Qui a eu cette idée folle... [Natasha- Terminé]

Naëlle était assise à une table de travail de la bibliothèque. Elle avait quelques heures de trous avant son prochain cour. Deux de ses professeurs étaient cloués au lit avec une grippe carabinée, du moins c’était ce qu’on leur avait dit. Donc autant en profiter pour faire ses devoirs comme ça, elle se libérait et aurait un peu plus de temps pour elle. En même temps, elle n’était pas vraiment pressée de se retrouver toute seule à l’appartement. A moins, qu’elle n’invite le père de Connor à diner : elle aimait sa compagnie mais avant tout ça permettrait à l’homme d’affaire d’avoir un véritable diner. Honnêtement elle préférerait avoir le fils mais ça lui donnerait l’occasion de savoir quoi offrir à l’un ou à l’autre.

Noel approchait à grand pas et Naëlle avait réussi jusqu’à présent à retarder les préparatifs. Si elle avait une lampe avec un génie, elle ne ferait qu’un seul vœu : passer au mois de janvier. La Lycéenne n’avait pas encore fait de sapin ni mit aucune décoration, ce qui avait grandement étonné Johanna et Suzan. Sauf la pâtisserie mais c’était Mr Montgomery qui avait fait appel à un spécialiste pour le faire. Autrement dit cette année, elle n’était pas vraiment dans l’esprit des fêtes de fin d’année.

Elle finit par ouvrir son cahier de… Bonne question, elle avait ouvert un cahier mais elle ignorait lequel. Pourtant, elle avait lu l’énoncé afin de se mettre au travail. Plus elle essayait de se concentrer, plus son esprit la ramenait aux fêtes. Chaque fois que ses pensées avaient pris ce chemin, elle avait fini en larme, mais généralement ça se produisait quand elle était chez elle et surtout à l’abri des regards de ses camarades.

Cette année, ces fêtes avaient pris un gout amer parce qu’elle serait toute seule à l’appartement. Pour tout dire, elle n’avait pas encore demandé à Connor s’il restait à New-York ou s’il partait rejoindre sa mère. Elle avait peur qu’il aille en Angleterre et pour les deux réveillons. Déjà que ses deux meilleures amies lui avaient annoncées qu’elles avaient des projets pour le 31. En gros, elle serait également toute seule le jour de ses 18 ans. Enfin vous l’aurez compris, Naé broyait du noir dans son coin.

Elle finit par baisser la tête afin de lire une nouvelle fois l’exercice qu’elle avait à faire. Français ou histoire, aucune idée. Juste qu’elle avait une dissertation à faire sur… Elle plissa les yeux afin de tenter de lire l’espèce de patte de mouche qui figurait sur son cahier. Elle avait du avoir la tête ailleurs quand elle avait pris des notes. Il lui faudrait demander à l’une de ses copines pour élucider le mystère.

- Je sens que cette année de Terminale va être longue, très longue… Râla-t-elle dans sa barbe.

Il fallait vraiment qu’elle se secoue et qu’elle arrête avec ses pensées qui ne la mèneraient à rien. Sauf, à se faire du mal. Elle devait absolument parvenir à se concentrer sur ses devoirs, c’était un bon moyen pour les y chasser.

Ce fut alors, qu’elle eut une distraction. Et elle était bienvenue.

La jeune femme avait réussi à se couper du monde à méditer comme elle l’avait fait, elle n’avait donc pas fait attention aux autres lycéens qui évoluaient ici-même. Heureusement pour elle qu’elle parvint à retenir un cri mais elle se leva de son siège, en sursaut et le reversant par la même occasion.

Même pas peur.

Les paroles énoncées par la nouvelle venue mirent un certain temps à monter à son cerveau. Tout en relevant sa chaise, Naé écouta ce que Natasha lui dit ensuite. S’agitant de la sorte, son cœur repris une course normale. Cependant, ce laps de temps lui permit également de se souvenir qu’elle l’avait aperçue dans les couloirs et que sa commère de meilleure amie, Johanna lui avait demandé si elle était nouvelle. Comme elle lui avait dit, il y avait nouvelle et nouvelle. A savoir si elle était en seconde ou alors, suite aux déménagements de ses parents. Elle ne s'était pas demandée si elle avait été mis à la porte d'un lycée Suisse pour comportement inapproprié.

