Who Are You? [Krystin]

Sam s’apprêtait à partir de chez lui pour aller rejoindre un de ses amis qui organisait une fête dans une grande villa. Le genre de villa super structurée, avec des murs immaculés de blancs, des meubles ultra-design et très contemporain, ainsi que des pièces par dizaine comptant de nombreuses chambres et salles de bains. Sans oublier le final de cette magnifique demeure! Une piscine et un jacuzzi! Vous ne verrez jamais une soirée chic et friquée sans piscine, ni jacuzzi, c’était obligé. Il fallait bien que les petits invités s’éclatent un peu et prennent du bon temps, non?! C’était donc à ce genre de soirée que notre cher Samuel s’était longuement préparé…enfin, longuement, c’est vite dit. Il a plus passé son temps à se regarder dans le miroir qu’à s’habiller. Un simple jean, t-shirt blanc et une veste noire de smoking avaient suffit à l’embellir! Et concernant les minutes interminables devant le miroir…c’était simplement pour se contempler. Regardait s’il n’avait pas une mèche de travers, ou s’il était bien rasé. Sinon, il s’amusait avec son reflet. Vas-y qu’il fasse la bouche en forme de cœur, qu’il dégaine sa panoplie de sourires…Bref, il s’amusait à se caricaturer. De plus, il fallait qu’il parle à lui-même.

"Hmm…je crois que c’est bon. T’es parfait...tu savais que t’étais mon genre?!" disait-il en parlant à lui-même.

Il souriait avant de rire légèrement. Il savait très bien qu’il se la péter un peu, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il aimait bien faire le con, et se caricaturer de temps en temps. Et puis, comme il le dit souvent, ce n’est pas de sa faute s’il a été gâté par la nature. Manquait plus qu’il devienne schizophrène comme sa sœur à force de se parler à lui-même devant son miroir. Ce pouvait devenir étrange, voir même flippant pour une personne lambda le surprenant en plein délire de narcissisme. Mais oui, il parle à sa conscience, c’est tout à fait logique, on fait ça tous les jours! Une façon de faire passer le temps. Il faut bien trouver quelque chose après tout.

Ils sortit de chez lui, prit sa voiture et roula vers la villa de son ami. Après plus de trois quart d’heures de route, il se fit garer la voiture par un employé. Il connaissait personnellement l’organisateur de la soirée, un vieux pote à lui. C’était le fils d’un des vieux pote de son paternel. En clair, c’était une histoire de famille. Le père de son pote étant absent pour plusieurs jours, son fiston en avait profité pour organiser quelques soirées par-ci, par-là. Sans oublier bien sûr d’inviter Sam, toujours partant. Et en parlant de lui, il le croisa dans l’un des couloirs de la villa. Il salua comme il le fallait son pote Rob, car oui, il a quand même un prénom. Après avoir prit des nouvelles de l’un et de l’autre, Rob laissa Sam se balader comme il le voulait dans la villa, qu’il avait carte blanche. La soirée avait débuté depuis peu et il y avait déjà pas mal de monde. En marchant dans la salle de jeux avec les billards, les tables de poker et tout le tralala, il s’approcha du bar où il se servit automatiquement un whisky dans un verre. Il garda cependant la bouteille sous le bras, il en aura bien besoin. Tout en observant la pièce, qui avait eu le droit à une nouvelle décoration, il jeta un coup d’œil à travers les grandes baies-vitrés. On pouvait voir les invités s’amuser dans la piscine, parler entre eux. Il y avait des jeunes et des plus âgés. Et comme rien n’est fait exprès avec Samuel, il avait conseillé à Rob d’inviter plus de jeunes filles que de garçons. Demande effectuée vu qu’il n’y avait presque que des jolies jeunes demoiselles se trémoussant sur de la musique en maillot de bain. Pourquoi fallait-il qu’elles soient toutes en maillot de bain? Les hommes se trouvant près de la piscine étaient pour la plupart en t-shirt et short. Mais bon, au moins, Sam pouvait se rincer l’œil tranquillement.

C’est alors qu’il entendit un bruit derrière lui. Des bruits de bouteilles d’alcool qu’on déplaçait et qui se trouvaient rangés dans les placards. Etonné, il se tourna vers le bar…mais rien à l’horizon. Il ne voyait personne. Pourtant, le bruit n’avait pas cessé. Il devina alors aisément qu’il y avait forcément une personne qui comptait picoler encore un peu plus. Ou un voleur qui cherchait peut-être de l’argent. Il s’avança alors lentement vers le bar, verre à la main et main à la poche. Il s’accouda alors au comptoir, et se pencha en avant pour jeter un coup d’œil. Un léger sourire se dessinait au coin des lèvres. Il adressa la parole à la jeune demoiselle qui était accroupit devant un placard ouvert.

"Je peux vous aider jeune demoiselle? Avez-vous perdue votre chemin?" demandait-il naturellement, quelque peu amusé.

Il n’y avait aucune pointe d’agressivité, ni de méfiance dans sa voix. Il trouvait cela amusant de voir une personne le nez dans les bouteilles d’alcool. De plus, cette dernière était en maillot de bain. Mais une question l’interpellait. Était-elle déjà bourrée? Il n’allait pas tarder à le savoir…

Krystin, la grande solitaire. Oui, c’était plutôt comme ça qu’on pouvait la qualifier. Toujours dans son coin, à remballer les personnes qui osaient l’embêter ou l’ennuyer. Toujours le dernier mot à la bouche, égocentrique, mauvaise langue… Si on regardait de plus près, la demoiselle présentait plus de défauts que de qualités. Mais c’est comme ça, c’est la vie. Elle était née avec ce caractère de feu, et elle resterait avec ce caractère. Seule chose qu’elle avait réussie dans sa vie? Le théâtre. Oui, la jeune femme était bonne comédienne. Et c’était le pourquoi du comment elle était arrivée ici, à New-York alors qu’elle habitait à Sydney, en Australie. Elle avait un certain talent que les producteurs de Broadway ne manquèrent pas de noter alors qu’elle jouait une pièce d’un petit club de théâtre dans la ville australienne. Et c’est ainsi que tout arriva, les billets achetés et les négociations faites, elle arriva dans la Big Apple. Ca allait faire maintenant un petit mois qu’elle était ici. Bien sûr, me direz vous, elle n’avait pas eu le temps de faire des connaissances et avec son caractère assez spécial, encore moins. Mais détrompez-vous, car ce soir, Krystin était invitée à une fête. Vous savez, le genre de fêtes américaines où ça grouille de filles à moitié nues, d’alcool et surtout de piscine. Oui, la demoiselle était invitée à ce genre de fête. Sa toute première fête à New-York par ailleurs. Celui qui l’avait invitée à cette soirée? Un certain Rob, qu’elle avait rencontré dans un bar un soir où la jeune femme ne savait que faire. Il avait l’air plutôt intéressé par elle, vu qu’après une petite heure de tchatche, il l’avait tout de suite invitée dans une des soirées qu’il organisait. Hum, il voulait beaucoup de filles, mais ça ce n’était pas le problème de la demoiselle, elle essaierait de faire de nouvelles rencontres et qui sait, se civiliser un peu plus.

Le soir tant attendu arriva finalement. Rob lui avait précisé qu’il avait une grande maison avec piscine. Qui dit piscine, dit maillot de bain. Alors au lieu d’enfiler des sous-vêtements, Krystin opta pour un maillot de bain de deux pièces, noir. Simple mais attrayant. Aucun doute qu’elle attirera les regards. Par-dessus –oui car elle n’allait pas se balader dans la ville à moitié habillée-, elle enfila une robe d’un ton bleu obscur, qui la mettait nettement en valeur. Un peu de maquillage, ses longs cheveux blonds tels une tignasse de lion laissés libre et hop, la demoiselle était parée pour la soirée. Suivant l’adresse que Rob lui avait indiquée, elle attrapa un taxi et direction la fête. Arrivée à destination elle entra dans la grande maison, sans se faire prier. Wow, ça c’était de la maison. Et puis, les invités étaient déjà bien arrivés. Elle croisa le fameux Rob qui ne manqua pas de la prendre dans ses bras, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Bien qu’un peu réticente, Krystin ne broncha pas, car c’était lui l’hôte de la soirée.

Comment ce début de soirée se déroula? Et bien, normalement. Krystin fit la connaissance de plusieurs personnes, en partie des hommes notamment. Hé, c’est dur quand on a un corps de rêve. Narcissique? Oui, un peu aussi. Elle fit donc le tour de la maison, en passant par le bar, l’endroit le plus important. Où elle s’offrit elle-même plusieurs verres, avant de repartir côté piscine où elle enleva sa robe pour se retrouver en maillot de bain uniquement. Elle fit légèrement trempette, avant de se sécher avec des serviettes mises à disposition et de repartir côté bar. Normal pour la demoiselle. Elle revint donc dans son endroit préféré avec une petite idée en tête. Elle pourrait peut-être prendre quelques bouteilles en cachette? Pourquoi pas? Et puis tout le monde était occupé à s’amuser, personne ne la remarquerait. Discrètement, elle se mit donc derrière le comptoir du bar, de façon accroupie et ouvrit le placard. Bingo! Il y avait de quoi faire un coma éthylique, même si ce n’était pas son but rassurez-vous. Elle déplaça deux trois bouteilles, car une lui avait tapé dans l’œil : celle de Tequila. Mais avant qu’elle ne puisse l’atteindre, une voix s’adressant visiblement à elle, se fit entendre au dessus de sa tête. Surprise, elle releva un peu trop vite la tête, se cognant donc avec le dessus du placard. Et mince. Sortant ensuite avec précaution sa tête du maudis placard, elle leva les yeux vers celui qui l’avait dérangé dans sa mission. Un jeune homme brun, plutôt mignon, la regardait avec un sourire aux lèvres. Krystin porta sa main sur sa tête, car le coup lui avait quand même fait un peu mal. Ne voulant pas restée accroupie pour s’expliquer avec le dérangeur, elle se leva, lui faisant face.

- Vous auriez pu m’avertir de votre présence, autrement.

Dit-elle un peu énervée en posant ses mains sur ses hanches. Voilà que maintenant, elle allait avoir mal à la tête pendant la soirée, et ce n’était même pas à cause de l’alcool! Et puis, si le jeune homme voulait se montrer utile, elle avait sa petite idée :

- Si vous voulez m’aider, je veux bien que vous attrapiez la bouteille de Tequila qui se trouve au fond du placard.

Pour accompagner ses paroles, elle montra du doigt le placard qui était encore ouvert et dont elle n’avait pas encore réussi à dégager la bouteille tant désirée. Elle n’était pas encore bourrée, mais ça n’allait pas tarder à monter, vu les verres qu’elle avait déjà pris auparavant.

