelyn était tout aussi persuadée que ça l'aurait fait également éloignée d'elle. Ca aurait été du pareil au même.

C’est mieux pour lui. Si je le fais, c’est pour lui…

Un peu douteux dit comme ça. Non, elle ne se tuait pas pour lui. Il manquerait plus que ce soit un faux remake à la Roméo et Juliette.

Oui, comme pour sa sœur. La situation était à peu près identique. Sauf qu'il savait ses sentiments partagés, qu'entre eux ça avait été plus loin. Re précision pour les âmes sensibles, Elisabeth était sa sœur adoptive. Certes Virgile n'avait pas spécialement de limite dans sa vie, mais quand même !

Espérons que tu puisse tirer définitivement un trait la dessus. Passer à autre chose.

Virgile savait bien que c'était difficile à faire, que ça prenait du temps. Mais à force, on y arrivait. Lui même y était arrivé. A coups de seringues et de joints, à se confirmer à lui même qu'il n'était pas capable de rendre quelqu'un heureux. C'est bien pour ça que les relations sans lendemain lui convenait parfaitement. Sans sentiments, sans promesse de lendemain. Parce que ce genre de promesses, il ne pouvait pas les tenir.

Et qu'est ce qui t'a empêché de tout lui raconter ?

Si elle l'avait fait elle aurait été débarrassée d'un poids supplémentaire non ? De tout de façon ça n'aurait pas pu être pire que maintenant. Aujourd'hui il semblait être parti de sa vie, selon les dires d'Evelyn. Mais Virgile n'y croyait pas vraiment. Après tout ça, abandonner si vite ? Il verra bien ce que l'avenir réserve à la jeune femme. Distraitement, Virgile avait relevé une main aux cheveux d'Evelyn, jouant doucement avec, s'amusant de voir la couleur de ceux-ci sous les rayons du soleil qui perçaient entre les feuilles de l'arbre.

Evy, faut quand même que je te dise …. Désolé de t'avoir initié à mes sales passes temps.

Certes ce n'était pas la cause principale des soucis de la jeune femme, certes elle n'était pas aussi consommatrice que lui, mais ça n'aidait pas !

Je pensais pas que ce jour la on allaient devenir amis comme ça.

Peut être alors que ce jour, il ne lui aurait pas proposé d'essayer des substances illicites. Peut être …

Oh, il n’y avait que le temps qui pourrait lui dire si elle arriverait à tirer littéralement un trait… Sûrement pas en fait. Et s’ils devaient faire des réunions de famille ? Ca allait être folklorique… En plus, sa sœur Sophia était enceinte, Evelyn apprécierait sûrement à l’avenir d’aller les voir à la naissance de l’enfant courant octobre. Enfin d’ici là, psychologiquement, elle avait le temps d’aller mieux vu ces dernières péripéties par rapport à l’éventuelle future maternité … disparue.

Je ne sais pas…

Elle ne savait pas ce qui l’avait empêché de le lui dire bien que le lui crier était tentant, mais elle avait bloqué… agissant de manière assez contradictoire.

Tu me vois le lui dire là, après ce que j’ai fait… ?

Bon, peut-être pas maintenant, mais au moins attendre… Enfin, si ce n’était pas mieux de laisser cette histoire derrière elle…Au-dessus d’elle, Evelyn entendit Virgile de s’excuser de l’avoir entraînée dans ses folies… En même temps, c’était clair qu’en se rencontrant ce soir-là, ils ne s’attendaient pas à être aussi proche comme en ce moment-ci, à se comprendre mutuellement, à avoir une telle complicité.

Moi non plus, je ne m’étais pas imaginer que ce soir-là, on en serait là aujourd’hui…

Virgile s’excusait pour les drogues mais… culpabiliserait-il aujourd’hui pour ça ?

Tu sais… commença-t-elle dans la confidence, elle ne savait pas ce qu’elle allait lui dire aller le rassurer ou non pour pas qu’il culpabilise mais… elle allait le lui dire quand même. Si Phoebe ne m’avait pas bougé, je ne serais pas venue... Elle ne le savait pas à ce moment-là et d’ailleurs, elle ne le sait toujours pas mais juste avant cette soirée, je n’étais pas au meilleur de ma forme comme il y a quelques jours…

En tout cas, si Virgile l’avait initié à ça, qui savait ce qui aurait pu lui arriver d’autres si elle n’était pas venue à cette soirée ? Peut-être qu’Evelyn aurait été à une autre soirée ou soit, peut-être qui savait, elle serait avec Caleb si elle n’avait pas raté sa chance ou peut-être se serait séparé… Allez savoir.

