Début de soirée [Meena]

Les soirées de bienfaisance, les galas en compagnie de plein de monde ou tu connais personne mais tu fais comme si tu connaissait tout le monde, c'était un peu devenu une habitude pour Kurtis, ce depuis qu'il était devenu il y a quelques années maintenant, presque dix ans, le PDG de J.I.² une entreprise qui oeuvrait dans la cinématographie ou le clip musical, et depuis plus longtemps dans la publicité. Inutile de dire que dans le milieu le nom de Kurt' était relativement connu. Hé ce n'est que juste reconnaissance des choses mais ce n'est pas ça le sujet. Non le sujet était le gala pour une oeuvre de bienfaisance qui était organisé ce soir. Un truc pour aider la recherche médicale. C'est bien c'est important, vous savez qu'apparement on connait tous quelqu'un qui a eu le cancer? Truc de dingue. Lui c'était un oncle, qui n'a pas fait long feu avec cette merde. Il n'en n'était pas plus touché, et ce n'était pas en sa mémoire qu'il y allait. Non en fait il y allait par ce qu'il fallait y aller, et aussi par ce qu'un coup de pub et un peu de promo, du baratin servi sur un plateau aux journalistes ça fait toujours du bien à l'image. Pour quelqu'un qui travaille dans le visuel c'est important. Et en tant que grand patron, on montre l'exemple. Et le bon. Donc, ce soir c'était soirée.

Souvent il venait accompagné de jeunes femmes qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve, mais faisait toujours bonne figure. Des fois il y allait seul ce qui n'était pas désagréable, ou encore il invitait quelqu'un qu'il connaissait vraiment. Et pour cette fois ci, il avait appelé une jeune femme. Non, tout de suite vous vous faites des idées, j'vous jure, quels esprits tordus. Non, en fait, il avait rencontré dans un bar une jeune femme. Et autour d'un café ils avaient fait connaissance, en bonne et due forme. Une femme tout à fait sympathique, Meena qu'elle s'appelait. Et vu qu'elle n'était pas moche, tant qu'à faire, invitons la, si elle sait faire bonne figure en public. Aucun doute la dessus, c'est pas compliqué. Tu souris et réponds le plus débilement aux questions des journalistes, tu trinque et discute avec des inconnus et écoute les discours ennuyeux tout en cambriolant le buffet. Facile comme tout non?

Lorsqu'il était rentré du boulot, il s'était fait un café, et avait vaqué à ses occupation une heure durant. Une fois cela fait, était venue l'heure pour lui de se préparer. Donc direction une bonne douche, coiffage et habillage. Smoking de rigueur. Par la suite, une fois prêt il alla mettre un manteau plus chaud, sorti de chez lui et alla à sa voiture, sa chère et tendre Audi R8, pour se rendre à la soirée. Pour Meena pas de soucis il avait envoyé un chauffeur la chercher chez elle. Tout ce qu'il avait à faire, c'était maintenant attendre sa venue afin de pouvoir y aller. Une fois arrivé devant le bâtiment dans lequel se déroulera le gala, il sortit de la voiture pour attendre la jeune femme. Et pouvoir ensuite aller à cette soirée remplie de gens étranges.

Si les chauffeurs étaient payés plus chers que les taxis normaux c'est juste par ce qu'avec eux au moins on étaient sûrs d'arriver à l'heure voulue et pas une heure en retard. Comprenez que s'il avait engagé un chauffeur pour aller chercher Meena chez elle c'était pour ne pas avoir à attendre, sait on jamais ce qui peut se passer. Et attendre n'était pas ce qu'il préférait, loin de la. En fait qui aimait attendre? Personne, du moins à sa connaissance. Donc heureusement pour lui, il n'eu pas à prendre racine. Sa cavalière venait d'arriver. Il eu un sourire et vint vers elle. La jeune femme le salua, d'une manière tout à fait charmante. Oh ils faisaient un beau couple?

Normal, toutes mes cavalières ont un minimum de classe.

Lui il n'avait pas de soucis la dessus, il avait grandi dans ce monde la. Donc le seul soucis était de trouver une jeune femme qui soit à la hauteur, heureusement il y en avait plus qu'on ne le croit. Faut pas se leurrer eh! Il n'allait pas inviter non plus un poux de la première catégorie à ce genre de soirées. Vous imaginez un peu le tableau? Et ce que les journalistes diraient.? Même si pour le moment il n'eu aucune mauvaise surprise si ça devait arriver un jour, il n'hésiterais pas à la remballer. Gentlement, certes, mais pas con. Pour revenir au fait qu'ils feraient un beau couple, y'avait comme un couak :

Mais quelques années de plus et ça aurait été le cas de le dire.

Et puis, il est vrai que Meena était tout de même un peu jeune pour lui. Enfin il disait ça, c'était pas vraiment un obstacle à quoi que ce soit, restons logiques, les coups d'un soir, tant que ça n'a pas moins de 20 ans y'a pas de soucis. Même si bon, quatorze années et demi les séparaient tous les deux. En parlant de se séparer, lui même recula un peu de Meena :

Les femmes ont un don naturel pour se mettre en beauté, à croire que c'est leur sixième sens.

Enfin pas à toutes, y'en a on se demande si le sens de la vue n'était pas défaillant aussi. Mais aller, après tout, toutes les femmes sont belles. Oh se rassure en disant ça, mais on trouve toujours le moyen d'être difficile. Pour ce soir il s'en foutait, il était avec une jolie jeune femme, il n'allait pas râler non plus. Puis il se rapprocha de nouveau de Meena, lui présentant son bras :

Prête pour une folle soirée sous les projecteurs, à couler sous les verres de champagnes et d'assomants discours?

Si ça c'était pas un programme de fou. Le train train quotidien pour lui, une source d'amusement pour elle certainement. Oh allez lui aussi savait encore s'amuser la dedans, tout était sujet à un quelconque divertissement, après tout c'était son job, de divertir les gens. Entre autre. Bon il exagérait un peu. Il n'y avait pas assez de champagne pour s'y noyer.

