Qui l'eut cru ? Lustucru ? [Libre]

Ce dimanche matin, Naëlle avait ouvert les yeux à 5h du matin. Impossible de se rendormir. Même en faisant le steak dans son lit, la seule chose qu'elle était parvenue à faire c'était de s'énerver encore un peu plus à chaque fois qu'elle se retournait.

Au bout d'une demie heure, elle n'y tint plus. Elle rejeta sa couette, s'étira une fois qu'elle fut levée. Naé ouvrit la porte de sa chambre pour s'assurer qu'on ne la verrait pas mais surtout qu'il n'y ait personne sous la douche. Elle avait emporté avec elle ses habits, comme ça ça éviterait des désagréments : comme devoir retournant dans sa chambre, simplement vêtue d'une serviette de toilette et tomber nez-à-nez sur elle. Il était hors de question, elle lui montre ses fesses. D'ailleurs, depuis qu'un homme vivait avec eux, elle prenait ses douches en maillot de bain. C'était ridicule mais un très bon moyen de précaution, surtout quand on oubliait de fermer à clef une fois sur huit.

Bref, une fois lavée, habillée -jean, débardeur et un pull-, coiffée et légèrement maquillée, Naëlle se rendit dans la cuisine. Elle se mit de l'eau à chauffer dans la bouilloire électrique pour pouvoir boire son thé et déjeuner ce qu'elle réussirait à dénicher dans les placards. Deux brioches rassis. La honte pour une famille tenant une pâtisserie. Cela dit, elle n'allait pas faire la fine bouche parce qu'elle mourait de faim; c'était à croire qu'elle n'avait pas mangé depuis deux jours. Pour leur donner un meilleur gout, elle les découpa en deux pour les mettre à chauffer dans le grille pain, durant ce petit répit elle se servit un verre de jus d'orange et en profita pour sortir le beurre et la confiture de mures.

Elle récupéra ses morceaux de brioches chaudes pour le placer à coté de son bol, puis elle versa l'eau chaude pour laisser infuser son thé. L'adolescente n'était pas vraiment une adepte du silence, mais il fallait admettre que pour une fois c'était apaisant, reposant. D'autant plus, qu'elle ignorait si les trois adultes étaient présents à cette heure-ci. Depuis quelques jours, elle avait l'impression d'être délaissée. Enfin pas délaissée, mais qu'on se préoccupait moins d'elle. L'espace d'un instant, elle avait imaginé qu'on aurait pas remarqué son absence seulement au bout de 5h avant de se raviser. De quelques heures seulement, 2h pas une de plus.

Une fois qu'elle eut terminé son petit déjeuner, Naëlle fit sa petite vaisselle et rangea les appareils ménagers et les produits alimentaires dont elle s'était servie. Autant dire, qu'elle eut vite fini et qu'elle se retrouva à se tourner les pouces. Il était encore beaucoup trop tôt pour qu'elle commence à s'occuper de ses devoirs. Disons que son cerveau n'était pas encore bien réveillé et qu'il avait besoin d'un allumage en douceur. Un coup d’œil à la buanderie lui apprit qu'il y avait du repassage à faire. Elle alla dans le salon avec la planche à repasser, alluma la télévision et mit la chaine MTV avant d'aller chercher le fer et le linge.

Bref, je ne vais pas vous détailler la matinée de Naëlle jusqu'à ce qu'elle ait une ampoule qui s'illumine au dessus de sa tête.

Ca faisait longtemps qu'elle ne s'y était pas rendue. Enfin pas un dimanche matin. Il lui arrivait d'y aller pour allumer un cierge de temps en temps, après l'école. Du moins quand elle passait à proximité et les jours elle pouvait se permettre d'avoir quelques minutes de retard.

Elle retourna dans sa chambre et en profita pour ranger sa pile de vêtements repassés dans son armoire. La lycéenne retira ses pantoufles à tête de lapin et enfila ses chaussettes, puis ses converses. Elle passa un foulard autour de son cou, parce qu'elle avait peur d'être un peu trop débraillée. Elle termina par sa veste et son sac à main. Elle vérifia qu'elle ait assez de monnaie pour payer les transports en commun et à donner lors de la quête, puis ses clefs pour rentrer ensuite à la maison.

