Prison break me voila... [terminé]

Un peu plus dans la matinée, Naëlle avait convoqué dans le bureau du proviseur. La lycéenne s’y rendit, la boule au ventre parce qu’elle savait que ce n’était pas bon. On lui avait toujours dit qu’il fallait avoir de sérieux ennuis pour être convoqué. Hors elle avait beau cherché, la seule chose qu’on pouvait lui reprocher c’était l’après-midi qu’elle avait séché. Naé alla jusqu’à s’imaginer qu’il était sur le point de lui annoncer, que pour son bien elle allait devoir retourner en 2e. Le proviseur lui expliqua qu’elle allait devoir faire visiter l’établissement à un nouvel élève, qu’elle ne pouvait pas refuser parce que sa tache lui permettrait de faire monter sa moyenne d’un point ou deux.

La jeune femme ferma les yeux quand elle ressentit une douleur dans son bas-ventre. Elle ne s’en inquiéta pas davantage parce que ça lui arrivait à une certaine période.

- Miss Sullivan, est-ce que vous m’avez bien compris ? Demanda l’homme assis derrière son bureau, pensant qu’elle n’était pas contente de son sort.

- Oui, Monsieur le proviseur ! Répondit-elle le plus poliment possible. Que dois-je faire ? Lui demanda-t-elle.

Le Proviseur lui donna toutes les indications dont elle aurait besoin pour remplir sa mission. Il lui donna également l’identité du nouvel élève : Connor Montgomery. Elle apprit qu’il était en classe de Terminal, qu’il venait juste d’emménager à New-York et qu’il ne connaissait personne et qu’elle devait le retrouver dans le Hall. Enfin, avant de le rencontrer elle devait assister à son cour d’Histoire.

Naé sortit bonne dernière de son cour, plus elle devait se dépêcher plus elle faisait des ratures en écrivant les travaux qu’elle aurait à faire chez elle. Évidemment, quand elle voulut fourrer ses affaires dans son sac, ils se firent la malle. En gros, rien n’allait aujourd’hui… ou depuis plus longtemps. Quoi qu’il en soit après un dernier par la salle des professeurs, afin d’aller expliquer la tâche confiée par le Proviseur à ses professeurs – avec sa chance du moment, ils auraient été capables d’aller dire à sa frangine, qu’elle avait encore été sécher – puis elle prit la direction du Hall.

*Il aurait pu me montrer une photo, ce vieux con !* pensa Naëlle.

C’était vrai, comme savoir qui était qui dans ce bahut. Tout le monde se ressemblait, les filles avec le même uniforme, et il en était de même pour les mecs. Sans oublier, qu’elle ne connaissait pas tous les lycéens. La preuve, le savant fou de Donovan elle ne l’avait vu avant qu’elle le trouve en train de faire une expérience.

*Non, mais c’est quoi ce délire ?* commença-t-elle à se dire après dix minutes d’attente. *Je commence sérieusement à en avoir plus qu’assez qu’on se foute de ma gueule !*

Cela dit, elle attendit encore bien cinq minutes avant de se décider à faire quelque chose. Elle se voyait mal aller frapper à la porte du Proviseur pour lui dire qu’elle n’avait pas trouvé, l’étudiant. D’autant, qu’il risquait de lui demander si elle l’avait cherché dans l’école et à l’extérieur. Et la réponse à cette question serait bien entendue : non.

Après avoir fouillé le lycée dans les moindres recoins, sans omettre les toilettes pour mecs, elle en vint à la conclusion qu’il devait être dehors ou alors au stade. Elle finit par distinguer une forme en train de se prélasser sous un arbre. Naëlle se dirigea vers cette silhouette, d’un pas… Furibond. Si elle avait été un personnage de dessin animé, elle aurait eu de la fumée qui lui sortait des oreilles et des narines.

Sans se démonter, elle arracha la clope et l’écrasa avec son pied. Il ne manquerait plus qu’on l’accuse d’être une pyromane, si la clope venait à mettre le feu au parc.

- Rassures moi d’une chose ? Est-ce qu’il y a marqué en rouge et en gros « Pauvre Conne » sur mon front ? Lui demanda-t-elle.