J’avais eu besoin d’oublier! Phoebe avait bien fait de m'emmener... Qui sait comment les lendemains sont faits ?

Oh, à cette soirée-là, aucun des deux savaient qu’ils allaient être amis comme ça, c’était sûr.

Notre rencontre n’était pas forcément été pour rien ! fit-elle en levant ses yeux sur lui.

Ils étaient faits pour se rencontrer.

Les paroles d'Evelyn le rassurèrent légèrement. Elle ne semblait pas lui en vouloir non plus pour ça. Ce n'est pas que Virgile culpabilisait, mais il avait malgré tout conscience que la drogue, ce n'était pas le remède aux soucis de la vie. C'est un autre problème. Mais ses mots lui firent un peu de bien. Elle ne semblait pas lui en tenir rigueur, mettant plus en avant qu'elle était dans une mauvaise passe …. Peut être que oui, leur rencontre n'était pas due au hasard. Qui sait !

La vie est mal faite. Si tu n'étais pas mon amie, je t'aurais épousée !

Fit-il en souriant légèrement. C'est vrai, après tout ils s'entendaient tellement bien, et la seule et unique fois ou ils s'étaient envoyés en l'air ça s'était plutôt bien passé. Même si c'était sûr et certain que ça ne se reproduira plus.
Bon sinon, il était la pour prendre des nouvelles d'elle et aussi, une question le taraudait. Une question difficile, mais il se promit que si elle y répondait franchement, il lui dirait un truc pour lui changer les idées. Cela marchera à tous les coups. Reprenant un air un peu plus sérieux, il baissa les yeux vers Evelyn.

Evy … j'ai appris que ce n'était pas ta première tentative.

Il avait dit ces mots le plus doucement possible, reprenant ses caresses dans les cheveux de son amie. Il avait peur de la réponse qu'elle pourrait lui donner. Peur d'apprendre qu'elle en ait fait trop depuis, peur d'apprendre pourquoi elle avait fait ça avant, mais il en avait besoin. Il devait savoir un peu plus la dessus sinon il allait commencer à se faire des films.

Tu veux m'en parler ?

Cependant, il ne la forçait pas. Elle était en droit de refuser de ne pas vouloir en parler. Chose qu'il comprendrait même s'il allait rester sur sa faim. Ce n'était pas parce qu'elle était son amie qu'il pouvait se permettre de tout savoir sur elle.

Si la vie était mal faite, sans aucun doute ! C’était clair que s’il n’y avait pas tous ces sentiments, si Evelyn ne portait pas ses sentiments pour son cousin, s’il n’y avait pas eu toutes ces choses, qui savait si Virgile et elle ne seraient pas partis au bout du monde pour se marier (elle ne l’aurait pas fait avec un inconnu !) C’était sûr, elle et lui auraient fait un magnifique couple ! Mais s’il y avait pas toutes ces choses dans leur vie, est-ce qu’ils seraient amis aujourd’hui ou est-ce qu’ils seraient vraiment ensemble ? Allez savoir !

On aurait la belle vie ! On partirait au milieu de nulle part, sur une île… On fabriquerait notre petite cabane et on aurait deux enfants, Elsa et Paolo.

Ca, c’était ce qui s’appelait une belle vie, tout de même… Mais ce n’était pas ça… Rien n’était réel… Elle qui rêvait justement de ce genre de conte de fée, elle avait été mariée, avait failli avoir un enfant… Non, rien n’était réel. La vie était vraiment mal faite comme son ami le disait. C’était une vie de merde.

La conversation bascula très vite aux confidences. Après tout, c’était un peu souvent ça entre eux. Les soirées qu’ils se faisaient, ils savaient très bien s’amuser, mais ils pouvaient parler sérieusement, se confier. Virgile était bien la seule personne depuis son arrivée sur New York envers qui elle se confiait et du moins qui connaissait ses plus gros secrets.

Virgile avait su que c’était loin d’être sa première tentative… Evelyn ne sut pas comment il avait su cette information… Après tout, à part Caleb qu’elle ne voyait plus et les médecins… personne d’autres ne savait ça… Sans mentir, elle confia alors :

C’était ce moment avant notre rencontre, commença-t-elle à raconter. L’unique fois.