- Enchantée Natasha ! Je suis Naëlle Sullivan, reine des heures de soutiens, dit-elle en souriant, c’était un fait connu de tous. Je veux bien de ton aide, mais il faudrait déjà qu’on arrive à déchiffrer ce que j’ai écrit, dit Naëlle, lui désignant le passage concerné.

La métisse mit son menton dans sa paume de main, avant de poser une nouvelle question :

- Tu es arrivée quand à New-York ?

Elle finit par balayer la salle, aussi discrètement que possible mais elle ne savait pas vraiment ce qu'elle recherchait. Et voilà, qu'elle commençait à devenir parano.

Effectivement, elle n’était pas très motivée à la perspective de bucher. La jeune femme avait choisi la bibliothèque, parce qu’elle savait que ses amis ne viendraient jamais la débusquer ici. Pourtant, elle devait reconnaitre qu’elle devait faire toute autre chose afin de chasser les idées qui ne cessaient d’y trotter.

La remarque de sa nouvelle camarade eut le mérite de la faire sourire. Natasha venait de débarquer à St James, comment aurait-elle su que Naé avait des cours de soutiens depuis sa seconde ? Ou alors c’était qu’elle n’écoutait pas les potins qui couraient sur les uns et les autres.

- Oui, j’en ai surtout besoin pour les matières scientifiques ! Mais j’avoue que je rame aussi en littérature cette année, reconnut-elle. Pour te dire l’année dernière j’ai fait fuir mon tuteur parce que les résultats ne suivaient pas.

Elle ne lui dit pas qu’en début d’année, les volontaires ne s’étaient pas bousculés au portillon. C’était Suzan qui assurait le soutien quand son emploi du temps le lui permettait. Cela dit, Naé n’était pas contre un peu de compagnie, même si ça signifiait faire son devoir de littérature. C’était gentille de la part de Natasha de se porter volontaire.

- Et ça te sera plus facile quand tu connaitras plus de monde, lui dit Naëlle.

C’était toujours plus facile d’évoluer dans la sphère du Lycée, quand on était entouré d’amis. Grace à eux, on faisait connaissance avec des autres personnes et totalement différentes de celles qu’on avait l’habitude de fréquenter.

- Ca marche, dit-elle suite à la proposition de sa camarade.

Alors comme ça, sa nouvelle amie était de San Francisco. Naé n’y était jamais allée mais dans les films c’était synonyme de tremblements de terre et on y montrait souvent le pont rouge.

- Moi je suis née le 1er Janvier 1997, à New-York !

Ce fut de cette façon que sa complice apprit que Naé connaissait Suzan depuis son enfance, Johanna depuis le collège, qu’elle avait accusé un mec de viol, que la pâtisserie Sullivan appartenait à sa famille, qu’elle avait son permis depuis la fin septembre, que son père était Irlandais et sa mère Hawaïenne, que son chat s’appelait Dunvel.

- J’adore le chocolat sous toutes ses formes, avoua-t-elle.

- Oui, on se connait depuis qu’on a 4 ans ! Confirma la métisse à sa camarade. Tu n’aurais peut-être pas dû couper les ponts avec tes amis de San Francisco, ça t’aurais donné l’occasion d’y retourner pour les vacances. Et ça t’aurais également permis de faire les tris entre les vrais et les autres.

Naé trouvait la réaction un peu bête, et elle comprenait également ce choix. Il fallait aussi dire qu’elle n’avait pas vécu des situations comme celle-ci donc elle ne pouvait rien dire. Cela dit, Natasha n’était pas sans connaissance à présent et Naëlle serait ravie de lui présenter toutes les personnes qui faisaient parties de son entourage.

Naëlle s’était donc dévoilée à la nouvelle venue. Elle préférait le faire plutôt que Natasha l’apprenne sur les réseaux sociaux si elle sympathiser avec les autres, ou de la bouche des vipères qui ne pouvait pas la mettre en peinture parce qu’elle n’était pas eux. A savoir : l’argent et le prestige de leur famille.

- Disons que j’ai un peu de mal avec les gosses de riche qui se pavanent ici, mais je ne mets pas tout le monde dans le même panier, lui raconta-t-elle, après tout, ses deux meilleures amies étaient de famille fortunée et elles ne lui faisaient pas sentir qu’elles étaient supérieure. Pour faire simple, le Proviseur m’a demandée d’escorter un nouvel élève qui débarquait d’Angleterre, il m’a insulté et j’ai riposté. On a fini dans le bureau du Proviseur pour tirer cette histoire au clair, punition à la clef pour nous. Et aujourd’hui, je sors avec cet Anglais, il est à l’université de Columbia, en Lettres.