Samuel ne put s’empêcher de rire intérieurement en voyant ce petit spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Alors qu’il continuait à l’observait, il s’amusait tout seul avec lui-même à lancer les paries. Était-elle bourrée ou non? Si oui, il devait finir la bouteille de whisky qu’il avait déjà sous le bras. Sinon…il videra quand même la bouteille de whisky et partagera avec la charmante demoiselle. Enfin, charmante, cela rester à voir vu qu’il ne la voyait que de dos. Cependant, il retient un rire quand l’inconnue se cogna la tête contre le rebord du placard! Limite s’il n’allait pas se mordre la langue pour cesser de se marrer! Il reprit alors vite fait son sérieux, affichant un léger sourire et un regard interrogateur, avant que la jeune femme lève les yeux vers lui. Si elle était charmante maintenant? Oh évidemment, et Sam ne doutait plus. En effet, il avait en face de lui - façon de parler vu qu’elle se trouver accroupi -, une jolie jeune femme.

"C’est bien…Rob fait bien son travail…" disait-il songeur en avalant une gorgée de whisky.

Il avait pensé cela à voix haute, qui n’était cependant pas destiné à la jeune femme. Il se parlait souvent à lui-même, s’adressant des phrases tout seul en solitaire ou quand il était accompagné. Ca lui prenait comme ça. Pendant un dîner, alors que tous le monde parle de tout et de rien - surtout de rien -, Sam avait commenté chaque plat qui arrivé sur la table. En se disant à lui-même qu’il allait se régaler ou vomir tous cela dans les toilettes. Et n’imaginez même pas la tête des invités le regardaient de travers! Genre, comme s’ils n’avaient jamais rien vu de leur vie?! Et heureusement qu’il ne disait pas qu’il avait une sœur schizophrène! Ca leur feraient une peur bleue et ils croiraient tous que cette maladie mentale est contagieuse! Peut-être bien que oui concernant les Cortès? Un jour, se serrait marrant de faire croire qu’il avait une maladie extrêmement contagieuse et mortelle! Rien que pour voir la tête de ses victimes. Après avoir un p’tit moment déraillé, il se concentra de nouveau sur la jeune femme qui s’était remise debout. Il se redressa alors pour se mettre bien droit, pour s’installer confortablement sur le tabouret en cuir. Posant son verre et la bouteille sur le comptoir, il entremêla ses doigts entre elles sur le comptoir avant de répondre.

"Vous auriez préféré quoi? Que je vous chante une p’tite chanson?" disait-il en affichant un sourire amusé.

En effet, comment il aurait pu la prévenir? En disant haut et fort: « Qui est là? » ou encore la réplique la plus stupide quand on se trouvait seul dans une pièce alors qu’on a attendu du bruit: « Y’a quelqu’un? » Comme si l’autre allait répondre: « Non, y’a personne! » Non mais franchement, vous imaginez le délire?! Pourquoi fallait-il que dans tous les films ou les séries, un personnage complètement idiot et sans cervelle sorte ce genre de phrase? Comme si le prédateur en question - celui qui espère bien vous trancher la gorge ou autre chose -, allait vous répondre! Il n’y avait vraiment aucune logique. Peut-être une façon de se rassurer? Le fait de demander s’il y a une présence ou pas alors qu’on a entendu du bruit était une façon de se rassurer en disant que si, effectivement, il y avait une personne présente dans la pièce et qu’elle n’est pas ici pour vous trucider, elle vous répondra! Houla! Hypothèse étrange calculé par un esprit tordu! Mais pourtant logique, si on se penchait un peu mieux sur sa réflexion. Bref, à part sortir cette réplique à deux balles, il ne savait vraiment pas comment il aurait pu la prévenir. Et puis d’ailleurs…

"Vous auriez pu vous manifester aussi…à moins d’avoir de bonnes raisons de ne pas le faire…" déclarait-il en ne cachant pas ce qu’il pensait.

Il savait très bien qu’en ce moment même, elle était en pleine tentative de vole…de bouteilles d’alcool! Enfin, pas si grave aux yeux de Samuel vu qu’il y avait assez d’alcool pour rendre bourré un éléphant! Et puis son pote Rob n’allait pas chipoter pour une bouteille disparue…s’il s’en rendait vraiment compte. Il observait alors la jeune femme…jolie…bourrée ou pas bourrée? Elle n’en avait pas l’air, à première vue. Tant pis, il allait quand même se resservir un peu de whisky. Il prit d’une main la bouteille à demi-remplit…ou à demi-vidée, tout dépendait du point de vu de chacun, puis se servit un verre à la façon des marocains. Entre deux gorgées, il écoutait ce que disait la jeune femme. Elle voulait quoi? Qu’il prenne une bouteille de Tequila? Elle n’était pas capable d’aller la chercher par elle-même? Hmm sûrement bourrée, enfin, ça devait commencer à lui monter à la tête, en plus de son coup de crâne! Elle avait dû se prendre pour un rugbyman. Il fit semblant de réfléchir, levant les yeux au ciel.

"Hmm…nan! Avec un peu d’effort, vous devrez y arriver…" disait-il dans un sourire amusé.

Il fallait toujours se débrouiller par soi-même, donc il voulait laisser la jeune femme se débrouiller toute seule. Si elle voulait vraiment la bouteille d’alcool, elle y arriverait. En réalité, il voulait voir une nouvelle fois sa tentative de piquer la bouteille de Tequila. Ca l’amusait, que voulez-vous? Cependant, il reprit la parole.

"Mais je peux vous aider pour autre chose…" commença-t-il en se levant "…des glaçons!" disait-il tout fier en allant prendre une bonne poignet qui se trouvait dans un seau.

Il alla donc s’asseoir à sa place initiale et étala les glaçons sur le comptoir.

"Prenez, c’est gratuit!"

Oui et ça ne pouvait pas être autrement, c’était logique. Il avait désigné en même temps de mettre ça sur sa future bosse qui allait sûrement apparaître dans peu de temps. Sachant ce que ça faisait, il préférait prévenir que guérir…enfin, là il était un peu tard pour prévenir, c’était le moment de guérir ou pas. Et si elle ne voulait pas, c’était son choix, mais qu’elle n’aille pas se plaindre si elle se retrouve avec un œuf de pâque sur le crâne!

Non mais franchement, il y aura toujours quelqu’un ou quelque chose pour vous interrompre dans une action. Et là, c’était le cas de Krystin à la quête d’une bouteille de Tequila qui fut dérangée par un jeune homme qui passait par là. Et comble de la chose, tellement elle fut surprise par l’arrivée de cet inconnu, elle se tapa la tête contre le rebord du placard. Si ce n’était pas comique ça? Surtout que l’autre devait se retenir d’exploser de rire et que la jeune femme le maudissait à voix basse. Et maintenant elle aurait une grosse bosse sur la tête, nom de dieu, qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour obtenir une simple bouteille d’alcool. Mais que dire, la demoiselle était ainsi. Son caractère était forgé ainsi. Que d’intrépidité, de je m’en foutisme du monde, arrogante et cassante. Un bon caractère de feu. Ce qui fascinait certaines personnes ou la rendait détestable aux yeux d’autres. Donc bref, revenons à nos moutons. Krystin qui se tape la tête, et qui découvre-t-elle aux bords du comptoir? Un jeune homme brun, complètement à l’aise avec une bouteille d’alcool à la main. Bon, il avait l’air pas mal au premier coup d’œil, mais c’est vrai que son coup de je parle sans prévenir, ça avait un peu refroidit Krystin. Et qu’est-ce qu’il venait de marmonner dans sa barbe là?

- Comment ça il fait bien son travail?

Dit-elle en haussant un sourcil, intriguée. De quel travail il parlait? De la ramener à elle? Ou toutes les filles? Parce que vu comment il la regardait, son regard en disait long. Et puis le mec, il parlait tout seul. Enfin à soi-même, comme si il n’en avait rien à faire que Krystin qui était devant lui, l’écoute dans ses délires. Et oui, il y a des gens comme ça dans le monde. Et en observant plus cet inconnu, la demoiselle se dit qu’elle était quand même assez bien tombée en fin de compte. Si ça avait été un énorme pou, elle l’aurait remballé vite fait bien fait. Alors que là, il y avait de quoi le faire rester. Même si le caractère de la blondinette reprenait le dessus, et qu’elle lançait des répliques par ci par là. Comme le fait de lui répliquer qu’il aurait très bien pu la prévenir de son arrivé. Réplique idiote certes, mais l’arrivée du jeune inconnu l’avait lamentablement surprise et résultat maintenant, sa tête lui faisait mal. Et l’autre avait l’air de prendre à la légère cette remarque tandis que la jeune femme se frottait doucement la tête avec une main. En plus, il avait de l’humour. Et bien, l’homme parfait?

- Et vous vous croyez drôle? Regardez ce que je vais me coltiner à cause de vous.

Elle illustra ses propos en montrant le haut de sa tête, où ça devait très sûrement être en train de virer au rouge. Belle bosse en vue? Pas très sexy pour le travail de strip-teaseuse qu’elle exerçait. Et surtout pour sa pièce de théâtre de Broadway. Changer d’apparence ou avoir un petit bobo qui pouvait malheureusement se voir à l’œil nu, et c’était gâché. Et tout cela juste pour avoir essayer de piquer une bouteille. Elle aurait dû faire plus attention, la prochaine fois elle le saura d’avance. Et puis, comment ça elle aurait pu se manifester? Krystin posa ses mains sur le comptoir, dans le but de s’approcher un peu plus de l’inconnu qui la défiait :

- Ah oui c’est vrai, excusez-moi. Arrivée ici, j’aurai dû dire « Votre attention s’il vous plaît, je vais prendre une bouteille de Tequila! ». C’est sûr que ça aurait été tellement mieux.

Dit-elle en lui octroyant un petit sourire ironique. Il répliquait, elle répliquait. Ca allait fuser ce soir alors, quelle soirée de fou! Et bien oui, pendant qu’il était là, pourquoi ne se ferait-il pas plus utile? Qu’il l’aide à chercher sa foutue bouteille d’alcool. Mais apparemment, ce n’était pas de son avis tout cela. A croire qu’il préférait la voir galérer et replonger ses mains au fin fond du placard à la quête de cette bouteille si désirée. Krystin en était persuadée, elle était mal partie pour la retrouver celle là. Et puis maintenant, avec ce mal de tête qui se faisait sentir, ça l’empêchait de retourner à la chasse. D’ailleurs ce mal de tête était dû à cette bosse ou au fait qu’elle ait bu un peu plus avant? La gueule de bois s’était le lendemain normalement, pas l’instant même. Mettons ça sur le compte de la bosse alors, il faudrait mieux. Elle regarda l’inconnu prendre une bonne poignée de boisson et les étaler sur le comptoir. Avec un soupir, Krystin s’installa à son tour sur une chaise en hauteur, pour mieux lui faire face. D’une main, elle attrapa un des glaçons puis le porta là où la douleur grandissait de plus en plus. Au toucher du froid contre sa peau en fusion, elle ferma doucement les yeux. Ca faisait du bien quand même. Malheureusement au contact de sa peau un peu chaude, le glaçon fondit rapidement, se transformant en eau dans ses doigts. Elle secoua sa main pour enlever le liquide éparpillé sur ses doigts puis tourna ses yeux vers le jeune homme, qui au passage, avait des yeux magnifiques :

- Enfin, je croise un mec mignon dans cette foutue soirée. J’ai cru que j’allais finir cette fête toute seule.