Naëlle laissa un mot sur le comptoir de la cuisine, enfin si quelqu'un prenait le temps de le lire : "je suis sortie mais je n'ai aucune idée de l'heure de mon retour ! J'ai mon portable, si besoin ! Naëlle"

La demoiselle arriva quelques minutes avant le début de l'office. L'avantage des transports en commun, c'était qu'il nous permettait de se déplacer d'un point A à un point B, sans avoir besoin de sa voiture - pour ce point, elle aurait eu un problème étant donné qu'elle n'avait pas encore obtenu son permis - mais on y perdait pas mal de temps, entre les retards sur les horaires, les correspondances ou encore les embouteillages. Elle s'installa au fond, histoire de ne pas se faire remarquer et de passer inaperçue.

Autant dire qu'elle ne sut pas trop comment réagir quand quelqu'un lui secoua doucement le bras pour attirer son attention... Sans chercher à comprendre elle se décala vers sa droite pour faire une place au à l'individu.

 

* C'est qu'un rêve ! *

 

 

 

 

Naëlle tourna la tête pour regarder qui était cette inconnue qui la remerciait. Ce n’était aucunement pour la juger ou autre, simplement parce qu’elle était surprise d’entendre une personne prononcée ces quelques mots. C’était de plus en plus rare de nos jours.

- De rien, finit-elle par répondre à la jeune femme.

Honnêtement, elle faillit éclater de rire à cause de la situation. C’était la première fois qu’elle entendait quelqu’un lui dire venir ici, pour voir la chorale. Ça aurait valu le détour s’il y avait eu des beaux mecs ou de jolies filles. Là, la chorale était composée de personnes âgées. Oui, parce que 40 ans, c’était vieux pour Naëlle et son jeune âge.

Oui, elle se serait bien mise à rire si son téléphone portable ne s’était pas mis à carillonner à tue-tête. Bien sûr, Naé fit comme si de rien n’était parce qu’elle avait oublié de le mettre sur silencieux. Quand la sonnerie s’arrêta, il va sans dire que les gens présents étaient en train de regarder à droite, à gauche ou derrière pour savoir qui était l’abrutit irrespectueux. Quand ça se tassa, aussi doucement qu’elle le put Naé sortit son téléphone sous silencieux et regarda qui était son appel entrant. Noëlia. Elle la recontacterait quand elle serait sortie de la messe. Elle venait de poser son sac à main sur le banc à ses côtés, que le vibreur se manifesta à son tour. Il s’agissait soit du répondeur, soit d’un sms.

- C’est pas possible, marmonna-t-elle entre ses dents.

Enfin cette fois, elle s’était saisie de son sac à main quand elle l’avait entendue la première fois. Naëlle allait finir par l’éteindre parce que ça ne se faisait pas dans la maison du Seigneur. Enfin, elle aurait peut-être dû rester à la maison mais ce n’était pas non plus comme si elle avait prévu de braquer une banque ou une bijouterie.

Elle sortit à nouveau son téléphone et regarda de quoi il en retournait exactement. Vu que ça insistait c’était probablement une urgence et elle ne pouvait pas l’ignorer. Naëlle leva les yeux au ciel avant de répondre au texto de sa sœur.

Citation :

Noé, je suis désolée de ne pas avoir répondu mais je suis à l’église !

C’était ce qu’elle avait de mieux à faire parce qu’elle savait que sa sœur était capable de mettre en place une battue dans toute la ville pour la retrouver. Et autant amoindrir le nouveau savon qu’elle allait lui passer pour avoir eu l’idée saugrenue de vouloir aller à l’église.

Naëlle fit celle qui était intéressée par ce qui se déroulait devant elle, tout en se demandant ce qu’elle pouvait bien foutre ici finalement. Elle avait oublié à quel point c’était rasoir et que c’était agaçant de se lever et de s’asseoir toutes les cinq minutes. Et dire que la messe était encore loin d’être terminée.

- Excusez-moi, vous avez une idée de combien de temps dure une messe ? Questionna-t-elle sa voisine de banc, en chuchotant aussi doucement que possible.

Naëlle arrivait à se mettre toute seule dans des situations intenables. Et le pire, était qu’elle ne le faisait pas exprès la plupart du temps. Bon, elle devait reconnaitre que ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas cassé la binette dans les escaliers au lycée ou que sa jupe n’était pas restée coincée dans sa petite culotte. Quoi que non, le dernier point – celui de la jupe coincée – remontait à un passé bien lointain. Genre le CP ou le CE1. Aujourd’hui, avant de sortir de la cabine de toilette, elle s’assurait qu’elle ne dévoilait rien plus que ce qu’elle ne devrait. Avec sa chance légendaire, elle risquait un procès pour atteinte à la pudeur.