Pour le coup, Naëlle ne se reconnut absolument pas. Elle était passée où la jeune femme douce, timide, réservée ? Là, si elle se regardait dans un miroir, elle verrait une autre personne. Personne qui ne lui plairait absolument : colérique, impatiente et encore pleins d’autres choses. Aujourd’hui la coupe était pleine et ça débordait, débordait… Pour ne pas que ça ressemblait plutôt à un raz de marée.

Et autant dire que les paroles qu’elle entendit la fit voir rouge. Elle péta un plomb mais petit à petit. Comment ce machin pouvait-il s’adresser à elle de la sorte ?

Sa main partit brusquement pour finir sur la joue de Connor.

- Je ne te permets pas de m’insulter de la sorte ! Répliqua-t-elle. Je ne suis pas une chienne. Je ne fréquente pas les garçons de l’école parce qu’ils sont tous comme toi, arrogant et se permettent toutes les folies parce que Papa et Maman ont du fric à revendre. Faire, vous êtes d’un pathétique. Il faudrait ouvrir les yeux de temps en temps, le monde ne tourne pas qu’autour de votre nombril.

Pour le coup, Naëlle était un peu hypocrite. Mais ça, elle ne l’avouerait jamais. Plus le temps passait, plus elle détestait cette école. Elle commençait à exécrer ses enfants de riche qui faisait n’importe quoi pour se faire remarquer, tout ça parce que leurs parents avaient de l’argent en conséquence pour payer l’avocat le plus cher de la ville. Elle, si elle avait le malheur de se conduire de la sorte on enverrait les services sociaux à sa frangine et on lui retirerait sa garde. Elle savait aussi qu’il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier, qu’il y avait aussi une poignée d’individu qui sortait du lot et qu’il valait la peine d’être connu.

- La gamine, elle t’emmerde ! Répliqua-t-elle. Il fallait qu’elle s’en aille parce qu’elle avait qu’une idée en tête « l’assommer avec son cartable ». La sortie, c’est la même porte que l’entrée ! Tu connais déjà le chemin, je ne me ferai pas le plaisir de te raccompagner.

Elle tourna les talons en direction de la bâtisse. Pourquoi continuerait-elle à faire ce qu’on lui avait demandé ? Pourquoi ferait-elle un effort pour être aimable avec un type qui était né avec une cuillère en argent dans la bouche ? Arrivée vers les tables extérieures de la cantine, elle s’y assit pour réfléchir. On lui avait inculqué certaines valeurs comme de ne pas juger les autres sans les connaitre. Pourtant elle venait de faire tout l’inverse avec Connor. En même temps, il l’avait bien cherché.

Naëlle dut partir précipitamment aux toilettes. Elle avait cru que son mal de ventre la laisserait tranquille – probablement un début de gastro – mais non, elle avait à présent la nausée. Et comme, ce matin elle avait un peu trop mangé et bien, il fallait que ça sorte à un moment donné.

L’adolescente était en train de se passer de l’eau sur le visage après s’être rincée la bouche, quand le Proviseur la convoqua dans son bureau et ce dans les plus brefs délais.

*Ce vieux grincheux, il ne peut pas m’oublier 5 minutes* se demanda-t-elle en tentant de retirer les dégoulinures de son mascara qui avait coulée.

Ceci dit, une nouvelle boule au ventre réapparue. En fait, elle avait peut-être été malade à cause de sa convocation dans le bureau du Proviseur. Demain, elle serait obligée de rester au lit, parce qu’elle ne s’en remettrait jamais. Deux convocations dans une seule et même journée. Non mais c’était le monde à l’envers. Naé aurait compris si elle avait fait quelques de mal mais elle avait un comportement exemplaire comme elle avait accepté de suivre le programme de soutien pour l’aider.

La secrétaire la fit entrer dans le bureau. A peine visible de tous, elle entendit le commentaire de Connor.

- Oui monsieur, c’est bien elle qui m’a agressé.

*Gnééééééééééé ?*

C’était quoi cette blague ? Ils étaient en train de lui monter un coup pour passer à vidéo gag. Comme cet abruti d’anglais avait réussi à se faire passer pour une victime et elle pour la méchante de l’histoire. C’était quand même qui c’était faite insulter durant le peu de temps qu’ils avaient passés ensemble et c’était à elle de rendre des comptes.

