Y'a vraiment plus de respect! [Terminé]

Cela faisait une semaine maintenant que Dorian avait emménagé chez son paternel à la suite d'un repas assez houleux. Après le départ des convives, il s'était retrouvé face à Alexis, fraîchement largué et rendu cocu par son propre frère. Très sympa comme façon d'emménager chez les gens. Dorian se serait flingué volontiers. Non pas qu'il espérait arriver dans une famille ou tout le monde est beau, tout le monde est gentil, mais de la à une telle chose il y avait un monde. Cette première soirée fut étrange. Castiel ne fit pas d'allusions par rapport à la crise d'Alby, Roy lui, l'avait un peu aidé à sa manière au déballage de ses valises dans sa nouvelle chambre, et Alexis lui parlait comme si de rien n'était. Dorian se disait qu'il devait être trop occupé à se remettre du choc pour en vouloir à quelqu'un. Donc, malgré ce repas de famille des plus mouvementés, la cohabitation avec cette nouvelle famille avait débuté.

Mais, un soucis en chasse un autre. Et l'autre problème porte le doux nom d'Albert Ashley Jagger. Nous reviendrons sur le terme de doux peut être un peu plus tard.

Lors de ce fameux repas, source de conflits, Alby avait donc appris que Dorian et Caroline s'étaient envoyés en l'air. Et il l'avait très mal pris. Son meilleur pote ne pouvait pas s'être tapé la fille qu'il détestait le plus au monde ! Et pourtant, si. Alors, depuis ce jour, le brun lui faisait la gueule. Tout simplement ! En le retrouvant au lycée Dorian avait bien tenté d'aller lui parler, de tenter des approches, mais rien n'y faisait. Jagger faisait la gueule. Et ce mec pouvait être têtu quand il s'y mettait.

Puisque ses bouderies durèrent toute une semaine. Une semaine à tenter de faire la paix avec son pote, c'est long. Surtout quand des fois, Alexis ou Caroline sont dans le coin, séparément bien sûr, et que dans leur tête, ils sont censés être ensemble. Mais ce dernier point, Dorian s'en fichait éperdument. Tout ce qu'il voulait, c'était faire la paix avec Alby. Mais pour ça, il faudrait qu'il cesse de fuir ou de ne pas répondre à ses sms.

Le week end suivant, Dorian en eu marre. On ne lui fait pas la gueule comme ça. Il s'est cru ou ? C'est la raison pour laquelle il quitta l'appartement dans lequel il vivait maintenant pour se rendre chez Alby. Hé oui, il faut pas le chercher. Dorian se doutait qu'il devait être ici. Ou d'autre ? Il avait regardé, il n'y avait pas de convention bizarre ou quoi que ce soit d'autre. A moins d'un imprévu il devait être la. Une fois arrivé chez lui, il sonna. Ce fut sa mère qui lui ouvrit. Elle ne fut pas spécialement surprise de le trouver la. Dorian se rappela alors que depuis l'incident des costumes, ils ne s'étaient plus revus. Mais il avait affaire avec son fils. Sans peine, elle le laissa entrer. Peut être pensait-elle qu'il s'agissait d'une simple visite entre potes. Ah non, pardon, entre amants sûrement. Il avait zappé qu'elle les pensaient ensembles. Il mit ces détails de coté, pour se rendre jusqu'à la chambre d'Alby. Motivé, et décidé, il ne prit pas la peine de toquer à la porte. Il se contenta de l'ouvrir d'un coup sec, et entrer dans l'antre :

- Jagger !

Au moins, avec une telle entrée, il était sûr d'avoir toute son attention !

- Fini de fuir cette fois, tu ne peux aller nulle part.

Pour souligner ses dires, il ferma la porte derrière lui. Non, il ne la verrouilla pas. Il n'allait pas s'enfuir de sa propre chambre, si ?  

Le week end dernier avait été sans aucun doute l’un des pires de ma vie. Si on passe le fait que j’ai du me faire passer pour un gay auprès de la famille de mon meilleur pote, qui plus est pour faire croire que j’étais son mec, il avait fallu que j’apprenne que celui-ci avait couché avec ma pire ennemie (et accessoirement la petite amie de son frère). Alors forcement, cette semaine je n’étais pas dans mes meilleurs jours !

Dorian avait essuyé de nombreux échecs dans la tentative de reconquête de notre amitié mais hors de question que je lui pardonne aussi facilement ! (Puis entre nous hein, qu’est ce que c’est cool de ce faire courir après !) En plus a croire que cet idiot faisait exprès de choisir ses moments vu qu’a plusieurs reprise quand il tentait une approche vers moi on finissait par se retrouver face a Alexis ou Caroline ce qui, forcement, me rappelait un peu plus au bon souvenir de ce repas et du pourquoi je lui en voulais tant. Bref, Moi monsieur, je ne suis pas un homme facile comme ce que tu peux avoir l’habitude de pécho !

Semaine de cours passé, j’avais décidé de m’enfermer tout le week end et d’évacuer ma frustration sur wow et autres jeux (d’ailleurs a noté, il est bon que je sois en colère, j’ai battu tous mes scores !!) Je venais d’ailleurs de réussir à défoncer un joueur super bien classé en pvp ce qui naturellement me fit bondir debout en hurlant de joie pour ma victoire si inattendu. C’est au même moment que Dorian venait de faire une entrée fracassante et du coup fort et viril (Oué c’est bon ça va hein) parti quand même pas mal dans les aigu tellement j’avais été surpris (et peur ok c’est bon !)

- Mais qu’est ce que tu fais la ?! Putain t’es con !!

Ma tête encore quelque peu horrifié suite à la frayeur qui venait de me faire, je me rappelai rapidement que je le détestais et lui faisait la gueule. Reprenant alors ma tête de boudeur, je me rassis par terre, tournant fixement le regard vers mon écran.

- va t’en…

Bien. L'entrée en scène était réussite. Tant qu'il avait réussi à arracher un cri, pas très viril il faut le dire, à Alby. Ce qu'il faisait la ? Il venait pour qu'Alby arrête une bonne fois pour toutes de le bouder, voilà ce pourquoi il était la. S'en aller ? Oh ça pas question. Retirant sa veste qu'il balança dans un coin de la pièce, Dorian franchit la maigre distance qu'il y avait entre eux. Il ne comptait pas s'en aller.

- Oh tu te fous le doigt dans l'oeil. Je t'ai sous la main je vais pas te lâcher ….

Lui fit-il avec un regard de prédateur, face au petit lapin innocent qui allait finir sous peu en ragoût.

- Hé, tu m'écoutes ?