Bref, elle demanda à sa voisine de banc la durée approximative d’une messe. Pas qu’elle s’ennuyait, simplement pour pouvoir répondre à sa frangine si elle recevait un nouveau sms.

- Merci, répondit-elle.

Après tout, la jeune femme lui avait répondu même si ce n’était pas la réponse qu’elle attendait. Peut-être que le plus sage serait de carrément éteindre son portable mais si Noëlia n’arrivait pas à la joindre, elle était capable d’appeler police secours.

La jeune femme près d’elle reprit la parole pour lui expliquer pourquoi elle ne restait pas jusqu’à la fin. Elle lui avoua même venir ici, juste pour voir la chorale. C’était bizarre comme idée, parce qu’il suffit d’allumer la télévision pour voir tous les concours dans le genre qui existaient, même dans certaines séries télévisées ça fleurissait.

- C’est aussi soporifique ? S’enquit-elle.

Il ne manquerait plus que ça, qu’elle s’endorme et se mette à ronfler au point d’être plus bruyante qu’une locomotive. Pour sa défense, elle avait 9 ans quand elle avait assisté à la dernière messe. C’était pour l’enterrement de son père et ses souvenirs étaient assez lointains et floue. Les seules choses qu’elle avait gardé à l’esprit, c’était que tout le monde portait du noir, que toutes ses personnes étaient en pleurs et qu’on n’avait pas arrêté de lui dire en lui tapotant la tête « Ma pauvre petite ».

- En fait, c’est ma grande sœur qui s’inquiétait de ne pas me voir à la maison ! Répondit-elle.

Mais je vous jure, cette Naé, elle réussirait à parler même avec la bouche cousue. Enfin, par chance, elle était parvenue à ne pas dire qu’elle s’était retrouvée toute seule à l’appart. Quoi qu’elle n’avait pas été vérifiée dans chaque chambre pour savoir qui était là ou pas. C’était pas son travail.

Et à discuter comme elles venaient de la faire, elles avaient attirés l’attention sur elle.

- Chut ! fit un homme à la moustache qui remontait vers le haut pour faire une espèce de boucle.

- Vous n’avez pas bientôt fini ? Demanda une femme pince sans rire.

- Ici on est dans la maison du Seigneur, donc nous ne sommes pas là pour discuter autour d’un thé, mais pour communier avec Notre Père à tous, prononça la bigote de service.

Et évidement, toutes ses remarques entrainèrent un :

- Chuuuuuuuuuuuuuut ! De la part des plusieurs autres personnes.

Naëlle se tourna vers Arizona pour lui poser une dernière question :

- Et si on sortait dès maintenant ?

Même dans une église, elle parvenait à se taper l'affiche. Franchement, sa bonne étoile avait du être aux abonnées absentes le jour de sa naissance. Il n'y avait pas d'autres solutions. Enfin, ce qui la rassurait été de savoir, qu'un jour la roue allait tourner en sa faveur mais elle se faisait attendre. De nature patiente, Naëlle commençait à le voir d'un mauvais oeil. A moins que ça ne soit que les effets de la crise d'adolescence provoquait chez elle.

Bref, leur petite discussion - parce que je passerai sous silence le tintamarre produit par son téléphone portable - attira les foudres sur elle. Les deux jeunes femmes se firent remettre à leur place par les personnes assises devant elle. En même temps, ce n'était pas comme si elles avaient interrompus le prêtre dans son sermon du dimanche.

Naé dut se mordre la langue pour ne pas éclater de rire en entendant sa voisine de banc. Celle-ci leur avait renvoyé dans les dents, qu'ils faisaient trop de bruits à leur tour. Et vu les regards et leur tête, autant dire que ça ne leur avait absolument pas plus. Mais alors pas du tout. Ce pourquoi, la lycéenne proposa à sa compagne d'infortune d'aller dehors, parce qu'ils seraient probablement capable de les attraper à la sortie de la messe et leur faire un second sermon. Non merci, très peu pour Naëlle.

- Carrément, ils seraient capable de mettre une affiche avec notre photo avec la légende suivant "A foutre à la porte sans ménagement, avec l'accord de Notre Père" !