Oh des années en moins? Allons 34 ans ce n'était pas si vieux que ça. Bon, il aura 35 ans en février certes mais il avait la trentaine quoi. Et puis il n'en voulait pas lui, des années en moins. Il était parfaitement épanoui, enfin dans le sens ou il était bien dans sa tête, son corps, son boulot marchait, ce genre de choses. Il devrait aussi penser un jour à trouver une femme, un truc dans le genre quoi. Sauf que même la, à son âge, bof. Ça ne lui disait rien. Surtout qu'il n'avait toujours pas croisé LA femme. Un jour peut être. En attendant il vivait chaque jour comme le dernier, à fond. Il avait la chance d'avoir une bonne santé, un bon travail, faut en profiter. Il prit alors un faux air blessé à la manière d'un mauvais comédien, une main sur son coeur :

Oh Meena que tu es cruelle.

Oui il avait des talents cachés pour la comédie. Qu'il reste de ceux qui financent et produisent les films que ceux qui jouent dedans et tout ira bien.

Il paraît pourtant que les femmes préfèrent les hommes plus âgés. Hum... encore une information fausse?

Oui c'était une des filles qu'il avait connue qui le lui avait dit. Ça l'avait amusé du coup, même si il ne voyait pas ou était l'avantage, si ce n'est un revenu stable, une certaine expérience dans tous les domaines, une certaine maturité... En fait si il voyait. Bon allez elle se rattrapa ensuite. Un don inné pour faire des commentaires bien placés et calculés? Oh ils n'étaient pas tous logés à la même enseigne hélas. Bon bien disons qu'elle faisait d'un cas une généralité comme il l'avait fait avec elle à l'instant. Un compliment ne fait jamais de mal et on ne crache jamais dessus.

Une alimentation saine et du sport, il n'y a pas de secret.

Si ça suffisait à rendre tout le monde beau, ce serait fort. Ainsi donc les voici à faire leur plus beau sourire aux journalistes et photographes. Enfin, sourire, Kurtis ne dévoilait que rarement sa blanche dentition. Passons outre ce détail, ça l'amusait de voir comment ils mitraillaient. C'est sûr que même avec leurs appareils ultra sophistiqués, avec tout ce monde, on a du mal à prendre une bonne photo alors autant en faire tout plein pour pouvoir trier ensuite. Ça l'amusait aussi de voir comment Meena s'amusait à prendre la pose sous les flashs. Passant sa main dans son dos, il se dit que tout le monde y trouvait son compte la dedans. Lui avait une cavalière avec qui passer la soirée, elle pouvait le temps d'une soirée en profiter et faire sa people, et les journalistes de quoi remplir les pages de leurs journaux divers. Même si il y avait plus pour les magasines peoples que pour les journaux dit sérieux. En revanche la même question revenait à plusieurs reprises. Qui était la belle inconnue au bras de Kurtis Jericho? C'était déjà leur titre d'une de leur rubrique c'est sûr. La première page des magasines peoples était réservée aux acteurs et actrices présents. Lui il y aura droit c'est sûr, mais dans le magasine en question, avec déjà ces phrases d'écrites : Kurtis Jericho en charmante compagnie, nous ne savons pas qui elle est mais nous cherchons pour vous! Ah c'est d'une originalité tout ça... Bon répondons à au moins une de leurs questions la concernant, qu'ils aient quelque chose à se mettre sous la dent. Qui elle est alors?

Elle? C'est une amie que vous tâcherez de prendre sous son meilleur profil voulez vous?

Et la feriez vous participer au prochain film que produira J.I.²?

Vous avez des amis je suppose? Vous ne les faites pas figurer à la une de vos journaux pour autant.

De ces questions des fois... Surtout que ce n'était pas lui qui s'occupait du casting de chaque film. Vous imaginez le boulot monstre? Certes si jamais il aurait son petit mot à dire, mais c'est pas son travail dans l'absolu. De temps en temps il y participait, mais de temps en temps seulement. Bon bien sûr, il aurait pu le parier, ça ne leur suffit pas. Donnez leur la main, ils vous prennent le bras. Et si il n'y avait pas d'info supplémentaire à piocher de Kurtis, allons du coté de la jeune femme :

Mademoiselle comment vous êtes vous rencontrés? Est il seulement un ami?

Ça fait deux questions monsieur le journaliste. Après c'était limite logique qu'ils s'intéressent à elle. Une très jolie jeune femme en compagnie d'un des types les plus influents de New York, c'est pas rien. Normal qu'on cherche à savoir qui elle est.

Les hommes plus vieux sont plus sexy? Et bien, si son grand père avait encore été en vie il le lui aurait présenté. Non bon ça va il déconnait il voyait bien ce qu'elle voulait dire par la. C'est clair que d'un coté, quelles chances, ou quelle chance a un adolescent boutonneux, mal sapé et ruiné à coté d'un homme dont la situation financière est meilleure, avec une certaine tenue et une certaine classe? Aucune naturellement. Enfin ça dépends des goûts de chacun c'est certain. Hé, les hommes sont comme le bon vin, plus ça prends de l'âge plus ils sont meilleurs. Bon il y avait tout de même une limite. Il ne se voyait pas à soixante ans encore faire ce qu'il faisait aujourd'hui, c'est à dire ne plus se souvenir de la femme avec laquelle il avait passé la nuit dernière. Non pas l'Alzheimer, mais c'est à peine si il se souciait de leur prénom. Il faut dire qu'elles ne faisaient pas d'effort pour ça. Les femmes il les préféraient avec du caractère, des choses à dire, un certain savoir, un vécu.... Pas ces gagiches fades et lisses ou pire, botoxées à fond. Argh ! L'horreur. Non mesdames ces messieurs ne vont pas vous trouver plus séduisante avec 10 litres de collagène dans le visage et des kilos de silicone dans la poitrine – sauf si c'est justement dosé. Le naturel il n'y a que ça de vrai, et c'était quelque chose qui se perdait hélas... Enfin, pour le moment, Kurtis continuait de survivre sous les questions et les flashs des journalistes. Voilà que Meena répondit à la réponse de l'un d'eux. Mouais.... Pas trop d'informations, assez pour qu'ils leur fichent la paix, du moins pendant un moment et assez pour qu'enfin ils entrent dans la salle de réception. Pas trop tôt, c'est qu'il ne faisait pas chaud dehors. Ils furent accueillis par le réceptionniste. Pas besoin de regarder si Kurtis était dans la liste des invités il faisait partie de ceux qui l'organisaient. Tout simplement.