Effet d’alcool? Non, c’était plutôt le genre de la jeune femme de sortir des choses comme ça, même si oui, l’alcool aidait beaucoup. Mais c’était vrai, elle ne connaissait personne dans cette soirée à part Rob –même à peine- et pour l’instant, elle n’avait pas trop sympathisé avec des personnes. C’était surtout des gros balourds qui étaient venus la voir alors qu’elle était sortie de la piscine, vraiment des lourdauds qui attendaient sûrement quelque chose d’elle. Et puis… Oh tiens miracle! C’était une bouteille d’alcool que tenait le bel inconnu? Oui, whisky apparemment si ses yeux ne la trahissaient pas. Bingo!

- Oh, passez moi ça!

Sans se gêner, elle se leva légèrement de son siège pour se pencher en avant afin de prendre la bouteille des mains du jeune homme. Et hop, une gorgée pour la demoiselle. Elle avait une de ces soifs. Bourrée elle? Mais non. Reposant la bouteille d’alcool sur la table, elle fit un grand sourire à son interlocuteur :

- C’est quoi votre petit nom?

A moins qu’elle ne le surnomme bel inconnu jusqu’à la fin de la soirée. Mais pas trop pratique en fin de compte.

Samuel regardait la jeune femme d’un air faussement étonné. Comment ça? Lui? Avoir dit quelque chose? Sur quoi ou sur qui? Il ne voyait pas de quoi parlait la demoiselle. Il faisait comme si il n’avait rien dit, ou n’avait rien entendu. Même murmuré, cette dernière avait entendu ce qu’avait dit le jeune homme. De quoi parlait-il déjà? Ah oui! Le sujet était la livraison de jolies filles pour la soirée. Pas très raffiné comme méthode, mais c’était un peu comme ça. Car oui, que serait les fêtes autour d’une piscine sans de très belles demoiselles? Pas grand-chose, hormis que l’ambiance serait merdique à s’endormir devant un bouteille d’alcool qui vous tendez les bras! En effet, Sam avait l’habitude de participer à ce genre de soirée - même s’il ne faisait qu’être spectateur qu’acteur. Il n’aimait pas tellement se mêler à la foule, la plupart des filles étant de jeunes minettes sans cervelle, ça ne l’intéressait pas. Ce qu’il aimait le plus, c’était se faire des relations. Déjà, il connaissait très bien Rob, une personne influente dans ce milieu. Donc ce dernier invitait pratiquement toujours Samuel. Et au fil des soirées, le jeune homme élargissait son champ de relation, accumulant de plus en plus de contacts et de connaissances. Ca fait penser un peu aux Sims? Non, rien à voir. C’était juste que le petit était futé et qu’il savait très bien qui caresser dans le sens du poil pour obtenir sa confiance et ainsi, avoir ses faveurs dans un futur proche. Une ascension sociale que Samuel ne pouvait refuser. Pour l’instant, à part son cher pote Rob, il n’avait croisé personne qui méritait l’attention du jeune brun. Pas assez influent ou tout simplement con! Car oui, quand on était con, ce n’était pas la peine de continuer. Samuel interrompait directement la conversation pour s’éloigner le plus loin possible de l’individu. Ca lui hérisse les poils d’être entouré de cons! Donc…il faisait mine de n’avoir pas bien comprit ce que disait la jeune femme.

"Pour l’alcool pardi! Il a fait le plein cette fois-çi…" disait-il tout aussi naturellement.

Mentir faisait partie de ses cordes, ou plutôt, esquiver la vérité lui correspondait le mieux. D’ailleurs, c’était un très bon joueur de poker. Il était redoutable, c’était la Roi du Bluffe! Enfin, le roi parmi ses connaissances. Jusqu’à aujourd’hui, il avait été rarement battu et quand c’était le cas, il perdait des petites sommes. Car oui, il ne mise pas tellement, préférant bluffer et laisser les autres adversaires étaler toutes leur richesse sur la table de poker. Et à la fin, il n’avait plus qu’à tout ramasser en les remerciant chaleureusement de leur générosité! Surtout quand il jouait contre des colosses! Là, il évitait de rester trop longtemps dans la pièce après avoir gagné la partie…son humour ne déridait personne. Ils sont tous coincés et pince-sans-rire! Ils ne reconnaissaient même pas l’humour, la vraie! Mais bon, il ne restait pas bien longtemps pour leur demandait quelle humour ils pratiquaient…on ne sait jamais. Donc oui, il mentait, il bluffait. Et alors?! Il n’allait pas avouer la vérité à cette inconnue. Ca allait lui fendre le cœur ou la mettre dans tout ses états. La pauvre…et depuis quand il s’intéressait à ça lui? Jamais! Juste une façon pour ne pas dire la vérité. Mince alors, il ira en enfer! C’est con…

C’est alors que la jeune demoiselle continuait à lui parler. C’est un moulin à paroles ou quoi? Elle ne faisait que lui poser des questions. Était-elle flic? Se serait quand même le comble du comble! Imaginez une flic bourrée venir dérober une bouteille d’alcool pour encore se soûler davantage? Non, se serait vraiment le monde à l’envers. Il n’y aurait vraiment plus de morale dans ce bas monde! Quel tristesse! Pauvre de nous, mortels que nous sommes! Bref, arrêtons les tragédies grecques et concentrons-nous sur cette charmante créature. S’il était drôle? Oh mais toujours!

"Off Course! Drôle est mon troisième prénom, mon deuxième étant Charmant"

Il affichait un sourire ultra-bright, limite s’il n’allait pas lui faire un clin d’œil…mais non, pas son genre de cligner de l’œil à tout bout de champ. Ca donnait l’air con parfois, sauf si on avait la réelle intention de séduire la personne en face de vous. Ce qui n’était pas le cas pour Samuel, en tout cas, pour l’instant. Et pourquoi toujours à cause de lui? A chaque fois qu’il croisait la route d’une personne lambda et que cette dernière se faisait une misère toute seule, c’était toujours de la faute de Samuel! Et pourquoi? Parce qu’il était toujours dans les parages, pardi! Et que c’était forcément de sa faute! Il portait la poise…Un ami se prend les pieds dans ses lacets et se refait faire un ravalement de façade? C’était la faute du jeune brun: « Tu aurais pu me prévenir pour mes lacets?! » « T’as qu’à regarder où tu mets les pieds! » Ben quoi? C’est vrai? Il n’allait pas jouer le papa en disant à son fiston comment lasser ses chaussures, il ne fallait pas rêver. Comme si il ne pouvait pas faire attention, lui! Bref, les gens étaient souvent étranges quand ils s’y mettaient. Donc le fait que la jeune femme l’accusait du coup qu’elle s’était prise à la tête, ne l’étonnait pas. Il ne releva pas, faisant mine de s’excuser platement. Comme si il en pensait un mot, enfin dans ce cas, comme si il y pensait tout court. Même s’il avouait que quelque chose changeait chez la jeune femme…ce n’était pas l’apparition d’une bosse? Que c’était rouge!

Entre temps, la jeune femme s’était penchée vers lui, positionnant ses mains sur le comptoir. Serait-ce une invitation? Si elle était sur le point de l’embrasser ou si elle avait pour projet de le violer sur place, le jeune homme aurait quand même quelques mots à dire pour sa défense. Il n’allait pas se laisser abuser, voyons! On a beau être au XXIe siècle, ce n’était pas une raison pour que les demoiselles s’y mettent aussi. Hmm…il n’était pas en train d’imaginer de tas de choses complètement incohérentes et totalement absurdes?! Oh que oui! Bon sang! Pourtant, ce n’est pas lui qui avait reçu un coup sur la tête. Il préférait donc écouter réellement ce que voulait lui dire la demoiselle. Elle était marrante dans son genre. Ca aurait été une belle entrée.

"Vous devriez essayer la comédie…ça vous va bien ce côté théâtral!" répondit-il dans un large sourire.

Et ce n’était pas une insulte, juste une remarque acide. Il ne faisait que constater tout le talent de la jeune demoiselle à se montrer en spectacle! Oui, elle devrait tenter sa chance et jouer dans des comédies des années 50, avec la Pin-up chanteuse de bar, habillé tout en noir, rouge à lèvre rouge pétant et cigarette au bout des doigts…oui, le cliché parfait et très théâtral. Peut-être qu’elle aimait ça, le théâtre justement. Il reprit alors la parole en parlant de son entrée imaginaire.

"J’aurai préféré…ça aurait au moins eût le mérite que je me joigne à vous..." rajouta-t-il amusé.

Car oui, une bouteille de Tequila en moins ou en plus, ça n’aurait rien changé. Et puis, voler aussi, Samuel aimait bien. Roooh le vilain! Il aimait bien tous ce qui était immoral, dans la limite du raisonnable, évidemment. Mais en effet, la jeune homme aurait bien aimé aidé cette inconnue dans sa quête, ça aurait été distrayant, en plus de faire passer le temps. Et puis Rob n’aurait rien dire, bien au contraire. Pour lui, perdre une bouteille équivaut à perdre un bouton de chemise! Même un tonneau d’alcool ne lui aurait rien fait! Limite s’il n’organiserait pas une chasse au trésor…et pourquoi pas? Samuel venait de détenir l’idée du siècle! A la prochaine soirée, le jeune homme exigerait qu’on mette en place un jeu de piste à la quête d’un trésor. Et le trésor serait plein de bouteilles d’alcool. Avec un mélange du Petit Poucet en semant par-çi, par-là quelques indices pour découvrir le pactole! Sam ne vous dit même pas tout les cinglés, les alcolos et les curieux qui viendront pour ça. Une idée amusante qui pourrait rapporter gros…surtout si on leur fait payer l’entrée. Une idée à transmettre à Rob.

Pendant que Sam étalait les glaçons sur le comptoir, il avait remarqué que l’inconnue avait renoncé à repartir à la conquête de sa bouteille. Quelle est la raison qui empêcherait une personne de prendre une bouteille, sérieux? Son mal de tête? Ou plutôt le fait qu’elle n’était pas tout à fait clean, dans le sens où elle en avait un peu dans le nez. Et ça, il venait de le remarquait. La jeune femme commençait à avoir des symptômes frappant, comme le fait qu’elle ne se tienne pas très droite et en équilibre, mais surtout qu’elle ne puisse pas se baisser de nouveau. Et sa tête…elle ne faisait que se tenir la tête tout en frottant sur la bosse. Ainsi donc, la jeune femme prit un glaçon. Ca allait au moins la faire calmer un peu quelques minutes, elle avait l’air d’avoir un tempérament de feu. Pas une mauvaise chose après tout.