Sûrement, mais vu qu'il était encore en mode boudeur, il allait devoir faire plus que ça pour avoir son attention. S'il faut arriver jusqu'à la, alors, tant pis. Près de lui, il il se mit accroupi pour être un peu plus à la hauteur d'Alby. Puis il se décida de faire le petit geste qui signerait peut être son arrêt de mort. Il leva la main, et sans tarder, d'un geste sûr et précis, sans hésitation aucune, éteignit l'écran qui se tenait face à Alby. Oui, faut pas le chercher, Dorian, c'est un fou quand il veut. Puis il posa ses mains sur les épaules d'Alby, pour tenter de le faire se tourner vers lui :

- Mec sérieusement t'en as pas marre de faire la gueule ? De m'ignorer à chaque fois que je tente de te parler ?

Non mais, ça, dans l'histoire, c'était sûrement ce qui était plus grave ! Non, Dorian n'aimait pas spécialement qu'on l'ignore. Qui aime de tout de façon ? Mais pour l'égo de l'allemand, c'était juste insupportable. Un amour propre mal placé ? Il y a de l'idée. Alors pour y remédier, il fallait qu'il se fasse pardonner.

- Arrête un peu ton cinéma à te faire désirer comme ça et dit moi une bonne fois pour toutes tout ce que tu me reproches qu'on passe à autre chose.

Oh, Dorian savait très bien ce qu'Alby lui reprochait ! Mais justement, qu'il se lâche un bon coup, qu'il se fasse plaisir et qu'ils arrêtent ce cinéma par pitié !

A la réplique de Dorian comme quoi il me tenait et n’allait alors plus me lâcher j’avais furieusement envie de lui lâcher un « ah oué, comme caro ? » histoire de bien enfoncer encore un peu le clou mais finalement mon silence était tellement plus parlant et sans aucun doute au combien douloureux pour lui. Sa question suivante à savoir si je l’entendais confirmait d’ailleurs cette intense douleur et vide sentimental qu’il était en train de ressentir. Souffre ! Souffre !!!

Dorian avait fini de venir à ma rencontre en s’accroupissant a coté de moi. Bien évidement je l’ignorais totalement. Mais voila que tel un ninja, ce con éteignit mon écran ce qui malgré moi me fit réagir.

- Mais ça va pas !!!

Non mais gars tu jou avec ta vie la oh ! On ne touche pas l’écran d’un geek impunément ! Et encore, une chance que je n’avais pas relancé de combat. Puis voila que en plus il se permettait de me toucher avec ses sales pattes de fourre partout la ! Oh j’ai déjà dis que je n’étais pas un mec facile ! Tu ne m’auras pas avec ton p’tit regard perçant !

- Non !

Avais-je répondu à sa question le tout avec un petit air supérieur. Non je n’en avais pas marre de lui faire la gueule. Il m’avait trahi. Avait trahi le pote code. C’était impardonnable ! Jamais Barney n’aurait fait sa a Ted ! (bon si il l’a fait mais la n’est pas la question !). Mais voila que ce connard osait me prendre de haut genre je faisais ma diva (non c’est pas vrai !) a faire la gueule pour un rien comme un gamin…

- Parce que t’as pas compris depuis le temps ?! T’as couché avec Caroline ! Ca-ro-line ! La saleté ! La succube ! Le démon ! Belzebuth !! La fille que je déteste le plus au monde ! Qui fait de ma vie un enfer depuis le collège ! T’as été couché avec elle alors oué peu être avant de me connaitre mais quand tu as su tout ça t’as pas eu les couilles de me le dire ! C’est quoi le truc ?! Tu les as laissé la ou t’as couché avec elle c’est ça l’excuse ??!

Non mais oh ! Je m’étais mi haussé le ton au fur et à mesure que je m’excité dans mes propos mais pour autant je n’avais pas bougé d’un poil, le fixant furieusement en attendant ses arguments de défense si tenté qu’il puisse en avoir. Quand au fait que j’avais l’impression d’être une meuf qui tape une crise de jalousie à son mec je préfère qu’on évite le sujet pour le moment…

Très brièvement, Dorian se demanda si c'était une bonne idée finalement que de toucher au sacro saint écran d'Alby. Mais il ne tenta pas de le tuer. Peut être essayait il de le faire via la pensée à la vue du sale regard qu'il lui lançait. Allait il quand même essayer de le foutre dehors ? De retenter un coup dans le tibia ? Enfin, Alby se lâcha et finit par lui dire tout ce qu'il lui reprochait. En résumé, il n'y avait vraiment qu'une seule chose pour laquelle il lui en voulait, c'est d'avoir couché avec Caro. Puis aussi de ne pas l'en avoir informé. Si ça ne tenait qu'à lui, jamais de la vie Alby n'aurait dû savoir cela ! Jamais ! Mais dites-lui, il se faisait un film ou Alby lui faisait une crise de jalousie ?

- J'ai quelques fois l'impression que tu te fais pousser un utérus mec !

Et c'est pas peu dire ! Cependant il était quand même un peu content de pouvoir mettre enfin les choses à plat avec Alby.

- Mais je sais très bien que toi et Caro c'est l'enfer, justement ! Je venais de me faire mon premier pote aux Etats Unis, tu crois que j'allais risquer de te faire fuir ? Tu voulais quoi, que je te sorte : oh tu sais Caro la meuf que tu détestes, je me la suis tapée, quelle cochonne si tu savais ….

Alby avait opté pour hausser le ton de la voix lorsqu'il lui parlait au risque d'ameuter sa mère, Dorian tentait alors de rester calme, même si sa voix indiquait clairement que monsieur Wilde était vexé ! Et pas qu'un peu ! Qu'on lui fasse la gueule autant de temps surtout pour une raison aussi désuète, c'était du jamais vu dans sa vie !

- Et puis même, je vois pas en quoi c'est un problème ! C'est pas comme si ça c'était passé après que je sache toute l'histoire ! Tu cherches des soucis la ou y'en a pas. C'est pas comme si j'avais secrètement épousé Caroline ou que je l'avais foutue enceinte !

Après, qu'il ne parle pas trop vite, vu les gênes qu'il avait avec son père …. Non, ne parlons pas de malheur ! Cependant, même si le moment ne s'y prêtait pas, Dorian ne pu s'empêcher d'ajouter un :

- Enfin ... pas que je sache ...

Non mais sérieusement il croit vraiment être en position de chercher encore plus la merde avec ses réflexions de merde ? Pour seule réponse, j’avais poussé Dorian histoire de le faire tomber sur ses fesses avant de lui donner un coup de pied dans sa pompe. Voila ce qu’il te dit mon utérus !

- Et bah non justement tu ne sais rien ! Bien évidement que tu aurais du me le dire ! Tu te l’ais tapé sans savoir qui elle était pour moi par contre après tu m’as sciemment menti !

Et malgré tout ce con continuait de se défendre en me faisant passer (à raison ?) pour un fou hystérique. Bon ok, pour le coup il finissait vraiment par me mettre hors de moi. Encore plus avec son histoire de l’avoir potentiellement mise enceinte. Furibond, je m’étais relevé d’un trait mais tout en restant planté devant lui.