Ah, enfin à l'intérieur!

Devant eux, une salle de réception se tenait. Un buffet froid sur la droite, des gens debout qui causaient à droite à gauche, des serveurs qui circulaient avec des boissons sur un plateau, un orchestre jouait sur l'estrade au fond à gauche, au centre les tables des invités.... Bref l'ambiance tout à fait classique. Kurtis et Meena avancèrent un peu histoire de se mêler à la foule, et lorsqu'un serveur passa avec des coupes de champagne, Kurt en profita pour en prendre deux. Il en tendit une à la jeune femme :

Et voilà pour toi. C'est peut être interdit aux mineurs, mais une coupe n'a jamais tué personne n'est ce pas?

Et elle n'allait pas boire du jus d'orange non plus quoi. Personne dans la salle n'allait vérifier si elle avait 21 ans, âge légal de la consommation d'alcool. Qui irait embêter la cavalière de Kurtis Jericho? Personne bien entendu. Il leva son verre vers elle afin de pouvoir trinquer :

Santé!

Dit-il en lui souriant et la regardant dans les yeux comme le veut la coutume. Puis il porta ses lèvres au verre. Ah vraiment... La seule femme qui ait jamais su le conquérir totalement est bien la boisson. Triste relation, mais on ne se sépare jamais de ses démons. Lui, le tenait entre ses doigts. Mais ce n'était pas le sujet et Kurtis n'y pensait même pas. Il préféra regarder Meena et lui demander :

Alors, quoi de neuf depuis la dernière fois?

Il est sûr qu'ils ne resterons pas éternellement tranquilles, c'est plus que sûr qu'il y aura des gens qui viendront leur causer, alors si pour le moment les personnes ici les laissaient, autant en profiter pour discuter un peu pas vrai?

Être un amour? Oh ça il voulait bien, il savait très bien le faire pour tout dire, comme vous vous en doutez. Après c'était pour quoi faire? Oublier son âge? Oh mais il n'y avait aucun soucis la dessus. En fait si il n'avait pas su plus tôt son âge il ne faisait aucun doute qu'elle aurait risqué de passer à la casserole. Mais pas la, non, voyez le fait est qu'elle était quand même jeune. Même pour un coup d'un soir. Plus maintenant en tout cas. Il se demandait même si il serait capable de ça maintenant. Le serait il? Non, peut être pas. Elle était une amie et il n'allait pas gâcher ça. Il eu tout de même un léger sourire à sa requête :

Si tu m'avais dit ça quand on s'est rencontrés, nul doute que l'espace d'une nuit nous serions devenus plus qu'amis.

Si elle voyait ce qu'il voulait dire. Mais il comprenait qu'au milieu de tout ce monde, elle n'avait pas envie qu'on lui rabâche le fait qu'elle n'avait que vingt ans. Dommage il aimait bien la taquiner avec ça. Après tout il y avait des personnes plus jeunes qu'elle ici, les jeunes acteurs la bas par exempe. Enfin, si elle voulait qu'il arrête avec ça, pas de soucis. Il n'y avait qu'à demander.

Très bien Meena, ce soir j'oublie ton âge.

La folie du siècle n'est ce pas? Il prit une autre gorgée en l'écoutant parler, de ce qui s'était passé de neuf dans sa vie depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. C'est vrai qu'elle voulait être journaliste, et si elle avait pu décrocher un stage au Times, ça risquait d'être bon pour elle tout ça. C'est toujours quelque chose de bon à noter dans son CV. Hé même en tant que stagiaire, ça en jette, ce n'était pas n'importe quel journal débile. Pas ces magasines people à deux balles, le Times quoi. Ce que lisait Kurtis tous les matins.

Au moins ici tu peux un peu voir ce qui pourrait t'attendre si tu dois faire la même chose que les journalistes à l'entrée.

Les questions à poser, les choses à savoir et à dire. En fait se faire un apperçus de ce qui l'attendait si ils l'envoyaient sur le terrain avant qu'elle n'ait son propre bureau. Oh elle avait rencontré quelqu'un? Bonne nouvelle ça dites donc. Pourquoi ça n'était pas officiel ? C'était un petit garçon qui avait peur de le dire, ou un amour interdit à la Roméo et Juliette? Tant que ça la rends heureuse c'est le principal cependant.

Tu as rencontré quelqu'un? C'est bien ça, il n'y a plus qu'à espérer que cette relation se passe bien.

Et que ça ne se termine pas brutalement. Oui ce n'est pas une vision très positive des choses qu'il avait la, mais il ne fallait pas se leurrer. Combien de couples tenaient encore de nos jours? Oh il ne se basait pas sur lui, il n'était pas une référence en la matière, de loin. Lui et les trucs pour faire durer un couple, il ne comprenait pas. Après le délire comme quoi il y a des gens fait l'un pour l'autre, pourquoi pas, c'est un concept vendeur qui fait marcher c'est certain. Enfin pour le moment il semblerait que la personne faite pour lui ne soit pas dans le coin. Pour en revenir à Meena, il ignorait combien de temps durera son histoire, mais tout ce qu'il lui souhaitait, c'était d'être heureuse avec cet homme. C'est l'essentiel dans la vie, d'être heureux. Elle lui posa une question pour le moins amusante par la suite. Hé c'est qu'elle le connaissait bien la p'tite Meena dites donc! Il ne pu alors s'empêcher de sourire à sa question. Oh après, comme si elle ne se doutait pas de la réponse. Si il avait arrêté de courir après elles ou l'inverse il y aurait un sérieux problème. En revanche ce n'était ni lui qui courait après les femmes ni elles qui venaient se pendre à son cou d'elles même. En fait :

C'est les deux ma chère, c'est les deux.