C’en fut beaucoup trop pour ses frêles épaules. Naëlle laissa libre cours à ses larmes, faisant de son mieux pour pleurer en silence.

- Miss Sullivan ! Commença à dire le Proviseur après s’être levé pour aller à sa rencontre. Venez-vous asseoir. Je vous en prie, calmez-vous et racontez moi tous.

Elle alla prendre place sur la chaise, près de Connor. Pas par envie, simplement parce que le Proviseur l’y avait conduit, l’avait aidé à retirer son sac à dos avant de lui tendre un mouchoir. Naëlle se calma autant qu’elle le put avant d’ouvrir la bouche.

- Oui, je l’ai plus ou moins agressée ! Annonça clairement la jeune femme. Vous auriez peut être préféré que je le laisse abuser de moi ?

Elle jeta un regard empli de larme à l’homme qui dirigeait le lycée St James. Il l’encouragea à poursuivre dans léger mouvement de tête.

- Quand je l’ai retrouvé, il m’a plaqué contre un arbre dans le parc. Il a essayé de m’embrasser de force mais je réussis à tourner la tête. Naé se moucha bruyamment. Ensuite, il a commencé à se frotter contre moi et comme il a vu que je ne réagissais pas, il a remontré ma jupe avant de glisser sa main dans ma petite culotte. Elle essuya ses joues, s’étalant encore un peu plus son mascara. Quand j’ai réussi à me dégager, je l’ai giflée pour qu’il me laisse tranquille. Et je suis allée me réfugier dans les toilettes.

Naëlle se moucha une dernière fois dans son mouchoir, mais il ne tiendrait plus longtemps.

- Est-ce que je pourrais en avoir un autre ? Demanda-t-elle en reniflant et s’essuyant les joues. Voilà, vous connaissez toute l’histoire, Monsieur le Proviseur.

Heureusement pour elle, qu’il n’y avait personne de son entourage présentement parce qu’elle risquait gros. Très gros même. Des histoires comme ça, ça pouvait aller très loin ne serait-ce en frais de tribunal et en fausse accusation, d’autant plus que l’autre débile savait pertinemment qu’elle n’avait pas les moyens de se le permettre. Et il jouait sur ce point, ce qui était pathétique, mais à un point. Si elle n’avait pas débiné autant d’ineptie, elle se serait permis de bailler pour montrer que c’était ennuyeux de toujours parler de l’argent qu’il n’avait pas encore sur son compte en banque.

Non, elle continua à pleurer. On aurait presque dit qu’elle pouvait chialer sur commande, mais non absolument pas. C’était le trop pleins des derniers jours et le fait que ses nerfs avaient lâchés.

Elle se saisit du second mouchoir que lui tendait l’homme représentant l’autorité dans cet établissement. Et elle écouta les débilités que Connor pouvait débiter.

- Je vous ai dit la vérité vraie ! S’écria-t-elle. Pourquoi son explication aurait plus de valeur que la mienne ? Parce que ses parents ont les moyens de vous faire taire. Est-ce que vous pourrez vous regardez chaque matin dans votre miroir ? En imaginant que cette pauvre malheureuse pourrait être votre fille ou petite fille.

Non mais c’était quoi de cette politique de merde à la fin. Même cette école faisait de la discrimination. C’était l’argent qui avait le pouvoir et qui tenait cet homme par les couilles. Décidément, qu’est-ce qu’elle devait penser ? Que le fait d’être la fille d’un pâtissier tué en pleine rue et avoir une mère folle ça faisait tache dans le tableau du prestige du lycée.

Est-ce que ça voulait dire que la parole d’un gosse de riche avait plus de poids que celle d’une personne n’ayant pas les mêmes moyens ? Pourtant, le tableau n’était guère plus glorieux. Non absolument pas. Dans leur monde, les hommes trompaient leur épouse avec leur secrétaire, les épouses en faisaient autant avec le jardinier et le type qui nettoie les piscines. Quand ce n’était pas ça, les hommes perdaient tous aux jeux. Les femmes dépensaient des sommes astronomiques en chirurgie plastique et qui les rendent encore plus hideuses après chaque intervention.

Elle eut un haut le cœur, quand il sous-entendit à nouveau que c’était sa parole à lui qui comptait vu qu’ils n’étaient pas du même milieu. Elle se trouvait en bas de l’échelle, lui en haut.

