soirée en amoureux |Terminé / Hot]

Comme à son habitude, la jeune femme attendait avec impatience la venue de son amoureux. Elle avait donc passé une grande partie de la journée à faire briller la maison, à faire des lessives, à changer les draps, etc… En somme à faire le ménage. Elle avait l’impression que ça faisait un moment qu’ils n’avaient pas eu, une soirée entière rien qu’à eux. Elle ne pouvait pas se plaindre parce qu’ils trouvaient le temps de se voir, mais n’avait pas le loisir de réellement en profiter. Naëlle avait même son tablier pour faire le dessert : de la tarte aux pommes individuelles. Rien que pour lui. Et elle n’avait pas oublié la glace à la vanille.

Après avoir filé sous la douche, elle avait opté pour tenue tout en simplicité : une tunique et un legging. Bien sûr, qu’elle aurait pu l’attendre en petite tenue mais ce n’était pas son genre. Elle laissait ça aux autres. Il suffisait que Connor pose son regard sur elle pour que son cœur s’affole. Quant à ses dessous… Vous ne le saurez que plus tard, si elle en portait ou pas.

Maintenant qu’elle était prête, il ne lui restait plus qu’à attendre son guerrier écossais. Et quoi de mieux que de tenter résoudre des problèmes de maths pour patienter. Autant dire que la prochaine fois, elle mettrait MTV et danserait en attendant. Heureusement, qu’elle avait utilisé une feuille de brouillon vu le nombre de rature qu’il y avait. Chaque fois qu’elle recommençait, elle ne trouvait jamais le même résultat. Pas à dire, les révisions pour le baccalauréat allaient virer au cauchemar.

Elle venait de s’adosser au dossier de la chaise de son bureau quand son sauveur se manifesta :

- Nae, chui la ! T’es ou ?

- Dans ma chambre mais j’arrive, déclara-t-elle.

Elle joignit les gestes à la parole, en fermant son bouquin, repoussant la chaise contre son bureau avant d’éteindre la lumière. Cela dit, la métisse avait omis un tout petit détail : c’était qu’un stylo retenait sa chevelure mais que ladite coiffure était sur le point de lâcher.

- Connor, tu es mon sauveur ! Dit-elle avant de se mettre sur la pointe des pieds – qui étaient nus – et de l’embrasser. Est-ce que je t'ai tout à moi jusqu’à demain soir ? Voulut-elle savoir.

A chaque fois qu’elle était dans ses bras, Naëlle s’y sentait à sa place. Un peu comme s’ils avaient été modelés pour être ensemble, que leur corps s’ajustait à l’autre quand ils étaient dans les bras l’un de l’autre. Un peu comme deux pièces de puzzle qui s’emboitaient parfaitement.

- Oui, Messieurs Thalès et Pythagore se disputaient mon cerveau, répondit-elle à la question.

Connor savait que les matières scientifiques étaient la bête noire de sa chérie, donc qu’il l’avait bel et bien sauvé de la folie. Mais bon, ce soir il n’était pas question de devoir de lycéenne ni de mathématique. Juste d’un jeune couple d’amoureux qui avait prévu une soirée en tête à tête. D’ailleurs, la jeune femme avait coupé son téléphone portable pour ne pas être dérangée. Il valait mieux prévenir que guérir.

- C’est toujours mieux que rien, finit-elle par dire.

Oui, elle était déçue de la réponse mais elle ne pourrait rien y faire. Dans la vie, on n’avait pas toujours ce qu’on désirait le plus. Cela dit, rien ne lui interdisait de tenter de le garder auprès d’elle, quelques heures supplémentaires : jusqu’en début d’après-midi. Mais chaque chose en son temps puisque dans ce cas précis, il lui faudrait attendre le lendemain pour tenter sa chance. Pour l’heure, elle avait l’intention d’en profiter et d’en abuser aussi. De lui donner envie de revenir plus souvent dans ses bras.

Naé passa ses bras autour de son cou, comme si elle voulait se coller encore un peu plus à lui. Comme si elle voulait se fondre en lui.

- Et moi de ne pas la gâcher, dit-elle d’une toute petite voix. Elle reconnaissait que c’était souvent elle qui faisait que ça tournait au vinaigre et ce n’était pas une chose facile à faire.