Elle fit une pause avant de reprendre, cherchant ses mots. Elle n’avait pas toujours l’habitude de raconter ça… peut-être qu’aux psys mais c’était autre chose. Evelyn prit la main de Virgile, jouant avec ses doigts, à croiser avec les siens, histoire de se concentrer là-dessus tout en racontant ses mésaventures.

C’était la période où je repensais à Irene. Cet accident rehantait mes nuits…

Et c’était même ce moment là où quand elle s’était dirigée vers l’église, elle avait fait sa rencontre avec Castiel.

En plus, j’avais vécu un hold up dans une banque, ça n’a pas aidé… rien de plus flippant ! je ne me suis jamais sentie aussi seule à ce moment-là.

Evelyn était une warrior, à danser avec la mort !

Je voulais tout simplement dormir alors je me suis dit qu’un peu de somnifère et de l’alcool allaient régler mes soucis… Après je ne sais plus trop mais c’est mon voisin dans mon ancien immeuble qui a fini par me trouver ainsi…

Le toxico eu un petit rire au délire d'Evelyn. Paolo et Elsa ? De ces noms quand même ! Celui de la fille c'était pas celui de la Reine des Neiges ou un truc comme ça ? Ah si, c'était ça. Ça lui revenait maintenant. Mais quand même le délire de son amie était amusant. Et il ne fallait pas oublier la plantation d'herbes dans le jardin !

Silencieux, Virgile écouta la confession d'Evelyn. Il la laissa jouer avec sa main, la laissant croiser leurs doigts.

Un Hold Up ?

Sérieux ? Mais dites lui à la loterie de la mauvaise chance, Evy elle gagnait pas tous les prix ? Une avalanche de soucis l'avaient du coup conduit à sa première tentative. Qui fut a l'aide d'alcool et de médicaments. Une façon plus douce d'aller à la rencontre de la mort. Il avait lu un article d'ailleurs comme quoi les femmes préféraient ces moyens la, qui abîmaient moins le corps. Les mecs avaient moins de scrupules à se tirer une balle dans le crâne.

Je savais pas ….

Peut être que s'il avait su tout ça il ne lui aurait pas proposé de toucher à la drogue … Quoique, si. Il l'aurait tout de même fait en ajoutant que ça lui fera penser à autre chose. Bel échappatoire qui vous bousille le corps et l'esprit à petit feu. Dans un élan de tendresse, il s'était penché sur le front de son amie pour pouvoir l'embrasser.

Merci de m'en avoir parlé.

Alors qu'elle n'y était pas obligée. En tout cas, il était surpris d'apprendre qu'en fait Evelyn était une fille suicidaire. Si, c'est le mot. Deux tentatives, c'est une personne suicidaire pour lui. Enfin, tous les deux l'étaient, à un stade différent. Evelyn avait carrément sauté le pas. Virgile lui avait espéré que la mort l'emporte lors de son overdose. Si Théodore n'avait pas été la, ça aurait été le cas. D'ailleurs, en repensant à ça, il s'était dit qu'il allait lui parler d'un truc non ? Ce sera parfait pour lui changer un peu les idées. Et puis, au passage ça lui permettra d'en parler. Parce que merde, ça l'avait plus perturbé qu'il ne voulait le dire !

Bon … Pour nous changer un peu de nos histoire tristes …. Tu veux que je t'en racontes une bonne ?

Virgile la regarda avec un air de dire : tu devinera jamais !

Evelyn hochait la tête légèrement. Et oui, elle avait vécu ça : un hold up ! Aussi rare soit-il, on en entendait partout : aux infos, tout ça. Ou on en apprend par la bouche à oreilles que la banque ou le magasin du coin avait été dépouillé… Mais quelle chance de vivre cet événement ? Evelyn en avait vu de toutes les couleurs. Jusque-là, elle n’en avait jamais parlé. Pourquoi ? Parce que l’occasion ne s’était pas présentée ? Ou parce qu’elle avait pensé que cette période, cette mauvaise passe, était déjà finie pour elle et que c’était loin derrière elle ? Parce qu’elle n’était pas du genre à se plaindre ? Parce qu’elle ne voulait pas comme la voit comme une faible ? Fragile ? Un peu de tout ça à la fois, peut-être… Pour le dernier point, cela dit, Virgile l’avait vu dans sa faiblesse alors pour ce détail, ils n’étaient plus tout à fait à ça près. Après cet événement, Evelyn avait commencé à remonter la pente avec la présence de Caleb, entre autre… puis finalement, sa vie était comme le balancier d’une horloge : le moindre truc pouvait la renverser de l’autre côté, la rendant instable.