Samuel continuait à boire quelques gorgées de son whisky. C’est fou à quel point il aimait cette boisson! Whisky un jour, whisky toujours! Si un jour il a un animal de compagnie, il l’appellerait Whisky! A ce moment-là, tous le monde aurait pu deviner son penchant pour l’alcool. Mais heureusement pour lui, ce n’était un pas alcolo. Que Dieu le préserve de cela, se serait gentil de sa part. Il regardait la jeune femme sans mot dire. Elle avait l’air de bien s’éclater avec son glaçon ou pas.

"Espérons pour vous que vous n’avez pas un rendez-vous important demain…car la bosse est bien présente."

C’était flagrant, on ne voyait presque que ça. Le jeune homme était même en train de regarder la bosse. Il dérivait un peu son regard du sien tellement c’était rouge. Elle n’avait pas fait semblant en tout cas, elle avait bien cogné. Voilà comment on se blesser stupidement Esquinter un si joli minois en plus, c’était vraiment bête. Mais quand cette dernière reprit la parole, le jeune brun leva légèrement un sourcil, amusé. Qu’avait-elle dit au juste? Ah oui! Qu’il était le plus mignon de la soirée! Que de compliment pour le jeune homme, il allait s’évanouir d’émotion. Ca ne l’étonnait pas du tout, se considérant comme le plus beau de la soirée depuis le début, et le plus beau en général. La jeune femme venait de parler à son égo surdimensionné, mais surtout à Mr Narcisse, le compagnon de Mme Narcisse! Car oui, Sam est un très grand narcissique, ne mettant jamais en question sa beauté naturelle et son charme irrésistible. Et bizarrement, il avait toujours cette image en tête, celle où il voyait un miroir. Pas étonnant étant donné qu’il aime bien se contempler. De plus, la jeune femme avait l’air totalement bourré vu l’étonnante phrase qu’elle avait rajouté à la fin. C’était donc vrai? Elle voulait vraiment le capturer pour abuser de lui dans un coin! Il savait qu’il n’allait pas rester longtemps sans qu’une demoiselle exprime sincèrement ses désirs les plus profonds. Pourquoi faisait-il toujours cet effet-là? C’est ça d’être un bel homme, c’est la dure loi de la beauté. Il fût cependant flatté et répondit.

"Vous m’en voyez flatté très chère…vous avez bon goût." avant de rajouter en s’approchant un peu plus d’elle "Même si je pense que c’est plus l’alcool qui parle à votre place. Mais faîtes attention à vos propos…vous aurez pu tomber sur un pervers…"

Car oui, une telle jeune femme sortant ce genre de réplique aurait pu provoquer un raz-de-marée! Imaginez tous les pervers qu’il y avait à cette fête? Presque tous et certains n’aurait pas hésité à aller beaucoup plus loin, au-delà de la limite du non-respect. Mais heureusement pour elle, Samuel n’était pas comme cela. Même si c’était plutôt flatteur, il n’allait pas profiter de la situation. Il préférait emballer les femmes sobres, plus difficile et au moins c’était clair et net! Il savait clairement que la femme était consentante et qu’elle n’était pas sous l’influence de l’alcool ou d’autres produits illicites.

"Soyez donc heureuse! Vous n‘êtes pas en face de n‘importe qui!" rajouta-t-il en affichant son sourire habituel, celui du charmeur amusant.

Mais peu importe, car cette dernière venait subitement de prendre des mains de Sam la bouteille de whisky. Oh My God! Au voleur! Elle vient de voler le bébé de Sam! Appelez la police, l’armée, les pompiers! Euh…il n’était pas pompier volontaire par hasard? Bref, il avait l’impression qu’on venait de lui voler une partie de lui-même. Bon, rien à voir avec son âme, elle est bien resté à sa place et elle est intacte.

"Ne vous gênez surtout pas…" disait-il amusé et quelque peu agacé.

C'était sa bouteille...Il la regardait faire, un sourire au coin des lèvres. Et bien, elle n’était pas assez bourrée apparemment, elle en redemandait encore. Il l’a laissé faire, car après tout, il avait pensé partager sa bouteille de whisky avec l’inconnue si elle était bourrée. Et étant donné qu’elle l’était, il partageait. Cependant, il ne voulait pas qu’elle fasse un coma éthylique sous ses yeux, se serait vraiment le dernier problème que voudrait s’occuper le jeune homme. Il était pompier, certes, mais il n’était pas en service alors que chaque personne ici présente à cette soirée s’abstiennent de faire un coma éthylique! Merci d’avance. Et voilà qu’elle lui demandait son nom. Elle venait de le devancer de peu. C’est pas vrai? Elle avait osé?

"Vous venez de voler ma réplique…j’en suis attristé." disait-il avec humour.

Il avait plongé sa tête dans ses bras, faisant l’homme complètement abattu. Après lui avoir volé son bébé, elle venait de lui voler sa réplique! C’était une voleuse professionnelle, elle ne faisait que tout piquer! Il releva alors la tête, affichant un sourire au coin des lèvres.

"My name is Bond…Samuel Bond." disait-il l’air charmeur, quelque peu exagéré. "C’est seulement Samuel." disait-il en reprenant son sérieux.

Et oui, il s’appelait Samuel. Connaissons-nous des Samuel célèbres dans l’histoire? Oui, comme Samuel Colt. Celui qui inventa l’arme qui porta tout simplement le nom du créateur: Le Colt. Ou encore ce fameux Samuel de la Bible, considéré comme un prophète pour certains, un chef guerrier pour d’autres. Ou encore l’écrivain Samuel Beckett. Bref, ce n’était pas le sujet.

"Et votre p’tit nom alors…c’est?" demanda-t-il à son tour.

Pour l’alcool, oui pour l’alcool, comme si la demoiselle allait le croire. Krystin était peut-être simplette, blonde sur les bords, mais naïve alors là, loin de tout ce qu’il pouvait imaginer. Elle savait très bien qu’il avait posé sur elle un regard qui en disait bien long. Ils parlaient des filles. Des filles que ce certain Rob invitait par dizaines pour ses soirées. C’était peut-être pour cela qu’il l’avait invitée à elle. Il avait sûrement dû se dire, tiens elle fait l’affaire celle-là. Et si on poursuivait dans la logique des choses, la petite blonde avait dû plaire à ce jeune homme qui se trouvait maintenant devant elle. Enfin, plaire. Physiquement quoi. De toute façon, elle le savait très bien qu’elle était très loin d’être un poux. Elle attirait pas mal de regards, et depuis qu’elle était strip-teaseuse encore plus. Etrange pas vrai? Non sérieusement, tout ce manège ne l’étonnait guère même pas du tout. Elle était habituée à ce genre de choses, presque tous les jours. Alors à quoi bon continuer à se martyriser sur ce sujet là? Elle n’avait pas trop envie de lui donner la réplique sur cette partie de la discussion. Alors elle se contenta d’hocher doucement la tête, ne faisant pas trop attention s’il la prenait pour une cruche ou pas. Il y avait d’autres sujets de conversation à explorer!

Comme ce charmant jeune homme qui était d’un comique tout à fait incroyable en plus. Ouais bon il ne fallait pas non plus exagérer, il n’était pas à tomber par terre et à se tordre de rire non plus. Qui sait peut-être ce moment viendra? Mais pour l’instant il ne faisait qu’étirer les lèvres de Krystin en un petit sourire. Au moins, il avait l’air d’avoir la joie de vivre. Pas comme certains qui tirent souvent une tronche de cent kilomètres. Franchement le truc qui ne donne pas envie de discuter avec quoi. Alors ça va, la demoiselle pourra rester avec lui pour discuter un peu. Au moins, elle avait trouvé un peu de compagnie vu qu’avant elle ramait pour trouver des gens avec qui discuter. Les filles la snobaient presque et les mecs à part mâter sans scrupules et lancer des remarques à tout va, ils ne savaient pas quoi faire d’autres. C’était bien la première fois de la soirée que la conversation durait plus d’une minute. Plutôt un bon début pas vrai? Surtout quand on connait le caractère et le tempérament de feu de notre chère Krystin. Alors quoi de plus que de rajouter encore une couche à la remarque du jeune homme?

- Vous n’avez pas Beau comme autre prénom aussi?

Ca c’était du Krystin tout craché. Et ouais, elle était directe, très directe. Et puis, il n’y avait rien de méchant dans ce qu’elle venait de dire pas vrai? Au contraire, elle lui faisait un très beau compliment, c’était le cas de le dire. D’ailleurs qui n’aurait pas fait cette remarque. Il n’y avait qu’à regarder le spécimen qui se tenait fièrement devant elle. Un vrai beau jeune homme. Qui avait carrément ses yeux qui le démarquaient. Regard clair et pénétrant. Qui contrastait beaucoup avec sa couleur de cheveux qui virait dans le brun foncé. Et puis en parlant de ça, Krystin aussi avait un beau regard vert, mais qui tirait plus vers la normalité puisqu’elle était blonde. Ca contrastait un peu moins c’est sûr. Alors étant comme ça, la jeune blondinette ne pouvait pas décrocher son regard du sien. Vraiment agréable à regarder celui-là. Et puis ne parlons pas de son sourire à en faire tomber plus d’une par terre. C’était à se demander combien de fois par jour il se lavait les dents. Il avait ses charmes le jeune homme. Etrange qu’il soit tout seul au comptoir, enfin sans aucune fille qui ne lui tourne autour comme une petite gamine surexcitée.

Arrêtons de parler du physique de ce type, mais concentrons nous sur ce qu’il avait d’intéressant à dire. Oui, car quelque chose qu’il venait de dire réveilla rapidement la jeune femme et la tira de ses pensées. Comédie? Ah, encore une personne qui voyait en elle un talent pour le théâtre. Tiens, il avait bien vu juste le petiot. Eh oui, Krystin jouait très souvent la comédie puisqu’elle était comédienne à Broadway. Enorme pas vrai? Alors là, le jeune brun lui avait tendu une énorme perche. Et elle allait vite en profiter pour la prendre en vitesse, de quoi la rendre exceptionnelle. Et oui, ce n’est pas tous les jours qu’on croise une comédienne de Broadway.

- Et bien, vous avez tout juste. Je suis comédienne à Broadway, donc c’est tout à fait normal que le côté théâtral m’aille aussi bien.