L'un n'irait pas sans l'autre, il n'irait jamais courir après les femmes sachant qu'il ne les attire pas. Hors il savait qu'il ne les laissaient pas indifférentes pour la plupart alors pourquoi se priver sérieusement? On a qu'une vie. Bon, il ne courait pas après les femmes juste pour s'amuser, c'est que, pourquoi se refuser d'aller plus loin avec quelqu'un qui vous atire? Sérieusement, il faudrait être débile. Il trouvera un jour ou l'autre en attendant, faisons ainsi.

Les femmes sont la grande faiblesse de tout homme, hors je ne suis pas prêt de mettre cette phrase au singulier pour le moment.

Et quelle grande faiblesse présentait il pour la gente féminine! C'était plus fort que lui, si il voyait une femme qui lui plaisait il n'hésitait pas. Il n'allait pas faire son timide et attendre dans son coin pour voir sa chance passer. La chance il faut la saisir. Donc c'est pour ça qu'il n'y allait pas de main morte. Une approche justement dosée, c'est la tout le secret.

J'ai toujours pensé que ce n'est pas moi qui trouverait un jour la femme faite pour moi, mais que c'est elle qui me trouvera. Dans le sens ou elle se détachera de toutes celles autour d'elle. Elle qui aura su attirer toute mon attention sur elle, toute la lumière en sa direction privant celles autour d'elle, afin qu'elle soit la seule que je puisse voir.

Wow, belle métaphore non? C'était sa manière de dire que la femme qu'il aimera sera celle qui aura su le désintéresser des autres femmes. Par ce que pour le moment les relations les plus longues qu'il ait eu se sont toutes terminées par ce qu'elles se sont révélées inintéressantes. Non dignes d'intérêt. Alors pourquoi perdre son temps si il n'y a aucun effort des deux cotés?

A ce moment la, je pourrais faire d'elle la femme la plus heureuse du monde.

Oh tout un programme de fou n'est ce pas? La femme la plus heureuse du monde. Rien que ça. Il tourna son regard vers Meena avant d'ajouter :

Du moins j'essayerais. Ce qui est déjà pas mal, lorsqu'on sait qui je suis et comment je fonctionne. Pour le moment je ne pourrais rendre une femme réellement heureuse. Pas dans la durée. Sur certains points, je ne vais pas te faire un dessin la dessus, mais sur d'autres non.

Du genre l'amour. Il n'est jamais tombé amoureux, c'est dire. Peut être s'était il dans sa vie attaché à certaines femmes, mais il n'avait pas su les garder. Ou n'avait il pas voulu. C'était fou comme on pouvait fonctionner étrangement non?

Tout ça pour dire que oui. Je cours toujours auprès les femmes.

Enfin. Il baissa les yeux sur son verre. Heureusement ou non, il restait ce terrible poison qui lui tenait compagnie lors de ses moments de solitude intense. Ne dit on pas que lorsqu'on chercher à droite à gauche c'est pour combler un manque? Et la bouteille, l'alcool, n'était ce pas un moyen quelconque d'oublier un instant au moins qui il était? Ah, qu'importe le pourquoi du comment. Il leva son verre et le vida doucement. Puis une fois la coupe de vide il la regarda et ajouta :

Pas mauvais, d'habitude ils servent du jus de pomme à bulles.

Voilà un bon changement! Restait plus qu'à savoir comment était la nourriture. Si c'était d'aussi bonne qualité que le champagne, ça irait. Et sinon et bien il restera au champagne et fera mine de manger, pour faire bonne figure. Semblant seulement, il n'allait pas manger un truc dégeulasse non?

Bien sûr que c'était beau ce qu'il venait de dire. Que croyait elle? Qu'il réussissait à avoir une femme en juste souriant? Non, bien sûr, ce serait exagéré. Il y avait tout un jeu de séduction derrière, une manière de parler, de sourire. Même si ce qu'il disait n'avait aucun but précis, il disait juste ce qu'il pensait. Rien de plus. Il était prêt à aimer une femme. Cette affirmation, il n'en n'était pas sûr. On est jamais prêt. De tout de façon c'est le genre de truc ça nous tombe dessus tu comprends rien à la vie, c'est comme ça.

Oui c'est beau mais n'oublie pas que ce ne sont que des paroles et ce n'est jamais ça qui compte, c'est ce que l'on fait.

Hors nul doute que le jour ou il trouvera cette perle rare il fera des efforts. Il ne se voyait pas la laisser passer sous ses yeux sans avoir tout fait pour la retenir auprès de lui. Il se décernerait le prix du plus gros crétin du monde sinon.

C'est beau de dire qu'on aime, mais tellement mieux de le prouver, tu n'es pas d'accord avec moi?

Donc pour un type qui n'avait jamais aimé une femme en particulier, le jour ou ça lui tombera dessus il saura à quoi s'attendre. A moins qu'il ne fasse partie de ces gens incapables d'aimer et de chérir quelqu'un. Souvent il y avait pensé. Pour être si volage à trente quatre, presque trente cinq ans, c'était à se poser des questions. Il n'avait pas d'enfant – pas qu'il sache – ni de femme. Incapable de pouvoir construire une relation solide avec quelqu'un en fait, voilà la triste vérité. Bon courage à la femme qui un jour l'aimera sincèrement, elle avait du pain sur la planche. Il est vrai qu'il ne ressentait pas ce besoin d'aimer ni d'avoir d'enfant à chérir. Non on ne va pas vous ressortir l'histoire du pauvre enfant qui n'a pas eu d'amour de ses parents. Ce qui est certes vrai, mais il ne pensait pas que ça vienne de la son incapacité à aimer. Bof. Mais ne pensons plus à ce genre de choses. Il accepta volontiers la coupe de champagne que prit Meena. Pour une fois qu'il était bon ce serait dommage de refuser. C'est alors qu'on vint les saluer enfin, le saluer. Kurtis se retourna vers la personne en question. Ah c'était le réalisateur avec qui sa boîte travaillait pour son nouveau film. Il avait déjà auparavant réalisé deux films avec eux, et ils avaient on ne peut mieux marché. Il avait du talent le bonhomme. Ils échangèrent une poignée de main en souriant alors :

Ah Silvio ravi que tu ais pu finalement venir.