La jeune femme eut un sourire aux lèvres lorsqu’elle sentit le baiser de son ami sur son front. En tout cas, même si elle semblait parfois haïr la vie, il y avait bien des moments comme celui-ci qu’elle appréciait. Vraiment ! C’était bien ce genre de moments qui arrivaient à lui mettre du baume au cœur. Comme dirait un certain Alessandro Manzoni, « un des plus grands bonheurs de cette vie, c’est l’amitié et l’un des bonheurs de l’amitié, c’est d’avoir à qui confier un secret ». Cette citation lui parlait si bien.

Si Virgile avait le don d’attirer sa curiosité, il le faisait magistralement bien, tel un magicien, un artiste. Evelyn leva les yeux vers lui, et avait toujours sa main dans la sienne.

Quoi ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Et c’était comme si tout ça l’avait bien intrigué, elle se leva pour s’asseoir à côté de lui, pour être au même niveau que lui. Son livre glissa sur ses jambes.

Raconte-moi tout ! Parlons un peu plus de toi !

Bien qu’il lui était arrivé de sales trucs, elle n’allait pas être égoïste à toujours parler d’elle, surtout que ça ne lui ressemble pas puisqu’elle n’avait pas pour habitude d’attirer autant d’attention… Et elle n’était pas la seule à avoir vécu des choses.

Il s’est passé quoi ?

Ok il ne pensait pas autant attirer son attention ! Il la regarda se redresser s'asseoir à coté de lui, intriguée comme pas possible. Euh .. .Brusquement il n'était plus aussi assuré pour tout lui raconter ! Mais il allait faire hein !

Euh … comment dire … Comment te raconter …

Un peu mal à l'aise il se frotta la nuque, évitant soigneusement tout contact visuel avec Evelyn. Le début peut être.

C'était l'autre soir en fait. A la fin du service on s'est retrouvés seuls, Campbell et moi. On ne faisaient pas grand chose, mais au final, c'est parti en une bataille d'eau à la con … Demande pas pourquoi ou comment !

Oh la honte rien que le début de son histoire ça semblait trop chelou alors qu'elle attende de voir la suite ! Elle sera pas déçue … C'est sûr qu'on pouvait penser que c'était déjà la fin de son histoire tant l'idée de voir Théodore en pleine bataille aquatique pouvait être surréaliste. Mais non ! Le pire restait à venir. Enfin, le pire était peut être un mot un peu trop fort pour décrire ça. Disons le plus surprenant.

Après je sais plus trop … je me souviens que j'ai voulu lui bloquer l'accès à l'évier. On a bataillé, rien de méchant …. Il … il avait une main à ma taille et l'autre sur mon bras je crois pour m'empêcher de le tremper …

C'était effrayant de constater qu'il se souvenait parfaitement des détails comme ça. Grosse inspiration d'air avant de lâcher :

Puis il m'a embrassé.

Si Evelyn pouvait éviter de lui faire remarquer le brusque rougissement de ses oreilles ou le fait qu'il trouvait un intérêt tout particulier à l'arbre au loin ce serait très gentil de sa part.

C’était que son ami avait clairement attiré son attention… Bon, il semblerait qu’Evelyn s’était un peu trop excitée sur ce coup. Bon, pas qu’elle aimait les ragots hein, mais elle restait malgré tout une nana. En tout cas, il semblerait que son excitation ait mis Virgile un peu mal à l’aise. Déjà, pour elle, ça commençait déjà à être étrange. Il en fallait peu pour perturber le blondinet, à la base…

Evelyn resta silencieuse, attendant à ce que Virgile lui crache le morceau et apparemment, cela concernait Campbell ? La jeune femme bugua quand Virgile lui raconta qu’ils avaient fait une bataille d’eau ! Elle devrait se déboucher les oreilles. Avait-elle bien entendu ? Rien que de les imaginer faire ça… Bon, elle imaginait plus facilement Virgile que Campbell… mais les deux à se batailler comme deux gamins ? Dur… Ca ne ressemblait pas du tout à son patron qui semblait être un peu coincé du cul plus qu’autre chose… Evelyn aurait bien voulu dire un truc mais il semblerait que son ami n’avait pas dit son dernier mot dans l’histoire… elle n’avait jamais entendu une histoire aussi détaillée de toute sa vie… Quoique ! Si Virgile lui avait raconté ça avec une autre fille ou même un autre mec, Evelyn aurait trouvé ça tellement beau, chouette et romantique parce qu’elle n’était pas insensible aux histoires d’amour et à ce genre de petites choses… mais là, le choc… Evelyn avait la bouche ouverte, surprise et choquée.