- Mais putain tu t’es jamais demandé pourquoi je la détestais tant ? Pourquoi à chaque fois que je te parle d’elle c’est en disant que c’est une salope vil et perfide qui pourri ma vie ? Tu crois quoi ? Que un jour je l’ai vu et j’me suis dis « tien ! Toi j’aime pas ta gueule ! ». Pour ton information monsieur l’outré d’une telle démesure ! Sache qu’à la base on était super pote avec Caro ! On est même sorti ensemble ! Et puis ! Et puis…

J’étais excédé de son air suffisant qui me prenait de haut comme si je faisais une histoire de rien du tout une vrai montagne. J’étais prêt a lui envoyer toutes l’histoire dans la gueule, espérant que après ça il se sentirait bien con mais au dernier moment, en repensant a tout ça je commença a me décomposer quelque peu, incapable de continuer… J’avais tourné la tête sur le coté triste de mes souvenirs, vexé qu’il ne comprenne rien mais en même temps incapable de lui expliqué sans craindre que l’histoire ne se répète…

- Laisse tombé…

Il était parfaitement conscient qu'en venant le voir, Dorian mettait en danger sa vie. Première attaque. Enfin, il ne fut que poussé par terre, et étant accroupi la chute ne fut pas rude mais quand même. Hé c'est sa godasse ça ! Alors, techniquement, il ne lui avait pas menti. Il ne lui avait jamais dit qu'il ne connaissait pas Caro ou quoi que ce soit non ? Donc, ce n'était pas un mensonge. Mais finalement, Alby se lâcha totalement. Aller, étant donné qu'il était vautré par terre, de le voir se relever et le regarder de haut, ouais, il pouvait faire un peu peur le gars ! Mais plus important, c'est qu'Alby se décidait enfin à lui expliquer le pourquoi du comment il ne pouvait pas saquer Caroline. Les derniers mots des son ami résonnèrent dans sa tête. Sortis ensembles. Il mit une bonne minute à assimiler la chose, et au final comprendre l'information dans son entièreté.

- Attends … QUOI ?

Comme s'il était monté sur des ressorts, tel un ninja, Dorian se releva en un éclair avec une rapidité qui lui fit tourner un peu la tête. Mais ça il s'en fichait. Parce que la, il avait entendu un truc qui le fit réagir comme jamais ! Mais vous vous fichez du monde avouez !

- Tu viens de me dire que … tu es sorti avec Caro ? Mais .. Quand ? Comment ? Qu'est ce qui s'est passé ?

Les yeux de Dorian étaient rivés sur le visage de son ami, à l'affut de la moindre information. Et, le plus important :

- Et pourquoi tu m'a rien dit ? Comment je pouvais deviner qu'entre vous il y avait eu des trucs ? Je sais pas moi, quand j'aime pas les gens j'ai pas forcément de raison ….

Oui bon, il s'enfonçait peut être un peu la … La surprise, le choc et la petite pointe d'énervement ( à ne pas confondre avec une jalousie mal placée, c'est très important ) Dorian se calma quelque peu. Puis, il tenta d'analyser un peu la situation. Clairement, ça avait dû mal se terminer pour qu'ils se détestent à ce point la. Et, d'apprendre que son nouveau pote et elle s'étaient envoyés en l'air, ça avait du être rude …. La seulement, Dorian prit conscience de tous les faits. Calmé, il releva le regard vers Alby.

- Elle t'a fait du mal à ce point ?

Peut être qu'il se gourait mais avec les quelques info qu'il lui avait donné, c'est la seule explication qu'il avait.

De ma petite tirade sur l’amitié, l’honnêteté et une ébauche rapide de mon passé commun avec Caroline, Dorian ne semblait avoir retenu que un élément : J’étais sorti avec. Je ne sais pas c’était quoi le plus énervant dans l’histoire. Le faite d’avoir l’impression qu’il ne m’ais pas écouté ou la sensation que ce qui le choquait n’était pas forcement que je sois sorti avec Caroline mais que je sois sorti avec quelqu’un tout court… Bon c’était mon interprétation des choses mais j’étais en colère, j’avais droit !

- Mais ! pfff…

A quoi bon… De toute façon le connaissant peu de chance qu’il ne le lâche avant d’avoir un minimum d’info sur l’histoire…

- Au collège. Avant je vivais dans le Bronx quand…

Quand mon père était vivant et que ma mère n’était pas alors marié a se plouc de Monthy. Et voila qu’il était reparti dans ses questions à savoir pourquoi je ne lui avais jamais rien dis. J’aurais bien rétorqué qu’en même temps, comme je l’avais déjà dis, je ne m’étais pas levé un matin en me disant « tien ! La première personne que je croise se matin j’la prends en grippe ! » Et Bim une Caroline sauvage apparait ! Mais bon apparemment dans le monde de Dorian si c’était tout à fait possible…

- Bah… T’as jamais demandé !

Tu vois tu ne m’aime pas ! Tu ne t’intéresse pas à ma vie ! On ne parle plus ! Oué bon peu être un peu trop gay la… Puis bon avec tout ça qui me remontait depuis une semaine à la gueule je n’avais pas trop envie de rire a vrai dire. J’avais même plus vraiment envie de faire la gueule à Dorian. Pour autant je ne savais pas trop quoi lui répondre non plus…

- C’est pas ce que tu crois… mais oui…

Bon l’ambiance virait vraiment au drame a suspense la mais en même temps je ne savais pas comment expliquer cette histoire a Dorian sans lui raconter l’origine et ça, la seule fois ou je l’avais fait c’était a Caroline et elle s’en était servit contre moi alors comment faire confiance ? Comment ne pas avoir peur que lui aussi puisse penser un truc pareil et me laissé tomber lui aussi ? Je soupirai un coup avant de partir vers mon lit, m’asseyant tout en m’enfonçant jusqu’au mur ou j’appuyai mon dos.

- Je t’ai dis que mon père était mort dans un accident mais je t’ai jamais expliqué ce qu’il c’était passé exactement. Et que j’étais avec lui…

Bon. C'est pas avec ces demi réponses que Dorian allait savoir ce qui s'était passé. Mais un jour ou l'autre, il le saura. Si ce n'est pas maintenant. Merci sinon, il savait qu'il n'avait jamais demandé. Le blond était de tout de façon à mille lieux de s'imaginer une telle histoire ! Et puis ….

- Tu m'aurais vraiment dit tout ça si je t'avais demandé ?

Hein, sérieux ? Et puis, non, Dorian ne croyait pas vraiment avoir de début de réponse à ses questions.

- Pour l'instant, je ne crois pas grand chose...

Il était plus paumé qu'autre chose. C'était lui, ou l'ambiance n'était plus spécialement à la prise de tête, mais à une discussion plus sérieuse ? Dorian suivit du regard Alby, qui alla se poser sur son lit, adossant son dos au mur. L'allemand hésita à le rejoindre lorsque son ami se mit à continuer son petit récit. Et ce qu'il lui dit le surprit davantage que l'info précédente. Mais cette fois, il ne fit pas de crise pour savoir tous les détails.

- Merde ….

