Retour en enfer...[Terminé]

Ce lycée était un zoo. Vraiment ! En quelque sorte, pour dire, au moins Caroline assistait à tout ça comme un spectacle, elle récoltait les informations et elle en riait plus ou moins. Oui, la jeune fille adorait ça. Tout observer, tout récolter et faire un peu chier son monde, surtout quand on venait l’enquiquiner où là, le plat était un plat qui se mangeait froid. Paroles de Baker !

Aux dernières nouvelles et d’ailleurs informations croustillantes, cela concernait Connor, le bel anglais sur lequel elle avait des vues. Malheureusement cette fois-là, elle n’avait pas été au self mais à ce qu’on avait bien pu lui raconter, Connor s’était battu et c’était ce qui lui avait coûté une semaine de mise à pied. C’était méga injuste parce qu’en fait, il avait seulement défendu sa belle, cette Naëlle ! Et en fait, ce qui était le plus injuste était que c’était bien à cause d’elle qu’il n’avait plus le droit de revenir au lycée et pour le coup, ben Caroline n’avait pu le croiser pour le mater de la tête au pied. Sacrilège ! Et dire que cette Cendrillon et l’Anglais passaient leur temps à s’engueuler… Caroline estimait qu’il serait beaucoup mieux avec elle !

Et pour cause, en cette journée, Caroline était bien heureuse d’apercevoir le retour du bel homme à croquer ! Mais pour le coup, avant d’aller au self, elle avait bien remarqué qu’il allait dans le sens opposé… et pourquoi ça l’en inquieterait plus que ça ? Attendez, si Caroline le suivait, peut-être qu’elle aurait des informations des plus croustillantes à récolter là-dedans ! Elle jouerait les espionnes à la James Bond girl. Bon, vous savez, à savoir ce qu’elle pouvait récolter de tout ça, si ça rendait utile… oui, dans sa tête, c’était super méga utile. Au fil d’un temps, Caroline finit par le retrouver sur un banc dans un parc vide puisque la majorité des élèves ne pensait qu’à remplir la panse. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il attendait quelqu’un en fait, peut-être ? Un dealer ? Devrait-elle se cacher derrière un arbre avant ? Mais non, elle finit par se retrouver près de lui, et près de lui, elle ne put s’empêcher de sortir bêtement :

A ce qu’on dit : « Fumer tue » !

Ayé, elle avait attiré son attention ! Mais elle n’avait pu dire autre chose. Elle avait la langue bien pendue.

Et on trouve toujours à répondre un truc dans le genre qu’il faut bien mourir de quelque chose. Je suis amplement bien d’accord avec ça !

Réaction pas très étonnante pour sa part, avec son air blasé, stoïque, comme s’il en avait réellement rien à foutre de la vie et encore. Ca lui donnait véritablement un air de mauvais garçon et c’était bien ce côté-là qui l’intriguait et l’attirait jusqu’à lui. Oui, il l’amusait et il avait bien remarqué qu’elle l’avait suivi alors elle avait un grand sourire débile sur les lèvres. Oui, il croyait peut-être la menacer, lui faire peur mais elle, son atout, elle était folle.

Tu m’as bien l’air informé en ce qui concerne la loi mais amuses-toi à le prouver ! Je ne suis pas sûre que tu sois le genre à perdre du temps dans ces conneries !

Son grand sourire restait scotché sur ses lèvres. Culottée ? Possible. Il n’arrivera sans doute pas à lui faire. Après tout, ce n’était pas comme si elle n’avait pas passé son temps à l’observer.

Caroline. Mais appelles-moi Caro, si tu veux !

Il en avait sûrement rien à foutre mais bon, il ne lui aurait pas demandé qui elle était. Et poliment, elle se devait répondre. Surtout qu’elle l’avait suivi, tout de même… Pour faire quoi ? Elle ne savait mais maintenant que c’était fait, ben voilà ! Elle n’avait pu s’empêcher de l’ouvrir.