On parle du même Campbell ?

Yeux en billes. Elle avait vraiment du mal à croire, à imaginer que Campbell l’ait embrassé. Vraiment ? Il n’avait pas une fiancée ? Imaginer Campbell un peu gay sur les bords ? Ca le rendait encore plus chelou…

Wooh… j’ai du mal à le croire là… Campbell ?

Suspicieux. Chelou. Evelyn avait envie d’enquêter (oui, elle vivrait presque que de ça). Où est-ce que Virgile n’aurait pas été sous l’effet de la drogue pour rêver de ça quand même ? Bon, c’était elle qu’il avait embrassé mais en pensant à Théodore tout de même…Bref, ça rendait encore la chose plus chelou qu’elle ne l’était… En tout cas, il s’en passait des choses quand elle n’était pas là… Et après c’était Virgile qui allait se plaindre qu’il se passait toujours un truc chez elle et rien chez lui.

Campby et toi ?

Mais il avait une fiancée non ? Enfin, c'était un peu ce que tout le monde disait...

Il se passe de ces trucs quand je ne suis pas là ... C'est pas des cracks ? Parce que je l'ai bien vu l'autre jour en train de me mater quand j'étais en train de me changer...

Petit soupire quand elle eu du mal à saisir la chose.

Oui …

Lui confirma Virgile …. Oui on parlait bien de Théodore Campbell …

Oui Campbell.

Lui confirma encore une fois Virgile. Toujours le même Théodore Campbell, pas la peine de demander autant de fois ça devenait gênant ! Oui, Théo et Virgile s'étaient embrassés dans les vestiaires ! Ou plutôt Campbell lui avait sauté dessus !

Oui Campby et moi ! Enfin, non pas comme ça !

Petit moment d'embrouille. Y'avait pas de Campby et Dicky non plus ! Oh mon dieu depuis quand dans sa tête c'est déglingué à ce point ? C'est pas la question ! Y'a pas de Théodore et Virgile qui tienne. Y'a d'un coté Campbell, dans son coin, et dans l'autre Virgile. Fin de l'histoire !

Il a juste posé ses lèvres sur les miennes, c'est tout !

On taira le fait que Virgile avait brièvement répondu à ce court baiser. Qu'il l'avait certes repoussé mais que leurs bassins furent collés l'un à l'autre un peu plus longtemps. Que Campbell avait en fait retiré son tee shirt et que sa peau était mouillée.... Petit malaise mental. Qui fut interrompu par les mots d'Evelyn.

Quoi, il t'a matée ?

Non mais en fait le mec était genre un gros pervers qui voulait se taper tous ses employés ? Il avait un petit tableau de chasse dans son bureau et mettait une croix dessus dès qu'il s'en était envoyé un ? Glauque …

Et non pourquoi tu veux que je raconte des histoires ? Pourquoi j'inventerais un truc pareil ?

Il savait qu'il était pas net dans sa tête mais tout de même de la à s'imaginer des choses avec lui … Y'a un monde ! Une galaxie !

En tout cas, il ne m'a pas donné de réelle explication à son geste. J'sais pas pourquoi il a fait ça.

Et ça n'aidait pas le blond...

Oh, Evelyn avait vraiment du mal à réaliser. Est-ce qu’elle avait bien entendu ? Et vu sa réaction, elle ne devait pas aidé Virgile mais c’était surréaliste, quoi ! Virgile lui parla d’un truc inimaginable. La jeune femme passa tout de même un bras autour du cou de Virgile, histoire de l’approcher un peu d’elle. L’un et l’autre étaient toujours aussi tactiles entre eux. Le fait qu’elle lui dise que Campbell avait pu la mater lui avait échappé.

Tu te souviens quand l’autre pas doué m’avait arrosée volontairement avec son cocktail ? Campbell est passé dans les vestiaires au moment où je changeais mon haut.

C’était anodin mais bon, ce n’était pas elle que Campbell avait embrassé après tout. Et dire qu’elle se souvenait à quel point il lui avait tapé dans l’œil celui-là, avant qu’elle passe son temps à s’amuser avec Castiel, le diablotin pas très catholique.