Certes, c'était très caricaturale mais fort possible malgré tout. Les gens pouvaient les attendre devant les portes pour leur interdire l'accès. Enfin heureusement que Naëlle n'était pas du genre à aller à la messe touts les dimanches et que c'était la première fois que c'était idée lui avait traversé l'esprit. Dorénavant, elle savait à quoi s'attendre, donc elle se contenterait d'aller allumer un cierge quand elle passerait devant en rentrant de l'école.

- Enchantée, Arizona ! Dit-elle en lui serrant la main. Moi, c'est Naëlle ! Dit-elle en se présentant à son tour. Qu'est-ce que tu fais de beau à New-York ?

Les deux brunes étaient donc à présent en train de marcher dans la rue. Naëlle n'avait pas vraiment l'habitude de prendre la parole en première, parce qu'elle était du genre timide mais voyant que la dénommée Arizona était comme elle, elle avait posé la première question qui lui était venue à l'esprit. En même temps, elle n'était nullement intimidée par les adultes, vivant avec sa sœur et son frère, elle avait l'habitude. Même s'il fallait admettre qu'elle ferait mieux de se méfier ou elle mettait les pieds de temps à autre.

- Non, malheureusement je suis encorelycéenne, répondit-elle à la question, elle prit sur elle ne pas citer l'établissement scolaire qu'elle fréquentait ni d'en faire son éloge. J'en ai encore pour deux ans, logiquement. Je suis en première, mais comme je risque de devoir refaire une première, j'en ai peut être pour trois ans avant la fac.

Naé ne voyait pas de raison d'édulcorer son histoire. Elle n'avait pas honte de la situation, parce qu'elle n'était pas la seule de part le monde à avoir des difficultés dans quelques matières. Et ce n'était pas vraiment un problème pour l'instant, étant donné qu'elle ne savait pas encore ce qu'elle voulait faire dans la vie, ni les études qu'elle pourrait bien suivre. Cela dit, elle avait une question qui lui brûlait la langue en ce qui concernait les études.

- Dis, comment est-ce que tu as su quelles études faire ? Je sais que tu es en journalisme mais est-ce que tu étais dans le journal de ton lycée ? Est-ce que tu as eu le déclic d'un coup ?

Ce n'était pas le sujet du siècle, mais elle trouvait intéressant de savoir comment les autres avaient faits leurs choix. Peut être que l'an prochain, elle aurait la même style de question mais pour le choix de la faculté. La lycéenne se voyait déjà en train de tirer à pile ou face. Enfin, il lui faudrait aussi consulter la conseillère d'orientation, qui elle pourrait l'aiguiller dans les directions à prendre avec ses résultats scolaires.

C’était intéressant, toujours selon Naëlle, de découvrir comme les autres avaient trouvés leur voie. Elle savait que sa sœur avait repris la boutique après le lycée, mais elle ignorait si elle aimait faire de la pâtisserie toute la sainte journée, week-end et certains jours fériés compris. Son frère avait quant à lui trouver son bonheur en devenant fleuriste. Certes, il en usait pour séduire les personnes qui lui tapaient dans l’œil. Cependant, la benjamine reconnaissait que Natéo avait du talent et qu’il faisait de superbes compositions, du moins elle avait toujours pensé que les bouquets qu’il offrait à ses sœurs de temps à autre, étaient composés par ses soins.

Elle avait conscience que chaque individu réagissait d’une façon qui lui était propre. Comme elle savait qu’il y avait également beaucoup d’individu qui endossait l’habit d’un métier qu’ils avaient en horreur.

La lycéenne ne répondit pas à l’étudiante mais elle se concentra sur la seconde remarque qu’elle lui fit. En fin de compte, Arizona avait raison sur ce point : une passion, une chose qu’elle aimait particulièrement. Évidement pour une autre passion que Tyler, parce qu’il  n’y avait aucun avenir dans ce domaine.

- Les enfants, dit-elle le simplement possible. Je fais du baby-sitting et je dois avouer que ça me plait énormément.

C’était peut-être simplet comme réponse mais elle n’arrivait pas à mettre des mots afin de donner une explication assez précise. D’autant plus, qu’elle avait l’impression d’être sotte de penser ainsi. Qu’elle pensait également que c’était bizarre comme réaction et qu’elle devait cesser de croire que c’était son vécu qui lui avait donné cette envie.