Elle ne sut pas vraiment s’il l’entendit parce que ses lèvres vinrent à la rencontre des siennes. Non, elle n’en avait pas l’intention si elle ne voulait pas revivre le cauchemar des vacances de Noël. Elle savait qu’elle lui devait des excuses pour son comportement mais n’osait pas aborder le sujet avec lui. La métisse avait vraiment peur d’un nouvel éclat. Non, non, non, il fallait qu’elle arrête de se prendre la tête avec ça, le sujet viendrait sur la table quand ça viendrait. Non, ce soir elle devait se consacrer à Connor et à rien d’autres. Elle devait savourer le moment présent, pas noircir le tableau avec le passé.

Il l’entraina dans le salon après lui avoir saisi la main, tout en lui énumérant le programme de leur soirée. Effectivement, c’était une belle soirée en perspective surtout qu’ils pourraient créer leur propre programme. Ils s’assirent sur le divan, Connor commença à déballer le sac de nourriture quand elle prit la parole :

- Mais avant je veux un autre baiser, ce n’est plus comme quand tu étais au lycée avec moi !

Oui, avant ils arrivaient toujours à se trouver un coin tranquille pour s’embrasser dans un couloir ou autre. Bien sûr, ils se faisaient souvent attraper mais bon c’était un risque à prendre. Donc le temps qu’il sorte tous paquets, elle poursuivit ce qu’elle avait en tête :

- Après tu lances le film et on mange ! Quant à moi, je t’ai fait des tartelettes à la pomme et il y a de la glace à la vanille dans le freezer.

Voyant qu’il avait fini, elle réussit à s’asseoir sur ses genoux avant de passer ses bras autour de son cou. Approchant son visage de celui de son Anglais, elle dit quelques paroles supplémentaires :

- Merci pour les bonbons, elle lui donna un léger baiser avant de se reculer pour ajouter : Et tu pourras profiter de ma personne quand le film commencera à te taper sur le système.

D’ailleurs, quand il lui avait annoncé qu’ils allaient voir un film dont elle raffolait, elle avait cherché le bouquin. Généralement, c’était toujours ce qu’il faisait dans ces cas-là. Et puis, pour Naé dans un couple c’était donnant donnant, il fallait savoir donner autant qu’on recevait. Tout en reconnaissant qu’elle n’en faisait même pas la moitié pour lui et qu'il fallait que ça change à ce niveau.

Elle n’était pas en train de lui en faire le reproche. Non, elle avait bien compris la situation même si elle n’était pas plaisante ni pour l’un ni pour l’autre. Il fallait juste qu’ils arrivent à composer avec cette nouvelle variable. D’autant plus, qu’ils la revivraient à la rentrée prochaine. Il y avait bien une solution mais elle ne lui en parlerait pas dans l’immédiat, elle voulait d’abord faire en sorte de lui montrer qu’elle en valait la peine. Elle allait avoir beaucoup de chemin à faire mais elle se devait de le faire. Elle lui sourit en guise de remerciement, elle avait tenu la promesse faite et elle réitérerait l’expérience.

La jeune femme avait fini par trouver une place de choix. Les genoux de Connor. Comme elle le faisait souvent, Naé avait passé ses bras autour de son cou puis avait fini par glisser ses doigts dans sa chevelure après qu’il eut posé ses mains sur ses hanches. Non, elle ne lui échapperait pas. Hors de question. Elle se mordilla la lèvre inférieure quand elle le vit se relever pour fondre dans son cou.

- Absolument, eut-elle le toupet de lui répondre même s’il n’en attendait pas.

Cela dit, la métisse releva légèrement la tête pour lui faciliter la tâche. Elle se pressa un peu plus contre lui quand ses doigts commencèrent à remonter dans son dos. Elle ferma les yeux quand il commença à titiller ses oreilles.

- Et tu m’avais pris quoi comme film ? demanda la jeune femme.

Ce n’était que pure stratégie de sa part, pour qu’il délaisse ses lobes pour s’occuper à nouveau de ses lèvres. Mais aussi par curiosité… Elle aurait pu tenter une autre approche, comme lui dire qu’elle mourait de faim. Enfin, il aurait fallu savoir de quelle faim elle voulait parler.

- Connor tu devrais te mettre à l’aise, lui dit la jeune femme.