Son égo surdimensionné? Non, ses chevilles allaient très bien merci. C’est juste qu’elle était très, mais alors très fière de ce qu’elle faisait. Ca en bouchait des coins quand elle sortait ça aux rares personnes avec qui elle discutait. Dire qu’elle avait recruté par des producteurs de Broadway même alors qu’elle jouait dans un petit club lorsqu’elle habitait encore à Sydney en Australie. Un vrai petit chemin qu’elle s’était construit la belle. Donc oui, évidemment il y avait de quoi se sentir fière. Surtout après tout ce qu’elle avait dû endurer et traverser. Mauvaises relations avec ses parents et son grand frère, à l’école n’en parlons surtout pas… Et aussi le fait qu’elle devienne strip-teaseuse pour gagner sa vie. Car être comédienne dans un petit club à Sydney, on ne gagne pas sa vie malheureusement! Et même si aujourd’hui, alors qu’elle était à New-York depuis pas longtemps, elle devait tout de même continuer à exercer son boulot de strip-teaseuse avant que le travail à Broadway ne lui procure assez d’argent pour vivre. En effet, elle ne se produisait pas encore sur scène, ils travaillaient en ce moment même sur une pièce. Alors à bientôt Krystin Naidoo sur les planches du Broadway de la Big Apple! A elle la gloire et la célébrité.

Et tiens, ce petite jeune homme voulait se joindre à elle? Que ce n’était pas mignon tout cela? Comment le lui refuser avec ses yeux et son sourire? C’était à rendre quelqu’un complètement dingue, sérieusement. Impossible de refuser, surtout avec une Krystin légèrement pompette qui se permettait de tout dire :

- Mais on peut toujours arranger ça très cher.

Oh oui, aucun problème pour cela! On prend une autre bouteille et paf –ça ne fait pas des chocapics, non- mais ils boiraient ensemble! S’il voulait ça, alors aucun problème. C’était juste que pour l’instant, la bosse qui se formait lui faisait vraiment mal. Comme si un cœur se trouvait à l’intérieur. Et vu la tête que faisait le type devant elle, ça n’avait pas l’air de s’arranger tout cela. Et mince, elle devrait trimballer tout ça pendant plusieurs jours. Ca ne le ferait pas trop sexy dans son boulot du soir. Au pire, elle cacherait le tout avec un peu de fond de teint? Sauf si c’était vraiment rouge comme l’indiquait le brun. Génial, tout ce qu’il lui fallait.

- C’est vrai? Merde alors.

Et tout cela pour essayer d’attraper une maudite bouteille de Tequila. Qu’est-ce qu’on ne devait pas faire, je vous jure. Bon, il fallait qu’elle positive un peu. Peut-être que le lendemain, sa bosse aura disparu! Et puis, il fallait qu’elle pense à autre chose. Elle était venue à cette soirée pour s’amuser, que diable! Alors soit, intéressons nous à ce que nous avons de si proche. En l’occurrence, ce jeune homme tout à fait charmant. Alors c’est ce que Krystin ne manqua pas de remarquer une nouvelle fois. Alcool ou sans alcool, la demoiselle était toujours comme ça! Même si l’alcool aidant, c’est vrai, à faire et dire certaines choses. Mais là, c’était sincère. Et en plus, malgré quelques verres en trop elle avait tout de même encore toute sa tête. Elle tenait plutôt bien l’alcool, alors autant en profiter un maximum. La vie est trop courte pour se refuser à certaines choses. C’était sa devise : vivre sa vie à fond!

- Oui, mais vous n’avez pas la tête d’un pervers mon joli. Alors j’en profite!

Surtout qu’elle était en maillot de bain devant lui, toute à son aise. Alors si c’était un pervers, elle serait mal tombée. Cela lui rappelait quelque chose. L’autre soir où elle fut agressée alors qu’elle travaillait au club du père Hewson. Alors qu’elle voulait oublier à tout prix cette histoire, voilà qu’involontairement ce jeune homme le lui rappelait. Terrible expérience, qui lui avait fait beaucoup réfléchir. On pouvait dire qu’elle était en quelques sortes rassurée que ce jeune homme dise qu’il n’était pas une de ces personnes sans aucun scrupule. Au moins, c’était clair et précis.

- N’exagérez pas non plus.

Heureuse qu’elle se trouve devant un jeune homme? Oui, elle était contente mais heureuse c’était un peu exagéré. Surtout que la bouteille de Whisky du jeune homme lui faisait de l’œil depuis un bon bout de temps. Là, ça la rendrait heureuse. Alors hop, elle le chope des mains et hop elle la met à la bouche. Ah, là c’est bon elle était heureuse. Ce n’était pas sa Tequila, mais c’est du Whisky. Ca compensait un peu, alors soit. Non, elle ne se gênait pas. Hé, Krystin était comme ça, il fallait le savoir. En redéposant sa bouteille, elle lui fit un petit sourire. Et enchaîna de suite sur le nom du jeune homme. Oui parce que l’appeler jeune homme tout le long, c’est soulant à la fin.

- Pauvre chou, j’en suis navrée.

Oh, elle lui avait piqué sa réplique. Mais pfiou, qu’est-ce qu’elle s’en foutait en fait. Il avait qu’à se montrer plus rapide qu’elle. Samuel? Ouais parce que Bond, quand même ne gonflons pas ses pauvres chevilles!

- Ok Sam! Et mon petit nom à moi c’est Krystin.

Pas de choses extravagantes derrière, c’était juste Naidoo. Mais pas besoin de dire son nom de famille, ça faisait un peu trop conventionnel. Alors voilà, chose toute simple. Ladite Krystin se redressa bien droite sur sa chaise, tant qu’elle scrutait encore une fois ce petit Samuel devant elle. Raclant légèrement sa gorge sèche, elle ajouta :

- Le vouvoiement est d’un ennui, on se croirait au 19ème siècle. Alors ne m’en veux pas si je te tutoie.

Oui parce que le vous, vous, vous et vous, c’est pour les petits vieux tout ça! Eux, ils étaient jeunes alors pourquoi se montrer aussi distants l’un de l’autre avec ce vouvoiement? Autant casser la barre, surtout s’ils allaient passer le reste de la soirée ensemble.

- Alors Sam, tu as trouvé de quoi faire ici en matière de filles? Parce que c’est pour ça que vous venez ici les mecs, je me trompe?

A part l’alcool, c’était bien les filles qui intéressaient les hommes. Excepté si ces derniers étaient homosexuels. Mais Samuel n’avait pas l’air d’être dans ses eaux là. Pour attendre sa réponse, Krysitn se pencha légèrement vers lui avec un beau sourire, posant sa tête dans ses mains, toute attentive et le fixant gentiment dans les yeux. Oui, elle était curieuse de savoir!

Il souriait à la remarque de la jeune femme. Faisait-elle exprès de le flatter ou était-elle vraiment comme cela? A en rajouter, à faire en sorte que la discussion soit plus pimentée. Evidemment qu’il était beau! Attendez, elle était en train de s’adresser à Samuel Cortès! Ce n’était pas n’importe qui et il le savait très bien. Et puis, il ne se considérerait pas aussi important s’il ne l’était pas aux yeux des autres. Ce sont les gens qui lui donnent autant d’importance, d’adjectifs élogieux et lui font confiance. Et après, certains osent se plaindre parce qu’il est trop populaire ou parce que ces derniers n’ont pas le droit à la moindre attention. Fallait savoir ce qu’ils voulaient, tous ces gens! Et puis, après tout, il n’allait pas se justifier auprès de tout ces individus du pourquoi du comment il était aussi géniale! « Hmm…comment vont tes chevilles Sam? », « Oh! Elles vont très bien, merci! » Vous voyez un peu le genre. Donc oui, ce qu’avait dit la demoiselle le faisait rire intérieurement. En y prêtant plus attention, elle était vraiment charmante, ça avait l’air sincère en plus sa remarque ou son compliment, tout dépendait de quelle façon elle l’avait pensé. Mais ça n’avait pas l’air méchant, d’après ce que pouvait constater Samuel. Et puis, qui aurait-il de méchant dans tous cela? Rien du tout, car effectivement, le jeune homme était beau, faut dire ce qui est.

"Evidemment! Mais c’est mon nom de famille Beau!" lançait-il tout content.

Quel humour, sans blague! En vérité, s’il avait pu le dire, il aurait ajouté tous les adjectifs les plus élogieux comme prénoms ou noms de famille, du moment que tout était rattaché à lui. Et bien oui, que voulez-vous? Il aimait se faire complimenter et il en profitait pour en rajouter sur le ton de l’humour.
En effet, il aurait bien voulu dire qu’il s’ appelait Le Beau Samuel, mais c’était un peu un prénom à rallonge. De plus, elle ne lui avait pas demandé son prénom, il n’allait donc pas lui faire part de son identité. Et pour tout dire, elle n’était pas mal non plus. Ce n’était pas une femme laide, c’était clair et net. Il fallait vraiment être beaucoup plus que bourré pour ne pas le remarquer. Mais bon, même à ce niveau-là, Sam avait bon goût.

Cependant, il avait remarqué que la jeune demoiselle ne détachait plus ses yeux de lui. Il se demandait ce qu’il avait fait ou pas. Il se posait la question parce qu’elle était vraiment en train de le fixer et dans les yeux en plus. Elle ne décrochait plus son regard du sien. Et d’ailleurs, il pu remarquer ainsi qu’elle avait les yeux verts, plutôt clairs. Il aimait bien les yeux clairs, il en avait de sacré aussi. Des yeux d’un bleu intense virant souvent sur le gris. L’un de ses meilleurs atouts selon les femmes…et les hommes. Oui, ses potes n’hésitent plus à le forcer à utiliser son regard pour mitrailler les demoiselles. Ainsi, ses potes pourraient faire leur choix. C’était n’importe quoi, mais à force qu’on lui dise, il y croyait, forcé mènent. Pas le fait de mitrailler les femmes, il n’était pas un sauvage! Non, dans le sens où il prenait en compte que son regard était une arme de séduction massive! Donc oui, ses proches le suppliait souvent de dégainer. Qu’ils n’oublient pas que c’est Sam qui choisit avec qui il veut passer la soirée et non ses potes. Alors son regard, il en jouera quand il voudra!
Et justement, il avait l’impression que son arme de séduction avait décidé de fonctionner tout seul, sans son accord! Car la jeune femme était vraiment captivée! On aurait pu la prendre en photo des dizaines de fois, elle n’aurait rien remarqué. Pourtant, il n’avait rien fait de spécial avec ses yeux, juste regardé la demoiselle.

