Coffee's For Closers [PV]

L'avantage des grandes villes, c'est qu'il y a tout à portée de main, peut importe ce que l'on souhaite. Si on veut par exemple se payer un chinois à deux heures du matin, tu peux. Si tu as envie d'aller te faire un cinéma à n'importe quelle heure, tu peux. Si tu veux manger dans tous les restaurants indiens de ta ville chaque soir, un différent, tu peux. A New York, tout est possible. Toutes les extravagances sont réalisables. Même, boire un café à 15heures. Et oui, même ça. Cela semble si banal comparé à toutes les autres possibilités de la ville, mais ça reste important. Les Starbuck de la ville étaient bénis. Sans eux, Castiel tournerait en rond pour chercher à avoir un pauvre café. La, il avait tout ce qu'il voulait à cinq minutes de son lieu de travail, si ce n'était pas la classe? Bon, normalement il devrait travailler, mais le mardi, allez savoir pourquoi, il n'y avait presque personne. Les autres jours il y avait des gens qui venaient, des fois tellement de monde qu'ils avaient du mal à circuler, mais le mardi, rien à faire c'est mort. Aussi sûr que le soleil se couche le soir. Donc si monsieur le directeur souhaitait prendre sa pause dans le café du coin, il pouvait se le permettre. Donc, aujourd'hui, folie du jour, il était sorti prendre l'air et avaler sa dose de caféine quotidienne. Il n'avait eu qu'à faire quelques pas pour trouver son bonheur ici. Il avait poussé la porte, par l'odeur alléché, pour se diriger vers le comptoir, passer commande. Qu'allait il donc bien prendre? On étaient au milieu de l'après midi, pas de cappuccino avec trente six sucres. Un café, tout simplement sera parfait. Manger un truc avec? Il laissa ses yeux parcourir les sucreries qu'ils proposaient, mais, résistant à la tentation comme un grand garçon, se ravisa. Un café, tout simplement, ce sera bien. Juste quand il pourra passer commande.

Se tenait devant lui cinq personnes, quelques couples, et une famille. Il n'était pas sorti de l'auberge. Bon, tant pis, il n'était pas vraiment pressé, mais l'idée de moisir ici ne lui faisait pas trop plaisir. Il plongea les mains dans son manteau noir, soupirant. Mentalement, il se demanda s'il y avait un autre café. Oui, certainement, mais il était entré, et juste pour faire chier le mec derrière lui il ne sortira pas. Réaction légèrement gamine mais on ne se refait pas. Son regard se posa sur les personnes devant lui, histoire de faire passer le temps. Juste devant lui se tenait une famille. Enfin une mère et ses deux enfants, un garçon et une fille, qui devaient avoir entre six et cinq ans, quelque chose dans le genre. Pas trop du style : je me tiens bien car j'ai été bien élevé. Non ils n'étaient pas insupportables, lorsqu'on travaille dans une galerie d'Art, on voit souvent des enfants passer lorsqu'ils viennent avec leur classe, donc il y a pire. Mais bon, ils étaient devant à se chamailler pour savoir qui passerait commande en premier. Puis plus loin devant il y avait un couple, visiblement très amoureux – ou plutôt très récent – et quelques autres personnes dont il ne pouvait pas en voir plus. Bien, une personne était passée faisant avancer la queue qui s'était formée derrière le comptoir. Avec un peu de chance il aura son café avant demain. Perdu dans ses pensées, concernant à la fois ces muffins qui devaient cesser de suite de lui faire de l'œil et à se demander ou il avait foutu une pellicule pour son appareil photo, il ne remarqua pas que les deux gosses se chamaillaient. La sœur glissa des mains du frère, et percuta Castiel, qui lui, percuta la personne derrière lui. La mère se retourna cette fois vers sa fille, glissant un mot à Castiel :

Aller ma chérie, ça suffit maintenant. Veuillez m'excuser monsieur, vous savez les enfants ….

Il n'y a pas de mal.

Dit-il en se disant que sa fille, elle au moins, se serait excusée toute seule. On a pas les mêmes valeurs. A son tour, il se retourna vers la personne qu'il avait involontairement bousculé :

Je suis désolé, monsieur.

Monsieur, étant donné que ce n'était pas une dame derrière lui. Enfin il n'y pouvait rien, cas de force majeure, un gamin l'avait bousculé lui.

A la réaction du jeune homme lorsque Castiel lui avait présenté ses excuses, il n'était pas compliqué de remarquer que ces quelques paroles l'avaient mis mal à l'aise. D'abord le sourire nerveux, puis le rire un peu étrange. Et bien, c'était chose si rare que des excuses dans cette ville? Ou bien ce n'était pas dans les habitudes du jeune homme que d'en recevoir. Il pencherait plutôt pour une difficile journée, raison pour laquelle un rien lui faisait cet effet la. Quoiqu'il en soit, Castiel eu un sourire amusé face à la gêne visible du jeune homme. Lui, avait eu une bonne journée, sans stress aucun et était d'excellente humeur! Et il comptait bien en faire profiter. Il lui dit alors sur le ton de la plaisanterie :

Wow, c'est mon charme qui vous fait ça?