C'était le seul mot qui lui vint à l'esprit, la, de suite. Dire quoi ? Désolé ? Ça a dû être dur ? Bah merci il s'en doutait que ça a dû être juste atroce ! Clairement, il se sentait mal pour lui. Il se rapprocha du lit d'Alby, et, à la manière d'un félin, se posa souplement dessus, sans pour autant le coller. Il n'oubliait pas non plus qu'en ce moment depuis une semaine, il était censé lui faire la gueule. Alors qu'il se referme comme une huître alors qu'il venait de s'ouvrir un peu à lui, il préférait éviter. Dorian releva le regard vers le brun, et, prit la voix la plus douce et compatissante qu'il avait en stock. Et croyez-le, il eu du mal à la trouver :

- Est ce que tu veux m'en parler ?

De cette histoire avec son père surtout. La Caro, on y reviendra plus tard aussi. Parce que dans l'immédiat, il n'avait pas fait le lien entre ces deux histoires. Une fin tragique certes, mais ensuite ? Et aussi, est ce qu'Alby se sentait surtout prêt à parler de ces choses la ? C'était encore une autre affaire.

Je soufflai une nouvelle fois. Pas pour rallé, plus dans le style j’essaie d’évacuer un truc mais bon ce n’était pas forcement concluant… Si j’avais envie d’en parlé ? Pas vraiment mais à vrai dire est ce que j’avais le choix ? Oui bien sur mais en même temps il faudrait bien que ça sorte un jour non ? Puis bon, ça pouvait être un teste pour jauger mon amitié avec Dorian voir, avoir son avis pour trancher sur la question histoire de me faire une raison une fois pour toute. Après ça libération de ma culpabilité ou corde. C’était au choix …

- Le jour où on a eu l’accident j’étais en colère contre mon père car il voulait me forcer a faire un truc que je voulais pas pour faire plaisir a ma mère et du coup je l’ai fais chier dans la voiture en jouant avec la radio… Il c’est mit a m’engueulé et a pas vu la voiture en face…

Je sentais ma gorge se serrer. L’émotion me gagné en revoyant de nouveau ces images que j’avais pendant si longtemps enterré dans un coin de ma tête. Je refermais mes poings sur les draps du lit avant de reprendre. Pour moi, je devais aller au bout de cette histoire…

- A l’hôpital quand je me suis réveillé ma mère était la en larme. Je lui ai demandé ou était mon père et elle… elle m’a dit…

Finalement c’était beaucoup plus dur que je pensais… Ne réussissant plus a me retenir, je me mit a chialé d’un coup devant Dorian le regard fixé sur mes genoux. Pathétique sans aucun doute mais a cet instant j’étais bien loin de me préoccupé de ça… Je fini par tourné les yeux vers Dorian avec toute la détresse du monde dans le regard en plus des larmes qui coulaient a flot...

- Toi aussi tu pense que j’ai tué mon père ?

Lorsqu'Alby commença son explication, Dorian se tu, le laissant raconter son histoire à sa guise. Il finit alors par savoir ce qui s'était passé ce funeste jour. Il pouvait nettement sentir l'émotion qui émanait du brun au fur et à mesure qu'il lui dévoilait toute l'histoire. Une histoire bien triste. Il avait été désolé naturellement en apprenant une fois que son père était mort. La, il l'était davantage en sachant tout cela. Et sa mère ? Elle a dit quoi ? Il ne le su pas, puisqu'Alby partit en larmes, incapable de cacher quoi que ce soit.

Ok, on est d'accord, Dorian pouvait être un sacré crétin égocentrique quand il le voulait. Certes, sa personne passait généralement avant tout le reste. Mais sérieux, de voir son pote ainsi, complètement retourné, ne retenant même plus ses larmes …. Il fallait vraiment avoir un cœur de pierre pour y être insensible !  Et … Quoi ? Dorian ne s'attendait pas à ce qu'Alby lui sorte une telle question. Attendez, ne lui dites pas que c'est ce que sa mère lui a dit ? Sous le coup du choc on peut peux être dire des choses étranges ... mais ça ? Pitié ! Tellement à fond dans cette histoire, sa réponse ne pouvait pas être plus spontanée :

- Non !

Du coup, peut être que sa réponse fut un peu brusque. Il se radoucit, et, plein de compassion pour lui, tenta de répondre au mieux à cette question … bizarre. Dorian posa sa main sur celle d'Alby dans un geste quasi naturel avant de lui dire plus calmement avec sincérité :

- Tu n'as tué personne Alby. Tout ça, c'est la faute à pas de chance, c'est tout ! C'est triste à dire, mais des tas de gens meurent dans des accidents de la route. Ton père n'a juste eu pas de chance. C'est tout.

Respirant profondément, Dorian releva les mains et les posa de part et d'autre de la tête de son pote et continua, fixant les yeux du brun cachés derrière ses larmes :

- Alors retire-toi tout de suite cette idée débile de ta tête, compris ? Tu penses vraiment que ton père aurait aimé que tu vives avec le poids d'une culpabilité qui n'a pas lieu d'être ?

Peut être que ce n'était pas ce qu'on faisait de mieux, que de parler à la place des morts, et surtout, personnes qu'on a même pas connu, mais Dorian ne pouvait pas imaginer qu'on puisse être comme ça avec son propre gamin.

- Alby … toutes mes condoléances pour ton père.

Cette fois ça avait plus de poids que le : désolé, qu'il lui avait sortit quand Alby avait révélé la première fois ce qu'il en était de son père.

Je lui avais posé la question pour avoir d’une certaine façon son avis mais tout en étant tellement persuadé que sa réponse serait la même que ma mère. Au moment ou Dorian me répondit par la négation, le tout avec une tel spontanéité que j’en sursautai légèrement, l’air comme choqué que sa réponse ne fut pas celle a laquelle je m’attendais. Il se mit a argumenté, me disant que tout cela était un manque de chance. J’avais beau toujours avoir mon regard plongé dans le sien et donc a capter parfaitement sa sincérité, j’avais pourtant du mal à croire les mots que j’entendais. Quand vous passez des années à vous persuader d’une chose pareil et que quelqu’un, enfin, vient vous libérer de ce poids vous avez du mal à y croire… Incapable de dire quoi que ce soit, je restais stoïque devant Dorian toujours avec mes larmes qui coulaient à profusion. Celui-ci fini par passer ses mains de part et d’autre de mon visage tout en me sommant de m’enlever cette idée de la tête tout en ajoutant que ce n’était sans doute pas ce que mon père aurait voulu. Dorian ne connaissait pas mon père mais sur ce point il avait sans aucun doute entièrement raison. Même si parfois j’ai comme des doutes vis-à-vis de la mère, je n’en en revanche jamais douté de l’amour de mon père. C’était un homme formidable. Bon vivant, affectueux, drôle, juste et droit. Un véritable model ! Dorian fini par conclure en me présentant de nouveau ses condoléances. Il m’avait déjà dis qu’il était désolé pour moi quand je lui avais dis que mon père était mort mais autant dire que l’intonation de sa voix et le poids de son regard donnait un sens totalement différent a ses mots. Vraiment touché, je me mis alors a pleurer de plus belle, finissant par m’effondré sur lui, agrippant son pull tout en collant ma tête contre son torse, inondant littéralement celui-ci de mes larmes…

C'est malheureusement dans ces cas la que Dorian pouvait s'estimer heureux. Certes, il avait passé sa vie à chercher qui était son père, à ressentir le manque de sa présence mais aujourd'hui il vivait avec lui ! Et en plus il avait glané des frères et sœurs dans le lot, si c'était pas génial ? Alby lui, avait définitivement perdu son père. Jamais plus il ne reverra. Et comme si ça ne suffisait pas il l'avait en plus perdu dans des circonstances atroces.