Elle avait résumé l’histoire, donnant que les grandes lignes. Elle savait aussi que d’autres combleraient les trous. Notamment, Johanna qui le ferait avec plaisir et ajouterait quelques détails de son cru. La lycéenne voulut dire à Natasha qu’elle risquait d’être montrée du doigt si elle trainait avec elle, mais ne le fit pas pour ne pas l’inquiéter d’avantage et pour que son intégration se passe au mieux.

- Tous mes amis sont les bienvenus à la pâtisserie, les gourmands et les autres ! Dit-elle amusée.

Elle ne savait pas pourquoi elle l’aurait gardée pour elle, ce n’était pas parce que les autres la dénigraient sur ce point, qu’elle allait se taire sur ce point. Si elle le faisait, ça reviendrait à dire qu’elle avait honte de l’éducation et des sacrifices de ses parents.

- Merci, dit-elle légèrement gênée. Disons que le destin m’y a un peu obligée. Il faut bien que je puisse me déplacer toute seule pour aller ici et là, n’ayant plus personne pour me conduire. Elle hésita quelques secondes avant de se décider. En fait, je suis émancipée depuis quelques mois. J’étais sous la tutelle de ma sœur ainée mais elle est partie pour l’Europe, mon frère est décédé en Avril, mon père est mort quand j’avais 9 ans, quant à ma mère, elle est internée.

Comme ça, elle saurait ce qu’il en était par la personne concernée. La métisse lui avait dit ce qu’elle avait à savoir, les autres l’auraient fait mais en donnant leur version erroné des faits.

- Ah ! Que pouvait-elle dire de plus ? Elle ne savait pas trop. Même si beaucoup de parents de leur camarade agissaient de la sorte. Et la jolie métisse n’avait pas son mot à dire, c’était leur argent pas le sien.

Ceci dit, n’y avait-il pas eu une pointe de sarcasme dans ces paroles ? Naé avait plus ou moins, une nouvelle fois la preuve, que l’argent ne faisait pas tout. Mais elle n’en dit rien parce qu’elle ne voulait pas peiner Natasha si elle le lui en faisait part à haute voix. Rien que pour cela, elle était certaine qu’elles devraient amies.

- Je te le présenterai, il est adorable et il aime tout le monde ! Répondit-elle tout sourire. En effet Dunvel adoptait même les plus ronchons, la preuve il était tombé amoureux de Connor au premier regard. Quand le jeune homme était dans les parages, même elle ne comptait pas. On ira chez moi pour les cours de soutien, on sera au calme et si on finit tard, tu dormiras à la maison.

En l’écoutant, Naé comprit pourquoi elle avait fait cela. Couper les ponts avec ses anciens amis, à en juger par leur comportement ils n’avaient pas agi en tant que tels. La métisse savait que les siens auraient tous faits pour profiter de leur dernier moment ensemble avant le grand départ, si les rôles avaient été inversés. L’essentiel s’était qu’elle ne regrettait pas son choix et qu’elle était bien décidée à se faire des amis ici. Et des vrais cette fois ci.

Les deux filles passaient d’un sujet à l’autre aisément. Si on n’était pas attentif à leur discussion, on pourrait facilement croire qu’elles se connaissaient depuis longtemps et qu’elles se faisaient des confidences. Natasha toute aussi curieuse que Naé voulut savoir depuis quand elle était en couple avec Connor.

- Depuis presque un an ! Avoua-t-elle parce qu’ils avaient plus ou moins officialisé le jour de son 17eme anniversaire. Enfin, si on ne compte pas le fait qu’on passait notre temps à se bécoter quand on se retrouvait seuls, et notre petite séparation de quelques mois.

Honnêtement c’était la question piège du jeune couple, même si la jeune femme répondait toujours la même chose à la question. Bien que quelque chose avait réellement changé entre eux, le soir de Thanksgiving, un an auparavant.

Bien entendu, Naé n’essayait pas de la culpabiliser avec l’histoire de sa vie. Non, elle voulait juste la lui dire avant que des mauvaises langues s’en charge pour elle. Au moins, Nat’ aurait la vérité vraie pas l’histoire fantaisiste des autres.