Il s'était juste tourné pour s'excuser de l'avoir percuté ce pauvre jeune homme, rien de plus. C'était la moindre des choses non? On bouscule quelqu'un, on s'excuse, même si dans le fond ça n'était pas trop sa faute à lui. Donc voilà son explication : il était tombé sous son charme. Oui d'accord l'explication est très foireuse. Mais ou est le mal à se gonfler un peu les chevilles de temps à autre? Ou alors il avait peur des inconnus? Un truc dans le genre. Ça existe les gens comme ça, qui sont super timides et dès qu'il y a quelqu'un qui leur parle, rentrent leur tête dans leur carapace. Le brun lui adressa un sourire poli avant d'ajouter :

Décontractez vous un peu je ne vais pas vous manger si j'ai faim je dévorerai un de leur muffin.

Quoiqu'il ne plaisantait pas pour le muffin. Et à moitié sur le fait qu'il ne le mangerait pas. Après tout il n'était pas vilain, pas vrai? Sans plaisanter, vous l'avez bien vu non? Il était assez mignon ce type non? Bon bon d'accord il allait s'occuper de ses affaires. Il n'allait pas psychoter sur ce jeune homme tout l'après midi non plus. Il se retourna alors pour s'occuper plutôt de ce qui se passait devant lui et avancer une nouvelle fois, quelqu'un était passé. Bien c'était un pas de plus vers ce café tant attendu ! Oh un bon café …. ça le faisait saliver il devait l'avouer. Manquerait plus qu'une fois arrivé, il y ait une pénurie. Il leur foutrait un procès au derrière dans ce cas la. Puis arriva le tour de la famille nombreuse de passer commande. Bon sang, c'était affreux, il plaignait réellement la pauvre serveuse, débordée derrière son comptoir à devoir sourire sagement à ces sales gosses. Que faisaient ils? Ils ne savaient pas quoi prendre alors ils demandaient à la dame tout ce qu'ils avaient en stock, si ça avait du chocolat ou pas, si c'était bon. Et la mère? Elle ne disait rien. Castiel? Il voulait son fucking café. Raison pour laquelle il entreprit de presser un peu tout ce beau monde en disant à la mère :

Dites, vous voulez juste leur prendre un muffin chacun ? Je ne sais pas si vos lunettes sont toujours d'actualité, mais il y a des gens qui attendent.

Le tout d'un ton très poli et calme, mais un joli sourire qui disait :grouille ou je te fais bouffer la machine à café. Et pas par la bouche.

Ah il se sentait soutenu ça faisait plaisir, le jeune homme derrière lui, le type gêné et tout, semblait également énervé par rapport à la lenteur des clients devant eux deux. Qui ne serait pas énervé d'ailleurs? Castiel lui en avait vraiment assez de ces gosses mal élevés et de cette mère indigne qui ne savait pas mettre les points sur les i. Elle se résolu à leur prendre un truc au hasard et vite passer commande. Une fois qu'ils eurent payé, elle ne put s'empêcher de lâcher un petit commentaire :

Ah les gens ne savent plus attendre.

Ah les gens sont mal élevés. Mais il s'en foutait car devant lui la place était liiiibre ! Oh quelle vision merveilleuse, quel bonheur de pouvoir enfin commander un café à cette charmante serveuse. Ah, quel bonheur ! Il planait de joie. Quel plaisir de savoir que ce qui se préparait derrière le comptoir était pour soi, de lui laisser de l'argent aussi …. Enfin il avait son café c'était trop la classe ça ! Hein avouez ça en jette non? Non? Hé ! Tant pis il était heureux c'est tout ce qui comptait. Il allait maintenant pouvoir s'asseoir et le déguster comme il se doit. Ainsi il se retourna pour laisser la place au suivant. En parlant du loup... Il fit un clin d'oeil au jeune homme avec un signe, le pouce levé en ajoutant :

La place pour le paradis est libre!

Qu'il y aille, qu'il se fasse plaisir. Bien, maintenant, nouveau problème ! Le café était plein à craquer y avait il au moins une dernière place de libre la dedans? Il regarda les allentours, guettant la moindre table de libre. Ah, si il y en avait une la bas qui venait de se libérer. Loin de la famille de dingues. Classe. Ni une ni deux, il s'y dirigea, bien décidé à ne pas se faire chopper la place. Manquerait plus que ça. Non sauf que la, il tuerait cette personne de ses mains. Mais pas de soucis à se faire, il arriva bel et bien à s'y poser. Gé-ant! Il pu enfin retirer son manteau, qu'il laissa sur la chaise derrière son dos, se poser à son aise, et, boire une gorgée de café. Ah que c'était bon. Un bon café, y'a que ça de vrai! Enfin, parmis tant de choses. Maintenant, il se fichait pas mal qu'il y ait du monde ou non à la caisse, lui il était servi, c'est ce qui comptait ! Il allait enfin pouvoir savourer sa pause librement, sans aucun soucis …. La vie était belle !