Désolée Virgile, s’excusa-t-elle, mais c’est tellement …

Il n’y avait pas de mot pour décrire ça.

Il cache bien son jeu. J’ai dû mal à le cerner.

En même temps, même si on pouvait lui parler, ce n’était pas pour autant qu’il se laissait « approcher » pour qu’ils deviennent des potes… Après, personne n’allait lui en vouloir d’avoir sa façon d’être…

Il a une sacrée carapace que c’est difficile de gratter son vernis à la surface.

L’image était belle, hein ? Pour savoir qu’on ne savait pas ce qu’il y avait en-dessous.

Ca doit être un gay refoulé…

Elle se faisait la réflexion.

Pas que Virgile était traumatisé par un baiser, mais l'accolade d'Evelyn n'était vraiment pas de refus. Dans sa tête, il se demanda bien sur quel drôle de loustic ils étaient tombés comme patron. Pour embrasser un employé et en mater une autre, il avait de drôles de délires le gars quand même...

T'excuses pas, c'est pas comme si tu m'avouais une infidélité de la part de Campby.

On en était pas la. Et ne sera d'ailleurs jamais la ! Non mais quelle idée horrible ! Fallait vraiment qu'il arrete de se faire des films ça devenait grave. Comme quoi ça faisait du bien d'en parler à quelqu'un de tout ça, afin de vider son sac un coup et ne plus y penser. Il aurait pu en parler à Tony mais … C'était pas pareil. C'était plus facile de parler de ce genre de chose avec Evelyn. Et après on ose dire que l'amitié homme femme n'existe pas !

Oh non, pas de soucis pour moi aucun soucis à le cerner ! C'est un gros connard pervers voilà tout !

En fait, c'était plutôt l'agacement et l'incompréhension de Virgile qui parlait, et pas le toxico vraiment. Parce qu'un vrai connard ne lui aurait pas sauvé la vie. Un vrai connard ne l'aurait pas non plus laissé pleurer sur son épaule. Cependant elle avait raison. Virgile ne pouvait pas nier que Campbell avait comme construit un mur autour de lui. Et le coup du gay refoulé …

Il fait ce qu'il veut de son cul, mais pas avec moi merci ….

Parce qu'il voulait bien que sur le feu de l'action on fasse de drôles de choses, mais aller embrasser un mec ? Vraiment ?

Tu sais qu'avant tout ça il m'a autorisé à le tutoyer ?

Ah a la reflexion, si ça se trouve tout cela n'était qu'une ruse pour l'attirer dans ses filets ! Avec des petites touches comme ça et hop ! Un Virgile dans les filets !

Théodore, un grand connard pervers fini ? Vraiment ? Virgile n’y allait pas un peu fort ? Oh, de toute façon, depuis le début, Evelyn avait bien remarqué qu’il ne portait pas Théodore dans son cœur… Evy avait bien pu assister à différentes choses entre ces deux-là. Elle se rappelait bien de cette bizarrerie que Théodore passe par-dessus le comptoir pour récupérer sa pauvre cravate… Vraiment. Si elle ne connaissait pas aussi bien Virgile,… en fait, elle faisait face à deux drôles de gus quand même !

Tu lui as vraiment tapé dans l’œil, en fait !

En même temps, ce n’était pas comme si une fois, il lui avait appelé « mon ange ». Bon a ce moment-là, Théodore avait été client mais il n’empêche que ça l’avait marqué et en plus de « connaître » le personnage aujourd’hui, ça rendait les choses super chelous.

Et dire qu’au départ, il m’avait bien tapé dans l’œil.

Elle allait être jalouse ! Mais désormais, ça lui était bel et bien passé bien qu’elle ne changeait pas d’avis sur le fait qu’il était plutôt beau avec de sacrés yeux…

Ca va me faire bizarre quand je reprendrai le boulot.

Et comment ! Cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas mis les pieds. Elle n’avait tellement pas mis les pieds qu’elle ignorait que le Mister Pingouin avait fait un gosse et qu’il trainait à côté de lui sur l’étagère… Et d'ailleurs, c'était une chance que leur patron ne l'ait pas viré malgré ses congés successifs là... Alors qu'il ne s'était pas gêné à virer Sonya... Vraiment, c'était un peu le monde à l'envers.

Ca me fait plaisir que tu me rendes visite ! fit Evelyn en s’accrochant à son bras.

Vraiment. Elle adorait ces petites discussions avec lui. Une chose était certaine était que malgré tout ce qui s’était déroulé dans sa vie, elle n’avait jamais imaginé pouvoir vivre une aussi belle amitié comme celle-ci.