C’est alors que la jeune femme se réveilla rapidement. Une lueur dans son regard avait changé, c’est ce que remarquait le jeune homme. Et il n’avait pas tord car elle fit par de ce qui la titillait. Samuel leva légèrement un sourcil, étonné, mais agréablement surpris. Elle était donc comédienne à Broadway? Le Broadway des Broadway, le seul et l’unique qui existe à New-York? Effectivement, vu qu’elle était convaincue de ce qu’elle disait. Et puis, qu’est-ce qui empêchait Samuel de ne pas la croire? Rien du tout vu qu’il avait fait même la remarque qu’elle était douée dans ce domaine. Il avait visé juste, comme le disait cette dernière. En plus d’être beau, il était perspicace! Il était gâté le petit.
Il affichait un sourire amusé à ce qu’elle venait de lui dire. Ca lui donnait même envie de chanter un air de Broadway, qu’il appréciait d’ailleurs.

"C’est donc dans vos cordes…Continuez sur cette voie-là!" disait-il en levant son verre en l’air comme le ferait les pirates pour trinquer.

Et il le pensait. Il prit une gorgée de whisky et reposa son verre sur le comptoir, toujours un sourire au coin des lèvres. Il avait en face de lui une artiste. Ca l’amusait et il appréciait. Une jeune femme qui avait de l’ambition et qui aimait sûrement son métier. Car ça ne devait pas être facile de rentrer dans ce milieu et il en connaissait quelque chose, bon pas dans le domaine de Broadway, mais dans le même genre. Ca devait être vraiment intéressant de participer en tant qu’acteur à ce genre de spectacle. Car oui, Sam savait au moins un minimum ce que c’était qu’une comédie à Broadway, étant donné qu’il avait déjà assisté à quelques représentations comme « Les Misérables », « West Side Story »…et encore plein d’autres. Il était donc un amateur. Par contre, son visage ne lui disait rien du tout. Comédienne à Broadway certes, mais comédienne inconnue aux yeux du jeune homme en tout cas. Peut-être était-elle une débutante? En tout cas, elle avait tout le temps d’en profiter alors. Donc, il aimait ce qui se rapportait à l’art, que se soit à l’art pure qu’à l’art du spectacle. Plus jeune, il avait même formé son propre groupe de rock. Il rêvait de gloire et de tournée mondiale. Il était le guitariste de la bande, ne sachant vraiment pas chanter. Ou sinon, très peu, mais il faisait plus parler que chanter. Et oui, on ne pouvait pas avoir tout les talents, ni être gâté par la nature. Il était suffisamment gâté au niveau du physique et sur plein d’autres choses. Il ne fallait pas être trop gourmand, trop réclamer et se contentait de ce qu’on avait déjà. Et justement, il s’en contentait parfaitement. Par contre, il était bon comédien et plutôt bon danseur. Non qu’il dansait comme les professionnels, mais au moins, il n’avait pas honte d’inviter une femme à danser, il n’hésitait même pas. Genre les slows, valse et danses anciennes. Et puis, il paraîtrait qu’un homme qui danse ça fait rêver les demoiselles, non?
En tout cas, la jeune femme avait l’air d’être très fière d’elle. Tient, tient. N’aurait-il pas en face de lui un nouvel égo-surdimensionné? Venait-il de rencontrer son double au féminin? Il riait intérieurement de ses pensées. Elle pratiquait un beau métier après tout, alors pourquoi ne pas être fière? Qu’elle en profite la petite, ça ne dure jamais bien longtemps.

"Profitez-en en tout cas…car tout est éphémère." parlait-il comme un sage.

Et ne croyez pas qu’il voulait lui casser le moral, loin de là. Il lui conseillait simplement de profiter, qu’on ne pouvait pas savoir ce que la vie nous réserve. Alors quitte à se la péter, autant le faire à fond. Car combien de jeunes filles de son âge et même les adolescentes rêveraient de pratiquer un métier artistique comme la jeune femme? Pratiquement toutes, sans exception! Car avec la mondialisation, ses émissions de télé-réalités, toutes ses vedettes de la télévision et du cinéma, de ses chanteuses et chanteurs à minettes…et il en passe! Vraiment, pratiquement tous le monde rêvait d’être sous le feux des projecteurs. Alors tant qu’on y était, fallait en profiter et peu n’importe si cela s’arrête un jour, on aura au moins profiter de cette vie. Voilà qu’elle était la moral de l’histoire. Il devrait se mettre à écrire un livre, sérieusement, il était doué le p’tit Sammy! Quel talent n’avait-il pas? Ca crève le cœur des gens d’être aussi parfait. Bon, redescendons un peu sur Terre. Il fallait qu’il arrête de se jeter des fleurs tout seul. Ce n‘était pas comme si on ne lui en faisait jamais, bien au contraire, la preuve! Cette demoiselle en face de lui, ne lui faisait que des compliments…il pouvait le lire dans son regard.

Il souriait de nouveau à la jeune femme par sa réponse très directe et spontanée. Il la regardait avec intérêt et amusement. En tout cas, elle savait ce qu’elle voulait et n’hésitait pas à le dire. Était-elle vraiment comme cela ou serait-ce l’alcool qui l’aidait un peu? Il ne pouvait le savoir, il ne la connaissait pas après tout. Mais elle avait l’air d’être comme ça dans la vie de tout les jours. Il n’était donc pas étonnant qu’elle soit à Broadway, elle était à elle seule un spectacle!

"Oh, mais se serait avec plaisir…" disait-il en repensant à la poche de son jean.

En effet, car à l’intérieur, il y avait une petite clef. Et à quoi servait-elle? A tout simplement ouvrir les placards qui contenaient le plus d’alcool et pas n’importe lesquels, les plus chers et les plus délicieux au palais. Des bouteilles que Rob cachait bien. Cependant, il lui passait souvent les clefs, lui faisant confiance. De plus, il savait très bien qu’il ne ferait aucune connerie ou lui viderais toute la réserve. Et si c’était le cas, ce ne serait pas grave. Car soit c’était Samuel qui remplaçait tout ou soit c’était Rob qui le faisait. Dans les deux cas, il n’y avait aucun problème. Sauf bien sûr si Rob avait besoin de ces bouteilles car il avait une soirée importante de prévue ou autre. Là, interdiction de toucher à l’alcool! Et Sam l’écoutait. Ne jamais réveiller le courroux de Rob…c’était pire qu’un ouragan! Cependant, il attendit un peu avant d’aller ouvrir le placard. La jeune femme était sacrément bourrée et le mal de crâne n’arrangeait pas les choses. Oh et puis, juste une bouteille alors, mais pas plus. Il ne voulait pas avoir de problème concernant l’état de santé de cette dernière.

Mais la jeune femme avait l’air contrarié. Sa bosse lui faisait mal, mais surtout, ça la gênait plus qu’autre chose vu le joli mot qu’elle venait de prononcer avec vigueur. C’est clair que se balader avec un œuf de pâque sur le front, ça n’aidait pas à faire venir les gens à soit, sauf les curieux qui la prendrait pour une bête curieuse. Mais passons, elle sautait de sujet aussi vite qu’une sauterelle! Heureusement qu’il avait toute sa tête et qu’il arrivait à suivre. Se serait à n’y rien comprendre s’il osait décrocher de la conversation. Pervers? Pour ça aussi, il était chanceux de ne pas avoir cette tête là, il manquerait plus que ça! Ca aurait été vraiment embêtant s’il produisait cet effet-là sur les femmes, lui qui les aimait tant! Il les ferait fuir ou lieu de les attirer. Mais Dieu soit loué, ce n’était pas le cas.

"Oh vous me soulagez, vraiment!" disait-il en faisant mine d’être touché avant de rajouter "Et quelle tête ai-je donc ma jolie?" disait-il dans un sourire amusé.

Mon joli, ma jolie, chacun son tour. D’ailleurs, ce n’était pas courant qu’on le surnomme « mon joli », c’était plutôt bizarre, n’ayant pas l’habitude. Il n’aimait peut-être pas ça.
Mais il ne jouait pas avec le feu là? Si, un petit peu, mais il aimait bien ça. Si elle était aussi franche et directe depuis le début, elle le serait encore pour répondre à cette magnifique question. C’était juste histoire de connaître son opinion, de savoir comment elle le voyait. Car sa tête, il la connaissait bien, même très bien et il n’avait point une tête qui ferait repousser les gens, même l’ennemi!

Il levait alors les mains en l’air pour montrer pattes blanches, en affichant une expression qui disait qu’il n’avait rien fait. Lui exagérer? Hmm…juste un peu alors, un tout petit peu.
Elle affichait son petit sourire, un sourire qu’aimait bien affichait Samuel sur son visage. Il avait l’impression de se voir…ça faisait flippait, sérieux?! Bon, concentrons-nous sur autre chose: sa bouteille de whisky qu’elle lui avait dérobé. Oh et puis, que voulez-vous? C’est son whisky! Pour en avoir, il faut demander avant. Et non la choper des mains de son propriétaire. Samuel était généreux - malgré ses nombreux défauts -, donc il n’hésitait pas à prêter, ou même donner. La politesse avant tout et évitons les élans comme telle. Mais la jeune femme était pardonnée…car premièrement, elle était bourrée! Et deuxièmement…elle ne lui avait pas tout vidé. Mais oui, c’est un très bon argument pour prendre en compte le fait de pardonner à une personne son erreur. Si s’en était une, enfin bref, il n’était pas avec sa sœur mais avec une inconnue. Donc qu’il évite de jouer le grand-frère.

Enfin! Il apprit son prénom! Elle se nommait donc Krystin? Joli prénom, il aimait bien. Bref, toutes les jolies filles avec un joli prénom, il adhérait.

"Et bien enchanté Krystin! A la vôtre!" disait-il en vidant son verre de whisky.

Il fit une légère grimace en serrant la mâchoire. Cette expression connue quand on sentait le goût fort de la boisson sur les papilles. Il expira un peu d’air de sa bouche avant d’avaler sa salive. Il avait bien sentit l’alcool là.

Il voulait se lever pour faire autre chose, mais la jeune femme avait reprit de nouveau la parole. Il attendit alors un peu pour écouter ce qu’elle avait à dire. Elle n’aimait pas vouvoyer? C’était pourtant l’une des premières formes de politesse. Ah mais oui, c’est vrai! On est au XXIè siècle et tous les gens se tutoie de nos jours! Enfin, surtout les jeunes et ceux qui se connaissent entre eux. Samuel avait l’habitude de vouvoyer, une forme d’éducation qu’il avait reçu. Et même si il connaissait maintenant le nom de la jeune femme, elle restait à ses yeux toujours une inconnue de la soirée. Mais n’imaginez pas qu’il soit fâché ou autre, juste sur sa réserve, essayant de se faire à l’idée que tout le monde ne parlait pas comme lui et qu’il fallait s’adapter au langage du peuple d’aujourd’hui. C’était marrant quand même, un homme comme lui - si on ne le connaissait pas -, parlait ainsi? Oui, ça pouvait paraître marrant, mais entre connaissances et proches, il tutoyait, comme tous le monde. Et pour finir, vouvoyer n’est pas ennuyeux.