Après un dernier baiser, elle s’écarta et descendit son perchoir après avoir ôté le haut de ce dernier. Elle déposa quelques baisers gourmands sur son torse, dans son cou mais laisse tranquille la zone érogène de ce dernier pour l’instant. Pour une fois, ça serait lui qui serait nu avant elle. Accroupie entre les genoux de Connor, la métisse commença par lui délasser ses lacets et lui retirer chaussures puis chaussettes. Elle se mit à genoux sans bouger de place, son regard toujours rivé à celui de son amoureux, et s’occupa de la ceinture et de déboutonner son pantalon. Cela dit, elle n’alla pas plus loin dans son effeuillage pour lui laisser le temps de lui rendre l’appareil.

Pour l’heure, la jeune femme se moquait bien de la réponse sur le titre des films. Si elle voulait réellement le savoir, elle n’aurait qu’à regarder sur les vidéos louées. Autant dire que ça n’était vraiment pas la priorité… Et pas le moins du monde. Parce qu’il s’agissait d’une diversion afin d’avoir ses lèvres sur les siennes.

Non, elle n’avait pas l’intention d’arrêter ce qu’ils venaient d’entreprendre. Elle désirait tout simplement l’aider à se mettre à l’aise, dans l’idée qu’il soit nu avant elle. Cela dit arrivée à son pantalon, elle estima qu’il avait également le droit d’en faire tout autant avec elle. Après tout, elle lui avait bien dit qu’il pourrait profiter de sa personne si le film ne l’intéressait plus.

La jeune femme retrouva sa place initiale : les genoux de son Anglais. Après un baiser passionné, sa tunique disparut puis peu après son soutien-gorge. Naëlle s’agrippa à sa chevelure quand elle sentit la bouche de son amoureux se refermer sur l’un de ses seins. Puis, elle fut parcourue de frissons de plaisirs ce qui ne fit que durcirent ses tétons.

Elle se retrouva allongée sur le canapé, Connor sur elle. Il l’embrassait avec fougue et désir. La métisse faisait descendre et remonter ses doigts le long de son dos, caressait son torse. Il descendit dans son cou avant de revenir à ses seins. Son chéri était un virtuose, il savait comment lui donnait du plaisir avec ses baisers, ses caresses, ses regards et ses sourires. Son bassin commença à onduler à chacune de ses caresses. Elle se mordit la lèvre inférieure quand son cœur se mit à palpiter un peu plus vite. Elle se redressa sur les coudes quand il se mit à genoux, elle le fixa durant tout le temps que dura la disparition de son legging et de son autre bout de tissus. Son regard resta rivé au sien quand elle se retrouva nue devant lui, ne ressentant aucune gêne d’avoir les cuisses écartées déjà prête à l’accueillir en elle. Quand il revint à ses seins, elle s’allongea avec lui et glissa ses doigts dans ses cheveux, comme pour maintenir son visage à ce niveau. Elle ne le retint pas quand il descendit un peu plus bas, se contentant de laisser ses doigts dans sa chevelure et de fermer les yeux. A chaque baiser sur sa peau nue, son ventre se contractait.

Elle lâcha un soupir quand sa langue vint à la conquête de son intimité. Naé finit par se redresser sur ses coudes pour le regarder faire. Par moment, elle caressait ses seins tout en le ne quittant pas des yeux. Quand les sensations se firent plus intense, elle rejeta sa tête en arrière et ne retint pas ses gémissements quand elle avait tenté de le faire auparavant. Lorsqu’elle crut que son cœur allait exploser et qu’il en serait autant pour son bas ventre, elle l’interpella :

- Connor, tout en l’invitant à remonter vers ses lèvres.

Naé glissa une main dans son boxer afin de faire des mouvements de va-et-vient sur son sexe, tandis que son autre main caressait tendrement sa joue. Au bout d’un moment, elle l’aida à retirer les derniers vêtements du jeune homme. Les deux amoureux échangèrent leur place, Naé l’embrassa passionnément avant d’aller titiller ses lobes d’oreilles. Elle prit son temps à descendre de plus en plus bas. Jusqu’à ce qu’elle le prenne en bouche…

Il ne lui laissa pas le temps de lui donner du plaisir, de lui faire du bien, parce qu’il lui demanda de revenir vers lui. Elle le laissa l’entrainer et le chevaucha tantôt lentement tantôt rapidement. La jeune femme voulait qu’ils y prennent du plaisir tous les deux et ensembles. Et encore une fois, elle n’eut pas le temps de profiter, de lui en faire profiter.

