Une rentrée quelque peu épuisante... [terminé]

Naëlle avait appréhendé la décision de son chéri quant au choix de son université, même si elle l’avait poussé à rejoindre les meilleures qu’il pouvait intégrer. Elle voulait le meilleur pour lui, même si ça voulait dire avoir des kilomètres entre eux et la séparation que cela aurait provoquée. Il y avait fort à parier que leur passé n’était pas étranger à cet état d’esprit. Déjà que son départ pour l’Angleterre l’avait tourmenté jusqu’à son retour. Mais au final, il avait pris sa décision et intégré une résidence universitaire. Même s’il fallait bien l’admettre qu’elle n’aurait pas été contre une colocation avec lui mais bon, elle n’allait pas se plaindre.

Sa rentrée à elle, avait été comme toutes les autres. Retour au Lycée, St James et sa bande d’abruti : Derreck et Cie. Mais elle était heureuse de retrouver sa petite bande : Johanna, Jordan, Suzan, Alex et les autres. D’autant plus, qu’ils étaient dans la même classe. Naé qui avait cru refaire sa première, était en Terminal. Et ça ne serait pas de la tarte, et bonjour les cours de soutien… Elle y avait pris un abonnement. Et il y avait fort à parier qu’elle en aurait aussi quand elle serait à l’université, à moins qu’elle n’aille pas plus loin dans ses études.

Depuis quelques mois, la jeune femme était émancipée – vu qu’elle allait avoir dix-huit ans le 1er janvier – mais elle demandait conseils auprès du père de Connor pour la pâtisserie. En gros, ce n’était pas évident de gérer les problèmes d’adulte mais vu la situation elle n’avait pas eu le choix. Et la cerise sur le gâteau, elle eut le temps de passer son permis, donc elle pouvait se déplacer toute seule en ville, enfin plus ou moins. Disons que la vieille voiture familiale était bonne pour la casse et qu’elle ne savait pas encore si elle avait l’argent pour se procurer un nouveau véhicule.

Le couple avait prévu d’aller déjeuner ensemble, la lycéenne devait rejoindre son amoureux dans sa chambre universitaire. Ce n’était pas évident pour eux de se retrouver, vu leur horaire qui n’était pas les mêmes. Elle devait sécher les cours pour pouvoir y parvenir, mais heureusement que ses amis lui donnaient les cours à rattraper et l’aider dans ses devoirs quand elle en avait besoin. Enfin, elle n’était pas la seule dans ce cas, Jordan traversait exactement la même chose de son côté.

Elle arriva vers les 11h30 à la Cité U, elle monta à l’étage de son chéri et frappa à la porte. Pas de réponse. Il ne lui aurait pas posé un lapin tout de même ? Elle frappa une nouvelle fois et poussa la porte cette fois-ci. Non, il était bien là mais endormi. Le voir fut un soulagement mais elle ne saurait pas expliquer pourquoi. Même si elle avait une petite idée sur le sujet.

Elle posa son sac sur le bureau de Connor, avant de se diriger vers lui afin de retirer le livre qui était posé sur son torse. Quand ce fut fait, elle retira ses chaussures et s’allongea aussi délicatement qu’elle le pouvait près de lui. Et sur un coup de tête, Naé déposa des petits baisers sur sa mâchoire et ses lèvres, pour le réveiller tout en douceur.

En temps normal, Naé ne se serait pas permis d’entrer dans cette chambre sans qu’on l’y invite. Mais aujourd’hui, elle s’était sentie pousser des ailes… Enfin disons plutôt audacieuse. De toute façon, ce n’était pas comme si le jeune homme ne l’attendait pas. Ils avaient rendez-vous. De plus, il n’y avait pas la fameuse chaussette avertissant l’autre que la chambre était occupée…Vous savez comme dans les séries ou les films américains, le fameux code universel : « quand tu vois la chaussette sur la poignée, c’est que je suis en galante compagnie ».

Mais là, il fallait avouer qu’elle avait hâte de le retrouver. Elle avait l’impression que ça faisait des semaines, des mois, qu’elle n’avait pas eus un moment en tête à tête avec lui. Même si ça ne faisait que quelques jours, en réalité.

Il leur fallait juste du temps pour trouver leur marque, afin d’avoir du temps aussi pour eux. Et pour être honnête, c’était certainement cette adaptation qui était la plus dure pour la jeune femme. Elle avait déjà eu tellement de changement dans sa vie en l’espace de quelques mois, qu’elle avait l’impression que ça n’en finirait jamais. Peut-être que oui, vu qu’ils traverseraient la même chose l’an prochain quand ça serait-elle qui ferait ses premiers pas à l’université. Elle aurait un avantage : avoir un logement. Du moins, si elle ne changeait pas d’Etat.

Pour une fois, qu’elle se montrait douce et câline au lieu de le secouer comme un prunier, de taper sur des objets en métal au-dessus de ses oreilles, elle n’eut pas l’effet escompter. Et ce même, s’il répondait à ses baisers et qu’il avait fini par l’enlacer. Elle n’apprécia pas vraiment ce qu’il lui dit, pourtant il n’y avait rien de méchant ou quoi que ce soit de cet acabit.