Bien, peut être n'aurait il pas dû en rajouter une couche avec ses nouvelles condoléances puisque les valves s'ouvrirent de plus belle ! Mais il n'avait jamais pleuré depuis la mort de son père pour avoir autant de larmes ? C'est un peu surpris il faut le dire qu'il le vit s'éffondrer contre lui, inondant son pull par la même occasion. Détail inutile de l'avis de Dorian. Dans ces cas la, on prends son pote dans ses bras et on le laisse pleurer à volonté sans rien dire. Ce que fit le décoloré. Sale histoire quand même …

Ceci dit, il y a aussi un petit truc qui semblait être passé à la trappe dans cette histoire la. Puis, toujours sans bouger, laissant Alby chialer comme bon lui semblait, il demanda doucement :

- Dis …. jamais tu ne t'es dit que tu devais avoir un putain d'ange gardien au dessus de ta tête pour t'en être sorti vivant ?

C'est vrai, forcément on a tendance à penser surtout au père Jagger, à tout ce que sa mort a engendré comme changements et bouleversements. Mais il se disait pas aussi des fois qu'il avait eu une chance de malade d'avoir survécu à cet accident ? Qu'en vérité Alby était un putain de survivant ? Oui ou qu'il avait eu énormément de chance contrairement à son père.

En parlant de parents, si la mère d'Alby avait entendu leurs voix, elle devait sûrement croire à une dispute de couple de base vu comment les choses se passaient !

En effet à y réfléchir depuis notre accident ou plutôt depuis l’enterrement de mon père je n’avais plus jamais pleuré. Pas pour cette raison en tout cas. Tout ça. Tout ce ressentiment, cette culpabilité, je l’avais enfoui au plus profond de moi et jamais je ne l’avais laissé s’exprimé jusqu'à ce jour. Alors que mon déluge de larmes s’abbatiat sur Dorian qui me laissé faire tout en me tenant dans ses bras comme pour que je me laisse allé a la guise, celui-ci me posa une question un peu étrange. Je mis un petit moment à me reprendre, tentant autant que je pouvais de ravaler mes sanglots, me redressant tout en essuyant mes yeux d’un revers de manche, cherchant mes mots d’une voix tremblante…

- Franchement… Vu tous les évènements qui ont suivi… J’aurais préféré qu’il aille voir ailleurs…

Non je n’étais pas suicidaire et n’avais pas spécialement de pensées noires (plus maintenant du moins). Mais entre le fait de perdre la personne que j’aimais le plus au monde, la relation qui en avait découlé avec ma mère, ma vie de merde et sans but, … franchement a quoi bon m’en être sorti ?

Mon calme quelque peu reprit, bien que j’avais toujours la larme a l’œil, goute au nez et voix qui part en vrille, je me dis qu’il fallait peu être aussi que j’explique l’histoire de base à Dorian. Le rapport entre tout ça et Caroline…

- Avec Caroline on se connait depuis la maternelle. On a toujours été dans la même classe et pour ainsi dire des meilleurs potes. Le week-end avant la mort de mon père on été allé au ciné et on s’était embrassé mais sans se revoir vraiment entre temps… Elle est venu me voir a l’hôpital, a l’enterrement et elle a été la a mon retour au collège. Elle était la seule personne avant toi a qui j’avais raconté tout ça et surtout ce que ma mère avait pu me dire mais…

A nouveau je sentis ma gorge se serrer. Cette fois, bien qu’il y ait de la tristesse, c’était surtout de la colère que je ressentais…

- Une fois je l’ai surprise en train de parler avec des dernières années populaires. Elle était en train de leur raconter tout ce que je lui avais dis tout en disant que d’après elle, ma mère avait raison. Si mon père était mort c’était de ma faute. Que si elle trainait encore avec moi c’était par pitié même si elle en avait marre de m’entendre chouiné alors que tout ce qui m’étais arrivé je l’avait bien mérité…

Assit en tailleur, je resserrais nerveusement mes mains sur les genoux tout en fixant le vide ou plutôt le pull de Dorian. Quand j’y repense… Comment avait elle pu oser dire des horreurs pareil ?

Ah Alby, quel pessimisme ! Dans son cas, ça se comprenait, on l'excusait bien volontiers. Sur le coup Dorian fut surpris d'entendre Alby parler de Caroline. Elle venait faire quoi ? Ah oui ça avait débuté par ça, le fait qu'ils soient sortis ensembles. C'était l'info du siècle quand même …. Dorian écouta sagement ce qu'Alby lui racontait. Quelle histoire, en fait, la vie d'Alby était un roman. La bouche de Dorian fit un « O » parfait lorsqu'il eu le fin mot de l'histoire. Elle a pas fait ça ! Si ?

- Je comprends mieux …

Et pas qu'un peu. Il voyait mieux maintenant pourquoi Alby détestait tant Caroline. Se faire planter un couteau dans le dos comme ça par une personne en qui on avait confiance, quelle horreur ! Il comprenait aussi mieux pourquoi il avait piqué une telle crise quand il avait appris qu'elle et Dorian avaient couché ensemble ! Forcément son soit disant meilleur pote et la nana qui l'a trahi s'envoient en l'air, quelle horreur ! Aller, c'était le moment de se sentir très con ! Dorian tenta de ne laisser rien paraître. C'était pas le moment de faire son cinéma alors qu'Alby venait de lui confier des choses vraiment pas drôles. Ceci dit, il y avait un truc dans l'histoire que Dorian ne captait pas :

- Mais … pourquoi est ce qu'elle a fait tout ça ?

Dans sa tête, un petit début de réponse se fit. Il ignorait comment était Alby à l'époque du collège, mais s'il n'était pas très différent d'aujourd'hui … Généralement les gens sont soucieux de leur paraître. Dorian le premier. Il est clair que pour se faire des potes, être bien vu on a tendance à faire un tri dans ses potes. Est ce que Caro pour pouvoir briller avait fait le choix d'éjecter Alby de la façon la plus radicale ? Ça ne rimait à rien. Et ne servait à rien. Vous avez devant vous le plus bel exemple qui soit. Non, pas Alby, Dorian. Il avait beau être arrivé il y a peu de temps à New York et déjà il s'était fait une place. Une bonne place. Et son amitié avec Alby l'en avait-il empêché ? Que nenni ! Enfin l'heure n'est pas à l'auto congratulation. C'était du moins la seule explication pour laquelle Caro avait pu faire ça.