Bon, j’avoue, ça fait un moment que je t’observe – et je précise que ce n’est pas de l’harcèlement, non il ne faut pas croire ça ! Quand même ! Mais j’ai entendu parler de cette histoire de renvoi, mais quel gâchis ! Surtout à cause de ce gros con qui se croit tout permis ! Lui, il a rien eu, nada ! Juste parce que c’est un couillon de sportif… Enfin basta, je suis juste là pour discutailler un peu. Tu me sembles un peu solitaire alors voilà.

Enfin voilà, il n'y avait rien de pire comme discours pour dire : "tu veux être mon ami?". S'il te plait, cliques sur "oui" pour confirmer la demande !

Est-ce qu’ils étaient partis pour une joute verbale ? Puisqu’au vu de sa réponse, Caroline leva un sourcil interrogateur. Comme si elle allait véritablement y croire ! Bon, ce n’était pas comme si elle le connaissait puisque ce n’était pas le genre de mec à étaler sa vie et tout ça … Et non, franchement, elle ne croyait pas un piètre mot.

Ah parce que t’es bien entouré, très cher ? Autant le faire maintenant par toi-même, que ça aille plus vite ! Ca sera déjà fait ! Je prends le risque!

On ne disait jamais qu’on n’était jamais mieux servi que par soi-même ? Et le ferait-il sérieusement ? Par lui-même ou quelqu’un d’autre ? Et encore, si elle serait encore en vie, elle s’emmerderait à porter plainte. En tout cas, elle lui fit un grand sourire. Bon, qu’il l’appelle « gamine », elle s’en fout ! Après tout, si c’était pour faire genre « Je suis Monsieur Méchant Grognon qui fait peur », c’est bien son droit ! Tout de même, quand elle dira à sa cousine Jordan que finalement, elle avait osé venir lui parler… Elle n’en croirait pas ses oreilles… Bon, c’était sûr, qu’elle n’avait pu s’empêcher d’être bavarde et de parler de son renvoi, mais c’était elle tout crachée et toujours sur un grand sourire, elle lui répondit à sa question débile et moqueuse :

Parce qu’il faut être ami pour discutailler ?

Elle aussi savait un peu jouer, non ? Et puis à savoir qu’il lui déballait les quelques détails de ce qui lui était arrivé à l’autre couillon… A vrai dire, il n’y avait rien de mieux à avoir comme informations, surtout quand ça venait à la source.

Il a toujours l’autre poignet, non ? répondit-elle au tac au tac lorsqu’il lui disait que l’autre couillon avait un poignet pété pour ses besoins, … bon, il y avait toujours l’autre main, non ? A moins qu’il ait deux mains gauches mais ça, ce n’était pas son problème. Mais j’avoue que sous cet angle, ça doit bien le faire chier.

Bref, la demoiselle ne se gêna pas pour s'asseoir elle-même sur le banc, déterminée. Ce n'était pas lui qui allait l'inviter à s'asseoir ! Oh non ! Sur ce, croisant les jambes, droite comme un i...

Cela dit, malheureusement que ça ne lui donne pas assez de jugeote…

Parce que pensivement, avec tout ce qu’il avait pu faire ce couillon cette semaine … Parce qu’en disant cela, oui, elle savait des choses la Caroline. Ca laissait bien sous-entendre que le jeune homme avait continué à enquiquiner son monde...

Le pire, à ses propres dires, Connor la prenait au mot. Caroline le regarda se lever pour s’approcher d’elle. Elle avait les yeux levés parce que l’air de rien, elle était de la taille d’une minimoy avec ses 1 m 52 à casser des briques alors que lui, il faisait une vingtaine de centimètres de plus qu’elle. L’air de rien, les paroles de sa cousine Jordan, elle imaginait ce qu’elle pouvait avoir dessous l’uniforme. Qu’est-ce qu’il allait lui faire sérieusement ? Elle, avoir peur ? Non ! Seulement curieuse de savoir ce qu’il allait lui faire ! Mais ce n’était tout simplement qu’un petit coup de pied contre sa jambe. Elle aurait dit que ce n’était qu’un simple coup de pichenette mais cela dit, elle réagit tout de même en sentant le coup venir. C’était vraiment tout ? C’était comme ça qu’elle l’imaginait ? Elle leva un sourcil… là, oui, avec les pensées qu’elle avait pu avoir, ça faisait très suspicieux. Du moins, dans ses pensées.