"Si vous voulez…enfin, si tu veux…" disait-il en faisant l’effort.

Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Elle ne pouvait pas savoir qu’il faisait l’effort de la tutoyer. Ce n’était de loin une torture, rien de tout cela. C’était simplement une habitude qu’il avait prit, c’est tout.

"Juste une chose…pourrais-tu éviter les familiarités comme mon chou ou encore mon joli…je ne suis pas très friand." disait-il calmement tout en restant courtois.

Il voulait juste la prévenir, lui faire remarquer qu’il n’aimait pas du tout ce genre de familiarité, surtout qu’ils ne se connaissaient pas. De plus, même si c’était plutôt mignon, ces petits mots doux le mettait mal à l’aise. Allez savoir pourquoi, mais venant de la part d’une inconnue, il n’aimait pas trop ça. Ca lui faisait pensait au travesti qu’il avait croisé un jour dans un bar. Il sortait exactement ce genre de mots en rajoutant par-dessus le marché des mots d’animaux comme « mon lapin », « ma loutre »…bref, il était en train de lui faire tout les animaux du zoo du coin! Et ne croyez pas qu’il la compare au travesti, cette pensée ne lui a jamais traversée l’esprit. Donc oui, il fallait éviter ça.
Il faisait l’effort de la tutoyer, alors lui éviter ce genre de surnoms, se serait vraiment délicat de sa part.

Sinon, la jeune femme avait l’air intéressé pour entamer une discussion. Tant qu’à faire, profitons-en. Samuel n’était pas contre discuter, aimant ça. De plus, si elle abordait des sujets intéressants, se serait encore mieux. Ils étaient tous les deux confortablement installés sur leurs tabourets, face à l’autre, whisky à porté de main. Oui, une situation propice à la discussion.
Alors…que demandait-elle déjà? Elle parlait de filles…encore?! Oui, apparemment, elle avait lancé le sujet de discussion sur les filles de la soirée. Samuel leva légèrement un sourcil, sceptique tout en croisant les bras. Elle le prenait alors vraiment pour tout ces pauvres mecs bourrés autour de la piscine? Voyons, il était largement au-dessus de tous, plus élevé que cela. Il n’était pas comme eux. La preuve, que ferait-il ici présent dans une pièce dépourvue d’âme vivante - avant que celle de Krystin arrive -, à regardait de loin la scène? C’était logique, il ne voulait pas se prêter au jeu, se mélanger. Il était mieux ici avec sa bouteille d’alcool. De plus, il avait reçu entre temps de la compagnie. Ca lui suffisait.
Il remit alors ses mains entrecroisées sur le comptoir et regarda Krystin qui affichait un petit air de petite fille curieuse. C’était marrant à regarder. Il prit donc la parole d’un air qui se voulait sérieux.

"Hmm…les mecs oui, mais pas moi, plus maintenant en quelque sorte…"

Car oui, avant toute chose, il était venu là pour Rob, puis ensuite pour les filles qui allaient se trouver à la soirée. Mais voyant très vite qu’il n’y avait rien d’intéressant, il s’était isolé tranquillement dans une pièce de la villa. Donc il n’avait rien trouvé et avait laissé tomber depuis longtemps.
Il reprit alors la parole.

"Je suis venu étudier le comportement humain des êtres les plus primitifs pour une thèse. J’ai relevé que le comportement des hommes ressemblait étrangement à ceux des animaux, pour ne pas dire quasiment similaire. Ils mettent en place une tactique d’approche peu subtile envers la gente féminine. De plus, ces dernières répondent à leurs avances, mais d’une manière très calculée. Elles leurs font du charme sans céder cependant. Ce qui confirme en eux, les hommes, qu’ils ont en territoire conquit et qu’ils doivent tout prendre…considérant maintenant cela comme leur propriété, leur bien matériel. Un peu comme une réunion de chimpanzés autour d’un panier de bananes…tout aussi intéressant et très avancé…" finit-il par dire toujours aussi sérieux.

Il lui avait affiché furtivement un p’tit sourire au coin des lèvres. Certes, il n’était pas là pour une thèse ou autre chose dans le même genre, ayant inventé cette histoire de devoir. Mais ce qu’il disait n’était pas faux cependant…depuis qu’il était en haut, il avait observé ce qui se déroulait sous ses yeux et il avait eu ce constat frappant en tête. Il étudier le comportement humain, mais seulement pour son plaisir. Il reprit alors la parole pour répondre en toute franchise à sa question.

"Je ne suis ici qu’en tant que spectateur…je préfère être là, la soirée ne m’intéressant plus."

Et là oui, il était sincère. Il préférait cent fois rester ici à boire quelques verres et d’alcools, et qui plus est, en charmante compagnie, que d’aller rejoindre ces zigotos autour de la piscine. Vraiment, c’était moyen et il ne se mélangeait pas à ça. D’ailleurs, il n’avait pas la tête à ça.

"Et te concernant…tu penses avoir trouvé la perle rare parmi tout ses crustacés?" disait-il amusé.

N’était-il pas un peu narcissique sur les bords? Oui, parce que beau, charmant, drôle et autre adjectifs tout aussi affriolants et augmentait l’égo de la personne, ça faisait un peu trop. Même si c’était le même genre de caractère que Krystin adoptait aussi, elle n’aimait pas trop cela venant des autres gens qu’elle rencontrait. Mais bon, puisqu’ici l’alcool l’avait aidé à sortir toute sorte de bêtises, elle n’allait pas retirer ce qu’elle avait dit à ce jeune homme pour autant. Ce qui était dit, est dit et puis on passe à autre chose.

Autre chose qui se révéla être la passion de la comédie pour la demoiselle. Ce jeune homme au regard bleu l’encourageait dans cette voie là. Oh, il n’y avait pas besoin de tout ça, de tout cet encouragement. Non la demoiselle se débrouillait très bien sans que quelqu’un ne la pousse derrière pour lui montrer où il fallait marcher et tout ce qu’il y avait à faire. Non, Krystin n’était pas comme ça. Elle n’avait pas été élevée comme ça en fait. Née avec un grand frère aussi intelligent que beau que gentil, que tout ce que vous voulez, elle fut vite prise pour le vilain petit canard de la famille. Enchaînant les mauvaises notes, les conseils disciplinaires… Une vraie petite rebelle s’était formée. Et avec les parents par derrière, cela avait viré au drame. Limite ils ne présentaient que Anthony, son grand frère, à des proches de la famille. Oui, elle vivait carrément sous l’ombre de ce brillant Tony. Et ce qui devait arriver, arriva. Dès qu’elle eut atteint la majorité, elle se sépara sans aucun regret de sa famille et vaqua à ses occupations et à sa seule passion : le théâtre. Elle batailla pour se faire une place dans ce monde et alla jusqu’à devenir strip-teaseuse pour arrondir ses fins de mois. Tout ça pour dire que lorsque quelqu’un l’encourageait, certes c’était aimable, mais cela passait à travers la gorge de la blondinette. Mais ne voulant pas trop faire de scène de crise, elle préféra hocher tranquillement la tête à son interlocuteur et continuer sur la discussion.

Et puis ô grand oui, elle en profitait. Elle faisait ce qu’elle aimait, quoi de plus beau? Aucun problème pour se lever le matin et apprécier ses journées. Non sérieusement, c’était l’idéal que tout être humain devrait avoir.

- Ca ne le sera pas pour moi.

Ephémère pour elle? Non, elle ne le permettrait pas. Loin de là. Elle qui aimait tout ça, elle ne pourrait pas supporter abandonner ceci un jour ou un autre, carrément impossible. Et si un jour cela s’avérait être vrai, elle ferait tout pour retrouver ses anciens jours où elle vivait sa passion à fond. Donc en gros, non. Il n’y avait pas plus déterminée qu’elle à ce niveau là, alors tout ce qu’il supposait dire était tout bonnement impossible et inimaginable.
Et les voilà qu’il repartait sur une autre discussion. Ca fusait ce soir dis donc! Déjà que Krystin était une tchatcheuse de première, si elle picolait en même, cela faisait d’elle un vrai moulin à paroles! Et le thème de cette prochaine conversation était la tête de ce bonhomme. Non, pas un pervers loin de là. D’ailleurs, ils avaient une tête spéciale les pervers? Pour quand on en croise un dans la rue on se dise, ah tiens lui c’est un pervers. Ouais non, complètement idiot. Alors quelle tête il avait lui? Allez, puisque l’alcool faisait dire des conneries autant les lâcher d’un coup :

- Vous avez la tête d’un ange.

Visage angélique quoi. Et les yeux bleus aidaient beaucoup aussi. Enfin bref, allez chercher pourquoi elle sortait ça la petite Krystin. Il lui avait demandé à quoi il ressemblait? Et bien il avait eu sa réponse et point final. Fallait pas chercher trop loin non plus. Il devait commencer à deviner qu’elle avait un peu trop poussé sur la boisson de toute façon. Alors autant y aller cache, elle était excusée d’avance.

Et puis oh bon dieu, les présentations étaient faites! Krystin et Samuel, ou Samuel et Krystin. Enchantés tout le monde, que de joie et de bonne humeur. Et oui, ils étaient encore presque seuls dans cette chambre où pourtant le bar et les bouteilles coulaient à flots. Autant s’aventurer dans les familiarités, Krystin préféra largement tutoyer Sam que de le vouvoyer. Trop conventionnel, et puis ils vivaient fraîchement leur jeunesse! Ne nous embêtons pas avec ce genre de politesse, c’était bon pour les vieux. Mais trop de familiarité tuait la familiarité apparemment pour ce pauvre jeune homme. Alors elle devrait faire attention, soit.

- D’accord, je ferais en sorte de ne plus rien dire quelque chose dans le genre! Tu as ma parole.

Et là, elle s’abstint juste d’ajouter « mon joli », juste pour l’envie de le taquiner. Mais bref, elle avait donné sa parole alors soit, elle ne jouait plus sur ce genre de choses. Et donc il fallait passer à autre chose. Ce qui l’étonna c’est qu’il ne soit pas venu pour les filles. Un mec pas pour les filles? Etait-il… gay? Oh, ça elle serait bien déçue à vrai dire. Mais vu l’explication qu’il venait de lui donner ça lui en boucha bien un coin. Elle resta à le fixer, sans trop rien comprendre à ce qu’il racontait. Avec l’alcool, elle comprenait presque un mot sur deux et puis tout ça relevait de l’intellectuel. Trop ennuyant pour elle. Quand il eut finit son petit speech, Krystin ne détacha qu’un seul mot :

- Cool.

Ouais, cool. Il n’y avait rien d’autre à ajouter à tout cela. A part qu’elle donne son opinion à travers sa petite thèse, mais comment dire… elle n’était pas venu pour étudier. Elle était venu pour s’amuser, et vu la tournure des choses, c’était limite si elle allait se tirer d’ici.