Oubliant qu’ils étaient sur le canapé, le jeune homme les fit tomber au sol mais il avait fait en sorte d’amortir la chute avant de la posséder à nouveau. Connor était plus brusque qu’à l’ordinaire mais ce n’était pas pour lui déplaire. Oui, elle aimait prendre son temps, que leur rapport soit plus tendre mais elle n’était pas contre l’idée que ce soit un plus bestiale entre eux. Une chose en entrant une autre, il changea une nouvelle de position. Même si Naé n’y prenait pas vraiment plaisir parce qu’elle aimait avoir une vue sur lui, finit par s’abandonner et à se laisser entrer dans le tourbillon de ses émotions.

A bout de souffle, elle se laissa tomber sur le ventre quand son amoureux en fit autant en retombant sur elle. Elle ne bougea pas quand il se laissa tomber à ses côtés, sauf la tête pour pouvoir l’observer. Chose qu’elle aimait faire après l’amour.

- Mon cœur, je ne suis pas en sucre ! Répondit celle-ci pour balayer ses excuses.

Elle finit par combler la distance entre leur deux corps. La jeune femme se fit câline avec lui, elle posa donc sa tête au creux de son épaule, sa main au niveau de son cœur. Elle ferma les yeux pour chasser les larmes qui étaient sur le point de couler le long de ses joues.

- Connor, je t’aime et depuis Noël j’ai peur que tu viennes me retrouver pour m’annoncer que tu me quittes, finit-elle par avouer parce qu’elle ne pouvait plus contenir cette crainte plus longtemps. Je suis fatiguée qu’on passe notre temps à se disputer, à se déchirer. Tu te rappelles de la promesse qu’on s’est faite en mai ? « Qu’on arrête de se faire du mal pour rien ».

Elle avait besoin d’être rassurée sur ses sentiments et le fait qu’ils y parviendraient comme ils l’avaient fait jusqu’à présent. Il ne fallait pas se voiler la face, elle savait qu’elle était l’unique responsable de la situation : qu’elle avait merdé en se comportant mal vis-à-vis du jeune homme mais aussi auprès de sa meilleure amie. Qu’elle aurait dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir comme elle l’avait fait. Qu'elle aurait du faire confiance à son chéri plutôt que de se fier aux mots blessants de Zoé qui n'avait fait que la provoquer.

Non, elle n’était peut-être pas en sucre mais elle était très sensible et émotive. C’était dans sa nature et elle ne savait pas si c’était une qualité ou un défaut. Probablement les deux. Cela dit, elle allait devoir apprendre à trouver un juste milieu parce que ça risquerait de devenir lassant pour ceux qui l’entouraient. Tout comme pour elle.

Enfin bref, elle voulait profiter des bras de son amoureux parce qu’il partirait bien trop vite à son gout. Et leur prochain tête à tête serait bien trop long à venir. Même si elle faisait de son mieux pour vivre avec ses absences – pourtant pas bien longue vu qu’ils vivaient dans la ville – elle avait beaucoup de mal à s’y faire. L’an passé, ils se voyaient beaucoup plus avec le lycée et souvent après les cours, ils se retrouvaient chez l’un ou chez l’autre. Autant dire qu’elle n’aurait jamais cru qu’elle se mettrait à pleurer dans ses bras et encore moins après l’amour ni durant un moment de tendresse.

Oui, c’était peut être poussé par les cheveux parce qu’ils avaient pris le temps de discuter. Qu’il s’était enfin confié à elle parce qu’il n’avait plus vraiment eu le choix. Pourtant au vu de leur histoire, de leur trop nombreuse dispute, le fait qu’ils passent un peu moins de temps ensemble, etc… Tout ça avait eu raison d’elle. Connor finit par passer sa main sur son visage, profitant par la même occasion d’y ses larmes avant de le relever pour capter son regard.

Son cœur se gonfla quand il lui dit qu’il n’en avait jamais eu l’intention. Même si elle sentait idiote pour l’avoir pensée et encore un peu plus pour l’avoir dit à haute voix. Cela dit, elle ne trouva rien à dire. Naé se trouvait à court de mot. Seulement ses larmes parlaient pour elle.