La jeune femme se figea dans ses bras. D’une parce qu’elle n’était pas une femme des cavernes, et de deux, parce qu’elle avait séché les cours – s’attirant des ennuis au Lycée – pour être avec lui.

- Très bien, dit-elle tout en le repoussant, n’y mettant vraiment aucune volonté, dans l’espoir… Elle ne savait pas trop à quoi elle s’attendait. Lâche moi, que je puisse remettre mes chaussures et mon manteau, tu auras la paix une fois que je serai partie !

A force de gesticuler, elle ne parvint à faire qu’une chose : les faire tomber du lit. Il ne faut pas oublier que les lits en résidence universitaire n’étaient que d’une place.

Naelle n’avait qu’une envie : partir le plus vite possible. Mensonge, elle voulait qu’il la retienne dans ses bras. Qu’il ne la laisse pas partir. Et ça, il le savait parfaitement. Tout comme il savait qu’elle n’aurait pas hésité à remettre ce fait sur le tapis à la moindre occasion, jusqu’à qu’un nouvel événement vienne prendre la place celui-là. La jolie métisse avait compris quand il avait commencé à s’accrocher à elle, pourtant l’idiote qu’elle était, avait continué à gesticuler, persistant dans son idée.

Autant dire, qu’il fallait prévoir ce qui suivit : Naé et Connor par terre. La jeune femme écrasée par le poids de son amoureux. Enfin, il fallait avouer que ce n’était pas pour lui déplaire. Même après qu’il eut amorti la chute et qu’il pesa de tout son poids.

Elle, une idiote jamais de la vie. Et puis, dans sa bouche ça sonnait un peu comme un mot d’amour.

- Moi aussi je t’aime ! Ne put-elle s’empêcher de dire.

Elle avait le sourire aux lèvres, et avait capitulé. De toute façon, elle avait perdu d’avance quand il s’agissait de Connor. Elle l’avait compris depuis longtemps mais elle faisait de son mieux pour tenter d’avoir le dernier mot. Même si ça ne se produisait qu’une fois de temps en temps.

Quand elle sentit les lèvres de son chéri dans son cou, elle passa ses bras autour de celui de Connor. D’autant que le cou était son point faible, comme celui du jeune homme était son lobe d’oreille. Elle enroula sa jambe autour de sa taille quand sa main commença à descendre le long de sa cuisse.

- Bonjour mon cœur, comment vas-tu aujourd’hui ? Oui, elle était en train de le taquiner.

Elle glissa une main dans sa chevelure quand ses baisers commencèrent à remonter vers sa bouche.

La jeune femme n’avait jamais vraiment eu de problème pour exprimer ses sentiments, même si avec les années elle essayait de faire en sorte de se contrôler. Autant dire que ça ne fonctionnait pas très bien dès qu’elle se retrouvait dans les bras de son chéri. Elle en avait besoin, et trouvait important de les lui dire. Vous vous souvenez qu’elle a un cerveau très productif, même s’il ne s’agit que de chimère, elle avait du mal à imaginer les parents de son Anglais les lui dire. Pour elle, il avait manqué de « je t’aime mon bébé » ; « tu es beau mon bébé », enfin tous les mots d’amour que des parents disent à leur enfant. Mais chut, n’allez pas lui répéter…

Il était vrai aussi qu’elle aimerait bien qu’il les lui dise un peu plus souvent. Elle y avait droit de temps en temps mais ce n’était pas de son propre chef, c’était plus pour qu’elle lui fiche la paix. Naé savait qu’il en était amoureux, par ses gestes, sa tendresse, son comportement quand ils étaient rien que tous les deux. Sans oublier sa jalousie quand un mec s’approchait un peu trop d’elle, enfin elle n’était pas en reste quand une pétasse osait le draguait devant elle.

Même s’ils avaient du mal à passer du temps ensemble, ils réussissaient à discuter via skype ou téléphone portable. C’était mieux que rien mais ils ne pouvaient pas se toucher, s’embrasser… Et il y avait des moments où les contacts physiques se font plus présents…

- Hmmm… Réussit-il à lui arracher quand sa main frôla son intimité.

Les pensées de la jeune femme prirent une toute autre tournure. Elle n’était pas venue le rejoindre dans cette intention, ils avaient prévus de déjeuner ensemble à moins que Connor leur ait préparé un tout autre programme. Histoire de rattraper un peu de temps perdu. A présent, elle avait des images de deux corps nus et ne faisant plus qu’un, de baisers, de caresses… Naé savourait les soins qu’il était en train de lui prodiguer, perdant pieds un peu plus à chaque caresse, à chaque baiser.

- Connor, la porte !

Même si elle s’embrasait un peu plus à chaque seconde, elle avait encore un peu de lucidité. Oui, elle voulait qu’il lui fasse l’amour mais pas avec la menace que quelqu’un les interrompe. C’était leur moment à eux, depuis des lustres. La demoiselle trouva le lobe de l’oreille de son amoureux, elle aimait les lui mordiller… Après, elle glisserait ses mains sur autre partie de son anatomie.