Je n'aurais manqué cette soirée pour rien au monde crois moi.

Je vois ça. Laisse moi te présenter Meena. Meena, voici Silvio Lee l'un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération.

Madame.

Dit-il en lui souriant et lui faisant un baise main des plus courtois. Il leur souhaita alors une bonne soirée et s'en alla retrouver d'autres personnes. A peine les laissa t-il qu'une femme, la trentaine, cheveux bruns en chignon, robe bleue foncée, très élégante s'approcha d'eux. En la voyant arriver Kurtis dit à Meena :

Elle c'est Valentine, ma secrétaire. Un peu nervrosée sur les bords mais une crème dans le fond.

Qui est une crème? Mademoiselle, ravie de faire votre connaissance. Mr Kurtis, le président de l'association est arrivé. Au fait vous avez préparé votre discours?

Oui oui bien sûr, j'irai le saluer après.

L'association dont elle parlait était bien sûr celle qui s'occupait de récoleter des fonds pour la recherche. Après un hochement de tête et un sourire de la part de Kurtis, elle s'en alla retrouver son mari qui l'attendait plus loin. Kurt quand à lui se retourna vers Meena et dit sur un ton plutôt léger après avoir bu une gorgée de ce champagne :

Je savais que j'avais oublié quelque chose.

Son discours. Voila qui est sérieux.

Ah oui elle avait vu les films de Silvio? Bien. Si c'était vrai. Et si ça ne l'était pas, alors qu'elle se rassure elle ne sera pas la première à lui sortir ce bobard de la soirée. On va pas dire : ah non j'ai pas vu vos films, ou alors : j'ai pas aimé. C'est le genre de soirée ou tout le monde il est beau et tout le monde il est bien et parfait. Kurtis se tourna alors vers Meena avec un sourire désinvolte, à la manière d'un gamin pris sur le fait mais qui dans le fond en a rien à foutre.

Co organisateur seulement.

Fin bon ça n'excuse rien il faisait partie de ceux qui organisaient et basta. Il devait en faire un, il allait y passer c'est sûr et certain, il n'y échappera pas. Alors qu'allait il faire ? Voyons voir. Il croisa les bras et releva une main à son menton pour méditer sur ce qu'il allait faire. La méditation dura en tout et pour tout deux secondes :

Oh j'improviserais !

Dit-il sur un ton légèrement je m'enfoutiste. Légèrement à peine. Oui il avait oublié, c'était pas la fin du monde non plus pas vrai? Tant qu'il disait un truc, un truc bien ce serait mieux quoi bien sûr. Donnez de l'argent pour financer la recherche, vous aurez votre place au paradis. Pas mal hein? Non bien sûr qu'il n'allait pas dire ça, bien sûr que c'était nul.

C'est pas la première fois que j'oublie ce genre de choses, tellement ça me gonfle. Tu verra je suis plutôt bon dans le domaine de l'improvisation. On y voit que du feu.

Si bien que même des fois Valentine ignorait qu'il improvisait. Oui il avait avoué que ce n'était pas la première fois qu'il oubliait. Et que ça le gonflait. Mais que voulez vous? Ça fait partie des choses qu'il a à faire pour que son entreprise marche, pour que les affaires fonctionnent, et qu'il n'ait pas à s'en faire. Mais ça le gonflait. Sérieux ces soirées à la con ou tout le monde fait semblant d'être gentil, ça va deux secondes. Alors quand tu t'en tape environ une tous les mois, à un moment tu sature. Bien qu'il n'avait pas de blabla à faire à chacune non plus. Heureusement, sinon il deviendrait fou et confondrait des choses. Pas pour ce soir. Donc il allait improviser, pas de soucis. Ah qu'allait il donc faire pendant cette heure et demi restante? Oh c'était assez évident non?

Sinon avant que j'aille sur l'estrade causer à tout ce petit monde je pensais aller voir si le buffet était aussi bon qu'il en n'a l'air. Partante?

Si il était aussi bon que le champagne ne l'était, quelle belle surprise. Espérons qu'il n'y ait pas d'huitre cependant. Ça le rendait malade de voir ces choses visqueuses et affreuses. Dire qu'il y en a qui mangeaient ça. Erk! Il préférait de loin ces petits amuse gueule basiques, mais si bon. Sait on jamais.

Ah qu'elle se prépare à se marrer si elle voulait, mais un discours c'était jamais compliqué à faire. Surtout sur ce sujet la quoi. Donnez pour sauver des vies, des trucs dans le genre. Parler aux gens, le blabla, l'art de parler et de séduire, c'était un truc qui semblait être de famille. Enfin ça lui était déjà arrivé de se planter, dans le sens ou il disait un peu n'importe quoi et ça n'échappait à pas beaucoup de monde sa secrétaire en faisait partie.

Bah, c'est pas ça qui va me tuer.

De tout de façon. Elle pouvait bien s'énerver elle l'avait déjà fait maintes fois. Ce qui ne l'avait pas empêcher de recommencer. Ah et alors ou était le mal? Ça faisait en plus rire les gens et ça marchait. Bref il verra bien lorsqu'il y sera. Et pour le buffet il avait bien le droit d'en prendre combien il voulait pas vrai? Il se contenta de sourire à la jeune femme. Les hommes mangent beaucoup plus que les femmes, c'est connu non? Combien de temps devait il rester? Voyons voir...