- Pour mon père ça remonte à mes 9 ans, dit-elle faisant le calcul pour trouver l'âge de ce dernier au moment des faits. Il allait sur ses 50 ans. Quant à mon frère, ça s’est passé en Avril et il avait 22 ans.

Non, ça ne la dérangeait pas d’en parler parce que ça ne les referait pas revenir, même si cela lui faisait quelque chose d’en parler. Autrement, elle n’aurait pas évoqué le sujet au lieu d’être totalement honnête avec elle.

- Bah écoute, tu peux venir quand tu veux quand tu n’en peux plus de chez toi, lui annonça la métisse. Il y a deux chambres de libres, et toujours de quoi mangé pour des visites imprévues.

Il y en avait même une troisième mais il s’agissait de celle de sa sœur, et elle n’osait pas y entrer sauf pour aérer la pièce et faire un brin de ménage de façon à ce qu’elle soit propre si elle venait faire une visite surprise.

Naé comprenait que sa nouvelle amie ait besoin de s’échapper de chez elle de temps à autre. Elle avait bien compris que ça ne se passait pas très bien chez elle, que ses parents la délaissaient au profit de leur boulot. Et encore, elle n’était pas au courant de tout. Ce pourquoi, elle écouta attentivement l’explication que lui donnait sur sa façon de parler des siens.

- Rassures toi, je ne porte aucun jugement sur ta façon de parler, tenta-t-elle d’être rassurante. Tu avais besoin d’en parler à quelqu’un. C’est aussi simple que ça, et tu sais quoi ? Ceux sont eux les idiots de ne pas avoir vu que leur fille devenait une magnifique jeune femme, et qu’elle était aussi une très bonne élève.

Effectivement, elle était avec Connor depuis un an mais il y avait des hauts et des bas. Ils s’engueulaient, bien trop souvent par sa faute car elle prenait une remarque trop au sérieux alors qu’il ne faisait que la taquiner. Elle comprenait l’explication de la jolie blonde parce qu’en ayant Johanna comme amie, elle en avait vu défilé des mecs avec elle. Cela dit, elle ne pouvait pas vraiment comparer avec son histoire : Connor était son premier. Premier amour, premier garçon à lui donner son premier baiser, etc… Toutefois, la métisse savait que sa nouvelle amie vivrait la même chose qu’elle, quand elle trouverait le bon. Elle n’ajouta rien quant au sujet du meilleur ami parce qu’elle avait compris que la décision avait été murement réfléchie.

Puis Natasha s’excusa auprès de Naëlle pour la question suivante. Elle lui demanda comment les deux hommes Sullivan étaient morts.

- Non, ça ne me dérange absolument pas ! La rassura Naé, après tout si cela avait été le cas, elle n’en aurait pas parlé. Tous les deux ont été tués par balles. Mon père en allant à la banque déposer la recette de la pâtisserie, et mon frère parce qu’il s’est retrouvé dans une guerre de territoire entre gangs.

Comme l’un comme pour l’autre, la jeune femme ne savait pas s’ils avaient été réellement visés ou pas. Elle savait juste qu’ils s’étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Et elle n’ira pas harceler les policiers pour obtenir des réponses, ça ne lui servirait à savoir si les responsables avaient été arrêtés ou avaient subi le même sort.

Après, la métisse déclara à Nat’ qu’elle était la bienvenue chez elle, quand elle aurait besoin de s’éloigner du cocon familial qui était le sien. C’était ce que faisaient régulièrement Johanna et Suzan quand elles se prenaient la tête avec leurs parents. Enfin plus régulièrement Johanna, avouons-le. Et encore heureux qu’elle n’avait pas eu l’idée de ramener un mec et s’envoyer en l’air avec lui, quand ça se produisait.

- T’incruster ? Mais non, je vis toute seule au-dessus de la boutique, avec mon chat et Connor quand il vient me voir !

Au contraire ça lui ferait de la compagnie. Et elle n’osa même pas imaginer que tout son petit monde débarque à l’appart en même temps.

- Enfin, je veux juste que tu saches que tu as un point de chute quand tu en auras besoin, l’apaisa-t-elle.