- Maintenant je comprends mieux pourquoi t'étais si furieux. Et si j'avais su cette histoire plus tôt, je n'aurais pas agi de la sorte. Au contraire, j'aurais liquidé Caro et l'aurait enterré la ou personne ne l'aurait trouvée pour que ça ne se sache jamais !

Un peu d'humour non ? Mais oui, avec cette histoire en plus comment aurait il pu lui dire ça ?

A la question de Dorian je lâchai un nouveau soupire de lassitude. Pourquoi elle avait fait ça ? Si seulement je le savais… Depuis notre entrée au collège j’avais bien vu que Caroline avait un peu changé. Qu’elle prêtait plus attention a son apparence, aux gens qu’elle fréquentait mais de la a me faire un coup pareil…

-Le besoin d’attention sans doute…

Je n’avais pas vraiment de réponse. Elle venait d’une famille plutôt cool et soudé. Nos parents étaient d’ailleurs très amis, nos pères surtout. Je sais que la mort du bien a beaucoup affecté le sien. Ils étaient très liés. A la suite de sa mort il y a eu une distance avec ma mère, surtout quand elle c’est remarié et que nous avons déménagé sur l’ile bien qu’elles se parlaient encore si elles se croisaient. Je n’ai jamais posé la question mais je crois bien d’ailleurs que c’était Monthy, à la demande de ma mère qui avait fait pression pour que Caroline soit acceptée à St James suite a une faveur demandé par sa mère. Enfin bref ce n’était pas la question…

A la réplique de Dorian, j’affichais un mince sourire. A oui celle la ci elle pouvait finir six pied sous terre… Hum, non. Je la détestais mais quand même je ne souhaitais pas sa mort. Je n’étais pas si méchant. Pas aussi méchant qu’elle… Je finis par baissé la tête, tortillant nerveusement mes doigts ensemble avant de me lancer d’une petit voix…

- Si j’étais en colère c’est aussi parce que j’avais peur qu’au final tu me laisse tomber pour elle. Vu que vous couchiez ensemble alors que nous on a jamais rien fait…

Dans ma tête, ma réplique voulait juste dire que si ça se trouvait, il s’entendait bien avec Caro, comme nous deux, mais que en plus il avait le bonus sexe qu’il n’y aurait jamais entre nous. Mais le faite de me l’entendre dire a voix haute me fit réalisé le quiproquo qui pouvait ressortir ma phrase. Petit moment de bug, j’écarquillai les yeux tout en les remontant vers Dorian, mon visage virant au rouge. Petit moment de malaise avant de me vivement me reprendre.

- Non j’ai pas voulu dire que,.. que,.. je veux pas… c’est pas pour dire… enfin.. ehu.. c’est pas…

Bafouillant comme jamais, je n’arrivais pas à trouver mes mots tellement j’étais gêné de la grosse connerie que je venais de sortir. Il faut dire que mon état émotionnel du jour était plein de rebondissement alors forcement un moment, je ne contrôlais plus rien.

Bon après, ils n'avaient couché qu'une fois avec Caro et dès qu'il eu su qu'entre eux deux c'était pas l'amour fou, il avait évité de lui reparler. Euh, minute … Est ce qu'Alby était au courant de l'énormité qu'il venait de sortir à l'instant ? Sûrement, puisque Dorian ressentit clairement ce petit moment de flottement, de malaise. Si à la limite, ils étaient deux potes normaux ce blanc n'aurait pas eu lieu d'être ! Mais bon, quand il y en a un des deux qui s'amuse à sortir des sous entendu à chaque occasion ou qui ne trouve rien d'autre que de le présenter à sa famille comme son petit ami, ça a vite fait de dégénéré. Et comptez sur Dorian pour rebondir la dessus :

- Qui « on » ?

On, Alby et Caro ou le On, Alby et lui même ? Le brun s'emmêla les pinceaux, ne sachant plus trouver ses mots. Visiblement très gêné vu la couleur rouge que prenait son visage ! Alors c'était aussi ça ? Il avait peur que Dorian ne l'abandonne pour aller vers Caro ? C'était assez triste. Il avait donc si peu confiance en leur amitié ? En lui ? Certes, après ce que Caro lui avait fait comme sale coup ça pouvait se comprendre.

- Tu pensais vraiment que j'allais te laisser tomber ? Pour une nana ?

Normalement, des nanas, il y en aura d'autres dans leur vie, que ce soit avec Alby ou avec Dorian. Il ne fallait pas s'en faire dès la première venue.

Surtout, que personne ne cherche ce qui a bien pu passer par la tête de Dorian. Surtout pas ! Parce que lui même, en repensant plus tard à ce qu'il allait faire allait éviter à tout prix d'y chercher une quelconque explication valable. La raison est que l'envie lui a prit comme ça, d'un coup. Sans réelle explication.

Le blond releva une nouvelle fois les mains vers le visage du brun, les posant à sa mâchoire, et, se redressant quelque peu sur le lit, se rapprocha de lui. Et, sans autre forme de discours, posa ses lèvres sur celles de son ami. Non, ce n'était pas le patin du siècle ou le petit baiser tout timide d'adolescent qui découvre la vie non plus. Juste un baiser. Comme si c'était la seule manière qu'il pouvait trouver pour lui prouver que non, il n'allait pas l'abandonner dès la première greluche venue. Il profita légèrement du fait qu'Alby était secoué par toutes ces révélations et aussi de l'effet de surprise pour essayer de l'allonger un peu plus sur le lit, leurs têtes en direction du pied du lit.

Si je pensais réellement qu’il allait me laissé tombé pour une nana ? Je ne sais pas vraiment. Il faut dire que la seule véritable amie que j’avais eu avant était justement cette même nana qui elle m’avait lâchement laissé tombé alors il y avait quand même de quoi douter. Mais bon j’étais tellement gêné par ma réplique de merde que j’étais bien incapable de répondre quoi que ce soit.