Virgile eu une moue boudeuse lorsqu'elle lui dit qu'il avait tapé dans l'oeil de Campbell.

J'aurais dû le taper tout court ouais.

Et pas juste le repousser gentiment. De tout de façon, Virgile était une victime de base alors si on lui donne  de quoi se faire mal tout seul il ne s'en privait pas. Mais quand même c'était une preuve que Virgile ne détestait plus autant Théodore qu'auparavant. Parce que s'il avait fait ça au début, il se serait trouvé avec une dent en moins l'gars ! Quoique les trucs bizarres à bien y repenser, c'était pas le premier. La fois ou il avait passé par dessus le comptoir pour sa cravate. Blêmissant quelque peu, Virgile se souvint de la pose bizarre qu'ils avaient eu aussi à ce moment. Misère …. Ah oui c'est vrai qu'il plaisait bien à Evelyn à la base ! Enfin la base, peut être encore maintenant. A croire qu'elle aimait bien les mecs aux cheveux sombres et yeux clairs.

Bah …. Désolé alors de t'avoir grillée au poteau ! Mais même si ce n'était qu'un dérapage de sa part.

Rien d'autre non plus. Il ne pensait pas qu'en secret Théodore puisse en pincer pour lui. Restons réalistes. Il hocha la tête lorsqu'elle lui confia que le jour ou elle retournera travailler au Bloody. Le blond allait être content lorsqu'elle reviendra, ça lui fera un petit soutient en plus, parce que le Campby la …. il ne savait pas trop. Virgile s'était efforcé de faire comme si de rien n'était, afin que tout se passe pour le mieux. A coup de déni par exemple.

N'y pense pas trop et profite de ton repos.

D'abord qu'elle pense à sa gueule, et après elle verra pour le reste. Virgile tourna la tête vers Evelyn lorsqu'elle s'était accrochée à son bras, lui disant que sa visite lui faisait plaisir.

Et moi je suis suis content de te voir tout court.

Vivante. Il allait lui falloir beaucoup de temps pour pouvoir passer outre le souvenir de son amie dans sa baignoire ….

Ne t'en fais pas, tu t'en sortira. Tu as survécu jusqu'ici, un jour ou l'autre le vent tournera.

De quelle façon il l'ignorait. Mais ce jour viendra. Peut être que le vent sera une personne, qui lui apportera un changement bénéfique à sa vie.

Si Virgile l’aurait frappé ? Ca aurait été sûrement épique ! En fait, il ne l’avait pas déjà frappé ? Vu la manière dont son ami lui avait raconté cette histoire, il avait dû être choqué à fond.

Tu me l’as dit toi-même, il est fiancé.

Enfin, on ne savait jamais en fait car cette fiancée, Evelyn ne l’avait jamais vue, elle ne savait à quoi elle ressemblait. Seul Virgile saurait lui dire si jamais ils la croisaient au bar ou dans la rue (mais vu qu’ils n’étaient pas du genre à trainer dans le même quartier, ça serait trop fort quand même !)

Tenant toujours son bras, Evelyn posa naturellement sa tête contre l’épaule de son ami. Il avait raison, elle devait profiter pour se poser tranquillement le temps qu’elle s’en remette. Elle ne savait combien de temps cela prendra mais elle prendra le temps qu’il faudra, et d’ailleurs, que ça commence dès maintenant. Autant profiter de ces moments de complicité avec son ami, comme en ce moment même. Sur ce, pour la question de s’en sortir, Evelyn aimerait bien avoir foi en ces paroles… Vraiment. Si c’était vrai ? Bon, il arrivait toujours des bricoles à tout le monde, ça arrivait, non ? Mais pour son cas, Evelyn avait du mal à voir le verre moitié plein… Cela dit, aux vues de ses paroles, il y avait bien un truc qui lui traversa l’esprit. Après quelques secondes silencieuses, elle lui fit :

C’est bien la première fois que je t’entends dire autant d’espoir…

Jusque-là, Virgile l’avait souvent encouragé, c’était vrai, il l’avait souvent poussé, par exemple dans les bras de Piers… (mais ça n’avait pas marché) mais là, ses paroles résonnaient autrement à ses oreilles. C’était drôle mais pour la première fois, elle avait impression d’entendre de l’optimisme… Il y avait quelque de changer… Elle leva sa tete de l’épaule de Virgile pour le regarder.