Non, elle n’irait pas lui mettre un couteau sous la gorge pour qu’elle vienne passer du temps chez elle. Au pire, elle pourrait l’appâter avec des gâteaux de la boutique… Enfin bref, Natasha était la bienvenue à l’appartement.

- J’avoue que j’étais en train de penser la même chose de toi, lui confia-t-elle, un grand sourire sur les lèvres.

Et la nouvelle venue lui annonça que le temps de la papote était terminée, qu’il était temps de se mettre à travailler. A discuter comme elles venaient de le faire, Naé avait oublié ce point quand elles avaient conclu leur marché.

- Allons-y, répondit-elle en sortant son cahier. Il traite de quoi le sujet exactement ? Quand j’ai lu la consigne avant que tu n’arrive, j’hésitais entre littérature et histoire.

Il était facile de parler avec la jeune femme. D’ordinaire Naëlle avait du mal à aller vers les autres, même de par sa nature curieuse et amicale. Même si l’un de ses plus gros défauts était de parler de sa vie, même quand il s’agissait d’un parfait inconnu. Elle essayait de faire attention, car elle avait conscience que ça pourrait lui apporter des ennuis un jour ou l’autre. Le cas présent, c’était pour éviter qu’on ne le fasse pour elle et de la mauvaise façon.

- Un dressing comme dans « Un mariage de Princesse », demanda la jeune femme. Dire qu’elle avait une petite penderie dans sa chambre avec de la place parce qu’elle avait fait le tri dans ses fringues et beaucoup d’entre eux, elle ne les mettait chez elle parce qu’ils n’avaient plus de formes ou étaient délavés. Cela dit, elle avait quelques tenues qu’elle ne mettait que pour sortir. Bien sûr, que ça me dit que ce soit la virée shopping et la sortie entre filles, répondit celle-ci à la blondinette. Demande à Jordan de venir avec nous, plus on est de fou plus on rit à ce qu’on dit ! Déclara-t-elle.

Quant au sujet de la tournée des bars, elle verrait avec son Chéri s’il pouvait leur obtenir de faux papiers pour ne pas être refoulées à l’entrée. Cela dit, elle ne dit rien pour le moment parce qu’il se pouvait qu’elle ne puisse pas en avoir, elle le leur dirait quand elle aurait besoin de photo pour que ça fasse plus vrai. Enfin, elle faisait confiance à sa moitié de ce côté là parce qu’il en connaissait du monde. Et même si elle ignorait encore si elle serait seule ou non pour les fêtes, ça ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas regarder et se trouver un petit quelque chose.

Ensuite, elles passèrent aux choses, à savoir : travailler. C’était le marché qu’elles avaient conclu avant d’apprendre à se connaitre. Naé demanda de quoi traitait vraiment le sujet sur lequel elle avait un devoir à rendre.

- Euh… fut la première chose qui sortit de sa bouche. Je crois comprendre mais j’avais plus à l’esprit les hommes d’Eglise et leur interprétation de la Bible. Je pense notamment au massacre de la St Barthélemy et aux personnes mortes parce qu’elles ont été accusées d’être des sorciers en Ecosse et en Irlande quand la religion est devenu de plus en plus présente dans ses contrées.

Autant dire qu’elle était partie très loin son idée, alors que son amie parlait de caricature d’homme d’Etat faites par un poète français. Elle nota dans un coin de sa tête de demander à Connor de lui parler de ce fameux « Jean de la Fontaine ». Bref quoi qu’il en soit les deux filles finirent par se mettre au travail chacune de leur coté. Naé demandait confirmation quand elle bloquait et Natasha prenait le temps de lui expliquer ou réexpliquer, parce qu’elle reposait des questions qu’elle avait déjà posé. Et le tout, en apportant les corrections dont elle avait besoin.

Elles rangèrent les affaires. Naé était soulagée parce qu’il était clair et net, qu’elle ne serait jamais parvenue à le faire sans aide. Et aussi parce qu’elle n’avait plus qu’à mettre au propre un peu plus tard.

- Bien sur, fit-elle en griffonnant son numéro sur un bout de papier qu’elle avait arraché dans l’un de ses cahiers.

Natasha lui dit qu’elle lui enverrait un message un peu plus tard, comme ça elle n’aurait plus qu’à enregistrer le sien de numéro. Elles se dirigèrent ensemble vers la sortie et se séparèrent dans le couloir.