Puis la il c’est passé un truc vraiment bizarre… Dorian venait de nouveau de poser ses mains sur mon visage. Il n’arrêtait pas depuis tout a l’heure des qu’il voulait me dire un truc hyper sérieux alors pour le coup, je m’attendais encore a une grande réplique et j’étais alors toute ouïe. Mais voila qu’il c’était redressé tout en s’approchant de moi. Oué bon la je commençais a trouvé la situation étrange mais je sais pas pourquoi, je n’ai pas réagis plus que ça. Quand il a posé ses lèvres sur les miennes non plus je n’ai pas réagis. La pour le coup j’étais totalement ailleurs. Non mais sérieux j’étais en train de rêver. Ce que j’avais l’impression qu’il se passait n’était pas réel hein ? Mais en même temps pourquoi je m’imaginais un truc pareil ? Totalement de marbre, je laissai Dorian m’allonger tout en m’embrassant sans aucune réaction. La parfaite étoile de mer. J’avais malgré tout les yeux grands écarquillés bien que je ne le fixais pas vraiment. J’étais juste tétanisé, choqué, je sais pas,… par cette situation totalement improbable et surréaliste…

Non mais mec action !!! Ton meilleur pote est en train de t’emballé la ce n’est pas normal !!! J’avais fini par le repoussé, m’extirpant de sous lui en mode moon walk du cul, reculant jusqu'à arrivé adossé contre mon étagère, le fixant avec stupeur…

- Mais, mais, mais, mais… MAIS qu’est ce qu’il te prend ???

Je l’engueulais pas vraiment, j’étais juste en mode ultra choqué, genre la pauvre pucelle qui a failli se faire violer.

Étrangement, Alby mit un temps fou à réagir. Sûrement le temps que l'information n'arrive à son cerveau et la traite, et lui dise de faire quelque chose. Dorian ne s'imaginait de tout de façon pas qu'Alby allait répondre au baiser en mode chaudière. Il finit tout de même par mettre fin à ce baiser et s'éclipsa alors à reculons d'une drôle de manière, le plus loin qu'il pouvait de Dorian. Comme s'il allait lui sauter dessus pour le bouffer !

- Bah aller, fais pas ton choqué ….

Facile à dire pas vrai ? Forcément, pour Dorian, Monsieur je prends tout et tout le monde de haut, c'était facile. Surtout que c'était lui qui avait prit les devants. Certes, un peu aidé par une perche mais bon. Et c'est pas comme s'il était non plus son premier baiser. Premier baiser gay peut être ?

- Au moins comme ça tu aura beaucoup moins de raison de penser que j'ai plus partagé avec Caro que toi !

Lui dit-il avec un clin d’œil. Bon, il se dit qu'il valait mieux cesser ce genre de phrases juste histoire de ne pas le faire fuir. Déjà qu'il était venu ici pour qu'ils se réconcilient c'était pas spécialement une réconciliation sur l'oreiller que Dorian souhaitait. Ne poussons quand même pas. Il leva la main comme pour balayer tout ça d'un geste :

- Non … oublie. C'est …

C'est quoi ? Rien ? Pour qu'Alby ne croit que c'est lui le rien ? Non. C'était.... Euh … Euh …. Un peu d'aide ?

Il était drôle lui ! « Fais pas ton choqué ». Mon meilleur ami venait de tenté d’abusé de moi dans un moment d’intense détresse et je ne devais pas en être choqué ? Ah bah super ! Mais bon la, j’avais surtout mille et une question qui me passaient dans la tête. Comment ? Pourquoi ? Depuis Quand ? C’était prémédité ? Il en avait envie depuis longtemps ? On était quoi ? On était ou ? On allait ou ? Oué j’étais parti peu être un peu loin dans la réflexion mais j’étais perturbé la ok ! Pour ce qui est de Caroline, j’en étais bien loin la du coup.

- Bah si t’as couché avec elle ! … Non !!

Mais putain ferme ta gueule Jagger ! Tout ce que tu dis prête à confusion alors ferme la ! J’avais mi mes mains devant ma bouche comme si cela allait me faire arrêté de sortir des conneries a connotation qui de toute évidence laissé pensé des trucs a Dorian.

Mais Dorian fini par me faire un signe de main comme pour dire laissé tombé tout en me disant justement d’oublié tout ça, sans finir sa phrase. Alors déjà gars, comment tu veux que j’oubli ça ? Sérieux ?! Et en suite… J’avais beau être en état d’hyper choc, je me demandais quand même ou il voulait en venir. Timidement, je fit doucement descendre mes mains sur moi-même sans pour autant trop les éloigner de ma bouche, prêt a bondir dessus si une connerie me venait de nouveau ou Dorian, sait on jamais, avant de lui demandé doucement…

- C’est quoi ? …

Dorian releva un sourcil en ayant un sourire on ne peut plus amusé aux paroles d'Alby. Mais dites donc il le faisait exprès ? De lui sortir que des phrases pouvant prêter à la confusion ? Non, cette fois Dorian ne dira rien. Il semblait déjà assez retourné par un simple petit baiser de rien du tout alors n'imaginons même pas ce que ça serait s'il allait juste un chouïa plus loin.

- Avoue quand même que tu le fais exprès ....

Bon. C'était quoi ? Il ne pouvait pas non plus venir lui voler son innocence ( vu la réaction d'Alby c'était ce qui décrivait le mieux la scène ) et repartir comme un prince non ? S'il était le prince des connards oui. Hors, aux dernières nouvelles il ne l'était pas. Il tourna la tête vers le brun, toujours prêt à s'auto fermer la gueule au cas ou il sortait une nouvelle connerie. C'était quoi ?

- C'était juste un baiser.

Bravo Captain Obvious ! On applaudit des deux mains. Raison pour laquelle il précisa un peu :

- Un baiser et rien de plus. J'allais pas non plus tenter d'abuser de toi, te demander quoi que ce soit d'autre. C'était … juste un baiser. Sans arrière pensées.

Genre ça se fait d'embrasser ses potes. Clairement, Dorian ne pensait pas du tout à aller plus loin que ça. Il n'était pas non plus secrètement amoureux de son ami, raide dingue de lui et soupirant en secret. Non. Certes ce n'était peut être pas la meilleure idée du siècle, mais ce qui est fait est fait.

- Ça te va ?

Comme réponse.

Même si on pourrait le croire, non je ne le faisais absolument pas exprès. Je me passerais bien de sortir des conneries pareilles d’ailleurs. Du coup, à la question de Dorian, je fis non de la tête, le tout, toujours avec mon regard de vierge effarouché…

Dorian répondit à ma question sur la signification de ce qu’il venait de se passer. Un baiser. Merci gars, ça je l’avais deviné tout seul ! Petite précision faite sur le fait qu’il n’avait pas en tête d’allé plus loin. Genre le truc lui était monté au cerveau comme ça sans aucune arrière pensés. Chelou quand même !

- Oui …

Lui répondis-je d’une petite voix. En même temps si ça ne m’allait pas ça changeait quoi ? Mais bon quand même, ce n’était pas un peu plus chelou que ça pour lui ? Genre il galochait souvent ses potes comme ça ?

- Mais…

Non quand même. Je ne pouvais pas aller lui demandé si c’était en effet une habitude. Genre je devais m’attendre à une récidive. Mais aussi, question pertinente c’était, et maintenant ? On faisait quoi ? Comme si de rien n’était ? C’était un peu gros quand même non ? Dormir. Il fallait que je dorme et à mon réveil tout cela serait plus clair ! En même temps comment dormir avec un potentiel prédateur sexuel posé sur son lit ? Bon ok je commence vraiment a divagué la…

- C’est bizarre…

Et c’est pas peu de le dire !