- Ma réputation est irréprochable, intervint Naëlle. J’ai commis une erreur, je l’ai assumé et j’ai accepté la punition suite à mon acte de rébellion. Excusez-moi le Proviseur, mais lequel de nos dossiers est le plus entachés selon vous ?

Elle avait vu un énorme dossier posé sur le bureau du Proviseur. Il y avait fort à parier qu’il s’agissait de celui du nouveau et autant dire, qu’il n’aurait pas assez d’une semaine pour en prendre connaissance. Naé savait que le sienne était épais mais à cause des documents attestant que c’était Noëlia qui en avait la garde, la décision du tribunal suite à l’état mentale de sa mère, etc… Sauf qu’aujourd’hui, elle avait une observation pour avoir séché deux petites heures de cours.

- Excuse-moi, mais tu as quel age ? 5 ans pour te servir de l’excuse de ton père et de son argent. Il me semblait pourtant qu’un homme de 18 ans aurait plus de couilles. Elle se tourna vers le Proviseur. Oups… Veuillez excuser mon langage grossier.

Naëlle se leva de son siège, jeta les mouchoirs dont elle s’était servie. Dans quoi venait-elle de s’embarquer ? Tout ça pour ne pas satisfaire un mouflet pourri-gâté jusqu’à la moelle.

- Je ne parlerai plus qu’en présence de mon avocat. Vite, il lui fallait trouver quelque chose s’il venait à lui demander le numéro pour l’appeler. Faites ce que vous avez a faire, mais les journalistes vont adorés cette histoire. D’ailleurs, j’en connais une il me suffit de l’appeler et elle prendra mon interview et n’édulcora pas les faits.

Naëlle savait parfaitement qu’elle était en train de jouer avec le feu. Tout comme elle avait conscience que le feu ça brule à un moment donné. Tout dépendait d’elle en fait, le laisser prendre doucement ou y mettre un produit pour le faire prendre vite. Autant dire, que la situation devenait de plus en plus périlleuse à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche.

Et évidemment, comme la lycéenne ne voulait pas donner raison à cet élève elle devait inventer des bobards toujours un peu plus gros. Pourtant on lui avait toujours répété qu’à un moment, à force de s’enfoncer dans ses mensonges, on risquait de s’y noyer.

C’était exactement ce qu’elle était en train de faire actuellement.

- Non, n’appelez pas ma sœur ! s’écria-t-elle en se levant et en posant sa main sur celle du Proviseur pour ne pas qu’il téléphone à Noëlia.

Après tout, elle n’avait pas mettre sa sœur en mauvaise posture pour des bêtises à elle. Elle devait apprendre à assumer ses erreurs. D’ailleurs c’était ce que son ainée avait voulu lui faire comprendre lors de leur discussion et qu’elle avait fini puni. Noëlia voulait simplement que sa petite sœur arrête de fuir devant les difficultés et qu’elle travaille un peu plus dans les matières où elle avait de sales notes.

Son geste venait de contredire tous ce qu’elle venait de balancer à son Proviseur. D’un coup, elle se sentit pâlir en comprenant ce qu’elle avait fait. Elle s’assit à nouveau sur son siège.

Naé n’était pas certaine que le Proviseur ait vu quoi que ce soit, parce qu’au même moment Connor avait parlé d’une bande vidéo. Elle se mordit la lèvre inférieure parce qu’elle avait omis un détail. Les caméras de surveillance.

- Je m’expliquerai mais j’aimerai vraiment que vous regardiez la vidéo du Hall, disons après son départ de votre bureau, elle savait qu’elle n’était pas en droit de demander une telle chose, mais elle voulait tout de même montrer qu’elle n’était pas la seule fautive. S’il vous plait, Monsieur le Proviseur !

Certes, il pouvait refuser. D’ailleurs, elle le crut un instant avant qu’il ne se décide à faire une nouvelle fois appel à sa secrétaire. Celle-ci bougonna quelques paroles incompréhensibles avant d’annoncer que la vidéo demandée était sur l’écran. Le Proviseur la regarda et découvrit un Connor qui avait passé son chemin pour se rendre directement au Parc. Il vit une Naëlle attendre que le lycéen arrive avant de partir.