Au moins jusqu'à ce que j'ai fait mon discours une fois que tout le monde aura bu un peu et … en fait jusque j'en ai marre ce qui veut dire pas trop tard.

Il regarda ensuite Meena. Etait ce la lumière ou elle avait les yeux pétillants? Il regarda son verre de champagne et ses yeux l'un après l'autre et finit par dire :

Tu devrais freiner un peu sur le champagne si tu n'as pas l'habitude d'en boire, c'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux.

Un peu histoire d'être joyeux pourquoi pas mais pas au point d'être bourré. Oui c'est lui qui disait ça. Enfin il n'était pas bourré tout le temps, il aimait boire certes mais en public jamais à ce point. Enfin bon sur l'estrade avait prit place l'organisateur principal de la soirée. Lui en fera un dès qu'il aura terminé et après lui il y en aura un troisième. Mais il n'avait pas envie de l'entendre. C'est bon il était la, il avait dit bonjour aux gens voilà! Que demander de plus. Ah oui, quoi faire ensuite avec Meena. Pendant que l'organisateur débitait des chiffres, Kurtis se pencha légèrement vers la jeune femme à coté de lui afin qu'elle seule entende :

Que faire ensuite... Un casino? Aller dans un bar … non peut être pas.

Pas trop boire pour la demoiselle. Ou bien avait elle autre chose à proposer, mais en tout cas semblerait il que ni à Meena ni à Kurtis, ça ne plaisait de s'éterniser ici.

Kurtis avait croisé les bras sur son torse en se calant mieux sur sa chaise écoutant la proposition de Meena comme un enfant écouterais un conte.

Tu sais que tu viens la de me décrire la soirée parfaite pour moi?

Une soirée des plus normales pas celles ou il se faisait chier royalement comme un gros naze au milieu de ces personnes superficielles à mort. Oh que oui, à ce genre de choses il ne pouvait pas dire non, il était humain faut pas l'oublier. Boire jusqu'à pas d'heure, il ne pouvait refuser, elle savait le prendre par les sentiments, bien que pour elle, niveau alcool fort, il pensait qu'un verre lui suffirait à être bourrée. Il n'aurait jamais proposé ça à Meena, mais à croire qu'elle l'avait bien devancé. Mais avant ce, il devait aller faire son discours à la noix, et c'était maintenant son heure.

Ah euh oui j'y vais.

Finissant sa coupe, il se releva et remit en place sa veste tandis qu'il allait se diriger vers l'estrade, saluant d'un coup de tête quelques personnes sur le chemin. Puis il monta sur l'estrade et se mit derrière le pupitre, faisant face à l'assemblée. Bon, quand faut y aller, faut y aller!

Messieurs dames si vous êtes ici parmi nous c'est, outre le fait que vous ayez envie de vous montrer en public devant la presse ou faire de la pub pour une futilité, c'est aussi, je pense, que vous avez une conscience. Cette même conscience qui vous dit que vous, vous êtes tous si beaux, jeunes, riches et célèbres alors que partout dans le monde, des êtres humains comme vous et moi meurent chaque jour de cette terrible maladie.

Pour une impro il ne s'en sortait pas trop mal pas vrai? C'était un sujet dont tout le monde pouvait parler alors c'est pour ça que ce n'était pas compliqué pour lui. Quelque chose comme la digestion des bananes des chimpanzés ne l'aurait certainement pas aussi inspiré. Alors continuons sur cette lancée.

Je ne vous rappelerais pas les chiffres que mon cher ami vous a évoqué à l'instant, mais que diriez vous si demain, vous appreniez qu'une personne chère à votre coeur l'avait contracté? Vous feriez tout ce que vous pourrez pour elle pas vrai? Mais si la médecine n'est pas capable de soigner les personnes qu'on aime, qui en est capable? Ne serait ce pas merveilleux un monde ou on pourrait en guérir aussi facilement qu'on guéri un simple rhume? Pensez y vous serez très content si ça devait vous arriver à vous même que votre médecin sache comment vous guérir. Alors si tout ça ne vous a pas touché, si vous voulez au moins vous donner l'impression d'avoir servi à quelque chose sur Terre, faites comme moi et donnez un peu de cet argent que vous n'emporterez pas au Paradis. Au fait vous devriez goûter les petits fours, ils sont particulièrement bons. Sur ce je vous souhaite une bonne soirée.

Il descendit de l'estrade sous les applaudissements. Il ignorait fichtrement si ces personnes la allaient faire quelque chose ou si elles avaient réellement entendu son message, mais il s'en foutait royalement. Surtout que passait un type qui faisait à son tour un discours chiant comme la pluie. Revenant vers Meena, il se pencha et lui demanda :

Alors on y va ou tu veux que c'est l'ambiance mortelle d'ici qui te soule?

Mortelle, il y avait pire, mais il y avait mieux comme l'idée qu'à eu Meena juste avant. Dire non à une soirée comme ça ne lui ressemblerais pas. Il avait fait ce qu'ils attendaient de lui, avait fait son discours, fait un don généreux et voilà. Ça ne servait plus à rien qu'il reste sinon à ce qu'il perde son temps.