Mais quoi ? Dorian voyait de la qu'Alby commençait à faire tourner son cerveau à plein régime. Très franchement, il ne voulait pas savoir le fond de ses pensées. Peut être était il en train de chercher une explication plus poussée à pourquoi Dorian avait fait ça. Si ça peut le rassurer, le blond savait pertinement qu'à peine aura t-il passé le seuil de cette porte il en fera de même. Mais, à l'heure actuelle, il continuait d'agir tranquillement, genre tout va bien.

- Bizarre ? Pourquoi ce serait bizarre ?

Question con mais bon. Oui c'est sûr que c'est chelou qu'entre potes y'en ait un des deux qui vienne vous embrasser sans réelle raison. Si à la limite Dorian venait à se mettre à lui avouer un amour impossible, la encore, on capterait mieux le délire. Mais la ? Erf !

- Et je te rappelle que nos deux familles pensent qu'on est carrément ensemble.

Juste au cas ou il aurait oublié ...

- T'inquiète … je vais pas te sauter dessus non plus arrête de me regarder comme ça.

Comme si Dorian était un gros pervers. Après tout, c'était aussi bien la première fois qu'il allait embrasser un mec. Si avec les filles, petit à petit il se faisait sa petite expérience, les mecs … nada. Non pas qu'il pensait se faire les dents sur Alby ! Passons le sujet du baiser. Tous les deux vont de tout de façon y repenser sans bien le vouloir plus tard. Alors Dorian opta pour revenir sur la raison principale de sa visite : qu'il arrête de bouder.

- Bon, du coup, est ce que tu va continuer de me faire la gueule et de m'ignorer au lycée ?

Après tout ce qu'ils avaient traversés, il n'allait quand même pas le jeter comme une vieille chaussette non ? Il lui avait dit tout ce qu'il avait sur le cœur, s'était défoulé et lâché. Et en prime il avait même eu un p'tit bisou ! Quel veinard ce Jagger quand même.

Pourquoi ? Il ose me demandait pourquoi c’était bizarre ? Mais putain quel genre de coutume étrange vous avez dans ton pays de taré ? Mais bon, je connaissais Dorian et son je m’en foutisme. Puis au vu de la situation je n’avais pas spécialement envie d’ouvrir un débat alors autant en resté la sur ce sujet…

- Oué enfin quand même…

Non quand même. Je préfère limite l’excuse « y’a pas de raison » que « nos famille pensant qu’on est ensemble, on peu bien se faire un p’tit extra ! ». Je ne voulais pas être son extra !

- J’ai jamais pensé ça !

Comment il sait que j’ai pensé ça ?! Dorian si tu li dans mes pensées fait moi un clin d’œil … Tu me fais pas de clin d’œil parce que t’es pas télépathe ou parce que tu veux garder ton identité secrète ? … Bon ok je veux bien te croire mais si un jour j’apprends que tu m’as menti une fois de plus sache que ça sera vraiment la fin !

Durant mon petit teste, je l’avais fixé intensément, guettant le moindre geste ou rictus facial mais rien. C’est bon j’étais sauf. Vu tout ce que je pouvais imaginer par moment, surtout avec Dorian (non rien de sale) j’aurais été dans la merde s’il avait été télépathe ! Passé à autre chose, Dorian me demanda si je comptais toujours lui faire la gueule. Bon à l’ instant même, vu tout ce qui c’était passé en l’espace de même pas une heure je ne savais pas trop ou j’en étais mais non, je ne comptais pas continuer à lui faire la gueule…

- Non c’est bon… Mais…

Petit éclair de génie qui me monte au cerveau. Je venais de me souvenir d’une chose important que j’avais eu en tête comme retour de service à Dorian suite a ce repas cauchemardesque ou il m’avait trainé. J’avais beau être totalement troublé par tout ce qui venait de ce passé, il aurait été con de ne pas saisir une occasion pareil…

- N’empêche que quand même, t’en veux encore… Va falloir te faire pardonner…

Tel un schizophrène, je venais totalement de changé d’attitude. Tournant la tête avec nonchalance tout en pincent mes lèvres genre je lui en voulais encore réellement, j’étais à fond dans mon rôle. Je fini quand même par froncer les sourcils en le regardant lui et son regard bizarre suite a ma réplique.

- Non pas comme ça !

Tu vois que t’es un pervers ! Arrête de déformer tous mes propos je fais ma diva la ! Bref, je repris mon mode princesse pour expliqué enfin quel était ce graal qui lui offrirait mon pardon…

- Le mois prochain y’a une grosse convention de jeux vidéos et animation. Ils organisent un concours de cosplay ou à la clé il y a des accès à une béta fermé du jeu de l’année. Il va y avoir très peu d’accès à cette beta et ce concours, est l’une des meilleures façons d’avoir une clé…

Tu capte mon amour ?

En fait si, Dorian aimerait bien de temps en temps savoir ce à quoi Alby pensait. Puisque ça devait être assez original ce qui se tramait. Sauf s'il pensait à le zigouiller.... Ah et il lui en voulait encore ? Bon il est vrai qu'il en avait bien bavé, il ne pouvait pas le contredire. Dorian ne fit même pas l'effort de cacher un sourire plus qu'amusé au nouveau quiproquo que les mots d'Alby pouvaient provoquer.

- Hé, c'est toi qui veut que je me fasse pardonner non ?

Soit dit en passant … Bon, c'était quoi alors son idée pour que Dorian obtienne les bonnes grâces d'Alby ? Il voulait qu'ils aillent à une convention c'est ça ? Hum, ce genre de choses, il les voyait venir. Mais il ne vit pas le mot cosplay arriver par contre. A l'entente de ce foutu mot les yeux de Dorian lancèrent des éclairs. S'il suivait bien il voulait qu'ils aillent à cette convention, déguisés ? Pour obtenir une clé ou il savait pas quoi ?

- Ah non pas ça ! Je veux plus me déguiser en lutin, en ninja ou en pute de l'espace ! Surtout s'il y a des gens autour et que … et que …

Dorian se releva, commençant à faire les cent pas, terrifié à l'idée de reporter ces fichus costumes. En plus il avait donc dit concours de cosplay ? Donc un truc ou il fallait monter sur scène ? Que les gens vous jugent ? Alors qu'il était déguisé en lutin vert briseur de vases ? Il cessa de marcher et regarda Alby. Puis il revint vers lui et s'accroupi face à lui. Enfin, pas juste devant son nez, manquerait plus qu'il lui fasse peur. Bien que pour la suite de ses paroles c'était un peu le but recherché :

- T'es sûr que tu préfères pas que je me fasse pardonner en t'offrant une nuit inoubliable ?

Nouveau petit clin d'oeil.
Juste comme ça, ça sonnait pas mieux ? De son point de vue, y'avait pas photo. Entre une nuit de rêves et se pavaner en costumes étranges …. Précisions : il disait ça pour rire plus qu'autre chose.