J’avoue… Ce n’était pas si mal !

A répondre ceci… Hors contexte, ça continuait vraiment à être suspicieux ! Bref, à ses dires, Connor rebondissait sur le mot « discutailler », qui l’utilisait encore ? C’était sûr que ce mot pouvait paraître très ancien, voire moyen-âgeux, contrairement à « discuter » qui était beaucoup plus courant. Mais Caroline, adorant la littérature, lui était normal de le sortir, du moins naturellement.

Moi, je l’utilise… Et oui, il existe ! A voir si tu utilises encore le dictionnaire mais si tu préfères, y’a Google sur les téléphones…

Mais ça, il devait bien sûr le savoir… Pas qu’elle le prenait pour un débile, savait-on jamais mais bon, Connor ne lui semblait pas être quelqu’un qui lisait énormément… Elle ne savait !

En tout cas, s’asseyant à côté de lui sur le banc, et avec ce qu’elle laissait sous-entendre, elle avait su attirer son attention. Pour dire, elle avait été culottée jusque-là mais elle avait réussi son coup. Elle était un peu plus fière d’elle.

Ce que j’ai pu remarqué cette semaine, toute cette histoire n’a fait qu’empirer les choses… Ce type a vraiment mal pris ce coup que je ne doute pas qu’il soit à la source du souci. Les ragots tournent vite.

Oui oui, Caroline comptait aller droit au but.

Cette jeune fille que tu as défendu, maintenant, les gens la regardent un peu plus de travers, un peu plus mal ! Pour dire, elle est devenue l'attraction du moment de St-James !

Caroline allait presque la plaindre, sérieusement … Mais bon, elle n’était pas capable de se défendre toute seule malheureusement… Oui, bon certaines manières, Caroline la jalousait car elle avait un beau prince charmant pour la défendre, alors elle l'enviait peut-être.

Certes, sa réplique sur Google était un peu débile mais c’était un peu tout ce qu’elle avait trouvé à sortir et puis ça faisait tellement bien placé en même temps. Cependant, l’avait-il appelé « Princesse » où elle avait rêvé ? Oui, tu parles d’un Prince Charmant qu’elle avait près d’elle ! Certains diront sûrement qu’il y avait mieux en Prince Charmant idéal mais pour Caroline, c’était l’idéal. Bon, certes un peu « rustre » comme elle l’avait déjà dit à sa cousine Jordan, mais Caroline l’appréciait déjà. Pour dire, elle avait eu l’impression d’avoir réussi son coup à attirer toute son attention dans le sens qu’il ne l’avait pas réellement envoyé balader, malgré qu’il ne soit pas très loquace…

Bon, après tout, pour avoir une réaction pareille, c’était à danser en tutu sur le banc. Wouh ! Cela dit, il enchaina sur autre chose ou plutôt, s’il ne s’intéressait pas un peu à elle… Pas qu’elle était naïve non plus, il ne fallait pas croire ! Et elle n’allait pas nier non plus qu’elle n’était pas du genre à commérer, ça serait bien sûr le prendre pour un con ! Elle pouvait bien dire que ce n’était seulement un moyen de lui adresser la parole… mais comment expliquer qu’elle sache un peu tout ce qu’il se passe dans ce lycée… Elle était détective mais chut, il ne fallait pas le dire !

Qu’est-ce que je fais ici dans ce lycée ? Pour dire, apparemment c’est l’une des meilleures écoles …

Du moins qu’elle avait eu la chance d’accéder aussi facilement avec des bourses parce que sinon autrement, elle n’aurait pas pu comme ses parents étaient loin de rouler sur l’or.

En ce qui concerne la littérature et l’histoire.

Bien que l’histoire, apparemment, ils allaient bientôt changer de professeur en cours de route. Caroline espérait bien que ça ira mieux parce que le prof actuel, sa tête lui ne passait pas.

J’aimerais bien être journaliste un jour.. Quelque chose dans le genre !

Elle ne savait encore. Après tout, elle était encore jeune pour déterminer ses projets et elle aurait le temps de penser pour après le lycée mais avant elle pensait à autre ! Profitant qu'elle l'ait sous la main, elle ne pouvait s'empêcher de lui demander :

Dis-moi, tu viens d'Angleterre? Comment c'est là-bas?