Allez qu'elle se moque de lui si elle voulait, il s'en foutait. Qui dans cette salle allait se dire : tiens, lui il a improvisé. Personne. A aucun moment il n'avait hésité ou avait pronnoncé le révélateur : euh..... Donc tout allait bien. Il a fait ce qu'il avait à faire maintenant, basta. Se faire chier toute une soirée durant, non merci vraiment. Ça le gonflait tout ça. De plus il ne restait jamais longtemps, peu importe qu'il soit seul ou accompagné. Toutes ces personnes si fausses ça le gonflait vraiment. Des hypocrites qui allaient donner, certes, mais juste pour faire bien auprès des autres. Alors faire semblant, non merci très peu pour lui il avait eu sa dose. Non pas devant les journalistes, ça l'amusait toujours plus qu'autre chose, pas le discours, mais de devoir faire genre on est content de voir quelqu'un alors qu'on peut pas le voir en peinture. Alors si s'eclipser était possible il n'hésitait pas. Et allez, partons pour la limousine, allons vaquer à d'autres aventures! Il indiqua au chauffeur de prendre la direction de Central Park, lieu qui était près de la ou vivait Kurtis. L'état de froid de Meena n'échappa pas à Kurtis. Rien qu'en la voyant, on pouvait deviner qu'elle n'avait pas bien chaud :

Certaine de vouloir te balader à Central Park dans cette tenue?

Dans le genre : elle va se geler. Et même l'alcool bu ne pourra pas la réchauffer complètement. Il en faudrait encore un peu beaucoup. Ah oui elle voulait quelque chose à boire.

Oh pour toi j'aurais du un bon chocolat chaud, mais si tu insiste.

Hé à chacun son tour de taquiner l'autre non? Enfin bien entendu Kurtis n'allait pas lui servir ça, déjà par ce qu'il n'y avait pas de quoi faire ça sous la main. Non en ouvrant le mini bar de la limousine, il y avait du scotch du champagne ou du whisky. Tout de même il se sentait un peu coupable de la faire boire. D'accord peut être que le reste du temps elle ne buvait pas une goutte et que c'était exceptionnel. Mais il savait bien comment ça commençait l'addiction. Bien que pour lui ça n'avait pas commencé ainsi. Enfin, peut importe, elle lui en avait demandé alors parfaitement consciente, juste pour s'amuser. Et puis ce n'était pas comme si elle était en compagnie de potes de son âge, le genre à prendre le volant complètement déchiré. La ils avaient un chauffeur à disposition et elle était avec un homme qui ne tentera rien avec elle. Hé par ce qu'il supportait mieux l'alccol qu'elle, nul doute qu'un autre type à sa place aurait tenté sa chance. Enfin, prenant d'abord un verre, il le remplit de champagne. Les deux autres bouteilles étaient peut être bien trop fortes pour la jeune femme. En plus le champagne était meilleur, au niveau du goût et puis de la cuite qui pourrait s'en suivre. Une cuite au whisky.... bof. Il donna le verre à Meena ensuite puis se servit à son tour.

A tous ces pauvres gens qui se feront royalement braire à ce gala.

Dit-il en levant son verre avant d'en boire une bonne gorgée.

A une meilleure fin de soirée !

Ajouta t-il lorsqu'ils eurent trinqués. Le début de la soirée avait été tout ce qu'il y avait de plus banal pour Kurtis comparé à ce qu'avait du vivre la jeune femme, enfin il pensait. Même si il s'en amusait toujours, de voir les gens accourir vers soi pour juste prendre une photo ou arracher un scoop, c'était plus son quotidien que celui de Meena. Alors si le temps d'une soirée elle avait pu se prendre à rêver qu'elle faisait partie de ces stars, alors tant mieux. Et en prie demain elle aura sa photo dans les magasines, que demande le peuple? Oh le peuple se demandera qui elle est, cette mytérieuse jeune femme qui accompagnait Kurtis Jericho à ce gala de bienfaisance. Un peu de mystère ne fait pas de mal. En attendant, les voilà arrivés à Central Park, et Meena comptait bien passer sa soirée comme elle l'avait prédit, à boire sans compter combien en se prommenant. Kurt attrapa la bouteille que Meena lui avait lancé puis sortit à son tour après avoir dit au chauffeur qu'il pouvait y aller. Comme dit il habitait pas trop loin, ce serait inutile de prendre un chauffeur. Une fois dehors il fit face au sourire malicieux de la jeune femme. Relevant un sourcil avec un léger sourire il lui demanda :

Que signifie ce charmant sourire?

Elle avait déjà assez bu au point de sourire pour un rien? Trop forte la fille. Non elle semblait encore lucide. Quoiqu'après la bonne rasade qu'elle venait de s'envoyer, pas sûr que cet état perdure encore longtemps. Mais qu'importe, ils avaient pour mission de boire et ils allaient y arriver. Comptez sur Kurtis pour ça c'était le champion.

Allons y gaiement !

Déclara Kurtis en passant son bras dans le dos de la jeune femme. Elle avait beau dire qu'elle emmerdait la température et compagnie, il n'empêchait qu'elle n'était pas prête de retirer son manteau. Oh pas juste pour le plaisir de l'enlever et d'autres choses ensuite, mais seulement par ce qu'elle aurait trop chaud. Kurtis lui n'avait absoluement pas froid. Les hommes ont toujours plus chaud que les femmes, c'est connu, la belle technique aussi pour les femmes pour se coller à eux la nuit. Et lui il avait un pantalon, donc ses jambes n'étaient pas exposées au froid comme celles de Meena. Raison certainement pour laquelle elle s'était collée à lui pendant le trajet. A moins qu'elle ne voulait juste tester son potentiel séduction inconsciemment? Peut être que, de savoir qu'il s'envoyait en l'air avec quasiement toutes les femmes qu'il rencontrait, elle se demandait peut être pourquoi il n'avait jamais rien tenté avec elle. Bonne question à laquelle Kurtis n'avait pas de réponse précise. Oh puis zut, il ouvrit à son tour sa bouteille et en prit une gorgée, tandis qu'ils marchaient d'un pas encore assuré dans le parc :

Qu'on est beaux à se bourrer la gueule en plein Central Park à près de minuit...

Belle constatation. Mais il n'en n'avait que faire, le lieu était quasiement désert. A part une personne plus loin il n'y avait presque personne. Ou allaient ils? Il n'en savait rien, il laissait Meena mener la marche la ou bon lui semblait.

