emrys + sweet vengeance.

Beaucoup ont l’habitude de penser qu’être le petit dernier de la famille vous confère automatiquement au statut de « chouchou », de « petit protégé » qui se fait continuellement favoriser aux dépends des autres enfants de la famille. Eh bien laissez-moi vous dire une chose : ce n’est pas le cas dans toutes les familles, et certainement pas dans la mienne : benjamin d’une fratrie de sept enfants et ayant toujours eu tendance à avoir un tempérament effacé, je n’ai jamais réellement réussi à me faire une place au milieu de tout ce monde. Je me suis souvent surpris à penser que si le milieu familial où j’ai grandi avait été différent,  je n’aurai peut-être pas évolué en cette sorte de monstre que je suis devenu aujourd’hui. Après tout, c’était bien ce qu’on nous répétait dans les médias lorsque l’on arrêtait une personne considérée comme mauvaise afin de justifier ses actions : il a eu une enfance difficile, ses parents ne s’en occupaient pas, il n’arrivait pas à avoir sa propre vie tant ses frères/sœurs empiétaient dessus, etc. Heureusement, je n’en suis pas encore à ce stade-là.

L’adolescence fut une véritable bouffée d’air pour moi : enfin, je pouvais avoir droit à un semblant de liberté. À moi les soirées entre potes qui finissaient à pas d’heure et les après-midis passées à l’extérieur sans avoir à continuellement rendre des comptes sur ce que je faisais. Si seulement j’avais su à l’époque où tout cela allait conduire…

C’est à l’âge de dix-huit  ans que je l’ai rencontrée. Peut-être que ça fait vraiment cliché jusqu’au bout de dire que tout s’est déroulé exactement comme dans un film, mais c’est pourtant la vérité. Elle est arrivée dans ma classe au beau milieu de Janvier, ayant tout l’air d’une brebis égarée dans ce lycée et dans ce pays qu’elle ne connaissait absolument pas. De fil en aiguille, j’avais appris énormément de choses sur elle comme le fait qu’elle était arrivée récemment de Hongrie, qu’elle avait été adoptée après que ses parents soient décédés d’un accident de la route et qu’elle n’avait plus jamais revu son frère jumeau une fois arrivée dans sa nouvelle famille, ceux-ci n’ayant pas voulu « s’embarrasser » de deux mouflets.

Bien qu’elle fût loin d’être une élève modèle, je la pris directement sous mon aile et elle devint ma protégée, ma confidente, ma meilleure amie et bien vite ma petite-amie. Ma véritable première petite-amie. Oh, certes, il y avait eu d’autres filles qui avaient attiré mon attention par le passé, mais j’avais l’impression qu’aucune d’elle ne pouvait arriver à la cheville de celle-ci. Sans doute est-ce une phase idyllique et surtout un peu niaise à la quelle aucun adolescent amoureux n’échappe, mais elle fut néanmoins de courte durée me concernant.

Trois années de relation, de sourires et surtout de mensonges. Au bout de trois putains d’années, j’appris qu’elle s’en tapait un autre et ce depuis la deuxième semaine où nous nous étions mis ensembles. Et bien entendu, ce n’était pas n’importe qui. Elle n’avait pas été se chercher le demeuré du coin ou même éventuellement un de mes ennemis, ça aurait été bien trop peu satisfaisant pour elle. Non, il avait fallu qu’elle jette son dévolu sur mon meilleur ami. Pendant trois ans, ils s’étaient royalement payé ma tronche. Elle, à jouer la petite-amie folle amoureuse et prête à fonder une famille et lui, toujours prêt à m’encourager dans tous les projets que j’entreprenais avec elle. Jamais je n’aurai pu me douter d’un coup pareil si je ne les avais pas surpris en pleine action. Et pourtant, j’avais failli à mes habitudes ce jour-là : plutôt que d’exploser, j’étais resté étonnement calme. Elle n’avait pas eu besoin de se confondre en excuses ou à tenter de se justifier comme elle avait au départ voulu le faire – réflexe stupide de personne se sentant en tort. Non, rien de tout cela. Je m’étais contenté de lui dire de faire ses valises, tout en lui conseillant de ne plus jamais croiser ma route, précisant à mon ancien « frère » que c’était valable pour lui aussi.

Je me souviens encore de la façon dont ces deux imbéciles se sont exécutés ce jour-là en s’excusant une dernière fois avant de fuir, têtes basses. Néanmoins, ils ont réussi à tenir leur promesse : jamais plus je n’ai croisé leur route depuis ce jour, même par hasard. Et pourtant, s’ils savaient… S’ils savaient à quel point ça m’a été jouissif et réconfortant d’établir ma vengeance durant ces deux dernières années. À quel point j’en profiterai lorsque je réapparaitrai dans leur vie au moment où ils s’en douteront le moins, pour révéler au monde entier, à tous leurs proches et amis quel duo de fumiers ils forment. Et le meilleur, c’est que ce moment ne saurait plus tarder, maintenant que je suis enfin arrivé à New-York.

Prenom : Marine
   Age :  Dix-sept hivers !
   Niveau de RPG : Euh... très moyen ces derniers temps, la motivation m'ayant quelque peu quitté même si je tente désespérément de la faire revenir.
   Multicompte : La schizophrénie n'a pas encore prit possession de moi pour le moment (a)
   Où avez-vous connu le forum : Un certain tyran prénommé Andras m'a sournoisement attiré par ici  
   Code : Admi OK