A sa réaction qui pouvait la surprendre et qui la bouscula sur le coup, Caroline ne pouvait que réagir.

Hey, oh !

Pas que l’idée qu’il puisse la toucher pouvait lui déplaire mais il y avait une limite à ne pas dépasser soit de la maltraiter. Bon ce n’était pas comme s’il l’avait éjectée du banc pour l’étaler par terre. Et la jeune adolescente ne voulait pas se laisser démonter :

Ben alors n’utilises pas le mot « faire », ça se voit que je ne suis pas dans cette école pour faire de la patinoire ou autre chose, débiloss !

C’était sorti tout seul après tout, elle l’avait compris comme ça et puis voilà tout, il ne fallait pas trop chercher… A la limite de ne pas se faire passer pour une fille pas très fine… Super le truc si elle voulait l’impressionner !

Cela dit, je suis en première année !

Lorsqu’elle lui avoua qu’elle voudrait être sûrement journaliste voilà qu’il lui sortit journaliste à torchon. Elle leva un sourcil et pour dire, ça la titilla sur le coup. Ne cherchait-il pas réellement à connaître ? Ca lui ressemblait bien ce petit jeu afin de ne pas qu’on l’approche de trop près !  Comme elle l’avait dit à sa cousine, elle était certaine qu’il y avait quelque chose dessous cette carapace. Cela dit, elle ne releva pas son commentaire.

Mais encore ?

Il n’y avait pas un autre point de vue d’un peu plus positif sur le beau pays de l’Angleterre ?

Oui, Caroline était capable de sortir les crocs si on l’enquiquinait et allez savoir pourquoi elle gardait tout de même une sacrée patience. Parce que tout simplement, Connor l’intéressait toujours malgré tout ? Caroline n’était pas folle et surtout de gâcher un moment de pouvoir discuter avec lui. D’autant plus d’avoir l’occasion de parler de l’Angleterre, … Elle avait son ami Google pour lui parler de ce pays mais ce n’était rien contre quelqu’un qui venait directement de ce pays !

Malheureusement, voilà qu’une grognasse vint interrompre ce moment, cette dénommée Johanna qui traînait avec cette Cendrillon... Naëlle n’avait pas fait grand-chose mais Johanna… c’était pire. Caroline ne la détestait encore plus. Il y avait sans aucun bien des raisons pour qu’elle ne l’aime guère mais c’était surtout parce qu’elle était aussi commère à aller à la pêche des informations et Caroline prenait ça pour une bonne concurrence. C’était elle la meilleure détective ! Pas cette pétasse !

D’ailleurs, elle se présenta comme une « amie de Naëlle » justement. The référence qui venait comme un cheveu sur la soupe. Bon, c’était vrai que c’était une référence au vu des circonstances et au vu qu’elle attirait pas mal l’attention du lycée… Non, fallait-il pas se m’éprendre de ses paroles parce qu’au vu de son regard, Caroline comprenait bien que c’était chasse gardée et qu’il ne fallait pas toucher à ce brave toutou… Enfin brave toutou, pour elle, c’était un brave anglais ! Bon, elle ne put enchaîner et se présenter puisque Connor le faisait déjà en la présentant comme sa maîtresse… Mais ça serait ELLE qu’on désignait maîtresse ? Bon, à voir gesticuler Johanna sous ses yeux la gonflait.

Bon, Johanna, « amie de Naëlle, »

Non, elle n’avait rien contre Naëlle mais elle disait cela comme si c’était un titre comme porterait un chevalier mais là, une importance pareille, Johanna ne la méritait pas.

Tu vois pas que tu déranges ? finit Caroline, sèche.

Bon, ça l’énervait ! Qu’elle dégage cette grognasse de ces genoux là ! Et encore, il en faudrait peu pour que Caroline finisse par sauter sur elle comme une tigresse pour se battre. Ca montrait à tel point tout l’amour qu’elle pouvait lui apporter à cette saloperie.

Tu ne veux pas non plus que je t'aide à descendre et que je joue les guides touristiques ?

Pour trouver la sortie, n'est-ce pas?