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand il lui dit « je t’aime ! » à sa façon. Il ne servait à rien de mentir, la jeune femme voulait entendre les vrais mots de temps en temps, mais elle se contentait de cette formule. Surtout quand elle franchissait les lèvres de son Anglais.

- Ton idiote à l’imagination débordante ! réussit-elle à dire.

Et pour une fois, elle ne lui donna pas sa réplique habituelle « moi aussi, je t’aime ! ». Non, elle reconnaissait simplement qu’elle s’était faite des films. Encore une fois. Qu’elle avait préféré les nourrir plutôt que d’en discuter avec lui. Encore une fois.

Ceci dit même si elle s’était fait des films, la jeune femme avait également eu quelques idées. Notamment une, mais elle devait en parler avec son amoureux afin qu’ils puissent le faire ensemble.

- Connor, est-ce que l’idée d’écrire un pacte de bonne conduite te semble une bonne idée ? La formulation était un peu maladroite et elle avait l’impression que ça sonnait bizarre dit à voix haute. Ça serait une façon de savoir ce qu’on attend l’un de l’autre mais aussi de notre couple.

C’était peut être ridicule mais ça pouvait leur permettre d’éviter toutes ses disputes pour rien. De se déchirer et à venir à se détester à force de s’en mettre plein la gueule.

Non, elle ne se voilait pas la face parce qu’elle avait bien vu qu’il y avait du changement dans la façon d’être de son Chéri. Mais elle n’avait pas été plus loin que le bout de son nez parce qu’elle pensait que c’était la venue de Zoé qui en était la cause. Et là, elle avait bien vu qu’il était en train de s’éloigner. Ce pourquoi, elle s’était imaginé qu’il voulait la quitter. Qu’elle ne le rendait pas heureux en fin de compte. Non, non et non. Il fallait vraiment qu’elle fasse des efforts pour leur bien à tous les deux. C’était lui qu’elle voulait dans sa vie et n’était pas prête à baisser les bras.

Il fallait qu’elle réagisse avant qu’il ne soit trop tard. Elle faillait fondre quand il l’embrassa dans le cou pour détourner son attention. Mais il ne l’aurait aussi facilement. Il fallait qu’ils aient cette discussion pour savoir où ils en étaient réellement et savoir ce qu’ils attendaient l’un de l’autre. Elle avait besoin de savoir s’il était prêt à faire des efforts pour sauver leur histoire.

- Connor, s’il te plait ! Dit-elle en le repoussant.

La jeune femme s’assit et pour ne pas tenter de le déconcentrer, elle se contenta d’enfiler le t-shirt de Connor. Avant d’aller de quoi écrire, elle devait lui expliquer son idée et une fois qu’ils en auraient fini, ils aviseraient sur le déroulement de leur soirée.

- Connor, je n’ai pas envie de revivre ce qu’on a traversé en février dernier et les évènements qui s’en sont suivis, lui dit-elle comme un simple rappel des faits. Sur ce document, je souhaite qu’on écrive des engagements qu’on va prendre l’un envers l’autre, mais aussi pour notre couple. Par exemple, de mon côté je vais apprendre à museler ma jalousie et arrêter d’imaginer que tu vas finir au lit avec chacune des femmes à qui tu parles, quant à toi j’aimerai vraiment que tu me fasses confiance et que tu parles quand ça va pas là et là, lui dit-elle en posant sa main sur sa tête puis sur son cœur pour lui montrer ce qu’elle sous-entendait. Et pour notre couple, je pense qu’il serait bien qu’on s’évade de New-York une fois par mois, qu’on ait de vrais rendez-vous amoureux.

Pour l’instant, elle énumérait les idées qui lui avaient traversé l’esprit et il était évident qu’ils auraient d’autres points à ajouter. D’ailleurs, elle était en train de réfléchir à ce qu’elle pourrait ajouter à cette liste.

- Connor et toi que veux-tu réellement ?

Oui, ça aussi s’était important de savoir. Elle ne voulait pas lui forcer la main à faire quelque chose qu’il ne souhaitait pas et qu’il pourrait retourner contre elle par la suite.