- Non, aucun. Enfin ça c’était avant que je te rencontre…

Dit-elle en lui faisant un sourire. Mais elle termina sa phrase bien plus vite que prévu en ajoutant :

- Mais je reste sur mon idée de base, alors non.

Pas que son speech sur le comportement animal des humains était… étrange mais bon. Ca l’avait un peu refroidit en fait. Alors autant enchaîner sur autre chose!

- Tu vas donc continuer à observer les invités jusqu’à la fin de la soirée? Ou tu ne veux pas essayer de faire quelque chose de plus… distrayant?

Qu’est-ce qu’on fait à une fête? Danser, boire… S’amuser quoi! Pas faire des thèses! Même si Krystin avait bien compris qu’il n’était pas là pour ça, mais bon, elle suivait tout de même son petit jeu. On verrait bien où tout cela la mènerait car la soirée n’était pas prête d’être terminée.

Il leva un léger sourcil à la remarque de la jeune femme. La célébrité éphémère n’était donc pas pour elle. Que cette malchance passe prendre un autre chemin, elle ne viendra pas happer en plein vol tout les espoirs de la jeune femme. Ce qui était certain, c’était qu’elle était sûre d’elle. Et ça, Samuel ne pouvait lui reprocher, même s’il trouvait qu’elle faisait preuve d’arrogance. En tout cas, elle savait ce qu’elle voulait et était plutôt du genre à aller jusqu’au bout de ses ambitions. Une bonne chose après tout. Sam aimait les gens ayant de l’ambition, de la niaque! Même si il pensait qu’elle avait les dents longues et sacrément longues! Mais bon, du moment qu’elle n’a pas les dents longues pour monter la plus grande entreprise multimodale au monde ou encore qu’elle veuille contrôler la planète…et bien tout allait bien et le jeune homme n’allait pas lui reprocher ça. D’ailleurs, qu’elle réussisse. Samuel ne souhaitait pas le malheur des gens, ne les enviait pas, ni les jalousait. Etrange, voire même très étrange pour un être humain lambda. Mais bon, son ambition n’était pas de monter sur les planches, donc oui, il ne l’enviait pas du tout et l’encourageait même intérieurement. Du moment qu’elle restait dans son domaine. Il fallait aussi arrêter d’envier les gens bon sang! A quoi ça servait à part vous faire du mal et vous rendre méchant? Ca ne servait à rien, il fallait se contentait de ce qu’on avait et ça, Samuel le pensait toujours autant qu’auparavant. Et puis d’un côté, il n’avait aucune raison de se plaindre aussi.

Et…quoi?! La tête d’un ange? Houla! C’était sûr et certain, la jeune femme avait atteint le sommet de l’ivresse! Elle venait de lâcher une bombe d’hilarité sur Samuel. C’était plutôt un très beau compliment, surtout avec les références, et tout ce que pouvait représenter les anges aux yeux des êtres humains. Qu’ils étaient beau, pleine de bonté et d’amour, les guerriers de Dieu…enfin, tout dépendait pour qui, évidemment. Donc oui, le jeune brun trouvait cette remarque très comique car même si il avait toutes les raisons de la croire, ce n’était pas le cas. Elle était sous l’influence de l’alcool et la plus grande partie de ses paroles étaient exagérées, voire amplifiées. D’accords, il aimait beaucoup les compliments, se jeter des fleurs, se complimenter tout seul…mais il évitait les surdoses, que se soit en alcool, en amour ou encore en connerie humaine! C’était gentil, certes, mais Samuel avait prit cela à la légère. Car oui, à force de compliments, l’égo du jeune homme risquait de gonfler sec. De plus, la jeune Krystin était bourrée. Sympa, mais pas sérieux comme compliment.

"C’est trop pour moi…mais sympa." disait-il d’une voix calme.

Et sa tête à elle? Elle était comment? Hmm…sûrement celle dont son jolie petit minois sera bientôt à l’affiche du plus prestigieux des grandes scènes: Broadway. Enfin, peut-être prochainement. Mais en tout cas, si cela se faisait, il serait bien content pour elle, c’était sincère. Que les gens réalisent leurs rêves, ça c’était ce que Samuel pouvait souhaiter de bien à l’être humain. Sinon? Ben pas grand-chose ne fait, à part ça. Ce n’est pas non plus l’Abbé Pierre, il a ses limites et ces dernières sont mêmes très limités.

Et voilà qu’elle promettait de ne plus lui donner des petits surnoms de ce genre. C’était aimable de sa part, ne pensant pas qu’elle allait accepter. Il pensait qu’elle allait le charrier ou refuser tout simplement. Mais bon, il n’était pas télépathe et ne pouvait pas connaître le fond de sa pensée.
Bref, il appréciait ce geste et lui souriait en retour.

Ce qui l’étonna un peu, c’était la réaction de la jeune femme. Enfin étonné, plutôt amusé. Elle changeait d’avis presque comme de chemise. Elle avait l’air plutôt contente de rencontrer Samuel, de l’avoir croisé. Cependant, elle n’avait pas trouvé sa perle rare. Et Ô combien il pouvait la comprendre! Sérieux, serait-il possible un jour qu’il puisse trouver chaussure à son pied? Surprenant pour un homme tel que Samuel de vouloir en quelque sorte une relation qui dure plus d’une nuit, mais en effet, il aimerait bien revivre ça. Rien ne pressait. Le jeune homme se demandait même si il arriverait à trouver quelqu’un avec son caractère pas si facile à vivre. Et ne croyez pas qu’il est désespéré, pitié! Il est loin de ça. Bref, il dérivait un peu en pensant à cela. La jeune femme avait donc rien trouvé parmi tout ces crustacés. Quand même, une si jolie femme comme elle, ne trouver personne! Enfin, elle a dû sûrement se faire accoster durant la soirée par plusieurs individus, mais comme lui, elle n’avait pas répondu aux avances. En clair, ils étaient deux personnes n’ayant trouvé personne avec qui s’éclater pour la soirée. Mais au fait?! Si on y réfléchissait bien…ils étaient que tout les deux en ce moment même. Donc il était possible qu’ils passent la soirée ensemble, à bavarder ou autre chose. Au moins, Sam était en charmante compagnie.

Sam laissa échapper un léger rire en souriant. La question de la jeune femme le faisait rire. Et pourquoi pas après tout? Si il voulait rester là, sur son tabouret avec sa bouteille d’alcool à observer les animaux du zoo?! C’était son choix! Bon, il fallait avouer que ça pouvait paraître un peu stone comme comportement, voire même étrange pour les invités comme c’est le cas de Krystin. Elle devait vraiment commencer à s’ennuyer vu ce qu’elle disait. D’un côté, le jeune homme n’avait pas forcément pensé à demander si elle voulait s’éclater à faire autre chose, se préoccupant plus si elle n’allait pas finir bourrée, allongée sur le sol. Car oui, malgré son air nonchalant et détaché de tout, il faisait quand même un peu attention à la jeune femme. Sait-on jamais, si elle commençait à faire des convulsions ou un coma éthylique, se ne serait pas marrant. Mais étant pompier volontaire pour une durée indéterminée - oui, il change de métier comme de chemise -, et bien, il saurait quoi faire. Mais là n’était pas le sujet, il n’y avait aucun problème et l’alcool avait l’air de rendre en pleine forme la demoiselle.

"Vas-y…propose, je t’écoutes." demanda-t-il intriguée quelque peu amusé.

Mais non Krystin n’était pas bourrée. Juste un peu? Oh si on ne pouvait plus boire autant d’alcool qu’on le voulait? Elle était dans une soirée, c’est fait pour ça. Oh et puis, c’est assez pour oublier certaines choses de la vie quotidienne, ça permet de s’évader un peu. Alors il ne fallait pas trop lui en vouloir si elle sortait des choses complètements indécentes ou si elle disait tout haut ce qu’elle pensait tout bas. En fait non, elle faisait même ça quand elle n’avait pas bu une seule goutte d’alcool. Alors quand elle disait que ce très cher Samuel était beau et tout, qu’elle le complimentait sous tous les angles, c’est parce que c’était vrai. L’alcool aidant évidemment un peu, vu que pas bourrée elle aurait sortit ces remarques différemment. Ca en prenait un coup sur son égo sinon! Alors bon, même si le jeune homme avait l’air surpris de ce qu’elle disait sur lui, il ne fallait pas trop qu’il fasse attention. Il devait s’en douter qu’elle n’avait pas bu que de l’eau. Et vu que pendant cette soirée, elle ne s’était pas trop amusée pour l’instant alors elle se réfugiait dans le bar logique! Voilà donc comment Samuel l’avait trouvée : cherchant d’autres bouteilles d’alcool.

Et elle continuait de s’ennuyer en gros. Voilà pourquoi elle avait demandé à son nouveau compagnon de jeu de faire autre chose. Oui parce que là, limite si elle pouvait rentrer chez elle si ce n’était parce qu’il n’y avait plus d’alcool. Hors dans ce cas là, c’était tout le contraire. Il y avait encore beaucoup de bouteilles. Et qui plus est, Samuel avait la clé! Il était bon pote avec Rob alors pour avoir ces privilèges. Autant garder ce bon contact alors, Krystin ne le laisserait pas s’en aller. Oh non, elle n’était pas folle loin de là. Alors où aller, hein… La demoiselle fit mine de réfléchir, observant le plafond comme si tout d’un coup une réponse allait surgir de ce support. Et même avec sa tête remplie avec des substances pas très glorieuses, elle réussit à extraire une petite idée :

- On pourrait… se boire toutes les bouteilles de ce bar!

Quand elle commence, il n’y en a pas une qui l’arrête hein. Non, elle ne voulait pas faire un coma éthylique. Quand même, il ne fallait pas exagérer. Oh et puis, elle en avait marre de rester assise sur ce petit siège. Limite si son postérieur n’allait pas s’endormir.

- Ah non, j’ai une meilleure idée.

Elle se leva donc, faisant mine de se dégourdir les jambes puis passa de l’autre côté du comptoir, là où le jeune homme se trouvait :

- On va danser!

Ou Krystin qui propose n’importe quoi. Hé, quand on est bourré c’est clair et net qu’on dit n’importe quoi. La demoiselle en est la preuve vivante. Elle se dirigea vers une petite hi-fi qui se trouvait sur une table, elle s’entreprit de l’allumer –le temps qu’elle trouve le bouton et comment appuyer sur lecture et hop- puis retourna du côté de Samuel. Une musique de disco ressortit des enceintes et la demoiselle attrapa le bras du jeune homme en suppliant tel une petite fille qui faisait un caprice :

- Alleeeeeez viens danser avec moi!

Et quand Krystin a une idée dans la tête, elle n’en a pas ailleurs!