Qu'elle se rassure, lui aussi était content de passer la soirée avec elle. Ça changeait des soirées ou il les passaient avec des femmes qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Oui ça arrivait plus souvent qu'on ne le pense, et ces mêmes filles ensuite, il n'avait pas cherché à les revoir, non merci. Elle voulait être.... chaude comme lui? Naméo, elle se rendait compte du super double sens hyper ambigü de la mort qui tue la? Oui il avait compris de quoi elle parlait, mais il y avait un sacré double sens dans ses paroles. Et non il ne rêvait pas, arrêtez, il n'était pas fou et n'en voyait pas partout non plus. C'était un double sens assez cocasse.

Rien que ça?

Dit-il en riant légèrement. Mais elle se rendit compte de son double sens et du quiproquo qui aurait pu s'en suivre. Bon il n'avait pas encore assez bu pour ne plus comprendre ce qui se passait ou qu'elle ne parlait pas de sa chaleur corporelle. Il lui en faudrait encore un peu. Buvant une autre bonne gorgée, il écouta Meena s'expliquer, ou plutôt se mélanger les pinceaux. Et en beauté. Ce qui ne manqua pas de faire marrer le PDG.

Tu t'embrouille ma chère, tu t'embrouille.

La relâcher et la laisser ainsi dans la nature toute seule alors qu'elle était on va dire : pompette? Non ce ne serait pas très galant de sa part. Et puis les choses tournaient d'une manière on ne peut plus intéressante. L'alcool faisait se délier les langues c'est bien connu, et il semblerait que ça se vérifie encore ce soir.

Mais j'ai bien compris ce que tu voulais dire.

Ou ce qu'elle ne voulait pas dire. Gardant son bras autour d'elle, il tourna la tête pour la regarder :

Alors comme ça je te fais de l'effet comme pas possible?

Et son copain? Elle avait dit qu'elle avait rencontré quelqu'un non? Oh après, elle avait beau sortir avec un type, il n'empêche qu'elle restait une femme, et que, même si au final il ne se passe rien entre eux, c'était humain que de trouver un homme à son goût non? Et si même il se passe un truc entre eux ce soir, ou serait le mal? Enfin, Kurtis n'en n'avait rien à faire sur ce coté la de l'histoire. Ce sera son problème à elle après tout. Sauf si le type se pointe chez lui pour lui foutre son poing sur le nez. Mais on n'y était encore pas mes amis, calmez vous.

Finalement, elle n'était plus aussi sûre d'elle la Meena. L'alcool faisait faire de drôles de choses aux gens vraiment. La plupart du temps, à une certaine dose, à une certaine limite, il faisait dire à ces personnes ce qu'elles pensaient tout bas sans oser le dire vraiment. C'était mieux qu'un filtre de vérité en fait. Visiblement elle tenait mieux l'alcool qu'il ne l'aurait pensé, puisqu'elle avait encore trouvé le moyen de s'embrouiller. A mélanger ce qu'elle pensait et disait. Et à le charmer de cette manière. Si simple mais si efficace. Il la regarda relâcher ses cheveux , ceux ci retombant avec grâce sur les épaules de la jeune femme, faisant flotter dans l'air autre chose que le parfum de l'alcool. Un parfum féminin et agréable. Il la laissa bien entendu poser sa tête contre son épaule. A les voir enlacés comme cela, on dirait un couple vous ne trouvez pas? En tout cas la tournure que prenait la soirée devenait de plus en plus intéressante.

Peut être bien qu'il lui plaisait? Peut être hein? Une chose était sûre cependant, c'est que la en ce moment, elle n'en n'avait que faire de son compagnon. La preuve, même après avoir bu un peu, elle aurait peut être avoué qu'il lui plaisait, mais de la à lui faire du charme? Non, tout de même pas. Comme quoi ça ne tenait pas à grand chose leur histoire. Ou pas, peut être qu'en passant une nuit avec lui, elle remarquera que son cher et tendre vallait mieux. Ce serait tant mieux, mais Kurtis n'y croyait pas. Il se doutait que si elle et lui allaient plus loin, que ça ne durerait pas. Mais, peut être le savez vous, sur ce sujet la, Kurtis est égoïste. Si une femme vient vers lui au lieu d'aller vers son officiel, c'est qu'il y a bien une raison pas vrai? Et il serait totalement ridicule de ne pas en profiter aussi à son tour. Y'avait pas marqué couillon sur sa tête. Alors au diable son petit ami !

Peut être que je te plais hein? Tu n'en n'es pas convaincue?

En disant ça, il cessa de marcher et se décolla de la jeune femme légèrement pour la regarder mieux dans les yeux. Pas pour la repousser du tout. Enlacés comme ils l'étaient, ce n'était pas pratique du tout pour ce qu'il avait en tête. Il releva sa main au visage de la jeune femme pour écarter une mèche de cheveux de sa joue, et laissa sa main perdue dans sa chevelure. Ah les cheveux d'une femme.... C'était en quelque sorte l'ornement du reste du chef d'oeuvre selon lui. Après l'avoir regardé un instant dans les yeux, il se pencha doucement vers elle, rapprochant leurs deux visages l'un de l'autre. Il ne quitta pas ses yeux du regard, même lorsqu'ils furent à quelques centimètres l'un de l'autre. Au bout de quelques secondes, il finit par franchir les quelques derniers centimètres qui les séparaient, joignant leurs lèvres.

Et voilà! C'était tout Kurtis ça! Tout foutre en l'air! Jusqu'ici ils avaient une relation purement amicale, rien de méchant, et quelques gorgées d'alcool plus tard, le voilà à l'embrasser! Aucune volonté de ce coté la! Quel crétin tout de même, par ce que qui disait qu'ils allaient rester amis après cela? Rien. Peut être après ils allaient continuer de se voir comme avant, peut être pas. Mais ça, tout ça, Kurtis n'y pensa pas sur le coup. Ce ne sera que demain lorsqu'il aura les idées plus claires qu'il y méditera. Pour l'instant ses pensées n'allaient pas plus loin, surtout si Meena faisait demi tour finalement.