La jeune femme avait besoin d’aller au bout de son idée afin de lui faire comprendre plusieurs choses. Elle lui disait ainsi qu’elle était consciente qu’elle avait un gros problème avec sa jalousie et que c’était à cause de cela qu’elle avait des réactions qui dépassaient l’entendement. Elle lui disait également, qu’elle était prête à faire des efforts pour éviter les conflits à l’avenir. Tout en ayant conscience que ça ne serait pas une mince affaire mais que si elle n’essayait pas, elle ne saurait jamais si elle en était capable. Tout comme elle lui faisait comprendre que ses silences la faisaient souffrir parce qu’elle avait la sensation qu’il n’avait pas entièrement confiance en elle. Mais bon, ça elle le garderait pour elle parce qu’il serait capable de l’accuser de se faire une nouvelle fois des films.

Quand il voulut savoir pourquoi elle voulait le mettre sur papier, elle ne sut pas quoi répondre. Donc, elle se contenta de le fixer et de garder la bouche fermée. Pourtant c’était logique : ça signifiait qu’ils étaient d’accord l’un et l’autre pour faire des efforts, de reconnaitre leur tord et de tout faire pour devenir un couple plus fort.

Elle eut l’impression de recevoir un coup dans le dos. Pour deux raisons : la première était parce qu’il pouvait se libérer et choisir un weekend où il n’aurait pas besoin d’aller à la bibliothèque pour bosser. La second, c’était parce qu’il fuyait son regard ce qui signifiait qu’il allait lui fermer une porte, qu’elle ne pourrait plus l’atteindre. Pourtant, elle ne lui demandait pas lui décrocher la lune juste du temps pour s’aimer, se retrouver, faire des choses comme tous les couples faisaient ensemble. Cela dit, elle trouva normal de lui demander ce qu’il voulait lui et ce réellement, même si ça ne lui plaisait pas de les entendre. Non, elle n’était pas de ces filles qui imposent ses décisions à leur chéri et qu’elle était prête à faire des compromis pour que ça fonctionne.

Oui, elle avait mis une nouvelle fois les pieds dans le plat. Encore une fois, elle faisait capoter une soirée prometteuse. Pourtant, ils l’avaient déjà bien assez repoussé cette discussion afin d’arrondir les angles. Résultat aujourd’hui, il ne fallait s’étonner de voir leur histoire partir en couille et à les voir se disputer continuellement.

- Très bien, fut sa seule réponse.

Elle ferait comme si elle ne lui avait jamais proposé ce pacte, si c’était ce qu’il voulait en fin de compte. Mais qu’il ne vienne plus à lui dire qu’elle agissait comme une enfant parce que là, c’était lui qui agissait comme tel. Au moins, elle avait le mérite d’avoir cherché une solution à leur problème pour en éviter d’autres à l’avenir.

Quand elle entendit la suite des reproches de son amoureux, ses épaules s’affaissèrent parce qu’il utilisait des mots blessants à son encontre. Pourquoi elle réfléchissait ? Simplement parce qu’elle voulait réellement que ça marche entre eux, qu’il y avait des solutions pour réussir leur première histoire d’amour à tous les deux. Pourquoi ne se contentait-elle pas de vivre ce qu’ils vivaient ? Elle n’avait pas la réponse, peut-être qu’elle avait besoin qu’ils s’engagent un peu plus dans leur relation.

Cependant ce qui lui fit le plus mal, ce fut quand il lui dit qu’elle voulait le tenir en laisse. Non, absolument pas. Autrement, elle ne lui aurait pas demandé ce qu’il désirait lui. Elle passerait aussi son temps à l’appeler pour savoir où il était et ce qu’il faisait et avec qui. Non, pour le coup il était vraiment injuste envers elle.

Alors plutôt que de dire des choses qu’elle regretterait plus tard, elle se leva et partit en courant dans sa chambre pour s’y réfugier. Hélas, quand on courre sans regarder devant soi et qu’on a un chat à la maison, et bien il arrive parfois des catastrophes. En effet, Dunvel se faufila entre ses jambes quand elle fut au niveau de sa porte et elle se cogna le pied dans l’encadrement de la porte.

- Putain de bordel de merde ! Dit-elle en sautillant pour entrer dans sa chambre. Crétin de chat, cracha-t-elle sur Dunvel en le fusillant du regard.

Et comme ledit chat avait pris ses quartiers dans celle-ci, elle finit par marcher sur l’un de ses jouets ce qui la fit tomber dans un grand fracas et tête la première dans sa penderie. Autant dire qu’elle vit trente-six chandelles.