- Quand je l’ai enfin retrouvé, il m’a insulté ouvertement en disant que j’étais une salope qui couchait à tout va et qu’il y avait de commentaires salasses à mon sujet dans les toilettes, elle avait perdu et devait admettre que l’Anglais était beaucoup trop retord pour une petite joueuse comme elle. D’ailleurs, je vous serai gré si vous faisiez retirer tous ces graffitis mais là n’était pas la question. Il a ensuite rejeté la faute sur moi, prétextant que j’étais en retard et il m’a demandé comment s’évader du Lycée.

Après, il n’y avait plus rien à dire puisqu’il avait vu la baffe qu’elle lui avait collé. Pas besoin non plus d’enfoncer le clou suite à ses mensonges. Si elle devait être renvoyée durant trois jours, elle accepterait. Il en serait de mêmes pour les heures de retenues et la privation de tous les évènements prévus durant l’année scolaire. Elle eut une petite pointe au cœur, quand elle comprit qu’elle n’aurait pas l’occasion d’aller un bal.

- Je suis vraiment désolée d’avoir menti de façon aussi éhontée. Je suis désolée d’avoir perdue votre confiance. Il valait s’excuser même si cela ne l’attendrissait pas, elle avait cherché les ennuis et elle en assumerait les conséquences. Je suis également navrée d’avoir mis en doute vos paroles et vos actes. Mais pour ma défense, j’ai cru que vous alliez m’accuser de tous les tords quand je l’ai entendu dire que je l’avais agressée. J’ai pensé que vous alliez l’écouter et le croire, que vous vous moquiez de ma version des faits.

*Ma pauvre fille, tu es pitoyable !* se dit-elle mentalement.

Elle s’excusait pour avoir un peu moins de punition, et elle, elle ne trouvait pas de s’enliser encore un peu plus.

Oui, il y avait vraiment de quoi de la faire passer pour folle. Il n’y avait pas idée, qu’une jeune femme comme Naëlle aille raconter de telles inepties à l’encontre d’autrui. Elle-même en avait parfaitement conscience, surtout qu’elle n’avait jamais été du genre à se comporter de la sorte. L’adolescente aurait mieux fait de dire la vérité depuis le début, même si elle ne voulait pas donner raison à Connor.

Quoi qu’il en soit, elle avait reconnu les faits et avait présenté ses excuses. Naëlle n’était pas crétine au point d’espérer qu’on ne la punisse pas pour son comportement, juste l’amoindrir parce qu’elle n’était pas la seule fautive. Qu’elle s’était juste défendue avec l’idée la plus tordue qui lui était passée par la tête.

- Oui, je sais bien ! Reconnut-elle en se tassant sur son siège.

De toute façon, il valait mieux pour elle de continuer à jouer franc jeu. Elle avait fait assez de dégâts autour d’elle pour poursuivre dans sa lancée. Cela aurait été irresponsable de sa part, surtout qu’elle avait promis à son aînée d’assumer ses erreurs.

Naé fit une grimace en entendant la sentence de son Proviseur. Autant dire, qu’elle allait morfler sévère dès qu’elle franchirait le seuil de la porte de la demeure Sullivan. A moins, que ça ne se déroule devant les portes du Lycée St James, parce que Noëlia serait obligée de venir la chercher. Rien que d’y songer, elle se tassa encore un peu plus sur elle-même.

Et pour une fois, elle ne trouva rien à redire. La jeune femme avait bien compris qu’elle en était arrivée là, parce qu’elle avait trop parlé.

Et sa mâchoire manqua de se décrocher quand Connor prit la parole. L’Anglais essayait de la sortir de son bourbier, tout en la rabaissant en même temps. Elle n’avait qu’une seule envie : lui coller sa main sur sa joue. Enfin au souvenir de la première, Naé secoua sa main parce qu’elle avait l’impression d’avoir des fourmis dans celle-ci.

Néanmoins, elle ne manqua pas de lever les yeux au ciel quand il vit son sourire sur ses lèvres. Mais elle fut amusée par la réplique du dirigeant de l’établissement scolaire. Ce vieux fou n’avait pas oublié qu’il y avait deux responsables dans cette histoire, mais il était amusant de l’entendre dire que Connor était en train de lui faire les yeux doux. C’était totalement farfelu et complétement faux, les vieux de nos jours il voyait des plans dragues de partout.