- Je trouve qu’on apprend beaucoup auprès des enfants, commença-t-elle. Tout comme nous, on leur apprend à marcher, à manger ou encore à faire leur lacets, à tenir un crayon correctement.

Il fallait reconnaitre que son explication était un peu étrange tout de même. Simplement parce qu’elle ne parvenait pas à exprimer son ressenti, de peur de se ridiculiser. En même temps, elle savait que le ridicule ne tue pas.

- En fait, je crois que je voudrais venir en aide aux enfants qui n’ont plus de parents, finit-elle par dire. Je sais ce que ça fait de perdre ses parents, même si je ne suis pas allée en foyer parce que ma sœur est devenue ma tutrice. Enfin, j’espère que tu voies ou je veux en venir.

Naëlle n’aimait pas particulièrement évoquer ses parents, mais parfois elle y était obligée pour expliquer certaines choses. Là, elle n’y avait pas échappé parce qu’elle voulait faire faire comprendre son raisonnement à Arizona. Certes, c’était peut-être idiot de penser ainsi parce que les gens comprenaient mieux qu’on ne le pouvait le croire. Sans compter qu’il y aurait toujours une personne pour parler derrière son dos quand elle aurait quitté l’étudiante. Certains n’oublieront pas que le père de Naé avait été tué par un coup de feu, ni que sa mère s’était laissée dépérir au point de finir en hôpital psychiatrique. Qu’elle était donc la fille du mort et de la folle. Joli medley.

- Merci, mais je ne suis pas toute seule ! Ma sœur et mon frère s’occupent de moi. Noëlia est devenue ma tutrice à ses 21 ans.

En effet dans son malheur, elle avait eu la chance d’avoir des gens qui continuent à veiller sur elle. Tout le monde n’avait pas cette chance. C’était pour cette raison qu’elle envisageait faire des études après le lycée allant dans ce sens. Puis, elle pouvait aussi comprendre que ça puisse mettre autrui mal à l’aise. Surtout quand l’autre n’avait pas connu une perte comme elle, ou ceux qui découvraient l’histoire. Finalement, il y avait du bien dans le fait que les autres sachent. C’était plus facile de gérer les commérages, d’être montrée du doigt plutôt que de raconter les choses parce qu’il y avait encore beaucoup trop de questions dans sa tête.

Heureusement pour elle, l’autre jeune femme poursuivit la discussion sur les envies de Naëlle. Enfin, aux études qu’elle pourrait faire après le lycée. Décidément, c’était la grande question du moment. Néanmoins logique. Il fallait qu’elle commence à y songer, ça ne serait pas au moment de remplir les dossiers qu’elle devrait s’interroger sur son avenir. L’avantage pour elle, était qu’elle pouvait aller étudier où elle voulait, du moment qu’elle aurait une bourse et vu qu’elle n’avait aucune attache à New-York.

- Oui c’est mon intention, avoua-t-elle. Enfin pour le moment, elle privilégie les entrevues avec les terminales pour leur dossier ou à faire leur choix.

Ce qui était vrai. Elle avait été demandée un rendez-vous et elle avait obtenu cette réponse. Elle eut dans l’idée d’aller voir s’il existait un truc comme un CIO, ou voir en librairie si elle pouvait trouver des guides d’université avec les domaines d’études proposés aux futurs étudiants.

- Est-ce que c’est vrai que les activités extra-scolaires font biens sur nos dossiers universitaires ? Et qu’est-ce qu’il est recommandé de faire ?

Quand la jeune fille lui expliqua que c'était sa sœur qui s'occupait d'elle et que c'était comme ça depuis que sa sœur avait 21 ans Arizona se demanda si elle même aurait pu faire cela. Certes elle n'avait pas de petit sœur mais surtout elle ne se voyait pas assumer 2 adolescent à son age. Elle se dit alors au fond d'elle que la sœur de la jeune fille devait avoir beaucoup de courage et devait être bien mature pour cela.
Puis quand elle lui expliqua qu'elle ne pouvait pas avoir de rendez vous avec une conseillère d'orientation pour le moment Arizona hocha la tête se doutant que la jeune fille n'était pas la priorité de la conseillère ayant encore un peu de temps avant de devoir se décider sur son avenir.
Naëlle lui posa ensuite une question qui la fit réfléchir. Une activité extrascolaire ? Oui c'était toujours mieux d'en faire mais comment choisir et lesquelles sont les mieux ? Sur ce point Arizona n'était pas sûr de pouvoir y répondre au mieux cependant elle essaya tout de même

Et bien oui en effet c'est toujours bien de pratiquer des activités comme le sport ou l'art. Par exemple pour les garçons qui jouent au football américain, ça leur apporte un plus. On pense d'eux qu'ils ont un esprit d’équipe et de compétition. Ce n'est certes pas le plus important pour réussir dans la vie mais c'est un petit plus.