Ce n’était peut-être pas très adulte comme réaction de sa part, mais c’était la seule échappatoire qu’elle avait trouvé. C’était la meilleure solution pour eux, et surtout éviter une nouvelle dispute. Comme elle lui avait dit un peu plus tôt, elle était fatiguée de cette situation et voulait vraiment que ça se passe de mieux en mieux quand ils se retrouvaient. Certes, elle savait qu’il y en aurait d’autres dans un futur plus ou moins proche, que ça faisait partie intégrante d’une histoire d’amour. Enfin bref, tout ça pour dire qu’ils s’engueulaient souvent pour des broutilles. Et la dernière grosse dispute c’était donc à Noël.

Oui, il l’avait blessée avec sa réaction et ses paroles. Pour une fois, qu’elle faisait preuve de maturité avec cette proposition ça ne lui plaisait pas. Elle lui demandait un weekend par mois loin de la ville ça ne lui plaisait pas et trouvait des excuses, se servant de la fac et de son boulot. Faire des efforts ça ne voulait pas dire « le tenir en laisse », autant dire qu’elle se reprenait les paroles de la meilleure amie Anglaise de son amoureux en pleine gueule « il ne t’aime pas, c’est toi qui le retient contre son gré ». Mais, elle ne lui en parlerait pas parce que ça signifierait engueulade parce qu’il ne voulait pas voir que cette dernière avait prévu son coup pour semer la zizanie entre eux. Et surtout qu’elle ne voulait pas passer pour la fille qui n’acceptait pas leur amitié, malgré le fait qu’elle ait réagi violemment en sa présence.

Cela dit, elle n’eut pas vraiment le temps d’y songer bien longtemps parce qu’elle ne pensa qu’à sa douleur au pied après avoir heurté l’encadrement de sa porte. Et elle n’eut pas le temps de ne plus penser à sa douleur qu’elle chuta et se cogna la tête.

La jeune femme n’osa pas bouger dans un premier temps. Histoire de se remettre du choc mais aussi par peur d’y aller trop vite et d’avoir le tournis. Elle était soulagée de savoir qu’elle n’était pas seule à cet instant, en espérant que ça ne reproduirait pas à l’avenir quand elle serait seule parce que ça pourrait être plus délicat. Naé laissa Connor prendre soin d’elle, enfin de la redresser et de s’assurer qu’il y avait plus de peur que de mal.

- Juste à la tête, répondit-elle à la question. Je vais toujours mieux quand je suis dans tes bras.

Effectivement, ça pouvait aller comme quelqu’un qui s’était cogné. Elle avait vu trente-six chandelles et plus les secondes passaient plus sa tête tournait de moins en moins. La métisse n’eut pas le temps de protester au sujet de l’hôpital qu’elle était dans ses bras.

- La dernière fois, c’était en mai ! Dit-elle au jeune homme faisant référence à la dernière fois qu’il l’avait porté ainsi dans ses bras. A moins que le choc lui ait fait perdre la partiellement la mémoire.

Elle ne résista pas à son envie de le regarder s’habiller, de voir ses muscles jouer à chaque mouvement. Comme s’il était une friandise qu’elle voulait croquer. Et ce même si sa tête tournait légèrement. Une fois qu’il l’eut habillée les deux amoureux prirent la direction de l’hôpital. Autant dire que la soirée allait être longue aux urgences.

Le médecin qui traita son cas, leur annonça que ce n’était rien mais qu’elle aurait probablement mal au crane deux ou trois jours. Il recommanda à la jeune femme de ne pas s’endormir immédiatement et de revenir aux urgences si son état s’aggravait durant la nuit ou le lendemain. Après avoir signé les papiers de sortie, le couple retourna à l’appartement.

- Allez viens t’asseoir ! Lui dit-elle en prenant place sur le canapé après avoir retiré ses chaussures et sa veste.

Elle attendit qu’il en fasse de même pour se lover contre lui et de déposer un petit baiser dans son cou. Un peu comme pour le rassurer et lui dire qu’elle allait bien. Enfin que les médocs qu’on lui avait donnés avaient finis par faire effet.

- Tu devrais manger un peu, fit-elle en lui montrant les plats chinois qui étaient étalés sur la table basse.