C'est vrai qu'il était fiancé mais …

Y'en a que ça n'arrête pas.

La preuve ! Même s'il n'y avait rien eu. Faut qu'il arrête d'autant criser pour si peu aussi … Le blond se bloqua légèrement aux paroles d'Evelyn. Parce qu'elle n'avait pas tort. D'ou est ce que Virgile se mettait à parler de l'avenir en des termes positifs ? Ok c'était peut être pour une autre personne que lui, pour une amie et lui remonter le moral, mais d'habitude, c'était pas l'optimise qui primait chez lui. Normalement, il était du genre à dire « trop de la merde nos vies, viens on se fait un joint pour oublier nos soucis tout en créant d'autres. » Mais pas dire que le futur était plein de poneys qui chient des arc en ciel ! On n'y était pas mais l'idée était la. Virgile resta silencieux un instant, regardant son amie dans les yeux.

J'imagine que quand on touche le fond on ne peut que remonter.

Allez savoir pourquoi cette phrase ne sonnait pas entièrement vrai dans sa bouche. Généralement, il était du genre à être toujours dans le fond du gouffre, et ne pas chercher à en sortir. Du coup, Virgile ne comprit pas sa propre réaction. Et dans sa tête se fit une petite crise existentielle. Alors pour faire comme si de rien n'était et rassurer Evelyn, il sortit le premier truc qui lui vint à l'esprit.

Enfin, avec tout ça, c'est pas demain la veille que je relèverais la tête !

Petit rire qui sonnait terriblement faux.

* Erf … je vais demander aux médecins de m'interner, ça vaut mieux.*

Peut être que Campbell avait raison. Qu'il repoussait tout moyen de se rendre heureux. Parce qu'il ne s'en pensait pas digne.

C’était vrai qu’être fiancé, ça n’arrêtait pas certaines personnes. Evelyn (et même Virgile) pouvait parler car le fait d’être cousin, ça n’arrêtait pas non plus… Piers (ou elle) l’avait bien embrassé, non ? Arh.

En tout cas, il fallait croire que rien ne lui échappait. A vrai dire, la manière dont il l’avait sorti…, Virgile le pensait sincèrement, ça venait du cœur. C’était spontané (pour ne pas changer) mais voilà que ça l’avait frappé. Le faisant remarquer, Virgile sembla le réaliser… et par la suite, ça sonnait faux. Le blondinet n’avait jamais caché qu’il voulait en finir avec la vie mais … Oui, il y avait toujours un mais. Evelyn esquissa un sourire face à ça. Bien qu’il ne se rendait pas compte, il y avait quelque chose qui avait changé. Elle ne savait pas encore depuis quand ça avait commencé à germer, à le faire changer mais y’avait quelque chose. Etait-ce son overdose ou le fait qu’elle s’était taillée les veines qui l’avait fait réalisé ou … ? En tout cas, c’était bon signe, et elle le prenait ainsi.

Si c’est possible pour moi, ça le sera pour toi. Tu ne fais pas exception à la règle, fit Evy, doucement avec un sourire, comme si en fait, elle seule connaissait le secret et qui sait Virgile connaîtrait lui aussi un quelconque bonheur. Bon, la naïveté d’Evy par moment la perdra…

Virgile était obstiné. Evelyn l’avait toujours vu, à toujours voir le fond ainsi mais bon, c’était sûr, ça ne se faisait pas du jour au lendemain mais en tout cas, ses paroles étaient encourageantes. Il fallait un début à tout. Naïve mais Evelyn y croyait dur comme fer, là. En ce moment.

Elle remarquait bien sur ce changement là, à l’immédiat mais lorsqu’elle avait été à l’hôpital, il n’avait pas eu le même genre de discours ? ce genre de réaction ? Du genre qu’ils allaient tenter de trouver un moyen de s’en sortir ? Qu’ils étaient tous les deux ? Peut-être qu’elle n’avait pas trop saisir encore jusqu’à là, étant dans les vapes, un peu embrumée.

Tu sais, Virgile,… des fois je me dis que t’es un idiot ! fit-elle pour le complimenter. Tu es l’une des plus belles personnes que j’ai jamais rencontrées.

Non, elle n’avait pas fumé. Certes, il se droguait, on pouvait dire qu’il n’était pas fréquentable et tout ça, mais à part ça … C’était son meilleur ami. Un peu dingue, oui, mais il était au petit soin avec elle et ça, il ne pouvait pas nier ce côté-là.