En effet elle savait que ce genre d'activité sportive étaient très recherché dans les universités mais bon c'était pour les garçons. Il fallait qu'elle lui propose quelque chose pour les filles et si possible en rapport avec ce qu'elle souhaite faire plus tard.

Sinon tu peux faire du baby baby-sitting par exemple pour montrer que tu t’intéresse aux enfants et puis ça te fera un peu d'argent de poche aussi. Ou sinon en matière de sport ou art tu peux soit faire de la danse, de la musique, du dessin ou tout autre chose que tu aimes. Il n'y a pas de réglés précises, il suffit que ça te plaise.

Arizona ne savait pas trop quoi lui dire de plus, elle même avait participer au journal de son lycée et cela lui avait permit d’améliorer sa candidature pour les universités. Mais cela était venu comme une évidence pour elle, elle n'y avait même pas réfléchi.

Naëlle devait bien reconnaitre que c’était agréable de discuter avec une autre personne, qu’à un membre de sa famille. Elle trouvait que c’était intéressant d’avoir un avis tout autre, parce qu’un inconnu ne la connaissait pas ni elle ni ses notes. Tout comme elle avait apprécié le moment passé avec Chris, qui lui avait donné des conseils pertinents et qui lui avait donné des pistes pour après le lycée.

Elle n’avait pas encore eu le temps de se renseigner, parce que la conseillère était overbookée. Il fallait dire que les Terminales étaient prioritaires vu qu’ils avaient à remplir leur dossier universitaire. Tout comme, elle n’avait pas encore eu l’occasion d’aller dans une librairie pour trouver de la documentation sur les cursus scolaires possibles sur la petite enfance. Entre ses heures de retenues et les travaux d’intérêts généraux au lycée, Naé n’en avait pas eu le loisir de flâner dans les boutiques.

*J’espère que je pourrais faire les magasins pour mes achats de Noël !*, se mit-elle à penser soudainement. Thanksgiving approchait à grand pas, ce qui signifiait que Noël serait bien vite là. Généralement, elle allait faire les magasins avec Johanna et Suzan. Les filles en profitaient pour la sonder afin de lui faire son cadeau d’anniversaire, en se mettant évidemment d’accord avec sa frangine pour s’assurer qu’elle n’avait pas eu la même idée.

Bref, la lycéenne était en train de se demander s’il fallait qu’elle s’inscrive à une activité extra-scolaire, voir à plusieurs. Dans les films ou les séries, dont elle était friande, elle voyait souvent les lycéens faire partie de plusieurs clubs afin d’étoffer leur dossier scolaire. Mais ce qu’elle voulait savoir c’était s’il s’agissait de la réalité ou juste de fiction. Donc, elle fut attentive à la réponse donnée.

- Oui, ça aide surtout pour obtenir des bourses universitaires ! Déclara la jeune femme.

Il était de plus en plus courant de voir des jeunes gens obtenir des bourses pour leur résultat sportif ou en art. Elle allait devoir se pencher sur la question, sa famille n’était pas riche et si elle voulait aller en faculté, Naëlle en aurait grandement besoin pour aller à l’université. Cela dit, elle avait conscience qu’il y avait de forte chance que ce soit trop tard pour elle. Qu’elle avait loupé le coche et qu’elle ne pourrait pas en obtenir.

- Je fais du baby-sitting, je bosse les samedis matins dans un supermarché et j’aide à la pâtisserie familiale. Autrement j’avoue que je ne suis pas vraiment sportive ni une artiste.

Naëlle ne faisait pas preuve de mauvaise foi, elle disait cela vraiment en toute connaissance de cause. Ça ferait vraiment tache qu’elle commence à s’intéresser à une matière artistique ou sportive, du jour au lendemain.

- Tu crois que faire du bénévolat dans une association qui bosse avec des enfants, ça pourrait le faire ?

Autant mettre toutes les chances de son coté, si cela était possible et bien vue.