Mais le Proviseur enchaina assez vite, et ce fut à nouveau sa fête. Décidément, il ne pouvait pas l’oublier plus de cinq minutes. Et dire, qu’il y avait plus grave dans le lycée comme cas, entre ceux qui trouvaient le moyen de s’envoyer en l’air dans les vestiaires du gymnase, ceux qui séchaient pour se souler la gueule au stade, etc… Non, on s’attardait sur leur cas.

- Très bien, Monsieur le Proviseur ! dit-elle à la suite de son explication.

Même si elle n’avait pas le choix que de les effectuer, son cœur était en joie parce qu’elle n’avait pas été interdite de bal. Et le pire, c’était qu’elle ignorait pourquoi elle était autant obnubilée sur le fait d’assister à l’un d’entre eux. Surtout qu’elle savait qu’elle ne serait jamais invitée et qu’elle n’avait pas les moyens de s’offrir la tenue parfaite. Qu’elle allait encore faire cruche parmi toutes ses reines de beauté.

Et elle eut l’impression de recevoir un coup au niveau de l’estomac. Connor était encore en train de jouer les bons seigneurs, mais il en demandait un peu à la jeune femme. Même s’il fallait admettre qu’il venait de s’excuser et de dire que cette histoire ne sortirait pas de cette pièce.

Autant dire, que sa bouche et sa gorge devinrent très sèches. C’était comme si, elles n’étaient pas d’accord avec l’exigence du jeune homme. Pourtant, elle était obligée de le faire pour pouvoir quitter ce bureau et s’éloigner au maximum de sa pire source d’ennuis. Elle avala sa salive avec difficulté. Après avoir soupirée longuement, avant de se tourner vers le nouveau lycéen.

- Monsieur Montgomery, je vous prie de bien accepter mes plus plates excuses, commença-t-elle par dire. Je suis absolument navrée d’avoir voulu entacher votre nom et celui de votre père en proférant de tels mensonges.

Elle n’en dirait pas davantage. Elle avait joué le jeu mais il ne fallait pas lui en demander plus. Naëlle regarda l’homme assis en face d’elle, attendant le moindre signes de sa part pour prendre la poudre d’escampette et ce, au plus vite.

Connor était content de la tournure des choses. Il voyait bien qu’a sa dernière réplique, la jeune femme s’était crispé sur son siège et il jubilait intérieurement de savoir que le faite de devoir s’excusez auprès de lui aller littéralement lui arraché la gueule… Vraiment pas à dire, cette première journée de cours était sensationnelle !

La jeune femme avait quand même fini par prendre sur elle et à lui présenter ses plus plates excuses. Elle ne manqua pas d’ailleurs d’y ajouter sa petite pointe d’ironie en parlant de sa réputation et de celle de son père. Il n’y avait pas photo, on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert et il était évident qu’elle avait déjà Connor en horreur… A la bonheur !

Suite a ça, le proviseur souffla un coup, ce demandant ce qu’il avait bien pu faire pour avoir des élèves pareils... Mais rapidement celui-ci, d’un signe de la main leur fit comprendre qu’ils pouvaient quitter son bureau et il était sure que pour tout le monde, le plus tôt sera le mieux…

La jeune femme ne s’était pas fait prié et des la vision de la main lever du proviseur leur faisant signe de déguerpir, elle sauta de sa chaise pour partir au plus vite. Connor, bien que plus calme dans ses gestes lui emboîta le pas, la suivant dans les couloirs du lycée…

- Il n’y a pas à dire, tu m’as épaté !

Il avait fini par rattraper la jeune femme, marchant a ses coté le temps d’un instant…

- Vraiment hâte de voir la suite…

Il lui fit un léger sourire mais plein de malice et un peu narguer a la fois, faisant bien comprendre a la jeune femme qu’il n’en avait pas fini avec elle et qu’il comptait bien reprendre son petit jeu dans les temps a venir… La fixant l’espace d’un instant toujours avec le même air, il finit par accélérer un peu le pas avant de tourner au détour d’un couloir disparaissant a présent et enfin de la vu de la jeune femme…